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I
BULLETIN
DE
LA SOCIÉTÉ - D'AGRICULTURE
DE3 LA LOZÈ!RE3
_ . •
BULLETIN
DE LÀ
• •
Itt^iietrif, Bcietuti tt ^tt9
DU
DÉPARTEMENT DE LÀ LOZÈRE.
TOME XXXVI*. — 1889
Jl««Tler.
MENDE
IMPRIMERIE TYP GRAPHIQUE DB G. PRIVAT,
Rue Basse, S.
*
• '
/.r
CONSEIL D'ADMINISTRAHON
DE LA SOCIÉTÉ
Préaident d'Honnenr.
y M. F. MORDON, Préfet da dëpartement.
t Bureau»
■
UM. MOMTEILS ^, ancien dëpaté, Président;
', L'abbé POLGE, vicaire général, Ftce-Président ;
C* DE Lesgure, propriétaire, td;
L'abbé Boss E , aumônier de l'hosp • , Secrétaïre'gindral;
r André, archiviste da département, Secrétmre^adjoint f
^ VlNGÇNS, chef de division de préf. bon. id;
j^ Henri Second, Trésorier.
f
p Comité de Questure.
André, bibliothécaire-archiviste 4 « :
L'abbé B0ISSONADE 'y
L'abbé Bosss, membre honoraire ^
Ignon (Edouard), juge de paix, id.
N
Comité de Publication.
BfM. MM.
i ASÙBÉy Secrétaire du Cormté *, L'abbé BoissONADE \
'' AmtlCOSTB \ BONNEFOUS \
BiRBOTy docteur médecin \ L'abbé Bosse ;
r\
'— 6 —
MM. MM.
BoxMi^ (Ë.)) tétéiétùLt ié MotiLW^ c<ib^Rte)r & k Ooar
l'hospice de Mende *, d'appel de Nimes }
FABRE, ÎDsp* des ib^^ j NOE^L, ad]* {irinc. do Génie
"LEFtiÂSCy ingëoiear en chef en retraite }
des Ponts et chaussées ; L'abbé Solanet ^
MONTEILS (Amédée); YufGÊNS.
Cofdiié 46 là Pépinière.
MM. C* DE Lescure, Président;
BoNNEFODâ (Eiiitle)^ n^oeiant ;
BOURRlLLON (X.), dépoté \
Boyer, censeryateor des hypothèques en retraite ;
DE CfiÀRPAL (J.), propriétaire 3
Monbstier^ propriétaire ;
YlNCENS, chef de divisioa hoDoraire, Secrétaire,
s\ •••«
Comité d'Archéologie •
MM* André, archiviste ;
L'abbé BoissonAde y
L'abbé Bosse $
BoVrrillon (Manrice) )
Germer-Durand ;
JOURDAN (Louis) j
Roussel, à^èm-tôyèr en cheh
l 'j u.'- 1 • ■ ■' • -t-^-.
— T —
LISTE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
AVEC L'ANNÉE DE LEUR NOMINATION.
•k ' *
\ • ■
Membres titulaires résidant à Mende.
MM*
1842 Roussel (Théophile) !$) sëbatear, conseiller général.
1849 C'^ dbLbsgure (Edmond) , propriétaire^ ancien maire.
1850 Bourbillon (Henri), propriétaire, ancien maire.
1851 MONTEILS (Âmédée) i^, ancien député, médecin de
l'hospice, membre de la Société nationale de cfaimrgle,
coMeiller général.
1855 Bosse, (l*abbé), aamônier de llK>spice.
BouNiOL (Charles) (A IJ^), receveur de l'hospioe.
ViNCBifs, chef de division honoraire.
1856 POLGE (l'abbé), vicaire général.
LefrAng, ingénieur en chef des ponts et chaassées.
1857 C^ DE CORSAG (Clément) 9 conseiller général, maire de
Servîëres.
Bardol, conducteur des ponts et chaassées.
Rimbaud (à lyf), ancien }age au tribonal de Mende.
BâRBOT (Femand), doctear-médecin, ancien maire.
1859 BoissoNADE (l'abbé) Jprofesseor au Petit-Séminaire.
1861 BOURRILLON (Xavier), propriétaire, député, oenseiller
gédàiil.
1863 PRIVAT (Camille), imprimear*
r\
— 8 —
MM.
1863 Rivière de Larque, propriëtalre, ancien conseille!
gëDëral5 ancien maire.
BONNEFOUS (Emile), négociant.
1864 André (à ||), archiviste dëpAirtementah
MOMESTIER (Léopold), propriétaire.
1868 Agulhon, avocat.
1869 AuRiGOSTE, chef de division à la prëfectnre*
Grousset (Frédëric), avocat.
1870 JouRDAN (Loais) (A ||), avocat, maire de Mende.
1871 Paulet, architecte- voyer de la ville de Mende.
1872 BOYER, conservateur des hypothèques en retraite.
Carbonnier (Maarice), propriétaire.
1 873 Paradan (Joseph), avocat, ancien conseiller de pré-
fecture.
1875 Second, négociant, ancien maire.
JOCTRDAN, avoué-licencié.
1878 Germer-Durand, architecte du département.
Fabre, maitre-d'hôtel.
Troupel, vétérinaire.
1879 BarANdon, docteur- médecin, conseiller général •
1880 Blanc (l'abbé), chanoine.
Chevalier (Louis), propriétaire.
DelmAs, docteur-médecin.
BouRRiLLON (Maurice), docteur-médecin, conseiller
d'arrondissement.
1881 Grousset (Paul), avoué.
Batle Saijnt*Setier, directeur de la succursale de la
Banque de France.
Caupert (Jules), propriétaire.
1882 Coste (l'abbé), professeur au Petit-Séminaire.
Gimbert (Louis), brasseur;
— 9 —
MM.
\98i BOTER (Pierre), doctear- médecin.
1883 Laurans (Clément), maire de Belvezet, agent princi-
pal d^assarances*
ârnauCt (Jules), soas-inspectear de l'enregistrement*
ÂRMAULT (Lucien], propriétaire à la Vernède.
Deltour (Henri) , propriétaire.
Fatet, négociant.
Roussel, agent- voyer en chef du service vicinal.
Simon, agent-voyer hors. classe, chef de bureau.
MÉLT cadet, négociant.
Chabaud, avoué.
1884 Breil, professeur départemental d'agriculture»
Maligb (Jules), propriétaire.
Membres titulaires' résidant hors du chef-lieu.
MM.
1849 Teissonnière (O ^), président de Chambre honoraire
à la cour d'appel de Nimes^ propriétaire b Florac.
1850 de Malafosse (Paalin), propriétaire à Marvejols.
DE Rozière (Eugène) (O ^), sénateur. Membre de
ri nstîtut, professeur au Ciollège de France, conseil-
ler général, maire du Malzîeu-Ville .
•1851 B^° DE Chapelain, propriétaire an Champ, ancien
conseiller général.
IGNON, juge de paix à Millau.
' 1855 B^*^ DE Baumefort, propriétaire h Soulages, commune
d'AurouT .
Daudé (Jules) ^, docteur-médecin, conseiller général,
maire de Marvejols .
M
3 •
^ 10 «
MM.
1855 Moulin, conseiller h la coar d*ap{»el de NiaiieS) pro-
priétaire à Mende.
1856 MONTEILS (Eagène), ^, docteur -médecin h Florac.
D*£sPlNASSODX (Henri) ^ ancien coiBoîller gënëral ,
h MarTejols»
Ollier (Paulin), manufacturier à Marvejok.
1857 ÂBINÂL, ancien conseiller d'arroûdisdement , ancien
JQge de pais« docteur- médecin à la Canourgne^
V^* 0£ FrAMOND, (Alfi'ed), propriétaire, conseiller gé*
néral5 maire de Nasbinals, à Marvejols.
M^" DE Brion, conseiller général 5 maire de Fournels.
KODIER^ percepteur en retraite à Langogne.
DES Molles (Calixte)^ propriétaire au Makieu- Ville.
M** DE Cabot de la Fare, ancien sous-préfet, pro-
priétaire à Ârigèsy maire de Bédoués.
1858 CO£tSTANS, ancien conseiller général, . ancien juge de
paix, à la Ganourgue.
Ramadier, notaire b- Serverette.
1859^ Salanson, président du trlbànal de Marfejds, ancien
président du Comice agricole de Florac.
1860 DE Fenouillet, propriétaire 3 ancien lieutenant de
lonveterie, «as Fous, commuse de Bassurels^
Talansiër (Camille) 9 manufacturier, conseiller d'ar-
rondissement, président de la Société de Secours
motoels, à Marvejob.
Mayran (O ^), sénateur, propriétaidre à la Baume,
commune de Prinsnéjols.
C^' DE fifiRNis, fMTopriétaire ii ^iJgJis, cnmmaue de
Vebron.
1861 EBtfOtr, notaire) anoîen maire J» Villefort*
Joly de Morey, (Eugène), rèonaoîller igénéral, ancien
maire de Meyroeis.
l
— 11 —
MM.
î^&i POLGE DE COMBRBT, jag6 de patx à Nitttét, i^prié-
taire h Villefort.
(RoussBT SB PoMAAET ^^ iâgéuleifet «n ohtf dti leryice
de la navigation^ h Gtermont-Fermiid. *
CoMBET ^, ppopriëtaire, maire de Saint-Michel- de-
Dèze.
JtfAltONDès DE LA BoRiE, ancien matte de Grandrien.
BoMif ET, notaire, conseiller gënëntl^ maire de <jbâ(eaa«
neaf-de-Àaodon.
1863 DE CharpAL (Jnles), juge de paix à Cbanac«
1 864 SlAU, notaire h Villefort.
LevrAULT, ancien contrôlear des contribotiems direc-
r tes, propriétaire, ancien maire de Lanaëjols.
ObiLOm BlRROT, propriétaire à Plandhamp, ancien
présideiott de la Sooiële historique et arohëDlogiqae
des Vans.
Saury, ancien maire de Banassac.
1965 Baron Lotlis Brun de Yilleret, ancien conseiller gé-
néral, an Malzien-Ville.
Valcroze, conseiller général, maire de Sainl^filartin-
de-Boubaux.
' 1*668 DE Malafosse (Lonis), propriétaire à Manrejols.
M°^® renve Salvat, née des MoLles, h Sai»t*Germain-
de^^ybeHe^
Bertrand, ancien cooseiller d'riTondissemeiit^ juge
ctepais è Grandrien.
1869 BLAffQUET (P.}, au Pont«deB-£8trets, maire de Rtmeitfe.
DE CoLOMBET , ancien fcénalear , ctmseiUer général ,
ancien tnatre de Langogne.
RobîÉR (Jeseph), prcgpriétaiiv à tiang#gtte%
.1871 Mathieu, Térifiontèor de l'eors^sin i Utôs (Gard).
— lî —
1871 Crueize, ancien conseiller gênerai^ jage de paix k
Serverette.
DE Verdelhan des Mollbs, propriétaire ii Barre^
commune de Langogoe.
Sanguinèdb, propriétaire 9 ancien maire de Florac.
DenisT) à Marvejols.
de MalAFOSSE (Gaston), avocat, propriët. à Marvejols.
1 873 Serodes y conseiller d'arrondissement, ancien maire
d'Arzenc-de Randon.
G^* DE NogARET, conseiller gênerai, ancien maire de
la Canonrgne.
Reversât, conseiller d'arrondissement, maire de Saint-
Pierre-de-Nogaret .
Teissier (Emile) , conseiller général , maire de Molezon •
1875 Babroux, propriétaire an château de ^lercoire.
1878 V^' DE Lescure, ancien maire de Saipt-Denis.
GAUPERT, propriétaire à Mende, contrôleur des contri-
bulions directes à Gastel-Sarrasin (Tarn-et-Garonne).
AlbAret, propriétaire, ancien maire à Saint- Alban.
BruYERRE ^, architecte diocésain, h Paris.
Mazoyer, notaire k Vialas.
1879 M*^® veuve Paul de Froment, propriétaire h Ferrnssac,
commune de Mejmeis.
Malvezt, ancien notaire, maire du Monastier, à Rodez.
Remize, notaire à Marvejols.
GuiN, notaire, ancien maire, à St-Germain^de-Galberte.
1 880 GaillARDON , notaire honoraire, - conseiller d'arron-
dissement, à Saint-Ghély-d*Apcher.
RouviÈRE, notaire, conseiller général, au Bleymard.
Ghalmeton (Hippoljte), propriétaire k Malassagnes,
commune de Rientort-de- Randon.
— 18 —
MM.
1880 JOURDAN (l'abbë), propriétaire à Mende» aa château de
la FromentiDière (Vendëe).
.1881 Turc (Lodîs) (O e^), es-consal de France, proprié-
taire à la Liquière, maire de SaiQt*Germain-de-
Calberte*
DuGLAux- Vincent, jage de paix à Saint-Germain-de-
Calberte»
Pages (Henri), notaire à Langogne.
NÈGRE (Pierre- Jean) 5 jardinier à Gaetteyille (Seine-
Infërieare).
1882 André de Trémontels, banquier, ancien conseiller
général, à la Ganoargne.
Blanqubt (Paal), propriétaire, h Javols.
Bonnarig (Georges), propriétaire an château de Gha-
baliéret, commune de Ghasseradès.
BoissiER, licencié en droit, avoué à la cour d'appel, à
Nimes.
1883 Mendras (Paul), manufacturier h Marvejols.
Fontes, horticulteur au Malzîeu.
1 884 Gastanibr (Glément), propriétaire à Villefort.
Gasson, receveur particulier des finances, à Marvejols.
LAporte (Jean-Pierre), propriétaire au Nozier, com-
mune du Malzieu -Forain.
Charrier, avocat, conseiller général, maire de Ghirac.
Delmas, manufacturier, b Marvejols,
PANsier (Raymond), ancien conseiller à la cour d'appel
de Nîmes.
— u —
MM.
1950 Laurbns (Paalîfl), chef de divisioD en retraite, maire,
è4a Ronvitre, commaDe do Boisson.
PapArel, perceptear en retraite, à Mende.
Gravier (André), propriëtaire h Rieutort-de-Randon.
PORTAL, notaire honoraire, conseiller général, maire
de Javols.
.Baffie (Ktîenne) , ancien conseiller généra), ancien
maire de la Panonse.
Crouzet, conseiller d'arrondissement, ancien matre à
. Auroax.
Malet, agealr^oj^r prirmifi^l Uqtocanaire, expert à Mar-
1851 FiLHON (JiilQi)t flplRÎre l Foqnifb.
jsm WknUMACf î«ge da paix 'k Amnoot.
SiNÈGRE, propriétaire à Plagnes, commune 4e Trélans*
DE hà^iMW ^9 propriétaire, Q9^ire de MoflU•od^^
1855 Bresghet, propriétaire a S^iainCbély-d'Apcii^.
hUMQ (Vahbé)i^ onvédie U Qsi^bédrale de N^tt^*
OnhfiWSVU» (l'^ibbé), ehanpioe i Mende*
Cqi»T9, vjeajjpe g^»ér^^ 1^ blende»
RiGAL (rabbé), mi8M0iii}9ire apoçtoUqae, chanoine bo-
MraÂve^ <{iiiiiéi*ier d'honneur de 3. S* tépn XIII,
dessenr^nt à Br^iQnx.
Feiri|]ll£B, pi<opriétair« % l'Arbnv^filf muire d^t Salelles.
GÉLY (Frédéric) y propriétaire à la Blatte, oçmmane de
Saint-Laarent«d6-Maret.
O* de More de Préviala, propriétaire,^ membre de
plusieurs Sociétés savantes, ancien conf eiller général,
ancien maire^ à Serverette.
i
— u —
MM.
Magâry, propriétaire 2i CbaHagnei^, connnane de Ri-
OziOL (Pierre), propriétaire à Crouzas, commdne de
Meode.
Pansier (Fortune), propriétaire, ancien niiaire,à La
Garde, comaçiQiiQ de Pr^vencbères.
GOBUKDBJÉ, wiar ^ Mende,
1857 Pblatan, vétérinaire h Florac.
Brajon, propriétaire à Changcfège) ançi^D maire de
B«lsiè|ge99 éofinom^ de l'hospice ie M^n^.
Mighel-Ventoux, propriétaire, ancien qiatre, à Ser-
1859 Jaques, propriéUÎFe h Inejnt^ ADpiew maive de La-
1860 Olier (l'ahM)? cm^MayeB ao JSJctjmiffd.
BmBêO» <rabbé), de^^^rvapt i S^iotJiaur^trde-Maret.
Pa«xei« ^««neieo oommUer géa«, au Pont-de^Montvf^*
IteTOAOïERi expert, j^mi^à »dJ9ii»t» ^ M^Jezon.
CoRDESfii^, |>jRQpriétaîi« k ELecoules-df^^Fnmas.
1861 Laurens (l'abbé), dfs^arvant à M^nthr^ip,
RouviÈRB (l'^bb^), deatervant aux Herpiàux*
TAAiçtfBt?^ ^proffAéUke^ ancien instituteur à Chaiseradès.
,iêêA ¥AMAUi«ft (I'MJn^), deasei^vitfit kQnézw.
SAVGUUiâoi, pr»pfiélaîf»9 ancien i^aidre, )i Cros-Gar-
no«9 «mxiflftiiw! 4e Vebn»».
GiU3iuiy9 notaiire, «oppl^ant 4c It fieiatifiie d<^ f aîx? ^<^
Collet -d04)èze»
186» iMlsflE^ cMAfiilIfir d'MnondiasenMttl» jnc^ 4^ paix à
"TiUcfMt.
— 16 —
MM.
1863 Gaillard (Jacques)^ propriétaire à Froldvîala^' com-
maoe d'Estables.
1864 Paris (l'abbë), desservant à la Bastide 9 commune de
Pnjlaarent.
BangilhoN) propriétaire an Vergoognoos, commune
de Barre.
Sa 1X9 propriétaire h Boageiet) commune de Cassagnas.
Buisson, propriétaire) ancien maire de Sainte-Hélène,
à Mende.
Roux, expert-géomètre, aux Combe«, ancien maire de
Chaude jrac.
BoissEROLLE , propriétaire , maire de Saint-Frézal-
d'Albuges.
1865 Navegh, juge de paix à Saint-Germain«du-Teil.
SOLANET (l'abbé)) b Meude.
1866 TerrAsson (l'abbé), desservant h Fontanes.
Arzalier (l'abbé), desserrant h Lajo.
Aragon, propriétaire à Saint ^Pierre* des -Tripieds.
1867 Thérond (Prosper), propriétaire, maire des Bassons.
Baret, contrôleur, premier commis de direction des
contributions indirectes, à Perpignan.
1868 PUEL, desservant à Saint- Amans»
DE Sablet, ancien maire du Pompidou*
Macary, vériticateur des poids et mesures, h Mende.
Lauriol, ancien maire de Saint -Martin-de-Lansnscle*
Vicier (Pierre), propriétaire au Maizieu.
1869 Le Supérieur du GrandrSéminaire de Mende^
de Labastide (Henrj), propriétaire, ancien maire de
Saint-Denis, à Sirvens, près Mende*
Saltbt, agedt'^voyer d'arrondissement, à Mendet
Maurin, agent-yoyer d'arrondissement» ^à Floraç*
^ 17 —
MM.
1869 EARATHiEti (A ill), professeatw^coBone k l'école nor-
male âe Mende.
Blanchard (A i||), profess. h i'ëcole normale de Mende.
1871 Râbanit, desservant an Gollet-de4)èse.
Ans5BT, propriétaire an Mazel-de-Mort, commnne de
Saint-Julîen-d'Arpaon .
Wti BooGHiTTÉ (Charles), propriétaire à Mende.
ClâVEL, maire de Lnc.
1873 Rauzier, institntenr à Cassagnas.
Crespin (Charles), 1^ Berlière, commnne de Montrodat.
Benoit (Cyprien), propriétaire à Mende.
1874 Fatter , propriétaire, à Chapciniès, «x>mmnne de
Saiitt-Sanveur-de-Peyre.
1875 Reversât (rahbé), Ticaire an Maizieu.
ChAMPAGNAG (l'abbé), curé à Châteannenf.
Ferband {l'abbé), professeur au Petit-Séminaire de
Marvejols.
VÎTROLLES (l'abbé), professeur au Petit-Séminaire de
Mende.
BoxjssuGE, sculpteur à Mende.
lie Directeur de l'Orphelinat de Sainte-Marie-de-
Choisinets.
1876 Gràl (l'abbé), vicaire au Malzien.
POURCHER, desservant K Saint-Martin «de-Boubanx.
Kessaire, conducteur des ponts et chaussées, à Mende.
Vidal (Joseph-Marie), ancien maire de Cubîérettes.
Bessière (Jean), propriétaire à St-Bonnet-de-Cïiirac,
k1W7 Brajow, propriétaire- fermier, à Mende.
p878 Kamadier, pharmacien à St-Chélj-d'Apcher.
Chirac, notaire an Malzien.
OziOL filS) propriétaire à Mende»
— 18 —
MM.
1878 HouRS -Marchand, juge de paix à Sainte- Enîraîe.
BoNAFOUX, propriétaire, ancien maire de Ste-Croix.
Brescbet, notaire, ancien maire de Nasbinals.
Platon, géomètre à Vialas.
TrAUCHESSEC (l'abbé), curé de Fraissinel-de- Lozère.
1879 Privât, noUire, maire de la Canourgue.
Vincent (Jules) ^, négociant, ancien conseiller géné-
ral, maire de Mevrneis.
Hugonnet (Antoine), propriétaire à la Valette, com-
mune de Chirac.
Coulomb, propriétaire aux Cajres,commune de Barjac.
AuGADE (Pierre), propriétaire à Cbangefège , com-
mune de Bulsièges.
BoissiER (l'abbé), vicaire à Mende.
DE Lapierre (Gonzagne), notaire^ Meyrueis.
1880 Crdeize (l'abbéj, desservant an Cheylard TEvêque,
commune de Chandejrac.
Cabjron (l'abbé), professeur au Petit -Séminaire de
Marvejols.
Perret (Amans), propriétaire à Mende.
1881 BouNiOL (Julien), à Pradassoux, commune de Palhers.
MALLET, maire de Grandrien.
Boulin, entrepreneur, à Cassagnas.
FAGE, propriétaire, minotier, à Mende.
ArnAL (Pierre-Louis) aîné, jardinier h Mende.
Arnal (Jacques) cadet, jardinier h Mende.
Perret (André) fils, à Mende.
Chabbert (Panlin), h Arbonssons, commune de Saint-
Sauveur- de-Peyre.
Osty (Piene-Jean), à Chapciniès, commune de Saint-
Sau veur-de-Pe jre .
— 19 —
MM.
1882 BoTTOU» notaire, maire h Aamont.
Salles (l'abbé), vicaire li Aamont.
ROL, jardinier "à Mende.
DE TcBBUF, doctear-médecin, propriétaire au Bois du
Mont, commune de Javols.
Brujvel (l abbë), desservant à St-Lëgerdp-Malzieu.
Benoit (l'abbë^ desservant h Recoales-d'Aubrac.
Tardieu (l'abbë), desservant à Termes.
PéLISSIER (l'abbë), vicaire à Antrenas.
1883 Grèze (Jean), propriétaire à la Garde, commune d*AU
barel*Sainte-Marîe .
Bergogne (Jean-Baptiste), propriétaire à Mende.
Laurens (Basile], propriétaire à Mende.
BÉRIGAUD (Ernest), propriétaire à Cbaldecoste^ corn-
' mnne de Mende.
^ Merle (l'abbé), supérieur du collège libre de Lan-
gogne.
Tieulet (Jean), mécanicien à Marvejols.
BouCHiTTÉ (André), propriétaire, tanneur à Mende.
MÉJEAN (Basile), boucher à Mende.
Valentin, propriétaire h Pelouse, maire de la Bouvière.
SUDRE, propriétaire à Mende.
Vidal (rabbé), professeur au Petit-Séminaire de Mende.
NlVOLlÉs (l'abbé) , vicaire h Fraissinet-de-Fourqnes.
BoussTJGE (l'abbé), professeur au Petit-Séminaire de
Mende.
ENJELVI5 (Léon), Jardinier à Mende.
Jaques (Jules-Jea i-Baptisle), ]jfopriélaire à Montre-
don, commune de Laval- du-Tarn.
Ponge (Victor), employé à l'usine de Vialas.
BOUDON9 docteur-médecin à La Canonrgue*
— ao —
MM.
1883 Fosse (Vital), propriétaire au Konchat, commane de
Saint-Pierre-le-Vieux,
Pantel, institotear, à Grand vais.
TouzÉBY (Etienne), propriëtaire à Ghabanettes, com-
mane de Saint- Pierre-le-Vieax.
GiRAL, agent- vojer da service vicinal, à Langogne.
1884 Galtiër (Xavier), propriétaire ans Salles, commane
de Saint-Lf^ger-de-Peyre.
VerlAGUET (l'abbé) ) caré de St- Georges -de-Le'vejac.
GhABANON, institatear en retraite, à Arzenc-de-Randon«
Taboieu (Jules), propriétaire h Ësti^les.
NURIT, institatear à Noalhac.
BouRDiOL (Jean -Antoine), fermier à Rimeize,
1885 OsTY (Pierre-Loois), maire, h Gombettes, commane
de Saint-Léger de-Pejre.
Membres correspondants >
MM.
1836 DE MONSEIGNAT ^, président de la Société d'agrical-
tare de TAveyron, à Rodez.
184-9 Aymard, ancien président de la Société académique da
Puy.
1851 BOULANGIER (Paol), ingénieur civil, à Lyon.
d'Albignac, président de la Société d'agricaltare, à
Avignon.
1855 DONIOL (HenriJ (G 4^}, directeur de rimprin^rie na-
tionale, à Paris.
1856 DE Ro£;ièBE (Ernest), au chftteaa de Pimpeneen, près
Blois.
■>
l-
-SI-
MM.
1856 Bergeron (Jaks) (C ^), tbcteor-mëdectn, l Pari».
GiZALis, directeur da Messager agricole du MitR^
à Montpellier.
1ft57 DE KOQUBTAiLLÂDE ^, capitaine en retraite, ao GaiB<»
bon 9 près la Cresse (AvejroB).
Dumas (l'abbé) , caré de Notre-Dame de-Lorette, à
Pans.
M"^ DE Chânaleilles (O 1^)9 ancien officier snpërieor,
à Paris.
Bôuteilhe (l'abbé), vicaire à Motre-Dame-de-Bercj,
b Paris.
1859 Seguin, avocat à Nantes.
Dubois, ancien magistrat, à Thneyts (Ardècbe).
1860 Vidal (I iy^), principal de collège en retraite, à Brionde
(Haute -Loire).
JiAGRANGE, ingéniear, à Montpellier.
PoussiELGUE, condaqteur des ponté et chaussées en
retraite, à Montpellier.
1869 Durand (Charles), propriétaire à Sévéracle-Châtean*
Benoit, négociant à Caen (Calvados).
Laffitte, directeur-médecin de i-asits d^aliénés de
Saint Luc, à Pau (Basses- Pjréqées).
BertherAND, secrétaire perpétuel de la Société d'agri-
culture de Polignj (Jura).
1 1863 Cavène fils, horticnltenr, b Bagnols-sur-Cèze (Gard);
DE FrAMOND (Adrien), conservât, des forêts, ^ Aarillac«
1866 Du ViNOUX (O ^), ancien maire de Gnehna, province
de Gonstantine.
1861 SOUGAILLE, licencié ès-lettres, à Béziers.
Lafâyolle, ancien magistrat, an Cheylard (ArdècEe)*
868 EtïÉVANT, conducteur des ponts et chaassées, à Mire-
beaa-sar-Bèze (Cote-d'Or).
I,*--
Cântâl. Société centrale d'Agrlcaltare da Gintal, à Aurillac.
Côte-d*Or. Académie des Sciences 9 Arts et Belles -Lettres
de Dijon.
DOUBS. Société d'Ëmalation de Montbéliard.
GilRD. Académie da Gard, h Nîmes.
— Société d'AgricnFiare do Gard, à Nîmes.
— Société scientifique et littéraire d'Alais.
— Société d'étude des seiences natarelles, à Nîmes.
Garonne (Haut«). Académie des Sciences, Inscriptions et
Belles-Lettres, a Toulouse.
— Société d'hisloire naturelle de Toulouse.
m
Hérault. Société archéologique, scientifique et littéraire de
Béziers.
— Société centrale d'Agriculture et des Comices agri-
coles du département de THérault, à Montpellier.
— Société d'études pour les langues romanes, à Monlh
pellier.
— Bibliothèque municipale de Montpellier.
Jura. Société d'Agriculture, Sciences et Arts de PoKgny.
Loire (Haute). Société d Agriculture , Sciences, Arts et
Commerce du Puy.
— Société des amis des Sciences, de l'Industrie
et des Arts de la Haute-Loire, au Puj.
— Bibriothèque municipale du Puy.
Loire. Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et
Bielles-Lettres de la Loire, à Saint-Etienne.
Meurthe-et* Moselle. Académie de Stanislas, à Nancy.
NOBD. Société d'Agriculture, Sciences et Arts dîe Douai.
— Société d'Agriculture, Sciences et Arts de "V^lén-
ci'ennes.
Ptnr-DE-Dô'HE. Académie des Sciences, Belles -Lettfes et Arts
de Clermont-Ferrand.
— 25 —
SAOïfB (Haute). Sociëlë d'Agricoltare de la 'Haate-Sa6ne,
à Vesoul.
Sârthe. Société historique et archéologique du Maine, au
Mans.
Seimb. Association scientitique de France.
— Société nationale d'Acclimatation.
— Société nationale d'Agriculture de France.
— Société de& AgvicQUeojra de France.
~ Société centrale d'Agriculture de France.
' — Société proitectriçe des Animaux.
Tabn-et-Garosinb. Soctélé des Sciences^ Belles-Lettres et
Arts deXarn^et-GarcMuiefà Mootaaban^
— . Société d'Agriculture de Tarn-et-Ga-
ronne^ ^ Montauban.
Var. Société d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation
du Var, à Toulon.
ViENOTE. Société académique d'Agriculture^ Belles -Lettre s,
Sciences et Art& de Poitiers.
Vosges. Société d'Emulation du déprtemeot des Vosges, à
EpÎBal.
YoifNE. Société des Sciences historiques et naturelles de
l'Yonne* à Auxerre.
Alger. Société d'Agricullure d'Alger.
n
r
— 26 —
SÉANCE DU 8 JANVIER 1885.
Présidence de M. MONTEILS, Président.
Présents: MM. de Lescure Vice-Prësident ; de
LA Bastide ; Blanquet (Paul) ; Tabbé Boissonade ;
Bonnefous ; BoucHiTTé (Charles); Breil; Caupert-,
Chevaijer (Louis); Fabre; Louis Jourdaw; Laurens
(Basile) ; Lefranc ; Moîœstier ; Oziol dit Robert ;
TrOUPEL et ViNCENS.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté sans observations.
— M. le Président donne lecture d'une lettre
de M. Emile de More annonçant Tenvoi du cliché
d'une planche à annexer à un article paru au Bul-
letin de février dernier et relatif à d'anciennes
poteries fabriquées à Bànassac, Un certain nom-
bre de planches tirées avec le même cliché ont
été également envoyées par M. de More.
Remerctments.
— M. le Préfet a transmis à M. le Président
une copie de la lettre de M. le Ministre de Ta-
griculture accordant une subvention de 1,730 fr.
pour la tenue du Concours d'Animaux de Bou-
cherie, de Volailles grasses vivantes, de Fromages
et de Beurres qui doit avoir lieu à Mende, le
31 janvier courant. Cette somme se répartit ainsi
qu'il suit: \^ Concours d'animaux gras, 1330 fr.;
2^ Concours de volailles grasses et de laiterie,
400 fr.
— 27 —
• T
"/
i
Sur la proposition dé M. le Prësîdent, la So-
ciété vote des rcmcrdinents à M. le Ministre
pour sa bienveillante décision.
Elle remercie également M. le Préfet pour Tap-
pui qu^il a bien voulu donner à sa demande de
subvention, et à M. le Sénateur de Rozière , qui
s^est intéressé à la même demande, ainsi qu'il ré-
sulte d'une lettre dont M. le Président a donné
lecture.
— Par une circulaire du 19 décembre der-
nier, M. le Ministre de Tlnstruction Publique et
des Beaux-Arts a informé M. le Président que le
Comité des travaux historiques et scientifiques
(section des sciences économiques et sociales)
a résolu de soumettre à Tattention des travailleurs
plusieurs projets d'étude annexés à la dite cir-
culaire.
En vue de satisfaire à cette invitation, la So-
ciété prie les Membres dont les noms suivent de
vouloir bien se charger d'étudier les questions ci-
après qui figurent dans le programme :
M. Brcil, Thistoire d'un domaine mraL
M. de Lescure, Vétat et la valeur de la pro-
priété bâtie.
M. Chabaud, Vétude pour une région détermi-
née des modifications qui se sont introduites dans
la pratique des régimes matrimoniaux depuis le
Code civil.
Un exemplaire du programme est remis à cha-
cun de ces Messieurs.
— M"** Salvat, propriétaire à St-Germain-de-
Calberte, membre titulaire de la Société, a écrit
k M. le Président à l'effet de solliciter l'étude des
moyens pratiques à employer pour retirer de la
— 28 ~
châtaigne Talcool qu'elle contient. Celle question
est signalée par M"^* Salvat comme de premier
ordre pour les cultivateurs de son canton, où les
châtaignes sont pour ainsi dire Tunique récolle.
M. Breil est prié de vouloir bien prendre les
renseignements que comporte la demande de
M"'* Salvat et faire un rapport à ce sujet.
— M. le Président annonce qu'il a reçu de la
Commission chargée d'y répondre, les question-
naires rdatifs à l'enquête agricole, industrielle et
commerciale , envoyés par M. le Ministre à la
Société. Au nom de M, Second, il donne lecture
des réponses faites au questionnaire relatif au
commerce de la Lozère. M. Bonnefous, chargé du
questionnaire qui concerne l'industrie, fait part
àes réponses qu'il a rédigées et expose les raisons
sur lesquelles elles sont fondées. M. Germer-
Durand, qui avait bien voulu s'occuper du ques-
tionnaire industriel, envoie également les réponses
qu'il a recueillies. M. Breil, professeur départe-
mental d'agriculture, que ses études spéciales et
approfondies avaient fait désigner par la Société
comme rapporteur du questionnaire agricole ,
communique les réponses qu'il a préparées. La
Société, après les avoir discutées, approuve les con-
clusions renfermées dans les questionnaires, vote
des reraerdmentsà MM. Bonnefous, Breil, Germer-
Durand et Second, membres de la Commission et,
sur la proposition du Président, adopte la réso-
lution suivante :
a La Société d'Agriculture, In^strîe, Sciences
(c et Arts êe la Lozère, invitée, par M. le Ministre,
« à répondre aux questionnaires qu'il lui a adres-
<« sés^ sur la situation du Commerce, de l'Industrie
— 89 —
c< et de rAgricuItare dans la Lozère, a été, dans
« le cours de l'enquête à laquelle elle s^est livrée ,
« frappée de Texistence de plusieurs faits qull
« lui importe de signaler, à savoir :
« L^insuffisance des études commerciales dans
« renseignement primaire spécial ;
« La rareté, de plus en plus grande, des ap-
« prentis dans les diverses professions manuelles ;
« L'ignorance absolue des ouvriers agricoles;
« Les difficultés et la cherté des prix de trans-
« port.
(( En même temps qu'elle signale ces condi-
a tions regrettables, la Société d'agriculture , pour
« les améliorer, émet auprès de M. le Ministre
« les vœux suivants :
« 1^ Extension plus grande donnée aux étu-
u des commerciales dans l'enseignement primaire
« spécial du département. Création d'un certifi-
« cat spécial d'études commerciales, délivré après
« examen, à la fin de l'année, comme garantie
« des connaissances de celui qui le possédera
c( et comme moyen pour lui d'obtenir plus facile -
« ment un emploi chez les négociants .
« 2^ Création le plus tôt possible, à Mende,
« d'une école manuelle d'apprentissage.
« 3^ Concession gratuite, par M, le Ministre,
« le Conseil général et le Conseil municipal de
« chaque commune, d'ouvrages élémentaires d'a^
« gricultûre peu coûteux, lesquels, placés dans
« la bibliothèque scolaire du chef-lieu , servi-
ce roftt aux exercices de lecture, de dictée des élè-
« ves, et pourront être mis à la disposition des
H agriculteurs qui, le dimanche, désireront les
« 'COfisaltef •
— 30
(( Enfin , construction du chemin de fer de
(( Mende à la Bastide et de celui de Mende, par
« Florac, à Anduze.
<( La Société d^agrîculturc, connaissant la sollîr
(( citudc de M. le Préfet pour tout ce qui inté-
« resse le département, prie ce haut magistrat
« de vouloir bien, en envoyant à chaque Ministre
(( compétent les quCwStionnaires et leurs répon-
« ses, y joindre les vœux qui y sont aflférents, et
« leur donner Tappui de sa haute recommanda-
« tion. »
— Le nombre des médailles frappées à pro-
pos des concours de la Société d'agriculture aug-
mentant chaque année, par suite de Taffluence plus
grande des cultivateurs qui y prennent part, M. le
Président expose que son honorable et regretté
prédécesseur, le Président Delapierre, avait eu la
pensée, dans un but de légitime fierté patriotique,
de placer sur les médailles frappées Teffigie d'un
des plus illustres enfants de la Lozère, du Ministre
Chaptal, dont les travaux en œnologie, eu chimie
industrielle et agricole ont, au commencement de
ce siècle, ouvert des horizons nouveaux au monde
savant.
Des motifs tirés de la modicité des ressources
budgétaires Farrêtèrent , et Teffigie d'Olivier de
Serres, dont les coins existaient déjà, fut adoptée.
Sans être riche , la Société d'agriculture peut,
si eUe le désire, réaliser aujourd'hui cette pensée
patriotique. M. le Président demande , en consé-
quence, l'autorisation de prendre les moyens né-
cessaires pour Texécutioil de ce projet.
Après une discussion où les avantages et les
inconvénients de cette proposition ont été dé-
-^ 31 —
•
battus, la Société d'agriculture autorise M. le Pré-
sident à faire les démarches nécessaires pour que,
désormais, sur les médailles de la Société, figure
Teffigie d'une des plus grandes célébrités de la
Lozère, du Ministre Chaptal.
— M. de Brczeoaud, inspecteur général de
Fagriculture pour la région dans laquelle est
compris le département de la Lozère, a demandé
:" renvoi de deux exemplaires de Taffiche du pro-
chain concours d'animaux gras, etc. Il a été immé-
diatement satisfait à cette demande.
— MM. de Lescure, vice-président, et Monestier
(Léopold) sont nommés membres du Concours*
d'animaux gras, de volailles, etc. qui se tiendra
le 31 courant.
k — La Société approuve le projet de Budget de
r 18&5 dont M. le Président a donné lecture.
— Dans une précédente séance, M. Troupel
avait été prié d'examiner une brochure, envoyée
par M. Paul Bassérie, colonel de cavalerie en re-
traite, concernant le drainage hygiénique des écu-
ries et des étables.
M. Troupel ayant étudié cette brochure, fait
connaître que le système de M. Bassérie est très
ingénieux, mais qu'il est aussi trop dispendieux
; pour la généralité des intéressés lozéricns.
— M. le Président a fait déposer sur le bureau
f ,unc série de planches émanées du Ministère des
|f finances (Direction générale des contributions di-
l rectes) et que le Conseil général a confiées à la
Société d'agriculture.
Cet ouvrage est intitulé : Nouvelle évaluation
— 88 —
du revenu foncier des propriétés non bâties ' faite
par l'administration des eoiitribiitùms directes^ «n
exécution de F article \^ de la loi du 9 août 1879,
et forme 18 planches non reliées, en fenilles sépa-
rées, et en double exemplaire.
La Société prie M. le Président de transmettre
ses remerciments au Conseil général .
— M. Fabre, de Mende, dépose pour le Musée
une pièce de monnaie de cuivre (demi-sou) de
Louis XVI, parfaitement conservée,
Remerciments.
— Avant de lever la séance, M. le Président
signale la distinction don^ vient d^être Tobjet M.
Rodier (Joseph), du Cheylaret, commune de Lan-
gogne, membre titulaire de la Société d^agriculture,
à qui la décoration du mérite agricole a été con-
férée par arrêté ministériel du 28 décembre, pour
ce Progrès importants réalisés dans Texploitation
<( de sa propriété. Lauréat de la prime d'honneur
(( au Concours régional de Mende en 1883. »
La Société adresse ses félicitations à son hono-
rable collègue, M. Joseph Rodier.
— 33 —
REVUE AGRICOLE
DESTRUCTION DE LA CUSCUTE
On a proposé divers moyens pour détruire la cuscute
(nommée encore rougeole barbe-de-moine ou te igné) ^
plante parasite qui attaque les trèfles et les luzernes.
Parmi ces moyens, on peut citer : V le fauchage des
places attaquées sur lesquelles on répand de la paille ,
puis on y met le feu ; 2"^ l'arrosage des places fauchées
avec de l'eau chargée de sulfate de fer (10 kilos de sulfate
de fer pour 200 litres d'eau environ] ; 3^ Vdpandage aux
mêmes endroits d'un mélange de sel marin (deux parties),
de chaux éteinte (une partie), et de cendres lessivées (une
partie) ; 4 enfin le tan de chêne répandu sur une épaisseur
de deux centimètres environ, a aussi donné, paratt-il, de
bons résultats.
La graine de cuscute est petite, d'une couleur gris-
rougeAtre, un peu analogue à celle du tabac. La cuscute
se multiplie par ses graines et par ses filaments. Les tiges
de cette plante parasite rampent sur le sol, s'enroulent
autour des tiges de la légumineuse culiivée qu'elles ren-
contrent et s'y attachent par leurs suçoirs.
D'après M. Heuzé, les expériences faites ont permis de
eonstater que la graine de cuscute germe à une tempéra-
s
[1.
— si-
lure de 10 à 12 degrés ; si oq associe des céréales de prin-
temps k la cuscute, lors de la levée, les plantes de cuscute
meurent promptement. Si, au contraire, on associe à la
grainede cuscute des légumineuses (trèfle, luzerne, etc.),
la cuscute germe et ses jeunes plantes se fiient prompte-
sur les tiges des légumineuses.
Les graines de celte plante parasite ont le pouvoir de
conserver en terre leur faculté germinative pendant plu-
sieurs années.
C'est pourquoi il ne faut pas toujours attribuer i la
graine de luzerne la présence de la cuscute et les ravages
eausés par ce parasite ; Texistenea de cette plante peut
être attribuée à des graines de cuscute que contient le sol
depuis un certain laps de tempa, graines qui n'ont pu
germer et se développer par suite de l'absence de graines
légumineuses dans les terres où ces semences étaient en
station.
C'est donc à tort, dit M. Heuzé, qu'on fait consommer
la cuscute par les hôtes à cornes ; non-seulement il peut y
avoir dans la litière des fragments de tiges non consommées
qui servent de boutures, mais les déjections peuvent con-»
tenir des semences qui conservent leur fermeté germinative
lorsqu'elles auront été enfouies dans la couche arable (1). »
Dans le Tarn, — département qui a des luzernières en-
vahies par la cuscute, malgré l'emploi de graines pures de
bonne qualité, — H. EEeuzé a trouvé, dans les bouses de
vaches, des semences de cuscute intactes qu'il a pu isoler
et séparar un lavage grossier ; il les a fait germer avec
facilité. Les agriculteurs doivent se tenir en garde d'en-
(1) Bulletm des séances de la Société nationale di'agriculture de
France (décembre 1883}.
\
» »
k lerer les tiges de casoote et de les faire coDSommer par
i-y- leur bétail.
il est absohêtnent nécessaire de détruire le parasite sur
place pour empêcher sa propagation.
Parmi les procédés employés et recommandés, j'adopte
celui proposé par M. Risler. L'honorable directeur de
llnstitut national agronomique recommande de ne pas
[: faucher Ie9 plAÇes envahies, ses expériences personnelles
lui ayant prouvé que c'est en râtelant que l'on répand la
cuscute par les fragments de tiges. Il se borne, dans sa
propriété, à piocher et retourner la partie attaquée : la
cuscute à l'abri de la lumière ne se développe plus.
^ Le procédé recommandé par M. Risler a été employé -—
l* il y a déjà longtemps, pour la première fois — par M.
,. Tasquelle, dans sa propriété d'Avigoy (Seine-et-Marne); il
a toujours donné de très bons résultats. Je crois utile de
faire remarquer qu'à Avigny, on s'est toujours bien trouvé
[-:. de circonscrire la partie endommagée et retournée par une
tranchée delà profondeur d'un fer de bêche environ. Par
^- cette méthode, non-seulement la cuscute est entièrement
^détruite, mais encore, et au bout de peu de temps, de
nouvelles tiges de luzerne se montrent et la remplacent.
Mais ce que M. Risler recommande suatout, c'est de
Claire usage de ^rame &t>n contrôlée.Ce moyen est, aujour-
d'hui, à la portée de tout le monde. On sait, en effet, que,
lur la proposition de M. le directeur de l'Institut national
^agronomique, M. le ministre de l'Agriculture vient, par
une décision en date du 16 avril dernier, d'autoriser
installation d'une station d'essais de semences dans les
ax de l'Institut agronomique, 293, rue Saint-Martin,
Paris. La direction en est confiée à M. Schribaux qui,
^^ns une mission spéciale, a étudié Torganisation des
— 36 —
. établissements similaires les plus importants de la Suède,
du Danemarck, de TAllemagne, de l*Autriohe-Hongrie et
de la Suisse.
Ed résumé, pour détruire la cuscute dans les trèfles et
dans les luzernes, il convient : 1^ de piocher et de retourner
les parties attaquées par le parasite ; 2* de se servir cons-
tamment de graines bien contrôlées.
Cb. Fasquélli.
I
— 37 —
SÉANCE DD 5 FÉVRIER 1885.
Présidence de ùH. MONTEILS, Président.
Présents : MM. l'abbé Bosse, secrétaire général ;
■ André ; Tabbé Blanc, chanoine ; Tabbé Botssier ;
MoNESTiER (Léopold) ; Ozïol dit Robert ; Paparel ;
Sudre; Troupel et Vincens.
Lecture et adoption du Procès-verbal de la
dernière séance.
M. le Président prend la parole et s^exprime en
ces termes :
r, « La Société d'agriculture de la Lozère vient
fc^ ce d'être cruellement frappée.
ï c( M. Paulin de Malafosse qui, depuis 35 ans,
ji. « lui appartenait comme membre titulaire , est
j. « mort le 16 janvier dernier, à Marvejols, à l'âge
« de 80 ans.
« Jamais carrière agricole ne fut mieux remplie.
« Piopriétaire de vastes et nombreux domaines
« dans le Valdonnez, il s'était réservé la direction
« du plus important^ de celui du Boy. C'est là
« que, pendant plus de quarante ans, il a donné la
j. u mesure des résultats avantageux que peut four-
u nir, en agriculture, la réunion d'une haute in^
\: te telligence, d'un esprit judicieux, d'un caractère
^ K droit, d'une nature affectueuse.
« Drainages considérables effectués sur un sol
« fortement argileux, improductif, couvert d'eaux
— 38 -
« croupissantes , et qui produit aujourd'hui les
« plus belles récoltes.
<( Croisements des meilleures vaches du pays
« avec des taureaux achetés directement en Suisse,
« de manière à doubler la production laitière.
« Introduction dans son cheptel de ces races
(( porcines d'origine anglaise à engraissement pré-
« coce, dont les sujets , libéralement cédés dans
ce le voisinage, ont, par des croisements intelli-
« gents, modifié si avantageusement la race por-
(( cinc du Valdonnez. Telles sont quelques-unes
« des nombreuses améliorations apportées par
(( M. de Malafosse dans son domaine du Boj, et
« dont la réussite servait d'exemple à ses voisins.
« A une expérience profonde en agriculture ,
« M. de Malafosse joignait une affabilité extrême
« qui le rendait accessible à tous et lui avait attiré
(( une grande popularité.
(( Que sa famille , dans laquelle notre Société
(( d'agriculture compte deux de ses membres les
« plus distingués, veuille bien agréer ce témoî-
« gnage public des regrets que nous inspire la
« mort de ce vénéré collègue, et y trouver quelque
« consolation à une perte irréparable. »
La Société partage les regrets exprimés par M.
le Président sur la perte qu'elle vient de faire en
la personne de M. 'Paulin de Malafosse.
— Par sa circulaire du 8 janvier dernier, M. le
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts
invité la Société à désigner , comme les années
précédentes, certains de ses membres pour la re-
présenter à la 9® Réunion des délégués des Sociétés
des Beaux-Arts , qui aura lieu à la Sorbonne du
7 au 1 1 avril prochain.
— 8» —
M. Brayerre, architecte , et M. Lequeutre, domi-
ciliés à Paris, sont nommés à cet effet.
M, André fait cnnnaître qu^il s'occupe d'un tra-
vail qui pourra être envoyé au Comité chargé par
M. le Ministre de choisir les mémoires dont la lec-
ture aura lieu en séance publique.
— M. le Président a reçu un exemplaire du
Compte' rendu des travaux et de la situation finan-
cière, pendant Tannée 1883-1884, de PUnion
Lozérienne établie à Nîmes, et dont M. Polge de
Combret, membre de notre Société, est Président.
Remerciments.
— M. de Mauroy, ingénieur civil, a fait hom-
mage à la Société de la brochure qu'il a publiée
sur Pemploi des engrais chimiques.
La Société vote des remerciments à M. de Mauroy
pour Penvoi de ce document, dont M. Pabbé Bosse
estpiié de rendre compte.
— M. Eugène D'A uriac a également fait hom-
mage à la Société de deux brochures qu'il vient de
i.. publier.
L L'une est intitulée : Le pays de Cocagne y et
K. Pautre : Poinsinet et Mlle de Crouzoul. — Procès
curieux entre un auteur dramatique et uhe danseiise
.de l'Opéra.
Remerciments.
— M. Bourdiol, fermier à Rimeîze , membre
de la Société, a envoyé pour le Musée deux pièces
de monnaie de cuivre de la 1'® République.
Remerciments.
— M. le Président rend compte du Concours
départemental d'animaux de boucherie, de volailles
— 40 --
grasses vivantes, de fromages et de* beurres qui a
en lieu à Mende le 31 janvier dernier.
Il résulte de ce compte rendu et du procès-verbal
dont il est donné lecture, que 1 54 déclarations
dans les diverses catégories ont été envoyées par
99 concurrents. Sur ce nombre, 24 n'ont pas
figuré au Concours, soit à cause des difficultés de
circulation créées par Tabondance des neiges, soit
pour tout autre motif.
La Société donne du reste sa complète appro-
bation aux décisions du Jury, qui a opéré sous la
présidence dlionncur de M. le Préfet.
A propos du Concours de volailles grasses, M. le
Président expose combien il est difficile, aujour-
d'hui, de trouver des personnes sachant pratiquer
l'opération du chaponnage .
Il demande à M. Troupel, présent à la séance,
s'il ne voudrait pas consentir à donner quelques
leçons pratiques, lorsque la saison sera venue, aux
personnes qui désireront en profiter.
M. Troupel se met à la disposition de la Société
pour cet objet.
NOMINATION
M. Osty, Maire, propriétaire à Combettes, com-
mune de Saint- Léger-de-Peyre, est nommé membre
associé.
«■"se^/<rô(5i>sji^'^
^ 41 —
%
É-
CONCOURS D'ANIMAUX DE BOUCHERIE,
DE VOLAILLES GRASSES VIVANTES, DE FROMAGES ET DE BEURRES
Tenu à Mende, le 31 JanTler 1665.
PROCÈS VERBAL.
L'an mil huit cent quatre-vingt-cinq et le 31 jan-
vier, en exécution du programme dressé par la So-
ciété d'agriculture de la Lozère, le 1 3 no vembre dernier,
le Juiy chargé de procéder à la désignation des sujets
et des produits dignes d'obtenir les primes à décerner
au Concours d'animaux de boucherie, de volailles
grasses vivantes, de fromages et de beurres, institué
au moyen des subventions accordées par M. le Minis-
tre de Tagricuiture, par le Conseil général du dépar-
tement, par le Conseil municipal de la ville de Mende
f et par la Société d'agricuiture, s'est réuni à Mende
pour remplir la mission qui lui a été confiée.
P: Etaient présents :
Ê MM. F. Mordon, Préfet de la Lozère, président
dMionneur ;
Monleils, Président de la Société d'agriculture,
président ;
Daudé, président de la Commission départe-
mentale, remplaçant M. Charrier, conseiller
général, empêché ;
Maurice Talansier, délégué par le président du
Comice de Marvejols ;
Chevalier, désigné par le Conseil municipal de
Mende ;
De Lescure, vice-président de la Société d'agri-
culture, etLéopold Monestier, désignés par la
Société ;
Troupel, vétérinaire.
— 48 —
MM. Âoust, pâtissier, et Robert, maitre d'hôtel à
Mende, invités par M. le Président à s'adjoindre au
Jury pour Texamen des volailles et des produits de
la laiterie, ont bien voulu lui prêter leur concours.
Après que M. le Président a eu rappelé les règles
et les conditions du Concours le Jury s'est transporté
sur les lieux, où des emplacements avaient été assi-
gnés à chaque catégorie d'animaux et de produits.
Les certificats dont la production avait été prescrite
ont été examinés et vérifiés; ensuite, l'examen des
animaux et des produits exposés a eu lieu dans l'or-
dre suivant :
1'* CLASSE — ESPÈCE BOVINE.
Raees dlver/ies, pnres on erolaée/i.
r* Catégorie.
Bœufs.
Il a été admis au concours 19 bœufs appartenant
à 16 propriétaires différents.
Ont été désignés, savoir :
Pour le 1"prix de 120 francs avec une médaille
de vermeil et le Traité de V engraissement du bœuf,
par Vial , un bœuf signalé race d'Âubrac , poil
blaireau, appartenant à M. Castanier (Pierre-An-
toine), demeurant à Uzanges, commune de Prinsué-
jols. (Poids 800 kilos).
Pour le 2** prix de 110 fr. avec une médaille d*ar-
gent et le Trai/^ de Vial, un bœuf signalé race d'Au-
brac, poil gris rouge, appartenant ^ M. H'3rmet (Ba-
sile), demeurant aux Salhens, commune du Fau-de
Peyre. (Poids 915 k.).
— 43 —
Pour le 3* prix de 100 fr. avec une médaille de
bronze et le Traité de Vjal, un bœuf signalé race
d*Aubrac, poil bai, appartenant à M. Boussuge (Etien-
ne), demeurant au Bouchet, commune de Prinsué-
jols. (Poids 855 k.) '
Pour le 4* prix de 90 fr. avec une médaille de
bronze et le Traité de Viai, un bœuf signalé race
d*Aubrac, poil gris,apFartenani à M. Courtes (Jean),
demôurant aux Faux, commune de Saint-Eu'enne-
du-Vaidonuez. (Poids 810 kilos).
Pour le b"" prix de 80 fr. avec une médaille de
bronze et le Traité de Via!, un bœuf signalé race
d'Aubracpoil froment clair, appartenant à M. Grespin
(Charles), demeurant a Berlière, commune de Montre-
dat. (Poids 755 kiloi-).
Pour le 6* prix de 70 fr. avec une médaille de
bronze et le Traité de Vial, un bœuf signalé race
d'Aubrac , poil froment, appartenant h M. Bessiëre
(^ean-Baptiste), demeurant à St-Bonnet-de-Chirac,
(Poids 820 kilos).
Pour le 7* prix de 50 fr. avec une médaille de
bronze et le Traité de Vial, un bœuf signalé race
d'Aubrac, poil gris rouge, appartenant à M. Delmas
j^ Augustin), demeurant à Grèzos. (Poids 800k.).
& Pour le 8* prix «le 40 fr. avec une médaille de
^. bronze et le Traité de Via!, un bœuf signalé race
d'Aubrac , poil châtain, appartenant à M. Augade
-(pierre), demeurant à Changefège, commune de Bal-
Bifeges. (Poids 830 kilos).
Des mention:^ honorables avec médailles de
kronze et tart d'engraisser les bœufs, les vaches et
I
^ ■
V
.f.
I.
t.
— 44 —
les veaux, par J. Baurin, ont été on outre accor-
dées à :
MM. Boyer (Pierre), de Prinsuéjols ;
Baduel (Norbert), de Prinsuéjols ;
Et Oziol (^Jean-Pierre); • de Villeneuve, com-
mune de S' B^uzile.
2«, Catégorie.
Vaches.
Il a été admis au concours quatorze vaches appar-
tenant à dix propriétaires différents.
Ont été désignées, savoir :
Pour le 1*'prix de 60 fr. avec une médaille de
vermeil et le Traité du choix des vaches laitières par
Magne, une vach^^ signalée race d'Aubrac, poil bai
brun, appartenant à M. Daudé (Guillaume), demeu-
rant aux Bessons, comamne de Mende. (Poids 510 k.)
Pour le %^ prix de 50 fr. avec une médaille d'argent
et le Traité de Magne, une vache signalée race taren-
taise, poil bai foncé, appartenant à M. Fabre (César-
Casimir), demeurant S Mend^ . (Poids 550 kilos).
Pour le y prix de 40 fr. avec une médaille de
bronze et la Traité de Magne, une vache signalée race
d'Aubrac, poil blanc foncé, appartenant à M. de Li-
gonnës, propriétaire à Booz, commune d'Auxillac.
(Poids 545 kilos).
Pour le 4" prix de 30 fr. avec une médaille de
bronze et le Traité de Magne, une vache signalée race
du pays, poil rouge, appartenant à M. Renouard
(Pierre), demeurant à Mende. (Poidb 540 kilos).
De^s mentions honorables avec médailles de bronze
— 4» —
et l'art d'engraiiser les bœufs, les vaches et les
veauXt par J. Baurin. ont en outre é|ë accordées à :
MM. Gimbert (Louis) « de Monde ;
Caupert (Antoine) « de Mende ;
Runel (Pierre), de Mende;
Jorquet (Hiiarion), de St-Germain-da-Teil.
2* CLASSE. — ESPÈCE OVINE.
1'' Catêgorib
(Lots de 3 moutons ou de 3 brebis ayant l'âge de
3 ans au moins).
1'" Section.
Raee de Montagne.
Il a été admis au concours 22 moutons ou brebis
appartenant à sept propriétaires différents.
Ont été désignés, savoir :
Pour le 1**' prix de 55 fr. avec une médaille de ver-
meil, trois moutons signalés laine blanche, apparte-
nant à M. Boyer (Pierre), demeurante Prinsuéjols.
Pour le 2* prix de 45 fr. avec une médaille d'argent,
trois moutons signalés laine blanche, appartenant à
H. Martin (Laurent), demeurant à la Brousse, com-
. mone de Fraissinet-de Lozère.
Pour te 3* prix de 35 fr. avec une médaille de
bronze, quatre moutons signalés laine blanche, appar-
tenant à M. Bros (Basile), demeurant à U\ Combe,
^ eommune de Prinsuéjols.
Poor le 4* prix de 25 fr. avec une médaille de
bronze, trois moutons signalés laine blanche, appar*
teamt à M. Valentin (Clément), demeurant à Gour-
gens, commune de Laubert.
— 46 —
2* Section.
Raee du CaiiAse,
Il a été admis au concours 24 moutons ou brebis
appartenant à huit propriétaires différents.
Ont été désignés, savoir :
Pour le 1*' prix de 55 fr. avec une médaille de ver-
meil, trois moutons signalés laine noire et laine blan-
che, appartenant h M. Augade (Pierre), demeurant,
à Gbangefège» commune de Balsièges.
Pour le 2'' prix de 45 fr. avec une médaille d'argent,
trois moutons signalés laine blancbe, appartenant à
M. Veyrune (Jean-Baptiste), demeurant à Aliène.
Pour le S*" prix de 35 fr. avec une médaille de
bronze, trois moutons signalés laine blanche, appar-
tenant à M. Granier (Louis), demeurant à Aigas,
commune de la Rouviére.
Pour le 4" prix de 25 fr. avec une médaille de
bronze, trois moutons signalés laine noire, appar-
tenant à M. Maurin (Pierre), demeurant à la Rou-
vière.
3* Section.
Aaee dite de Rivière, croisée de la race de
MontagDe et de celle du Cansse.
II a été admis au concours vingt-cinq moutons ou
brebis appartenant à huit propriétaires différents.
Ont été désignés, savoir :
Pour le 1^ prix de 55 fr. avec une médaille de
vermeil, trois moutons signalés laine blanche, appar-
tenant à M. Maurin (Jean), demeurant à la Rou-
vière.
— 47 —
Pour le 2* prix ^e 4S fr. avec une médaille d'argent,
trois moutons signalés laine blanche, appartenant à
& M. Val;«ntin (Antoine), demeurant à Pelouse,
eommune de la Rouvière.
Pour le 3* prix de 35 fr. avec une médaille de
bronze, trois moutons signalés laine blanche, appar-
tenant à M. Osty (Louis), demeurant à Gombettes,
eommune de St-Léger-de-Peyre.
Four le 4** prix de 25 fr. avec une médaille de
bronze, trois moutons signalés laine blanche, appar-
tenant à M. Polverel, (Pierre-Jean), demeurant au
Bruel, commune d'Esclanëdes»
2' Càtëgorib.
(Bandes composées de 8 animaux au moins, soit
ci '
i: moutons soit brebis, ayant Tâge de trois ans au moins
p^ et n'ayant pas concouru pour les autres prix).
1" Section.
Rfice de nontasDe.
Il a été admis au concours 4 bandes de moutons
[^appartenant à quatre propriétaires différents.
Ont été désignés, savoir :
Pour le 1" prix de 75 fr. avec une médaille de ver-
Ijneil, douze moutons signalés laine blanche, apparte-
^3Mntà M. Baduel (Norbert), demeurant à Prinsué-
i\ê.
Pour le 2* prix de 65 fr. avec une médaille d'argent,
mit moutons signalés laine blanche, appartenant
M. Folcher (Victor), demeurant à la Brousse, com-
lane de Fraissinet-de-Lozére.
— i8 —
2* Section.
Race da Cansse.
II a été admis au concours 3 bandes de huit mou-
tons, appartenant à trois propriétaires différents.
Ont été désignés, savoir :
Pour le 1*' prix de 75 fr, avec une médaille de ver-
meil, huit moutons signalés robe blanche et robe
noire, appartenant à M. Fontugne (Jean), demeurant
à Mende).
Pour le 2"^ prix de 65 fr. avec une médaille d'argent,
huit moutons signalés laine blanche, appartenant à
M. Daudé (Guillaume), demeurant aux Hessons,
commune de Monde.
3* Section.
Race de Rivière.
Il a été admis au concours trois bandes de huit
et dix moutons, appartenant à trois propriétaires dif-
férents.
Ont été désignés, savoir :
Pour le 1*' prix de 75 fr. avec une médaille de ver-
meil, huit moutons signalés laine blanche et laine
brune, appartenant à M. Hugonnet (Antoine), de*
mourant à, la Valette, commune de Chirac.
Pour le 2^ prix de 65 fr. avec une médaille d'ar-
gent, huit moutons signalés laine blanche, apparte-
nant à M. Fontugne (Jean), demeurant à Monde.
NOTA. — Le traité intitulé : Nouvel art de multir
plier, de faire prospérer et d'engraisser les moutons^
a été ajouté à chaque prix de Tespèce ovine.
.«
— 49 —
3» CLASSE. — ESPÈCE PORCINE.
r
Races fraDçalses, pares oa croisées.
Il a été admis au concours trente-un cochons,
mâles ou fom'^lles, appartenant à vîngt-troîs proprié-
taires différente.
Ont été désignés, savoir :
Pour le 1" prix de 75 fr.» un cochon signalé robe
blanche et noire, appartenant a M. Rome (Camille),
demeurante Palherels, commuiie de Palhers. (Poids
"318 kilos).
Pour le 2* prix de 65 fr., un cochon signalé robe
! ioire et blanche, appartenant à M. Laurans (Joseph],
demeurant à Badaroux (Poids 226 kilos).
Pour le 3® prix de 55 fr., un cochon signalé robe
ilaache et noire, appartenant à M. Roucfa (Firmin-
iyincent- Jean-Louis), demeurant au Luxembourg,
^jAmmune de Balsiëges. (Poid» 225 kilos).
- Pour le 4* prix de 50 fr., un cochon signalé robe
■
iche, appartenant à M. Arnal (Auguste), demeu-
iDt à Mende. (Poids 250 kilos).
Pour le 5** prix de 45 fr., un cochon signalé robe
iQche et noire,appartenant à M. Dalmas (Augustin),
leurant à Grèzes. (Poids 2^8 kilos).
iPour le 6^ prix Je 40 fr., un cochon signalé robe
iQche, appartenant à M. Jassin (Eugène), demeu-
àBeriière, commune de Mende. (Poids 236 kilos).
Pour le 7'' prix de 30 fr., un cochon signalé robe
16, appartenant à M. Bachalat (Basile), demeu-
k La Ganourgue. (Poids 287 kilos).
^ùQT le 8^ prix de 20 fr., un cochon signalé robe
~ w —
blanche, appartenant à M. Runel (Pierre), demeorant
au Tuff, commune de Mende. (Poids 217 kilos).
Pour le O^'prix de 30 fr., un cochon signalé robe
blanche, appartenante M. Pascal (Jean-Antoine), de-
meurant aux Cayres, commune de Barjac. (Poids
213 kilos).
Pour le 10' prix de 20 fr., un cochon signalé robe
blanche, appartenant à M. Pauc (Privai), demeurant
à Ghabrits, commune de Mende. (Poids 229 kilos).
Pour le 11"" prix de 20 fr,, un cochon signalé robe
blanche, appartenant à M. Paradan (Auguste), de-
meurant à Ispagnac. (Poids 238 kilos).
Pour le 12' prix de 15 fr., un cochon signalé robe
blanche, appartenant à M. Laurans (Etienne), de-
meurant à Aspres, commune du Ghastel-Nouvel.
(Poids 195 kilos).
Pour le 13'' prix de 15 fr., six cochons signalés robe
blanche, race étrangère. Types d'engraissement pré-
coce, appartenant à M. Fabre, (César-Casimir), de-
meurant à Mende.
Des mentions honorables avec médaille de bronze
ont en outre été accordées à :
MM. Vieilledent, (Pierre-Jean), du Bruel, commune
d'Esclanëdes ;
Mézy (Augus(e), du Pont-de-la-Roche, commune
de Barjac ;
Maurin (Jean), de la Bouvière ;
Chassenis, (Jean-Baptiste), de Chabrits, com-
mune de Mende ;
Crespin (Charles), de Berlière, conrmune de
Monfrodat ;
Dôlrieu (Antoine), du Has, commune de Mende.
u.
Erv.
— M —
NOTA. — Les sept premiers prix de l'espèce por-
cine ont été accompagnés du Manuel de la Porche-
rie ^ par Léouzon. L'art d'élever, de multiplier et
d^engraiiser let porcs^ par Célestia Bailly, à été an-
nexé aux autres prix ainsi qu'aux mentions honora-
bles.
4* CLASSE. — VOLAILLES GRASSES VIVANTES.
Il a été admis au Concours, 24 chapons, 25 pou-
f: lardes et 14 canards, appartenant à 16 propriétai-
res différents.
1*. -* Race do pajr/i.
Chapons.
Pour le 1" prix de 30 fr., avec une médaille d'ar-
gent, deux chapons signalés plunfes blanches et
plumes grises, appartenant à M. Privât (Félix), de-
meurant h La Canourgue.
Pour le 2* prix de 20 Ir., avec une médaille de
bronze, deux chapons signalés plumes brunes,
appartenant à M. Folcher (Louis), demeurant h
St-Ilpide, commune de Mende.
Poulardes*
Pour le i" prix de 25 fr., avec une médaille d'ar-
gent, deux poulardes signalées plumes blanches et
plumes brunes, appartenant à M. Paradis (André),
demeurant au Roussel, commune de Menile.
Pour le 2* prix de 15 fr., avec une médaille de
bronze, deux poulardes signalées plumes noires et
brun foncé, appartenant à M. Folcher (Loui^), de-
meurant à St-IIpide, commune de Mende.
r
— 6a —
t^. Races dlTerse/i.
Chapons.
Pour le 1*" prix de 30 fr. , avec une médaille
d'argent, deux chapons signalés races de Houdan,
gris-clair et de Grëvecœur gris loncé, appartenant à
M. Bouniol (Julien-Jules), demeurant à Pradassoux,
commune de Palhers.
Pour le 2* prix de 20 fr., avec une médaille de
bronze, deux chapons signalés race croisée, .plumes
blanches, appartenant à M. Bouchitté (Charles), de-
meurant à Monde.
Poulardes.
Pour le V prix de 25 fr., avec une médaille d'ar-
gent, deux poWardes signalées race croisée, plu-
mes brunes, appartenant à M. de La Bastide (Henry),
demeurant à Sirvens, commune de Mende.
Pour le 2* prix de 15 fr., avec une médaille de
bronze, quatre poulardes signalées race de Houdan
croisée, appartenant à M. Bouniol (Julien-Jules),
demeurant à Pradassoux, commune de Palhers.
Canards.
Pour le 1*' prix de 15 fr., avec une médaille d'ar-
gent^ deux canards signalés plumes blanches et noir
cendré, appartenant à Mme la comtesse de Corsac^
demeurant à La Grange, commune de Serviëres.
Pour le 2"^ prix de 10 tr., avec une médaille de
bronze, doux canards signalés plumes gris argenté
et noires, appartenant à M. Fontugne (Jean), de-
meurant à Monde.
— 63 —
NOTA. — Chacun des quatre premiers prix des
chapons et poulardes a été accompagné du manuel
intitulé: Le Poulailler, pàv Gh. Jacques. Les deuxiè-
mes prix ont été accompagnés du Nouvel art de mul-
tiglier, d'élever, d'engraisser les poules, poulets et
chapons, par F. Routillet, et du traité intitulé : La
Fermière, par Michel Greff.
Le traité des pigeons, dindons, oies et canards, par
J. Pelletan, a été joint au 1**^ et 2^ prix des canards.
5« CLASSE. — FROMAGES.
1
' Il a été admis au Concours 1"* 6 fromages de lait
de vache, façon Cantal; 2'' 19 lots de Iromages bleus
dits du pays ; 3"" 8 lots de froniages mous dits tomes
' grasses ; 4"^ 1 lot de fromages de lait de brebis façon
l Roquefort; 5"" 1 lot de fromages de lait de chèvre.
l V. — Fromage façon CantaL
Pour le 1" prix de 50 fr., avec une médaille d'ar-
gent, trois fromages, appartenant à M. Hermet (Ca-
mille), demeurante Prat-Viala, commune de Prin-
suéjoî^.
Fovf le 2* prix de 40 fr., avec une médaille de
bronze, trois fromages appartenant à M. Bourrillon
(Henri], demeurant à Mende.
NOTA. — A chacun de ces deux prix a été joint le
traité de La Laiterie, par A. E. Pouriau.
2**. — Fromage bleu dit du pays.
Pour le 1*' prix de 40 fr.,avec une médaille d'ar-
gent, un lot de fromages, appartenant à M. Bou-
— «4 —
nio! (Julien-Jules), demeurant à Pradassoux» com-
mune de Palhers.
Pour le 2'' prix de 30 fr., avec une médaille de
bronze, un lot de fromages, appartenant à M. Fol-
cber (Théodore), demeurant ^ Rabeyrals, commune
d'Altier.
Pour le S'' prix de 20 fr., avec une médaille de
bronze, un lot de fromages, appartenant à la veuve
Peytavîn (Marie-Rose), d'AUenc.
Pour le 4"^ prix de 20 fr., avec une médaille de
bronze, un lot de fromages, appartenant à M. Lau«
raire (Jean-Baptiste), du Born.
Pour le S'' prix de 20 fr«, avec une médaille de
bronze, un lot de fromages, appartenant à M. Oziol
(Jean-Pierre), demeurant à Mirandol, commune de
Mende.
Pour le 6* prix de 15 fr., avec une médaille de
bronze, un lot de fromages, appartenant à M. Bros
(Antoine), de Badaroux.
5° Fromage mou dit tome grasse.
Pour le l*"" prix de 20 fr., avec une médaille d'ar-
gent, un lot appartenant à M. Daudé, Guillaume,
demeurant aux Bessons. commune de Mende.
Pour le 2® prix de 15 fr., avec une médaille de
bronze, un lot appartenant à la veuve Couderc, de-
meurant à Tivoli, commune de Mende.
4* Fromage de lait de brebis façon Roquefort.
Pour le 1*' prix de 40 fr., avec une médaille d'ar-
gent. Non décerné. *
Pour le 2^ prix de 25 fr., avec une médaille de
bronze, un lot de fromages appartenant à M, Osty
— 65 —
(Louis), demeurant k Combettes, commune de Saint-
Léger-de-Peyre.
6^ Fromage de lait de chèvre.
Pour le 1'' prix de 20 fr., avec une médaille d'ar^
gent. Non décerné.
Pour le 2"" prix de 1S fr., avec une médaille de
bronze. Non décerné.
NOTA. — A chacun des prix des 2', 3« et A'' caté-
gories des fromages a été joint Le traité pratique de
laiterie, par le docteur Rlenze.
6« CLASSE. — BEURRES FRAIS.
II a été admis au Concours 42 pains de beurre
pesant au moins 2 kilogrammes chaque et apparte-
nant ^ 21 propriétaires différents.
Ont été désignés, savoir :
Pour lel" prix de 40 fr., avec une médaille d'ar-
genty un lot appartenant à la veuve Couderc, demeu-
rant ^ Tivoli, commune de Mende.
Pour le 2"^ prix de 30 fr., avec une médaille de
bronze, un lot appartenant ^ Mme Mazoyer (Victoire),
demeurant à la Brousse, commune de Fraissinet-de-
Lozère.
Des mentions honorables.avec médailles de bronze,
OjQt. en putre été accordées aux personnes ci-après
désignées :
Tardîeu (Jules), d'Estables ;
Rodier, née Caupert, du Cheylaret, commune
de Langogne ;
lill. Osty (Louis), de Combattes , commune de St-
Léger-de-Peyre ;
Bouniol, de Pradassoux, commune de Palhers ;
mes
— 56 —
MM. Ghaptal (Guillaume), du Boy, commune de
Lanuéjols ;
Lauraire (Jean-Baptiste), du Born ;
Seguin (Jean-Pierrp), de Méjeantel, commune
de Barjac;
Costa (Alphonse), de Nasbinals ;
Gimbert ("Louis), cU Mende ;
Daudé (Guillaume), de Mende ;
Paradis (Etienne), de Mende ;
Fontugne (Jean), de Mende;
Folcher (Théodore), de Rabeyrals, commune
d'Altier ;
Runel (Pierre), du Tuf, commune de Mende,
Oziol (Jean-Pierre), de Mirandol, commune de
Mende ;
Martin (Laurent), de La Brousse, commune de
Frdissinet-de-Lozère ;
Bros (Antoine), de Badaroux ;
Mercier (Jean-Pierre), de Sirvens, commune de
Mende ;
Oziol dit Robert, de Grouzas, commune de
Mende.
NOTA. — Aux deux prix des beurres, a été joint le
Traité de la laiterie, par le docteur Klenze.
Les mentions honorables ont été accompagnées de
la brochure relative à la fabrication du beurre de
Normandie (disigny) parRegnouf de Vains, publiée
par L. Vanier, éditeur, 19, quai St-Michel, à Paris
(prix 1 fr. 25 en timbres-poste ou mandat).
Le Jury exprime la satisfaction qu'il a éprouvée
de voir annexer au Concours d'animaux de bouche-
rie des espèces bovine, ovine et porcine les volail*
— sr —
»m -
t
les grasses vivantes ainsi que les produits de la lai^
terie.
Il a constaté avec pbisir que les exhibitions bo-
vine, ovine et porcine se faisaient tonj «urs r.?m;irquer
parla beauté et le nombre des snj^^ts.
11 ne se dissimule pas que le? neig:? s qui encombrent
les voies de communication ont ilû roteîiir chez eux
plusieurs exposants qui, sans cf*t ohs- u!]e, se se-
;- raient empressés, conformém.?»)- h sv.^- {U'rJarations,
» d'amener leurs animaux et !'?î><'^ 51 >? .iîs. notam-
r ment les fromages façon Cî^ntril, c i-s \ ' \^\t de bre-
bis façon Roquefort, aiMsi q' îs 1' lait de
*' chèvre, dont les lots étaient n*-* \. vo :• itreints.
Quant aux beurres et aux îo f .'p l^o nîîfc»? bleu
i: dit du pays, il a regretté de ^^^ o-:-\"'*'r disposer
: d'un plus grand nombre de pri ^î -. h ''vfï^^t de ré-
. compenser convenablement l**s p- =' iîs <!e mérite,
l même après avoir prélevé sur ce!! » (ïev-'é/s aux fro-
'mages de lait de brebis n d'^ 'il do chèvre une
somme de soixante-quinze franco q.'iî a répartie en
l quatre primes supplémentaire? Tni-ihuées à pareil
nombre d'exposants pour les fromages bleus dits du
pays.
Il émet le vœu que le Concours, tel qu'il a été
:- ^abli pour celte année, soit de pÎDs en plus encou-
^ ragé au moyen des subventions de l'Etat, du dépar-
lêment et de la commune de Mende.
- Et ont les membres du Jury signé le procès-ver-
bal qui précède, les jours mois et an que dessus.
F. MORDON, A. MONTEÏLS, DaUDÉ, MAURICE
Talansirr, c. Chevalier, de Lescure,
L. MONESTIER, TRODPEL.
— «8 —
REVUE AGRICOLE
CHAP0NNA6E
La Société d'agriculture a pu se convaincre par les re«
grefs que lui ont exprimé les exposants de volailles grasses,
au concours d'animaux de boucherie de janvier dernier,
du manque absolu, dans les campagnes, de personnes
adonnées à l'industrie du chaponnage.
L'utilité de la castraux)n pour accélérer l'engraissement
des volailles est cependant incontestable. Aussi, la Société
d'agriculture, dans une de ses dernières séances, a voulu
remédier à cette pénurie d'opérateurs, et elle a invité un
de ses membres les plus sympathiques, M, Troupel, méde-
cin-vétérinaire à Mende, à donner quelques leçons pra-
tiques sur le manuel opératoire du chaponnage aux éleveurs
désireux de l'apprendre.
Avec un empressement dont la Société d'agriculture le
remercie, M. Troupel a bien voulu accéder à cette invi-
tation.
Certaines conditions nécessaires à la réussite de l'opé-
ration, d'une part, le jeune âge du sujet, 8 ou 4 mois;
de l'autre, l'absence de toute surexcitation des organes
sexuels ne sont réalisables qu'au commencement de l'au-
tomne. C'est donc à cette époque que M. Troupel donnera
au public intéressé des leçons pratiques de chaponnage
sur des volailles fournies par la Société, et dans un local
qui sera ultérieurement indiqué.
• •
>-
— ar —
PoBr$ dès à présent, mettre l'éleveur en mesure d'acqué-
rir les connaissances théoriques dont il verra, en septembre
prochain, Tapplication^ nous empruntons le chapitre sui-
vant sur la castration des volailles au remarquable traité
de chirurgie de MM. Peuch et Toussaint, professeurs aux
écoles vétérinaires. A. M.
CASTRATION DES OISEAUX DE BASSE-COUR
De même que chez les autres animaux domestiques, la
castration pratiquée sur les oiseaux de basse-cour a pour
but de faciliter leur engraissement et de rendre leur chair
[. plus tendre et plus savoureuse. Le coq châtré ou chapon
se développe rapidement, et acquiert en quelques mois
un embonpoint remarquable. Cette opération s'effectue
exclusivement sur le coq et la poule ; toutefois elle pour-
rait être faite chez les dindons, les canards et les oies,
c Mais elle est sur ces derniers d'une exécution beaucoup
plus difficile, en raison de la plus grande longueur de
leur corps, qui fait que les organes qu'il faut atteindre
sont situés à un%plu9 grande profondeur. Elle est aussi,
par cela même, beaucoup plus dangereuse dans ses suites,
et, pour ce double motif, d'une application plus rare que
sur le coq et la poule (1). » (H. Boulby.)
§ 1". — DE LA CASTRATIOrf DBS OISBACX MALES.
On pratique la castration du coq à Tàge de trois à
quatre mois et même cinq mois , c'est-à-dire à la fin
de-.rété ; les testicules étant alors assez développés pour
(1} Dictionnaire de médecine et de chirurgie vétérinaires.
11'.
— 60 —
pouvoir être saisis et extirpés. S'il s'agissait de ehàtrer
un C0(| déjà adulte, il faudrait attendre, pour l'opérer,
que la période du rut fût passée, c'^st-à-dire à la fin de
Tautomne, les testicules ayant, pendant la saison des
amours, une grosseur extraordinaire qui obligerait l'opé-
rateur à faire de grands délabrements.
1, DIspoAltlou aoatonilqae de l'appareil
testlcnlalre. — « Les testicules des oiseaux sont si-
tués dans la cavité abdominale, immédiatement en arrière
des poumons, au-dessous de la colonne vertébrale, en
avant dos reins qui, dans ces animaux, ne constituent pas
deux masses conglomérées, comme les mam'nifères, mais
forment des languettes aplaties, irrégulières, prolongée^
de chaque côlé de la colonne vertébrale, depuis les pou-
mons jusque dans la cavité pelvienne dont elles occupent
le plafond. Il résulte de cette disposition que, chez les
oiseaux, les testicules ne sauraient être confondus avec
les reins ; chez les gallinacés, le siège précis des testi-
cules est indiqué, à l'extérieur, par les trois dernières
côtes. Ils correspondent exactement à l'articulation do ces
os avec la colonne vertébrale; c'est là ^u'on les trouve
immédiatement, sous cette colonne, très rapprochés l'un
de l'autre, car il n'existe entre eux que 50 millimètres
environ de distance, et en contact avec l'aorte et la veine
cave postérieure, qui les séparent de la partie antérieure
des reins au-dessous de laquelle ils sont placés. Ils son^
fixés dans leur position par la toile pellucide du péritoine,
tendue du-dessous d'eux, et par des vaisseaux extrêmement
ténus qui émanent de l'aorte postérieure ou se déversent
dans la veine cave.
c Dans les poulets de trois mois» la distance, mesurée
en ligne droite, qui existe entre les testicules et l'anus,
\f
t.
— 61 —
n'est guère que de 8 à 9 centimètres, et il n*y a que 6 &
? centimètres à franchir pour atteindre ces organes avec
avec rindex par une incision pratiquée dans le flanc droit,
lieu d'élection pour cette opération.
€ Z° Manael opératoire. — Le jeune poulet est
assujéti sur le dos, entre les mains d'un ai'lc, le crou-
pion tourné vers l'opérateur, la cuisse gauche maintenue
contre le corps et la droite écartée en arrière, pour laisser
k découvert le flanc du même côté, sur lequel l'incision
iùk être faite de préférence^ parce que à gauche la pré-
sence du gésier nuit considérablement à Tciploraiion.
L'incision pourrait être pratiquée aussi en arrière du ster-
num, dans le plan médian; mais là, file a Tinconvénient
d'être plus distante de la région testiculaire que celle que
Ton fait dans le flanc droit.
« Premier temps. Incision des parois du flanc. —
Préalablement, les plumes doivent cire arrachées dans
une certaine étendue, pour mettre la peau à nu, et il
but avoir soin avec un tablier de les chasser a distance,
de peur qu'elles n'adhèrent aux doigts de l'opérateur et
qu'elles ne pénètrent dans Tabdomen, où leur présence
pourrait déterminer une inflammation dangereuse. Gela
lait, on pratique à la peau, avec le bistouri convexe, un
pea en arrière des apophyses latérales internes du ster-
nom, une incisiou de 2 centimètres d'étendue, un peu
d^lique de dedans en dehors et d'avant en arrière ; cette
^JDCÎsîon faite à la peau, on la continue dans le même
^'leD8 et dans la même étendue, à travers les muscles
rès minces qui forment les parois abdominales, et lors-
l'on arrive sur le péritoine, il faut le ponctionner, en
soulevant avec des pinces pour éviter d'intéresser les
itestins,
r
\
— 6Si —
c Detujçième temps. Extirpation des testicules. —
L'opérateur introduit l'index de la main droite par la
plaie du ventre, le fait glisser au dessus de la masse
intestinale, et le dirige vers la région dorsale, au point
d'articulation des deux dernières cAtes, où se trouvent
les deux testicules, presque juxtaposés l'un a l'autre et
formant saillie au-dessous de la colonne vertébrale. Il les
reconnaît facilement au toucher, car ce sont les seuls
organes qui soient en relief à la région sous-dorsale.
Alors, avec Tongle du doigt demi-fléchi, il rompt les
adhérences très fragiles du testicule droit d'abord, les-
quelles sont formées, comme on le sait, par la mince toile
du péritoine et par les petits vaisseaux qui unissent cet
organe àN'aorte et à la veine cave. Ces adhérences dé-
truites, le testicule est amené vers la plaie de Pabdomen
par le doigt disposé en crochet et extrait de sa cavité.
Après ce, l'index est rentré dans la cavité abdominale
pour aller à la recherche du testicule gauche dont il opère
le détachement et l'extraction de la même manière. Il
arrive souvent que l'un des deux organes et même les
deux à la fois échappent au doigt de Topérateur après
avoir été détachés de la région sous-dorsale^ et vont se
perdre au milieu des circonvolutions de l'intestin, où il
D*est plus possible de les retrouver. C'est là un fait sans
conséquence fâcheuse et qui n'influe en rien sur les ré-
sultats de l'opération. L'organe égaré se greffe à l'aide de
fausses membranes dans un point de la cavité péritonéale,
et il Gnit par disparaître par résorption.
« Troisième temps. Suture de la plaie. — Une fois
l'opération principale achevée, les lèvres cutanées de la
plaie sont rapprochées par une suture en surjet, et, au
bout de quelques jours, elles sont cicatrisées par première
intention.
k< «
- 6*-
« Dans les jours coDsécatifs i Topéralion, la peau de la
région opérée reflète dans une assez grande éteodoe,
autour de la plaie, une teinte marbrée de rouge, de violet
et de jaune verdâtre. Cette coloration accidentelle , qui
peut effrayer les personnes non prévenues, n'est autre
chose que la trace d'une vaste ecchymose, dont les nuances
variées se dessinent à travers la tr&nsparence de la peau
incolore et si fine du jeune animal. Elle disparaît en quel-
ques semaines par résorption graduelle.
€ On est dans l'habitude, après la castration du poulet,
d*exciser sa crcte, au ras de la tète. Cette pratique est
fondée sur plusieurs motifs plausibles. Le premier et le
plus important, c'est que la crête se flétrit après la suppres-
sion des testicules; elle devient flasque, se décolore et
tombe d'une manière disgracieuse sur l'un des cAlés de la
tête. En second lieu, les crêtes du chapon constituent,
avec ses testicules, un élément assez recherché do certaines
préparations culinaires, l'éleveur de volailles trouve dans
leur vente un des bénéfices de son exploitation. En troi-
sième lieu, enfin , l'excision de la crête du chapon le marque
d'un signe distinctif.
« Quelquefois aussi on profite du moment où l'on vient
d'exciser la crête du poulet chaponnc pour implanter sur
ee qui reste de celte crête l'un ou les deux ergots excisés
de ses pattes, au ras de leur insertion. Les ergots se gref-
fent dans la région nouvelle où on les a implantés, si Ton
a pris les précautions nécessaires pour que l'animal ne les
ébranlât pas au moment où s'opère Içur soudure ; et ils
prennent un accroissement tel, quMIs peuvent acquérir
trois à quatre pouces de longueur, au dire de Duhamel ;
on en a même vu qui avaient jusqu'à neuf pouces de long.
(Voyez Bomare, Dict. d'hisl. nat.) C'est là une opération
— 64 —
de fantaisie qui est curieuse par ses résultais» au point de
vue physiologique, mais qui n'a aucune utilité.
c Après ropéra(iou , les chapons doivent, pendant
quelques jours, être enfermés à part, dans un local clos,
où ils soient à Tabri des attaques des coqs do la basse-cour.
Ils ne doivent pas avoir de perchoirs , pour qu'ils ne
soient pas sollicités à faire des efforts musculaires qui
pourraient nuire à la réunion de la plaie du flanc et déter-
mine la sortie de Tintestib en dehors de la cavité abdomi-
nale. Leur nourriture doit consister, pendant une huitaine,
dans une pâte de son ou de farine, avec de Tenu pure à
discrétion. Au bout de ce temps, ils peuvent être rendus
sans danger à la liberté. »
§ 2. — Castration des oiseaux femelles.
« C'est une croyance assez générale, que l'on pratique
sur les femelles des oiseaux une véritable castration ,
c'est a-diro une opération qui consiste, comme pour les
femelles des manîmifères, dans la destruction directe et
immédiate de l'organe formateur dos œufs. Cette croyance
est une erreur. La plupart du temps, les poules et les
autres volatiles femelles que l'on soumet à l'engraissement
restent entiers. L'srgane génital étant moins développé
chez elles que dans les mâles de leur espèce, on parvient
facilement à l'amortir par l'isolement et en les condam-
nant à une presque complète immobilité dans des endroits
obscurs et chauds, où ou les gorge d'aliments farineux,
qui, par leur composition chimique, favorisent le déve-
loppement de la graisse. C'est ainsi, d'après les renseigne-
ments transmis par M. Goubaux è la Société centrale vété-
rinaire, et d'après Prangé (Les poules bonnes pondeuses),
que se façonnent les fameuses poulardes du Mans, si asti-
i-a-J
— 65 —
mées des gourmets, saos qu*on ait recours a la castration
pour les préparer à acquérir Tétat extrême d'emboopoint
dans lequel le commerce les livre à la consommation.
« Toutefois, dans quelques localités, on pratique sur
les femelles des oiseaux, les poules notamment, une opé-
ration particulière qui, dit-on, a pour résultat de les stéri-
liser et de favoriser leur engraissement.
n Voici, d'après M. Dillon (de Rennes), comment cette
opération est pratiquée par les ménagères, dans le pays
qu'il habite. (Cominunicalion inédite).
« Les deux pattes de la poule étant liées avec un lien
de chanvre ou un ruban do fil, l'opérateur la place entre
ses deux genoux, les ailes serrées contre le corps, de ma-
nière è ce que la tète de Tanimal soit pendante entre ses
deux jambes, le ventre lui faisant face. Uu aide retient la
queue légèrement abaissée sur le dos. L'opérateur arrache
avec précaution les plumes qui existent entre le croupion
et Tanus; puis, avec la pointe aiguë d*an paire de ciseaux
de couturière, il incise la peau de droite à gauche, à un
demi centimètre au dessus de l'anus, parallèlement à la
base du croupion et complète cette incision transversale
par deux petites incisions perpendiculaires à chacune de
SCS extrémités. Gela fait, il dissèque le lambeau cutané
et le relève vers le croupion. Alors, avec une forte épingle
ou une grosse aiguille è coudre, il dilacère le tissu cellu*
laire sous-culané et met à nu un organe cylindrique, sus-
jacent au cloaque, qu'il saisit entre les mors d'une pince,
extrait doucement de la plaie et sépare des parties aux-
quelles il adhère par la torsion. Cette extirpation achevée,
on rabat sur la plaie le lambeau cutané et on le maintient
en position par quelques points de suture. »
c Telle est l'opération que l'on pratique dans quelques
\
- «re —
pays, sur les femeUés dés oiseaux de bassecour, dans le
but de détruire en elles l'apiiiude à la fécondation. En quoi
coDsiste-t-elle et quels résultats produit-elle réellement ?
c Ainsi que nous l'avions pressenti d*après la description
que nous en a transmise M. Dillon, et comme nous l'avons
constaté par l'autopsie de deux poules nouvellement opé-
rées qu'il a bien voulu nous envoyer, cette opération con-
siste^exclusivenient dans l'extirpation c de cette bourse
membraneuse et glanduleuse désignée sous le nom de
bourse de Fabricius, qui se trouve dans les oiseaux mâles
et femelles, au-dessus de leur cloaque, et qui s'ouvre à la
partie supérieure de ce sac, plus en arrière que le rectum.»
« Les oiseaux |femelles destitués de cette bourse, dont
l'usage est inconnu, deviennent-ils réellement stériles,
comme s'ils avaient été châtrés ? Gela nous parait au moins
douteux ; car d'après Cuvier et Duvernoy, la bourse de
Fabricius semble n'être qu'un organe provisoire qui, très
développé chez les jeunes animaux, s'amoindrit peu à peu
avec les progrès de l'âge, sans que les femelles cessent ce^
pendant d'être fécondes après sa disparition. D'un autre
côté, la coexistence de cette bourse dans les deux sexes
implique forcément que sa fonction ne se lie pas, tout au
moins d'une manière exclusive, à la fonction ovarienne.
Il est donc très douteux, nous le répétons, que l'extirpation
de la bourse de Fabricius exerce sur l'organisme des fe-
melles une influence neutralisant les aptitudes génésiqucs,
comme celle que produit infailliblement la destruction des
ovaires (1). (H. Bouley.)
Unterberger a publié un mémoire de !VI. Ahivick sur la
eastration du coq et de la poule, dans lequel on trouve une
(1) Dictionnaire de médecine et de chirurgie vétérinaires.
r-.
^ 67 -^
éiuée très détaillée sor la disposition anatomiqQe de la
bourse de Fabricius, d'après de nombreuses rccherchea
faites à l'Ecole de Dorpat sur des o*'seaux de basse-cour,
mâles et femelles. Le mémoire d'Âhlvick renferme égale-
ment des données très intéressantes sur les résultats pro-
duitb par la destruction de la bourse de Fabricius.
Ainsi Ablvick fait remarquer qu'après l'ablation de cel
organe, surtout lorsqu'on remplace ^instrument tranchant
par le fer rouge, il se déclare, à la paroi supérieure du
cloaque, une inflammation qui peut se propager jusque
dans les oyiductes, chez la poule et dans les canaux défé-
rents chez les mâles, et en déterminer ainsi Tobstruction
d'où la cessation des fonctions de Tespèce. Mais en même
: 4emp8 Tinflammation peut gagner Tun des uretères, celle
des deux uretères n'a jamais été remarquée ; alors le
rein correspondant à Turetère oblitéré subit la dégéné-
rescence graisseuses, tandis que Torgane opposé s'hyper-
trophie ; dans ce cas, les volailles ne s'engraissent pas.
Si Ton voulait pratiquer la castration de la poule d'une
manière certaine, il faudrait détruire l'ovaire gauche, le
droit étant atrophié. Cet organe, chez la poule de trois
i quatre mois, est situé à la région sous-lombaire du côté
gauche, et dans la partie qui correspond au testicule
gauche chez le coq, c^esl-à-dire qu'il est limité en haut
^' et en arrière par le rein, en avant par le boid postérieur
du poumon, en bas par le foie et les intestins. Il est cens*
titué par des amas de granulations, formant dos espèces
ie grappes qui sont déjiîi bien développées sur une poulette
^ de trois à quatre mois.
l. Pour pratiquer la castration, on incise le flanc gauche,
an peu en arrière des apophyses latérales internes du
{ sternum dans une étendue de 2 centimètres ; on intro-
— 68 —
duit le doigt dans cette ouverture et on racle Tovaire
avec Tongle, par un mouvemeal d'avant on arrière, jus-
qu'à ce qu'on ne sente plus de granulations. Au fur et à
mesure qu'on effectue ce grattage, les vésicules tombent
dans la cavité abdominale ; puis elles disparaissent par
résorption.
Ahiviek recommande de prendre les précautions sui-
vantes pour ne pas endommager le rein, ni blesser des
vaisseaux. Il faut, pendant le raclage, agir dans le sens
horizontal et non pas dans le sens opposé, pour ne pas
perforer les parois des vaisseaux , notamment la veine
qui accompagne Taorte postérieure.
Quand l'opération est terrcinée, on réunit les deux
lèvres de la plaie par une suture en surjet comme chez
le coq.
Après la castration, les poules doivent être placées
dans un lieu chaud, séparées des autres poules ; on leur
donne comme nourriture de l'orge cuite et de Teau
fraîche à hoire.
On doit choisir un temps sec pour pratiquer la castra-
tion. C'est ainsi qu'à l'Ecole de Dorpat, des poules opé-
rées par un temps humide et placées dans un local égale-
ment humide furent atteintes d'une hydropisie abdominale.
Six oies furent opérées par un beau temps ; aucune d'elles
ne succomba quoique la castration eût été faite par des
opérateurs inexpérimentés. Six autres oies ayant été
opérées par un temps défavorable, quatre moururent le
lendemain de l'opération par suite d'une hydropisie ab-
dominale ; les deux dernières seules survécurent.
WTM IHFMLLIBLB M DBTItlIlIlB m CHARANÇONS
ET DE LES Eloigner du blE, des lentilles, etc.
Le eulTare .carbone est le préserTatif par excellence dèa
eéréaks et légumes. Pour les proléger contre les ravages
. it l'insecte, il faut répandre sur le sol, à l'endroU que vos
m grains devront occuper, un bon litre de ce liquide. Les
.charançons disparatlront immédiatement, mais le sulfure
de carbone étant une substance eiplosible, il convient de
prendre quelques précautions en l'employant ; par exem-
ple, on ne doil pas fumer et encore moins pénétrer dans
le grenier où l'opéralion se pratique, muni d'une lampe
eu même il'une lanterne allumée; il faut attendre l'éva-
pOration complète.
DESTRUCTION DES INSECTES PARASITES
DES ANIMAUX.
La benzine est un des agents les plus eflicaces employés
lo plus coiiinianément pour iléliuire tous les insectes
isiies qui vivent sur le corps des animaui. Oa en verse
le creux de ta main, on en frotte tout le corps de
ioial, les insectes sunt aussilAt asphyiîés. 30 grammes
lant pour guérir la gale d'un cbieo. Pour les autres
(a dose varie suivant l'abondance des poils,
lisseur de la toison. La benzine a cet autre avantage
évaporer rapidement, de ne laisser aucune trace sur
eau de l'animal el de n'altérer ni les poils ni la laine.
ir I» cbcMl et le boauf, deux frictions bien faites à
is ou quatre jours d'intervalle, avec un mélange, par
lies égales, d'huile de pétrole el de benzine sufOsenl
lèralemenl pour faire disparaître la gale.
— 70 —
LES ENNEMIS DU PISCICULTEUR — LE DYTIQUE
OccupoDS-Dous aujourd'hui i* Entomologie piscicole en
faisant Thistoire du Dytique, si justemeut surnommé le
requin des insectes.
C'est un gros coléoptère alteignaut parfois une longueur
de i et 5 centimètres ; son corps est ovalaire, aplati, peu
déprimé et très peu dilaté à la partie postérieure; le cor-
selet est court, Técusson triangulaire et très apparent, les
élytres sont elliptiques, lisses chez les mâles et silonnées
longitudinalement chez les femelles (1). La tête est rela-
tivement grosse ; elle est tranversale et ornée de deux
gros yeux saillants, les antennes sont filiformes et de
longueur moyenne.
Dans une étude pratique comme celle-ci, nous ne pou-
vons nous étendre sur l'organisation interne de l'insecte
qui nous occupe, malgré tout l'intérêt que présenterait
une pareille étude. Mais il est une particularité anatomi-
que chez le dytique que nous ne pouvons passer sous
silence. Chez cet insecte, le cœcum est terminé par un
appendice vermifore, contourné en spirale et qui s'in-
sère à l'origine du rectum par un rétrécissement en
forme de col, susceptible d'augmenter de volume par
(1) Indépendamment de cette cnrieuse particularité, le mâle a les
tarses antérieurs dilatés en palette et garnis en dessous de sortes de
ventouses. A l'aide de ces ventouses, il retient la femelle au moment
de l'accouplement; en même temps que les sillons des élytres de celle-
ci empêchent le corps du mâle de glisser.
Gomme on le voit, c'est là une merveilleuse prévoyance de la natare,
qui a tout réuni pour assurer la perpétuation tle l'espèce, prévoyance
admirable, mais dont le pisciculteur se serait aisément passé... A. L.
— 7r~
l'air. Ces appareil a, théoriquement, assez d'analogie
avec la vessie natatoire des poissons, car il sert à l'insecte
pour s'élever du fond de l'eau è la surface. Or, les dyti-
ques, quoique pouvant vivre fort longtemps sous l'eau,
sont pourtant obligés de remonter à la surface pour res-
pirer. Dansée but, leur manœuvre est bien simple : ils
cessent tout mouvement, et leur corps, spéciGquement
plus léger que le liquide ambiant, surnage, la tète en bas,
dans une position quelque peu inclinée. L'extrémité de
leur abdomen seule sort donc de l'eau, et alors soulevant
les élytres l'air pénètre dans les stigmates.
Les espèces de dytiques sont fort nombreuses.
Il y a quelques années, le docteur Aube qui s'est beau-
coup occupé de ces questions, en mentionnait 17 ainsi
réparties :
10 en Europe,
6 en Amérique,
1 en Afrique.
L'espèce la plus communément répandue est le Dytique
botdé {Dylicus marginalis). Il est brun verdàtre avec
une bordure jaune. Sa larve est allongée^ brune et renflée
vers le milieu, une ligne plus claire bordée de brun foncé
s'étale à la partie supérieure du corps et latéralement;
la partie postérieure du corps de cette larve est garnie
sur le côté de poils flottants, et deux petits corps cylindri-
ques, situés à l'extrémiié, servent è Tmlroduction de l'air
dans les trachées ; cette larve est munie de six pattes
\' écailleuses attachées aux trois premiers segments ; ajoutez
k ce signalement, que les larves de dytique se déplacent
dans l'eau par des mouvements vermiculaire très-rapides,
et vous reconoattrez aisément ces êtres étranges. Elles sont
très voraces et se nourrissent de larves, de cousins, de
— w -
tipuies et de jeunes «leviiifi. Elles sont doue doubiement
nuisibles au pisciculteur en s'altaquant à la nourriture
faYorite des poissons et aux poissons euz-mômes.
Lorsque les larves de dytiques doivent se transformer,
elles sortent de l'eau, s'enfoncent dans terres humides et
se métamorphosent en nymphes; enfin elles se changent
en insectes parfaits.
Les dytiques, grâce à leur corps ovalaire, à bords tran«
chants, fendent facilement l'eau et, par cela m^me,
nagent avec vitesse.
Leurs élytres leur permettent de voler, ce qu'ils font
généralement la nuit, mais leur vol est lourd et produit
un bourdonnement semblable à celui des hannetons.
Cette facilité de locomotion explique facilement la pré-
sence de dytiques dans des flaques d*eau produites acci-*
dentellement.
Par cela même, le pisciculteur n'est jamais à l>bri
de ce coléoptère dévastateur, aussi doit-il surveiller atten-
tivement ses pièces d'eau. En été, il lui sera facile de
voir ces gros insectes à la surface où ils viennent res-
pirer; alors, le mieux est de les pécher à l'aide de petits
filets.
Telle est en quelques mots l'histoire du dytique, qui.
à Télat de larve comme à l'état d'insecte parfait, est un
des plus voraces habitants des eaux.
Albert Larbàletribr.
(Extrait du Journal dC agriculture pratiqué).
— w —
LA RACE DE CRÈVEGŒUR.
La raoe des cdqs et des poules Je Crèvecœur est gêné*
ralement placée au premier rang de nos races françaiies,
sous le rapport de la réduction du squelette, de la préco-
cité et de ia qualité de la chair. C'est la plus estimée sur
le marelle parisien. Elle <îre son nom de Grèvecœur-^en-
Auge, eommune du Calvados, située dans la vallée d'Auge,
è iê kilomètres de Lisieux.
Cette race se distingue par des caractères irèa traa-
chés. Le plumage est entièrement noir, avec des reflets
verdAtres chez le coq. La tête porte une forte huppe é
plumes fines et retombantes ; les côtés du cou sont
garnis de favoris saillants ; la gorge et le dessous du bec
portent une «r^vatiB épaisse et iouffiae. La crête, très
marquée, surtout chez le coq (comme toujours), est cons-
tkttée fMtr deux eornes, pointues au sommet, larges è la
baa«, e'éoartant dans le bout et représentant dans leur
ensemble «ne figure assez analogue à celle d*un croissant.
Les barbillons sont courts ; les oreillons, d'un bleu nacré,
sont cachés sous les favoris. Le bec est noir, les narines
sont larges et très ouvertes ; les pattes fortes, courtes et
P Boires, sont munies de doigts longs qui donnent une base
[VloKd« à l'animal : leur écartement indique la largeur de
la poitrine. La poule est très bonne pondeuse : elle domine
en moyenn*) 120 oeufs par an, du poids de 76 grammes
environ ; elle ne couve jamais. Elle est très tranquille et
tmà caractère extrêmement doux.
Lei oiseaux de la race de Crèvecœur sont très sen-
i^riblei ai» brouillards froids ; ils sont souvent atteints du
^eoryza. Pour les en préserver, il faut, tous les soirs^
— n —
sorveiller leur coucher et les tenir dans l'intérieur du
poulailler.
Les poulets de cette race sont renommés pour la délica-
tesse de leur chair blanche et fine, A trois mois et demi,
on les engraisse, et à quatre mois, on les met en vente.
Cette industrie est Tobjet d'un commerce considérable sur
les marchés de Lisieux, Saiot-Pierre-sur-Dives, Pont-
l'Évéque, Trouville et les environs. Paris, qui centralise
toutes les bonnes choses, ne pouvait manquer d'offrir
aux volailles de la race de Grëvecœur l'hospitalité de ses
palais les plus délicats.
D^ Hector Gboegb.
(Extrait du Journal cf agriculture pratique).
CONSERVATION DES ÉGHALAS.
Voici un procédé simple et facile pour conserver les
échalas, dont les vignerons et les horticulteurs font une
grande consommation et dont le renouvellement occasionne
une forte dépense : il va sans dire qu'on peut conserver,
au moyen de ce procédé, toutes 1er boiseries, charpentes,
etc.
On môle ensemble 40 parties de craie, 50 de résine,
4 d'huile de lin ; on fait fondre le tout dans une marmite,
on ajoute une partie d'oxyde de cuivre natif qu'on y mêle
intimement; après quoi, on ajoute avec précaution, et en
remuant le tout, une partie d'acide sulfurique.
Ce mastic est appliqué à chaud sur les bois au moyen
d'une forte brosse: lorsqu'il est sec, il constitue un vernis
aussi dur que de la pierre et impénétrable à l'humidité.
— 75 —
DESTRUCTION DES LIMAGES.
Nous lisons dans la Revue de l'horticulture belge et
étrangère :
Les limaces ont sous le ventre un plan musculaire au
moyen duquel la locomotion a lieu par des mouvements
de contraction successifs; mais ce mouvement ne peut
s'exécuter sans expulser par les pores de la peau un liquide
visqueux. En provoquant une excrétion outrée de cette
matière, on parvient à faire périr l'animal.
A cette fin, on couvre, vers le soir, de paille d'avoine
ou de seigle hachée menue les plantes potagères des jardins,
ainsi que le& lieux servant de retraite i ces mollusques.
Dans les serres, on se borne à entourer le pied des
plantes ou la terre des pots.
;.' A la paille hachée on ajoute des cendres, de la sciure
^' de bois, du plâtre et d'autres matières absorbantes. Les
•'• limaces rampant sur ces matières laissent transsuder une
■•:, quantité abondante de leur liquide visqueux, afin Je se
[;. débarrasser de ces corps excitants. Elles s'affaiblissent
•'ainsi, restent en place et meurent.
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— 77 —
SÉANCE DU 5 MARS 1835.
Présidence do î. MONTiliLS. Président.
Présents : MM. l'abh.' Bossk, serréraiie général ;
André, Uiieil. Iîovkr pire, Moxkstiiui el Vi-\ck>-s.
Le Proccs-verbil de la dcriû>re séance csl adopté
sans observations.
M. ie Président donne Icclnre d'nrie cîrcnlaire
de M. le Ministre de l'Instruclion publique et des
Beaux-Arts invitant la Société à désigner certains
de ses membres pour la représenter à la Réunion
des délégués des Sociétés Savantes qui doit avoir
lieu à la Sorbonne du 7 au 11 avril prochain.
MM. TU. Roussel, Eugène de Ro/jcre, sénateurs,
Xavier Bourrillon , député , et Régis Grousset ,
professeur de mathématiques à Paris, sont nommés
à cet effet.
— M. André communique à la Société un tra-
vail qu'il vient de terminer sur la vkomlé du Gé-
vaudan sous la domination des conifes de Barcelone
et des rois d'Aragon (1 1 12 à 1 2:) 8).
La Société donne son approbation à ce document
qui sera envoyé à la Réunion des Délégués à la
Sorbonne, et prie M. de Rozicre de vouloir bien
le patronner auprès du Comité , M. André se
trouvant dans Pimpossibililé de se rendre à Paris
à l'époque fixée pour la tenue du Congrès.
■ •;.••.•.
...•*»
- 78 —
— M. le Ministre de la Marine et des Colonies
a fait parvenir deux exemplaires des rapports qui
lui ont été adresses par le résident général à Hué
sur le situation agricole, industrielle et commer-
ciale au Tonkin.
La Société vote des rcmcrcîments à M. le Ministre
pour renvoi de ces documents, qui seront mis à
la disposition des personnes désireuses de les
consulter.
— M. Brcil fait connaître qu'il s'est occupé de
la question posée par M"^^ Salvat, dans sa lettre du
31 eéccmbre dernier, relativement à la distillation
de la châlaignc, dont on obtient de Talcool , et
qu'il espère être prochainement en mesure de sa-
tisfaire à la demande de renseignements faite par
M'"^ Salvat.
— M. le Président donne lecture d'une lettre
par laquelle M. Sion, Directeur de Técole normale
de garçons à Mende , fait hommage à la Société
d'un exemplaire de Touvrage qu'il a publié, avec
la collaboration de M. le D' Bœll, sous ce titre :
Notions élémentaires de sciences.
Cet ouvrage est divisé en deux parties formant
chacune un volume. La première partie traite de
la physique, de la chimie et de la géologie. La
seconde s'applique à la botanique, à l'histoire na-
turelle, à l'agriculture et à l'hygiène.
M. le Président signale à l'attention de la Spciété
cet ouvrage, qui mérite d'être classé en bon rang
parmi les traités spéciaux décernés à titre de ré-
compense aux instituteurs lauréats du concours
annuel d'enseignement agricole.
La Société prie M. le Président de transmettre
ses rcmereîments à M. le Directeur Sion.
i'
— 79 —
— M. le Président propose Tadoption des deux
vœux suivants :
1** La Société d\'^gricullure de la Lozère, recon-
naissante de Taccucil favorable fait à sa demande
de création, dans le département, d'un service pas-
toral, adresse l'expression de ses rcmercîments à
M. le Ministre de Tagriculture, et émet le vœu que
M. rinspccteur des forêts, chargé du service pas-
toral de la 2^ région des Cévennes, dont la Lozère
fait partie, soit invité à procéder prochainement
à Tctude des améliorations pastorales et agricoles
à introduire dans le département.
La Société prîc M. le Préfet de vouloir bien
adresser à M. le Ministre ce vœu en Tappuyant de
sa haute recommandation.
2^ La Société d'agriculture de la Lozère, consi-
dérant rimporlancc des mémoires publiés dans les
Annales de Tlnstitut agronomique ;
Considérant Tintérèt spécial que présentent ,
pour la Lozère, certains de ses travaux, dus aux
recherches de M. le professeur Duclaux et relatifs
à la production laitière du Cantal , déparlement
limitrophe de la Lozère ;
Considérant Texiguité des ressources du budget
de la Société d'agriculture.
Emet le vœu que M. le Ministre de Tagriculture
veuille bien accorder, à titre gratuit, à la Société
d'agricuUure de la Lozère un abonnement à celte
publication.
La Société prie M. le Préfet, en transmettant ce
.. vœu, de vouloir lui accorder Tappui de sa haute
recommandation.
La Société donne sa complète adhésion à ces
vœux.
— 80 —
— M. le Président dépose le programme de
Fexposîtion gcne'rale d'horticulture qui aura lieu à
Lyon du 3 au 7 juin prochain, à l'occasion du
Concours régional agricole de cette ville et dont
la circonscription embrasse le département de la
Lozère.
* MINISTÈRE DE l/lNSTHUCTlON PUBLIQUE ET DÈS BE\UX-ARTS
COMITÉ DES TRAVAUX HISTORIQUES ET SCIENTIFIQUES
SUJETS D'ÉTUDE RECOMMANDÉS
PAR
LA SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
Il y a des questions d'histoire économique ou sociale
qui ne peuvent être résolues qu'avec une masse considé-
rable de docuiTidnfs recueillis en des lieux divers et pour
des époques diverses. S'il est dillicile à un savant d'en
rassembler lui même un nombre suflisant pour embrasser
le problème sous toutes ses faces, il est plus facile è un
grand nombre de savants d'appliquer chacun sur un point
particulier Teffoit de leur érudition en le dirigeant avec
méthode, d'après un plan déterminé, de manière à consti-
tuer une sorte d'enquête scientifique. Ce concert peut pro-
duire d'utiles résultats pour la science.
— 81 —
C'est dans celle pensée que la section des sciences éco-
nomiques e( sociales du Comité d^s travaux historiques et
scientifiques a posé les présentes questions. M. le Ministre
de l'instruction publique et des beaux-arts les adresse aux
Sociétés savantes, aux correspondants du Ministère et à
toute personn'^ qu'elles peuvent intéresser. Le travail de
chaque collaborateur peut avoir plus ou moins d'étendue
suivant la nature et la quantité dos docunients ; une simple
note de quelques ligne-?, lorsqu'elle sera comparée avec
d'autres données, éclairera souveU u'i point de la question >
ce qui importe, c'est de n'admettre que dos faits certains
et de faire conniUrc exactement les sources auxquelles ils
auront été puisés. La section des sciences économiques et
sociales rendra compte de tous les mémoires qui seront
envoyés au Ministre do Tinstruction publique et des
beaux-arts, et les rapports qu'elle rédigera seront insérés
dans son Bulletin. Ce périodique publiera également les
mémoires les plus importants, et leurs auteurs jouiront,
dans ce cas, des droits alloués aux collaborateurs.
L
niSTOiRR d'un domains nURAL.
On connaît les traits généraux qui constituent l'organi-
sation de la propriété foncière avant et depuis i789« Mais
CD ne peut coniester, sur ce point comme pour beaucoup
d'autres, l'avantage qu'il y a ^ procéder par monographies.
Cette méthode permet de grouper sous une forme concrète
et vivanto autour d'un seul exemple une foule de détails
précis. C'est ainsi qu'il serait instructif et intéressant à un
haut degré de reconstruire l'histoire économique de tels
ou tels domaines ruraux sur divers points de la France.
— 82 —
On les prendrait en remontant aussi loin que possible, de
telle façon que l'on pût suivre leur histoire dans la période
qui a précédé la Révolution et dans celle qui Ta suivie.
Cette rcconîlruclion peut rencontrer des di(ïîcullés; mais
elle n'est pas impossible. Les olémonls en existent dans un
certain nombre de terriers et dm^ les divers documents
qu'on rencontre concentrés ou épars dans les archives des
communes, chez les notaires ou entie les mains des parti-
culiers.
Assurémant les questions auxquelles doit répondre une
telle étude sont, assez nonibrcuses et nssrz diverses pour
qu'on ne puisse espôror toujours obtenir des renseigne-
ments sulTisants pour chricune d'elles. Mais de telles la-
cunes ne devraient pas rebuter les clierclicurs zélés et
instruits auxquels nous nous adressons. Leur lâche peut
être encore fort utile, même en restant incotnpiète a qtiel-
que$ égards. L'important est de n'omettre aucune source
existante et d'en tirer pnrti sur le pins grand nombre pos-.
sible de points susceptibles d'être éelairois.
A peine est-il besoin de tracer les cadres dans lesquels
doit se renfermer une pareille recherche. Elle doit être
abondante en faits et sobre d'appréciations. Tout ce qui
aurait Tair d'une dissertation doit en ôtre sévèrement
exclu comme un hors-d'œuvre. Tout commentaire doit se
borner à la simple explication des circonstances qui font
comprendre comment un fait s'est produit et qui contri-
buent à Téclaircir.
Maintenant quelles sont les questions qui peuvent cons-
tituer les éléments de l'historique d'un domuine rural ?
Il est clair qu'elles offriront certaines différences essen-
tielles si le domaine a toujours été dans des mains rotu-
rières ou s'il a appartenu à une ou à plusieurs familles
— 83 —
noble.^. Dans le premier ras. il y aurait surtout à so préoc-
cuper des redevances qu'il payait, dans le second de celles
qu'il percevait; nf):us, dai)s Tun et l'autre cas^ tes diverses
charges féodales subsistant avant la Révolution viendraient
se grouper autour de ca domaine avec indication de la na-
ture et de la quantité de chacun d'eux.
V^oici quelles sont les questions principales auxquelles
il y aurait lieu de répondre et dans quel ordre elles nous
paratirai'nt devoir être présentées :
1^ On indiquerait le nom du domaine et celui de la loca-
lité où il est placé, son éten<lue et sa contenance actuelles,
cultures, bétail, bâtiments, etc. Cette première vue se
bornerait à un état descriptif assez rapide de la nature et
de la valeur des terres, de manière à ne pas tomber dans
des doubles emplois par les réponses plus détaillées ndres-
Bées, aux questions qui doivent suivre.
9^ On ferait connaître par quelles mains le domaine a
paific depuis le point de départ de l'étude, quels morcelle-
tr meDts il a subis, ce qu'il a pu gigner ou perdre pour la
valeur et le revenu sous ses propriétaires successifs, quelles
iVtraiisformations principales a subies la culture, quels pro*
,r priélai*es y ont résidé et quelle influence a pu avoir leur
. aolion persormelle ou leur absence. On donnera le prix de
teoteàchaquo changement de propriétaire.
. $• Cil rappellera tout ce qui concerne les baux et les
'.tivers ^stèmes d'amodiation ; on signalera la durée et les
daases principales de ces baux à la charge du bailleur ou
i,4u pre:ieur, les obligations du fermier entrant à l'égard
jia fertiier sortant, les usemenls locaux dignes de rc-
in&rqie. On recherchera si la location a lieu en bloc ou
JtoDrceée, si l'exploitation par le tenancier s'est faite au
jende sous-locations ou à l'aide d'ouvriers agricoles.
— 8i —
On iiuiiqupra si !•; nii'Mayagc a joué un i Aie dans Texploi-
talion, sous quelles co-.iJiUons il a été pratiqué et quels
effets il parah avoir eus. Dans tous ces cas, on fera con-
naître quelle a clé la part en argent ou en nature RiTêrente
au propriétaire, aux fenniers et aux colons.
4" Imlicauon des char iZfs réelles : taille ou impôt foncier,
dJines, taxps diverses éiiblies sur Ih propriété rurale. Indi-
cation d^s ^.'barges personnrlles qui pes;iienl autrefois sur
les loiMnciers on. I?s r.^'nns : cipiîation •services de corps,
etc. C'est i'!i, d \ns il v-iippo^ilion que. lo dorn ine aurait
été possédé pir le sei-io^ur, qîTil y au'.^it lieu de faire
conniîire, outr'n»\s ihimôn (pi il aurait eu |ji-mème à
payer, les .iiverses l'edev.inces féoilalcs dont i! aurai», béuô-
cié, soit de la |)art lies fi-^fs comj^rîs dans sa mouvance et
payables en argent o i en denrées soit de la pari des
paysa js coi'vcabl'*!, Ou rtîounîeraii les «ermes de la ques-
tion si (v^ iloîîi^i-v nvnt ulo lui uiciTie un de ces Oefs,
c'esl i'» dif.'^ qu'on él:b irait eî q'.i'il a .lu pay^^r sous di-
verses fornifîs à l'Imitât, à la seig'iourie et au (••er.:é.
Oa constatera de même les diverses impositions h la
charge dii douii'ie 1 -("ms 1789.
Enfi 1, soit sons Taîjcien légime, soit ^o:iS ^eioi <]ui lui
a succéilé, on otkbiir» lo mooîuil dei <irois- do ni'.IatioQ
par décès ou enlres vils pivés soii à l'El-i^t, s-.iii à <i3s seî •
gaeurs.
6*^ Il serait iîiléîesN'int de déterminer égdttiïwnt la
condition malériiîlîe dos familles de propriéiairts , de
tenanciers ou da jîo- m^ q li. aux différentes époqria, ont
habité le domaine ; leur genre de vie, leur alimeaâtion,
la disposition do liuir demeure avec ses dépea lancî?, la
disposition des bâtiments de ff^rme , la consistance du
mobilier. Les livres de raison ou de compte, les acbs de
t-?
— 88 —
Yente ou de donation et surtout les inventaires après décès
pourront fournir sur ces divers points des indications pré-
cises.
2.
l'état et la valeur de la PROPRIÉIÉ BATIE.
La connaissance des changements qu'a éprouvés la pro-
priété bâtie dans les diverses parties de la France intéresse
l'histoire des mœurs et Thistoire économique de notre
pays. L'économie politique même y trouverait des rensei
gnements ou des exemples dont elle tirerait assurément
profit.
. Il y a déjà des travaux de ce genre. Il serait utile de les
multiplier et de former une ample collection de faits étu-
dié9 avec soin, à Taide de documents authentiques, dans
des conditions et dans des régions diverses. Ces documents
existent en très grand nombre, particulièrement dans les
archives des notaires et des établissements de bienfaisance
eldans des papiers de famille.
£: La monographie, c'est-à-dire la description d'une pro-
î : priété unique, est la méthode qui convient le mieux à une
f--. recherche de ce genre; plus longue sera la période pendant
^/ laquelle elle pourra suivre l'histoire Je l'immeuble, plus
elle sera instructive. Cependant l'étude comparée de plu-
sieurs propriétés, groupées dans un quartier d'une ville ou
dans un village, peut aussi conduire à un résultat utile.
Il importe moins de tirer immédiatement de chaque travail
particulier une conclusion d'ensemble sur le.^ voriations
de la valeur on France que de donner des faits certains,
]^\ . recueillis par des recherches d'érudition et choisis avec
'=- eritique, et d'en rassembler le plus grand nombre possible.
— 86 —
C'est une œuvre collective qui sera d'autant plus profitable
à la science qu'elle comptera plus de collaborateurs; le
rapprochement et la comparaison des travaux particuliers
permettront sans doute d'arriver à une connaissance géné-
rale des changements de valeur de la propriété et des lois
économiques qui les ont produits.
C'est pourquoi la section des sciences économiques et
sociales propose cette question à Tétude des sociétés sa-
vantes, des correspondants du Ministère de l'instruction
publique et des savants qui s'intéressent à ces problèmes.
Elle appelle particulièrement leur attention sur les points
suivants :
V La description aussi exacte que possible de la pro-
priété, comprenant l'étendue des terrains non bâtis, cours,
jardins, etc., et des constructions qui la composaient ; la
nature des bâtiments, la distribution des locaux, les maté-
riaux employés ;
2^ L'examen des causes qui ont modifié cet état dans
la suite des temps ;
3® La série des transmissions de la propriété par vente,
héritages, donation, etc.;
i"" La valeur de la propriété bâtie, constatée par des
actes de vente, par des inventaires, etc. ;
S^ Les impôts, charges et servitudes que la propriété
a eu à supporter;
6^ Le nombre des habitants de la maison ou des maisons
à diverses époques et leur état social ;
7^ Si les bâtiments n'étaient pas occupés par les pro-
priétaires, le prix et las conditions de la location, particu*
lièrement la durée des baux ;
S"" Les impôts et charges autres que le loyer, qui incom-
w
- 87 -
baient aux locataires, indépendammont des charges sup-
portées par les propriétaires :
9° Les chaRgcments survenus dans Tétât économique et
social de la localité, qui ont exercé une influence sur la
valeur de la propriété et sur le taux des loyers ;
V 10^- Parmi ces chingemeats, la construction de maisons
l et l'agglomération de la population dans le voisinage, sur
lesquelles il convient d'insister , parce qu'elles sont au
nombre des causes qui influent le plus sur la valeur des
[. immeubles.
3.
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EFFETS ÉCOIVOMIQUBS D UNE NOUVCLLE VOIE DR COMMUNICATION.
Personne ne songe à nier les bienfaits qui peuvent ré-
sulter, pour Téconomie générale d'une région, de Touver-
lure d'une voie de îommunicaiion nouvelle, propre à faci-
liter le mouvement des hommes et des choses. Mais on a
rarement pris la peine d'observer et d'exposf^r, avec la
précision qne comporte la méthode monographique, les
'.^ effets particuliers produits sur un point déterminé du terri-
toire national par la création d'un pont, d'une rue, d'une
route» d'un tramway, d'un chemin de fer, d'un canal ,
d'uQ port. Un pareil travail, pour peu qu'il émane d'un
' esprit clairvoyant, observateur et juste, rendra toujours de
." réels services. Les théoriciens y trouveront un moyen de
p eontrôle pour leurs déductions et il en découlera de pré-
eieuses leçons pour tous ceux qui concourent, de près ou
: de loin, à la direction des travaux publics : c'est en se
rendant un compte bien exact du plus ou moins d'utilité
•'4es ouvrages déjà exécutés qu'on peut arriver à mesurer
, la productivité probable de ceux qui sont encore à l'état de
.projet, et à assurer ainsi le meilleur emploi possible aux
— 88 —
ressources dont un pays dispose pour le développement de
ses voies de communication.
En recommandant ce genre d'enquêtes à tous ceux qui
seraient en situation de les enlreprendre, il convient d'in-
diquer les principales questions qu'ils auront à se poser,
sans que rien d'ailleurs fasse obsiacle à ce que le cadre
adopté diffère sur certains poinis de celui qu'on va tracer
ici.
V Décrire la voie nouvelle dont on se propose d'analyser
les efTets économiques. Dire par quelles initiatives et dans
quelles conditions elle a Hé conçue, tracée, créée. Le
montant de la dépense et la nature des ressources sont des
données qu'il serait bon de mettre en regard des résultats
obtenus.
2*^ Expliquer quelle était la situation antérieure de la
contrée desservie et pourquoi le besoin d'un nouveau
moyen de cireulation se faisait sentir. *
S"* Montrer l'influence directement exercée suj la rapi-
dité, sur le prix, sur la sécurité des voyages ou des
transports.
k° Rechercher dans quelle mesure il peut y avoir eu
déplacement, développement ou création de trafic.
5^ Passer de ces effets directs aux effets indirects; re-
chercher la nature et l'importance des services rendus è
Vagriculture, à l'industrie, au commerce.
6^ Indiquer, s'il y a lieu, les exploitations nouvelles
qui ont pris naissance sur le parcours de la nouvelle voie
et qu'elle a contribué à rendre possibles.
7^ Rechercher Tinfluence exercée, tant aux lieux de
production qu^aux lieux do consommation , sur les prix
des produits dont la voie nouvelle rend le transport plus
prompt ou moins coûteux.
— 89 —
Souvent ce ne sera point seulement dans Tordre des
faits économiques, mais aussi dans Tordre des faits so-
ciaux, que certaines transformations se seront produites».
Les chemins de for, partout où ils pénètrent, modifiont
les habitudes et les mœurs des populations. Il y a encore
là matière à d'instructives observations; mais il conviendra
d*y faire plus Je place à la constatation des faits qu'aux
considérations personnelles.
Ce qu*on ne saurait <^vitcr a\ec trop do soin dans un
travail comme celui dont on vient dVsquisser le pro-
gramme, c'est de confondre les effets cl les causes, et
d^attribuer à Texécution d'un travail d'utilité publique
d'autres résultats que ceux qu'il a rcellemenl produits.
4.
trUDIBR , POUR UNE RÉGION DÉTERMINÉE , LES MODIFICATIONS
QUI SB SONT iNTRODUITBS DANS LA PRATIQDB HES RÉGIMES
MATRIMONIAUX DEPUIS LE CODE CIVIL.
L'ensemble des règles du Code civil sur le régime des
bieos entre époux se ramène aux trois points fondamentaux
suivants :
1^ Liberté pour les futurs époux de faire à leur gré
leurs conventions matrimoniales ;
a® Détermination d'un régime, dit de droit commun,
applicable à défaut de conventions différentes régulière-
ment faites ;
3^ Organisation dans la loi même, à côté du régime
légal, des principales variétés ou combinaisons de régimes
antérieurement en usage dans les diverses parties de la
France.
De cette manière le législateur, en un sujet qui inté-
n
— 90 —
ressait de si près des habitudes séculaires, a laissé toute
facilité pour le maintien des usages établis, comme aussi
toute liberté de s'en écarter sous Tcmpire dos influences
de Tordre moral ou de Tordre économique qui pourraient
se produire dans le mouvement do la société.
II serait intéressant de rechercher dans quel sens s* est
exercée cette liberté, si clic a aa/cné la prririîilance des di-
versités antérieures, si, au contraire, la pratique tend à
une certaine unité par la préférence accordée à un régime
déterminé, ou enfin si^ la variélé s'étant mainlenue, il ne
s'est pas opéré un changt^mfint dans la distribution en
quelque sorte régionale des différents régimes ri en même
temps des modifications dans la pratique de chacun d'eux.
Cette recherche doit avoir pour point de départ et pour
base une série d'enquêtes locales aussi nombreuses que
possible, dont chacune, à c6té de la constatation des faits,
s'efforcerait d*en dégager les causes et, s'il y a lieu, d'en
marquer les conséquences.
Voici , résumas sous forme de questions 9 les points
principaux sur lesquels devrait se porter l'altention :
1^ Quel était le régime matrimonial en usage dans la
région avant le Code civil, soit sous la législation ancienne,
soit sous la législation intermédiaire? Quelles étaient les
clauses usitées dans la pratique pour déroger en certains
points au régime établi par la coutume ? Qiiels traits dis-
tinctifs la jurisprudence locale avait elle imprimés à tel
régime type, spécialement s'il s'agit du régime dotal ?
2"" Quelles modifications se sont introduites en cette
matière dans la région depuis le Code civil ? Ces modifi-
cations se sont-elles produites suivant nnc tendance à se
rapprocher du régime de droit commun établi par ce Code
ou 9U contraire dans un sens opposé ?
\m <
I
r -.
— 91 —
3^ Quels changements se sont introduits dans la pratique
d'uD régime déterminé? Quels ont été les procédés em-
ployés pour amener ces changements et, en particulier,
quelles sont les modifications qui ont été apportées à la
formule des clauses du contrat de mariage ?
4° Quelles sont les raisons d ordre économique ou
dWdre moral qui expliquent soit la persistance de la tra-
dition locale, soit les modifications apportées à la pratique
antérieure au Code civil ou encore à la formule des clauses
usitées dans l'établissement d'un régime déterminé ?
5^ Quelles onl été, dans Tordre économique ou dans
l'ordre moral, les conséquences observées de la pratique
d'un régime déterminé et des changements inlruduits dans
les conventions matrimoniales en usage?
6*^ La pratique révèle-t elle que la législation du Code
civil en matière de conventions matrimoniales mette obs-
tacle à la satisfaction de quelque intérêt ou de quelque
besoin légitime soit dans l'ordre économique, soit dans
'ordre moral ?
DISTINCTION DE LA RACE CHEZ LES POUSSINS
' On croit généralement qu'il est difficile de distinguer la
race des poussins au moment de Téclosion. Rien, au con-
traire, n'est plus simple. Non seulement un connaisseur
i^ reconnaît au premier coup d'œil à quelle race appartient
un poussin, âgé de quelques heures, mais il sait discerner
s'il possède toutes les qualités qui constituent le type de sa
race> et s'il est capable de faire un sujet d'avenir.
Et, chose assez singulière, ces qualités, que l'on peut
— 9i —
nettement distinguer dans les quarante-huit heures après
la naissance, vont s*nffaiblissant et sont de moins en oioins
percepiiblos jusqu'au moment où le poulet prend sa forme
aduUo. Ainsi, un beau Iloiidan se reconnaît à la disposition
des doigts, à la force du canon de la patte, à sa huppe,
i ses favoris qui conserveront avec l'âge la proportion
qu'ils avaioni à la niiissanoc. Un poussin de Mantes a
favoris qui lui donnent une grosse tète toute ronde,
crote simple et Jentolèe, ses fortes pattes et son plamage
méUngo de roir et de b! ane. Un cocbinchinois qui n'a pas
la patte bien om^>lamêo dj haut en bas, à réclosioo, ne
raur«) jamais. Le lè^er duvet qni la recouvre et qui tombe,
quelques sem^^ines plus tard, est Timage eiacte des plames
qui le remplaceront. Un Padoue a la happe eiaetement
dessinée, et, à l'ampleur de la proéminence de chair qui
recou\re sa tête, on peut juger de la largeur de la hnppe
qu'il aura plus tard.
^.sant ) disiircuc le sexe, on peut aToir de fortes pré-
sonipiiv>n«. mais vouloir se proeonoer serait faire prenve
de vanité. En «out o>3$. ce serait encore au premier jou*
qu il y a;ua t plus de chance de Caire nu choix vreisen-
bUble* car la crête. Teperon, la forme de le pane et de la
tèie^ eii i:n n)v>: !oui ce qui peut être uu indice apparaît
bea'.3Cv>:ip p'us ne;:emen! qae huit jours plus lard.
Elirait de tA'jichJ-eur . J. DfiSucx,
I
— »s —
PLANTATION J)ES ARBRES A FRUITS
Un préjugé très enraciné en Lozère et ailleurs est celui
de planter trop prorondément les jeunes arbres fruitiers.
, Les journaux spécraux critiquent avec juste raison cette
* manière de faire qui, bien souvent, produit des rcsultatv
négatifs pour la récolte des fruits.
QiMind je plante un arbre, disait avec juste raison un
arboriculteur distingué, le père de M. Hardy, je le fais de
telle manière que je craigne, en passant, de le coudoyer
et de le renverser par mégarde.
Dernièrementi dit M. L. Cusin, secrétaire général de la
Soeiité d'horticulture du Rhâne^ j*ai vu un poirier vigou-
ren qui, depuis 15 ans, ne donnait ni fleurs, ni fruits.
Ses premières racines étaient à 80 centimètres de profon-
déttf^ Il fut soulevé et replanté, de telle sorte que ses ra-
iridbcs^ffleuriissent la surface du sol. Depuis lors, il fruc-
tSe-abondamment.
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SÉANCE DD 9 AVRIL 1885.
Présidence de M. HONTEILS, Président.
Présents : MM. Tabbé Bosse, secrétaire-général,
BÉaiGAUD aîné, Tabbé Boissisa, Tabbé Boissonade,
D' BoYER, Jules Caupert, Troupel et Vincens.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu
et adopté sans observations .
M. le Président a reçu de M. Théophile Rous-
sel, Sénateur,, une lettre dont il donne lecture.
M. Roussel fait connaître que la coïncidence des
réunions du Congrès des délégués des Sociétés sa-
vantes et du Conseil général le met dans Pimpos-
sibilité de remplir le mandat qui lui a été confié
par la Société de la représenter audit Congrès.
M. Roussel prie, en même temps, M. le Président
de faire agréer ses remerciements à la Société
d^Agriculture pour Tavoir chargé de cette délé-
gation.
M. le député Bourrillon a aussi, de son côté,
envoyé une lettre à M. le Président pour remercier
la Société de Tavoir chargé de la même déléga-
tion et faisant connaître que s'il se trouve à Paris,
il ne manquera pas de se rendre à la Sorbonne
pour remplir le mandat qui lui a été confié.
— M. le Président donne également lecture de
la lettre ci-après quHl a reçue de M. le Sénateur
de Rozière :
9
— M -
Pans, 17 mars 1885.
Monsienr le Président ,
Voas avez bien voula m'in former, par votre lettre en date
du 1>2 coaranf, qoc la Société d'agricoltare m'avait désigné^
ainsi qae MM. Roussel et Bourrillon, pour la représenter à la
lëunion des Sociétés savantes qui doit avoir lieu à la Sorbotme
du 7 au 1 1 avril prochain.
En même temps vous m'avez fait savoir qae M. Andr«,
archiviste du département de la Lozère, avait préparé, en vue
de cette réunion, un Mémoire sur la Ficomté de Gévaudan^
et vous m'avez demandé, en l'absence de M. André, de pré-
senter en son nom ce mémoire au Congrès. Je l'aurais fait
avec le plus graad plaisir, car je connaissais depuis longtemps
le sujet choisi par M. André et je l'avais vivement engagé ^
le traiter. L'histoire de la vic^'^mlé de Gévaadan, sons la
domination des comtes de Barcelone et des rois d'Aragon,
est en e^et un des points les plus obscurs et les plus intéres-
sants des annales de notre pays.
Malheureusement, an moment où s'ouvrira le Congrès des
Sociétés savantes, je serai en route pour la Lozère, si même
je n'y suis déjà arrivé.
Mes deux collègues MM. iloussel et BourriDon, qui ont
comme moi Phonneur d'être membres du Conseil général,
auront également quitté Paris.
Je viens donc vous prier, soit de me désigner la personne
qui pourrait à notre place donner lecture au Congrès do
mémoire, soit de m'auloriser à chercher parmi les membres
dudit Cougrts quelqu'un qui voulût bien se charger de ce
soin.
Si vous le trouviez bon, je pourrais en parler d'avance à
l
— 99 —
M. Léopold Delisle qai présidera probablement , comme les
années précédentes, la section d*bistoiie.
Veoillez agréer, Monsieur le Président, etc.
ElJG. DE ROZIÊRE.
M. le Prësideut a prié M. de Rozière de vouloir
bien s^entendre avec M. Lëopold Delisle en ce
qui concerne la lecture du mémoire de M. André,
au Congrès de la Sorbonne.
— M. Emile More a annoncé Tenvoi à M. le
Président d'un petit ouvrage rare imprimé aij Fuy,
qu^il a été heureux de trouver dans ses nombreu-
ses investigations et dont il a fait prendre une
copie exacte. Cet ouvrage est une pièce de vers,
composée par Pierre de Rodes Castaîn , docteur
€s-droits de la ville de Marvejols, rapportant la
défaite des troupes du sieur D'Ondredieu, au lieu
du Buisson en Gévaudan, le 6 mars 1617.
— r M. le Président expose que Tindustric lai-
tière étant appelée à devenir une des principales
ressources de Tagriculture lozérienne, il s'attache
à recueillir le plus de renseignements possible
en vue de doter le département des nouvelles
méthodes consacrées par Texpérience pour obte-
nir une fabrication plus perfectionnée et plus
rémunératrice.
A cet efFct, il s'est adressé à M. le Directeur
de l'Ecole de Fromagerie de Rufficu (Ain), qui lui
a fait parvenir une lettre explicative dont il est
donné lecture.
La Société prie M. le Président d'adresser ses
remerciements à M. le Directeur de ladite Ecole,
et décide que celte lettre sera insérée au Bulletin.
— 100 —
La voici :
Raffien, 13 mars 1885.
Blonsiear le Prësideat,
M. le D' Françoo, Directeur de notre Ecole de Fromagerie^
a reça votre lettre jaste aa moment de son dëpart pour
Paris, où il doit rester 12 jours et, pour ne pas trop voas
faire attendre les renseignements que vous lui demandez, il
m'a charge de vous les donner.
C'est M. Sthchelin, preTet de TÂin, actuellement prëfet de
la Charente-Iofërieure, qui a eu l'initiative de la création
de notre Ecole, d'accord en cela avec la Société d'Âgrical-
tare de l'Ain. Rnfïleo, qui possédait déjà une fromagerie
renommée et bien installée, a clé choisi comme le point le
plus central. Le conseil municipal de cette commune et la
commission do la fromagerie réunis ont pris une délibéra*
tion pour demander à M. le Préfet la création de l'Ecole,
et c'est ce fonctionnaire qui a ensuite fait toutes les dé-
marches pour obtenir le dccrpt qui nous a donné satisfaction.
Dans la demande, la Société de llufTieu offrait gratuitement
son local et s'engageait en outre à faire les dépenses néces-
saires pour une installation parfaite.
La Société d'Agriculture de l'Ain a fourni, à ses frais,
un nouveau maU'riel complet : fourneau, chaudières, pres-
ses etc., vases, ustensiles, le tout ne comprenant que des
instruments perfectionnés et coûtant ^,800 fr. environ.
Le personnel de la Fromagerie se compose :
1° D'un directeur dont les fouctioMS sont gratuites ^
2° D'un professeur fromager ;
3° id," de comptabilité ;
4° De 6 élèves boursiers (tous garrons).
Le prii de la bourse est de 400 fr. L'Etat paje le profes-
— 101 —
seor fromager 2,000 fr. ; celaî de comptabilité 300 fr. et
deux bonrses d'ëlèyes. Les 4 aatres bourses sont payées^
savoir : 2 par la Société d'Agricnltare, et les deux antres par
la Sociëtë de fromagerie de Raffiea. Tout le personnel est
nomme par le Prëfet da département.
La darëe da coars n'est qae d'ane année , dn 1^' janvier aa
31 décembre. Les élèves doivent être âgés de 18 à 25 ans,
savoir lire, écrire et compter. Pour s'assurer du degré de
leur instruction, ils subissent, avant leur admission , un
^examen devant une Commission composée du Directeur de
l'Ecole, du professeur fromager, de celui de comptabilité,
qui est toujours l'instituteur, et d'un on de deux membres de
la Commission de la fruitière. Les candidats possesseurs da
certificat d'études primaires sont dispensés de l'examen d'en-
trée. Outre ce dernier examen, ils en subissent d'autres tous
les trois mois, devant la même Commission pour s'assurer
de leurs progrès et reconnaître leur aptitude. On ne lear
délivre pas de certificat à la 6n du cours.
Tous. les élèves sont externes, se logent et se noorris-
sent chez des propriétaires de la commune. Cependant, c'est
aa Directeur qu'incombe le soin de les placer, le mieux pos-
sible, chez de braves gens. Les heures de rentrées et de sor-
ties sont fixées par un règlement intérieur, ainsi que tons
les travaux qu'ils ont a exécuter dans l'établissement.
Âa lien de 6 élèves, on n'en admet actuellement que 4
parce qu'on a reconnu que plus ils font de manipulations, plas
cela est utile pour les bien former an métier.
Vous pouvez. Monsieur, d'après les renseignements qui
précèdent établir le chiffre des dépenses annaelles ; quant aa
budget des recettes, il n'en existe pas pour l'Ecole ; les pro^
doits sont vendus et répartis entre les sociétaires d'après le
lait foomi par chacun d'eux, après avoir prélevé, bien en-
— 102 —
tendO) tOQS les frais qai sont à la charge de la Société, (bourses
des élèves, entretien da roalériel, réparations, etc.)
L'étendae du local varie avec son importance, mais la
disposition est ck peu près iiivariablement la même. La cave
à lait, avec ses fenêtres hautes et étroites pour étaUîr les
courants d'air, doit toujours être exposée an nord, celle à
firomages ne doit être ni trop sèche ni trop humide.
Le n&tre a été construit en 1860 et a coûté environ
9^000 fr. \{ se compose de la chambre de fabrication, de la
cave h lait, et d'une salle où sont données les leçons et qui est/
en même temps le lieu de réunion de la commission. An-
dessous se trouve la cave h fromages, voûtée et aussi grande
que tout le reste. Tâcher d'avoir toujours l'eau Ié proximité
et, ce qui vaut encore mieux, dans le local même.
Nord.
12 mètres.
£
S
• • • •
Salle de réunion.
Cave à lait.
Chambre de fabrication.
Entrée.
Je désire beaucoup, Monsieur, que vous puissiez réussir
dans votre entreprise. Dans tous les cas, nous nous mettons
entièrement à votre disposition pour vous donner tons les
renseignements dont vous pourrez avoir besoin sous tons tes
— lOS —
rapport» : plans, copies de tous les règlements, ilëlail de loat
le ttatëriei de fabrication, l'adresse des foumisseors etc.
Jfe me f«rmets d« placer sons vos yeux le rendement de
notre Soeiété €n 1884.
Nous aronï obtenu, avec 181 vaches appartenant à 58 so-
ciétaires, 313)645 kilos de lait qui ont rendu, savoir :
Fromaige: 37,142 kilos, à 156 fr. les
100 kilos, ci 42,343 fr. »
Béùrréde crème : 3,264 kil. & 2fr. 20, ci. 7,182 fr. »
BcntTèblànc: 1,0l7kîl. h2fr.,cî . . . 2,035 fr. »
Total 51,560 fr. .
Je dois aussi vous informer que notre Ecole a commence
ie^t*' janvier 1884, et que la Commission du Budget avait
supprimé toutes nos allocations pour 1885. Ce n'est qo'li la
suite d'une démarche de toute la dépntation de l'Ain auprès
du Ministre de l'Agriculturp, que ces crédits ont été rétablis
pour l'année courante.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance des sen-
timents bien respectoeus de voire tout dévoué serviteur.
V Instituteur de Ruffieu^ secrétaire de la Fromagerie^
A. Bourg.
— M. le Président a reçu de M. d^Aurelle de
Paladines, propriétaire-agriculteur et vice-prési-
dent du Comice agricole de Boufarik (Algérie), un
compte rendu des expériences faites par ce pro-
pïiélaîre au sujet de la destruction de TAltise par
un procédé efficace, pratique et économique.
Il est donné lecture de ce compte-rendu qui
sera inséré au Bulletin.
Des remerciements sont votés à M. d'Aurelle de
Paladines pour cette bienveillante communication.
— 104 —
— Sur la proposidoD de M. le Président, la
Société décide Tinsertioa aa plas prochain Bulle*
tin de la circulaire du 1 9 décembre dernier, à la
suite de laquelle M. le Ministre de Finstruction
publique donne des sujets d'étude recommandés
par la Section des sciences économiques et so-
ciales du Comité des travaux historiques et
scientifiques.
— Sur la proposition motivée de M. le Prési-
dent, la Société décide la restauration des deux
anciens cadrans, solaire et lunaire, de la façade
méridionalle du Musée de Mende, dont les intem-
péries ont effacé en grande partie les inscriptions.
M. fabbé Bosse et M. fabbé Boissonade sont
priés de vouloir bien diriger cette restauration.
NOMINATIONS.
M. Viala (Anselme), propriétaire, maire de
Naussac, est nommé membre titulaire.
M. Tardieu, agent- voyer comptable du service
vicinal, est nommé membre associé.
M. Maligê, jardinier de la Banque de France,
est nommé membre associé.
APP0*RTS SUR LB BUBBAU.
M. Bérigaud aîné a déposé une petite botte
de radis qu'il a récoltés en pleine terre dans sa
propriété de Chaldecoste.
— 105 —
^^*
BBS
EXPÉRIENCES FUTES EN VUE DE Ll DESTRUCTION DE L'ILTISE
PAR LE COMICE AGRICOLE DE BOUFARIK.
Boufarik, le 12 mars 1885.
Messieurs les Membres du Comice,
En dehors des procédés employés pour la deslructioD
de i'àltise, abris artificiels autour des vignes, destinés à
être br&lés è la fin de l'hiver, ramassage au plat à enton-
noir, flambeur Caillot, etc., etc.; plusieurs autres procédés
s'offrent à nous, pour détruire ce terrible petit insecte,
qui nous menace dans nos plus chères espérances. Les uns
consistent en poudres insecticides, les autres en liquides
toxiques, que Ton projette ou que Ton pulvérise sur les
vignes. .
Les poudres ont toutes Tinconvénient d'être très chères
et de nécessiter une main-d'œuvre intelligente et coûteuse,
et encore les meilleures no donnent-elles que des résultats
peu efficaces; ^ussi, je crois devoir conseiller d'employer
de préférence les liquides qui, au moyen du pulvérisateur
du célèbre entomologiste américain Riley, actionné par
«ne pompe spéciale, donnent des résultats inespérés.
Les liquides pulvérisés par cet appareil atteignent aussi
facilement Teuvers des feuilles que l'endroit, et pas une
seole partie de la plante n'échappe i l'action du liquide
trensformé en véritable brouillard.
J*ai expérimenté les liquides préconisés par M. Riley,
— f06 —
pour la destruction de certains insectes. Ces liquides sont
les émulsions de pétrole et d'aeide phénîque saponiGés et
toute une série d*autres liquides, qu'il me serait trop long
d'énumérer ici et qui tous ont présenté de sérieux incon-
Yénients, soit comme prix de revient, sott à caose àe$ acet^
dents à redouter pour les personnes qui le» e<r>pk>ieraient.
Il résulte de ces expériences, que pour que certains de
ces liquides soient toxiques pour l'Âltisey il faut employer
des dosages qui les rendent complètement nuisibles à la
plupart des végétaux et à la vigne en particulier.
J'en étais là de mes essais et peu satisbit, lorsque je me
suis souvenu d'avoir entendu préconiser hautement, par
M. Rocher, directeur en chef du service des tabacs en
Algérie, le jus de tabac pour la destruction des Âltises et
antres insectes nuisibles à Tagriculture.
Je me suis rendu aussitôt auprès de M. Kocher, qui a
bien voulu me donner fous les renseignements nécessaires
et me faire préparer dans ses magasins un hectolitre de jus
de tabac (à 4 degrés du pèse potasse de Beaumé) destiné
à faire des expériences.
J*ai d'abord fait des essais personnels qui ne m'ont laissé
aucun doute sur les bons résultats que j'espérais.
Une expérience publique a eu lieu quelques jours après,
le lundi 2 mars, sur une des propriétés de notre président,
M. Debonno.
Le jus de tabac était pulvérisé et projeté par Tappareil
Riley, actionné par la pompe spéciale de MM. Hontfort
etBitt, constructeurs à Boufarik.
Les nombreuses personnes, attirées par cette question si
intéressante, ont pu constater que les altises atteintes par
le liquide ne donnaient plus signe de vie après une agonie
de 8 à 10 minutes.
— i07 —
Les intéressés ont emporté les victimes et j*ai dû atten-
dre jasqu^è ce joar f oor connaître par eux-mêmes le ré-
sultat (ioal ie l'opération.
Il résulte de toutes les déclaratioDS qui me sont parve-
nueS) que la mort, et non Tengourdissement, est bien la
conséquence de l'emploi do jus de tabac (è 4 degrés du
pèse- potasse de Beaumé).
Je dois encore signaler à l'attention des ? iticulteurs la
parfaite innocuité du traitement sur les pousses les plus
tendres et les jeunes raisins que porte la vigne en ce
moment-ci.
Le jus de tabac détruit encore radicalement les pucerons
et autres parasites de l'oranger; il trouvera donc là encore
de nombreuses applications.
I! rendra aussi de grands services pour les plantations
de melons et de pastèques, si souvent ravagées par les
pucerons, pour les plantations d'asperges, dévastées en
quelques jours par le criocère et ses larves, etc., etc«
En cas d'invasion des criquets, ne sera-ce pas un moyen
facile de les anéantir ?
Je crois, Messieurs, être le fidèle interprète du Comice
agricole de Boufarik, en adressant ici à M. Rocher, au
nom de tous ses membres, les plus vifs remerciements
pteur le signalé service qu'il a rendu à notre agriculture.
Le Vice- Président du Comice agricole de Boufarik,
L. D'AURELLE.
— 108 —
REVUE AGRICOLE
LES EFFETS DE LA TAILLE DE LA VIGNE
0nr le degré «leooliqae dn Tla.
On lit dans le Gardeners' Chronicle de Londres, n"^ du
7 mars 1885, p. 314, le passage suivant :
« MM. Casocia et Savastano ont récemment fait des
analyses du vin produit respectivement par des vignes
taillées ou non taillées. Des ceps, appartenant à neuf va-
riétés distinctes et occupant un espace d*un hectare, la
moitié ont été taillés, l'autre moitié non. A l'analyse, le
vin produit par ces dernières s'est trouvé le plus riche en
sucre et le moins riche en acide. Il serait bon de répéter
cette expérience sur des vignes conduites d'après la mé-
thode extensive et d'après d'autres méthodes. »
Frappé de ce que les faits observés par MM. Casocia et
Sevastano offrent de paradoxal et de contraire aux idées
courantes, notre ami, M. le professeur Maxime Cornu, a
écrit au Gardeners' Chronicle, n"^ du 14 mars 1886, p. 347,
pour rappeler que, dans le midi de la France, où le vin
se vend le plus souvent en raison de l'alcôol qu'il renferme,
la greffe sur cépage américain (associée tacitement dans
sa pensée à la taille courte généralement usitée dans la
région) n'a nullement diminué le titre alcoolique du vin.
A l'appui de cette assertion de M. Cornu, j'ai voulu
connaître l'opinion précise des viticulteurs émérites de
THérault, et j'ai soumis la question à la Société centrale
rv
fi.
t ■
— 109 —
d'Agneoltore de ce département» où siègent MM. Henri
Harès^ Gaston Baxille, L. Vialla, 6. Foëx» Frédéric Gaxa-
Us, François et Félix Sabatier, Jules Leenhardt, Louis Des
Hoarsi pour ne citer qu'une élite dans ce groupe de prati-
ciens éclairés. La réponse unanime a été celle qu'on pou-
vait prévoir. Je la résume en quelques propositions :
l** En général, plus le nombre de raisins est grand sur
une souche donnée, plus la quantité de sucre et, par suile,
[ '' d'alcool y est faible.
La preuve de ce fait est frappante chez les vignes aux*
^ quelles on « donne, comme on dit, les longues », c'est-à-
. dire qui, destinées à être arrachées Tannée suivante, sont
^ taillées long et quelquefois laissées non taillées, pour en
épuiser le reste de force productive. Les nombreux raisins
ainsi produits ont de la peine à mûrir et restent souvent
à l'état de verjus.
[^/ 2^ Les vignes cultivées en hautains et taillées très long
ou non taillées^ les treilles à grande production, donnent
toujours un vin moins alcoolique que les mômes cépages
cultivés à taille courte r>.t avec des raisins soumis à la
réverbâtion calorifique du sol.
M. François Sabatier, dans le vignoble qu'il possède
près de Florence, a obtenu les meilleurs résultats comme
qualité (et même comme quantité) de la substitution de
la taille courte à la taille pins lo !gue des vignes dressées
sur échalas.
3^ Une des causes qui ont empêché la taille Guyot
d'être adoptée dans le Midi méditerranéen, c'est que les
raisins produits sur un seul sarment taillé long ont donné
DD vin inférieur (par son titre alcoolique) au vin des raisins
provenant de coursons taillés court.
Chez H. Henri Mares, le Pineau lui-même, cultivé par
•r
— HO —
le premier mode, a donné un vin ayant deux degrés de
moins que le Wn produit par la taille courte.
Ceci dit« je ne me charge pas de cenciliec les faite
observés par MH. Gasocia et Savastano avec ceux que
nous observons chez nous. Je tiens seulement h rappeler
quelques-unes des raisons qui, dans notre Midi, ont £ait
adopter en générai la taille courte comme la plus ration*
nelle et la plus pratique pour la production du vin.
J'ai dit: « quelques-unes des raisons », parce que, dans
cette rapide esquisse, je me garde bien d'énumérer tous
les éléments de cette question complexe, dans laquelle le
sol, le climat, le cépage sont les données variables, qui
peuvent modifier les conclusions de Tétude, tout en laissant
intact le principe que la taille courte et. le rayonnement du
sol échauffé sont des conditions favorables de la richesse
des raisins en sucre et finalement en alcool.
J.-E, PuNceoN.
ÉTABLISSEMENT DE PISCICULTURE
DU LAC DE SAINT-FRONT (HAUTE-LOIRE)
Par M. le vicomte de Causans.
L'établissement de pisciculture de Saint-Front, fondé
en 1852, est situé au bord du lac de ce nom, à une alti-
tude de 1250 mètres. La superficie du lac est de 36 hec-
tares. Ses eaux ont reçu chaque année 20,000 alevins en
moyenne éclos dans l'établissement, provenant d^œufs fé-
condés sur place ou empruntés à Huningue et ailleurs.
En 1852, le produit de la pèche ne payait pas le garde.
t -
— lit —
Depuis 1B60, la vente des Truites n*a jamais été inférieure
à 3» 000 francs et s'est élevée jusqu à 8,000 francs.
Depuis 1880, rétablissement de Saint-Front est arrivé
â jeter en moyenne dans le lac 100,000 alevins provenant
des fécondations opérées sur place. Ces alevins sont trans-
i" portés chaque année dans neuf bassins d*une superficie
variant pour chacun entre 150 et 400 mètres. Les Truitons
y grandissent à l'abri de tout ennemi, d'avril jusqu'en
r octobre, et sont à cette époque dirigés sur le lac par de
% petites rigoles sinueuses qu'ils affectionnent et ne quittent
[=: qu'au bout de plusieurs mois.
h
;- Deux sources très abondantes, reconnues à la suite
i"
- d'expériences comme les plus favorables à Téciosion des
r œufs de Truite^ alimentent aujourd'hui tous les appareils
de pisciculture.
La salle destinée aux éclosions a 17 mètres de longueur
sur h de largeur. Tout autour sont disposés en rayons
r, d'étagère des bacs en ciment dont la largeur varie entre
S 0",60 et 1"10. Un pavillon sert de logement au gardien.
fc Des réiervoirs couverts d'une superficie d'environ 60 mètres
communiquent avec la salle d'éclosion, dont ils sont une
dépendance indispensable.
Devant ces bàtiments,on a creusé un bassin d'une super-
ficie de 120 mètres, divisé en quatre compartiments. Le
niveau de l'eau en estréglç de Tintérieur. Les divers com-
partiments en sont vidés ou remplis séparément avec la
plus grande rapidité, afin de pouvoir prendre et reprendre
les Truites pour opérer celles qui sont prèles à pondre,
et rejeter celles qui ne le sont pas.
Aliaienté par des sources abondantes, ce bassin ne gèle
jamais, même par les plus grands froids. Un mur de clô-
;ç tore se reliant avec les bâtiments le met à l'abri de toute
— 112 —
insulle. Tous ces réservoirs sont destinés à recefoir les
Truites au moment du frai, et ne sont pas de trop.
La pèche des Truites pour la vente commence vers le
1*' avril et cesse le i*' octobre. Elle recommence vers le
16 octobre pour la récolte des œufs.
 cette époque les Truites sont prises soit i laide de
rigoles frayères du genre de celles dont M. Raveret-Wattel
a donné le plan dans son rapport si intéressant sur la
situation de la pisciculture à l'étranger. (Bulletin de la
Société d' Acclimatation, n^" 11, novembre 1883, p. 638),
soit avec des filets.
En 1882, du 20 octobre au 16 novembre, il a été pris
500 Truites, dont un quart de femelles, qui ont donné
120,000 œufs embryonnés.
En 1833, du 20 octobre au 15 novembre, la poche a
fourni 1,500 Truites, dont un tiers de femelles, qui ont
produit 330,000 œufs embryonnés. Sur ces 1,600 Truites
112 ont péri des suites de^Popération de l'extraction des
œufs ou des blessures faites par les (ilets : les autres ont
été rejetéos dans le lac. On peut juger par ces chiffres de
la quantité do Truites nécessaire pour obtenir un grand
nombre d'œufs.
Notons ici que plusieurs femelles sont infécondes ou
semblent ne pas se mettre aux œufs tous les ans. Il parait
même q-je les Truites élevées en captivité sont trop souvent
infécondes oiî retardées pour la reproduction.
Ces considéralions ne viendraient-elles pas à l'appui de
cette opinion : qu'un grand établissement de pisciculture
ne peut exister qu'au bord d'un lac? Des ateliers de pisci-
culture peuvent réussir partout où il y. aura des Truites et
^es eaux de source ; mais tant que les réservoirs ne seront
que des pièces d*eau ou des bassins, le nombre d'œufs
qu'ils produiront sera très limité.
— 113 —
On a l'espoir^ à Saint-Front, en 188i, d'arriver è la
production d*un million d'œufs embryonnés. Nos locaux,
réservoirs, filets, etc.. sont largement suffisants pour cela.
100,000 œufs seront gardés pour le lac, 900,000 seront
livrés au commerce. La question du nombre des Truites
à opérer^ qui est l'écueil de la plupart des établissements
de pisciculture, n'est pas une dilBculté à Saint-Front.
^ Le 20 novembre 1883, la poche d'une seule matinée
a donné 118 Truitas, pesont ensemble 100 livres. La
' production d*œufs n*aura de limites que celles des com«
mandes qui pourront être faites, il suffira de commencer
la pè«he pour les œuf:» quelques jours plus tôt, ou, lors
des dernières expéditions de Truites aux marchands de
comestibles, de garder les femelies pour les dé^poser dans
des bassins jusqu'au moment du frai. L'établissement sera
donc en mesure de répondre de la manière la plus satis-
i ' faisante et la plus complète à toutes les demande» d'œufs
r qui lui seront adressées.
r * (Extrait du Bulletin mensuel de la Société nationale
(facclimatation de France, — Mars 1885).
LA CHAUX EN ARBORICULTURE FRUITIÈRE
La chaui est très apte è jouer, dans Tarboriculture frui-
tière, le rftie d'un agent chimique d'une grande puissance.
'.Elle réagît sur les silicates de potasse, abondants dans la
^ * plupart des terrains, sous forme de cristaux brillants qu'on
r voit miroiter an soleil ; elle les transforme, après quelques
i> compositions et décompositions, en un seul sel de potasse
aoluble.
10
„ 114 —
A l'eut caustique, c'est-à-dire avant qu*elle n'ait subi
l'influence prolongée de l'air , et concurremment aviçe
Tactioa de. la chaleur et d*une humidité convenable, elle
décomposa avec force les matières azotées contenues ^i»n$
les matières organiques du soi, pour les transformer, en
sels amiçoniacauK très solubles et très propres è donner de
Ténergie à la végétation. Cette action, d'après M. Bous/
singault, pourrait, dans l'espace d'un mois ou dçux apris
le chantage, mettre à la dispositioo, de la plante autant
d'azote par hectare qu'il y en a dans 6 ou 8 quintaux dii
meilleur guano du, Pérou. Pour obtenir ces effets, poiol
n'est besoin d'un cbaulage énergique : M, Boussingault a
reconnu qu'un chaulage très léger, un saupoudrage agit
à peu près autant sur les matières azotées qu'un chaulage
dix ou vingt fois plus considérable C'est aussi rop^nion
de M. Ch. Gilbert : « Une pratique fort recoipmandabl^>
ditril, est celle d'arroser ces arbres (arbres à friiits), à
cette époque (juin], avec un lait de chaux plus ou moiqs
concentré. Cet arrosem^ot opéré, soit comme, amende*,
méat, soit con^me stimulant supplémentaire, produit un
excellent effet : la chaux agit suv les éléments nutritifs
contenus dans le sol en les rendant plus fluides et dès lors
plus facilement assimilables. »
Carbonatée par le contact de l'air, la chair perd sa caus*
ticité et n'agit plus sur les matières azotées insolubles;
fort heureusement, du reste, car le sol perdrait bien vite
ses qualités fertilisantes, et le stock en richesse serait bien
vite dissipé; c'est cette action dévorante de la chaux qui
a fait jeter ces cris : Méfiez-vous de la chaux; le chaulage
enrichit le père en ruinant les enfants... Mais nous dirons»
avec Mathieu de Dombasle : ce n'est pas la faute de la
chaux^ mais du mauvais usage qu'on en fait.
" 115 ~
Lu chaux bien employée restera toujours^ entre iès
tAaiDS del*arboriculteur, un des éléments les plus précieux
pour la bonne végétation et la fructification régulière de
sei arbres, dans les sols riches en matières organiques,
daliï les bonnes terres arables, dans les vergers gazonneux,
la chaux caustique, appliquée en petite quantité, du
15 mars au 15 mai, au pied de chaque arbre, et enterrée
par un léger labour, peut suppléer à tout autre engrais ;
dans lès terres ordinaires ou pauvres, elle sera le complé-
ment d'une fumure substantielle ; enfin dans les terrains
patorellement calcaires, 'son emploi sera plus restreint et
ffiéipe nul. A ce propos, nous ferons observer qu'il est
bien des terres où le calcaire abonde, mais à l'état latent,
non actif, et dans lesquelles l'apport de chaux caustique
eit nécessaire... Un cbaulage énergique aune influence
très marquée sur les propriétés physiques du soi ; celui-ci
|l^rd de «a cohésion, devient plus poreui et surtout ne se
firt>a< plus aussi facilement par la pluie.
(Extrait du rapport de M. Bouillot au Congrès
agricole Belge f 1884.)
LA CHAUX EN CULTURE MARAÎCHÈRE
Combien de maraîchers s'étonnent de voir leur terrain
frappé de stérilité après un grand nombre d'années pro-
daetives, de cultures bien conduites et de récoltes abon-
éantes. Et cependant, tous les ans, le fumier succède au
iomier ; depuis si longtemps qu'on la cultive, la terre en a
absorbé des quantités considérables, elle en est noire.
— 116 —
Dieu ! le bon terrain I disent les praticiens, et ils s'éton-
nent de voir les cultures y languir. A quoi cela tient il ?
Tout bonnement à ceci : le terrain, devenu d'un brun
plus ou moins noir, onctueux au toucher, est transformé
en une véritable tourbière par Ténorme quantité de détri-
tus de végétaux qu'on y a accumulés depuis des années.
La proportion entre les éléments organiques et minéraux
est rompue. Malgré sa richesse alimentaire, le sol est pour
ainsi dire stérilisé par la présence des acides et par l'inso*
lubilité des metières nutritives qu'il renferme^
Les plantes y subissent un véritable supplice de Tantale;
mourantes elles sont en contact avec les aliments et ne
peuvent les absorber.
Un simple chaulage sulTit généralement pour faire un
miracle, c'est-à dire pour enlever au sol son acidité et
pour lui rendre sa fertilité des premiers jours.
Les amendements calcaires no sont donc pas assez
connus en jardinage; trop prodigue de matières organiques,
on est avare de matières minérales. Il fut un temps où
l'agriculture tomba dans la faute contraire ; elle voulut
substituer la chaux au fumier. Dcpui.«, toute désillusion-
née, dame Agriculture, pour avoir voulu trop amender ses
terres, s'est amendée elle-même en revenant à de meilleurs
piincipes. En somme, si l'excès de chaux peut nuire,
Texcès de fumier nuit aussi ; conclusion connue: l'excès
nuit en tout. A. Bellair.
(Bulletin de la Société d'Horticulture de Compiègne).
— 117 —
LES ARBRES FRUITIERS.
Le plus souvent, dans nos campagnes, on plante un
aibre bien ou mal, et puis on no 6*en occupe plus. On
s'imagine que la Providence fera le reste ; c'est là une
grande erreur. Les arbres ne prospèrent pas sans que
l'homme leur prôte son concours ; ils prennent une trop
grande végétation ou ils restent rabougris, et, dans les
ddut cas, la fructiGcation n'a lieu que d'une façon incom-
plète. Il est donc absolument nécessaire do prendre quel-
ques précautions. D*abord, avant de planter, il faut bien
défoncer le sol et ouvrir un large trou de façon que les
raeioes trouvent à se développer facilement ; il est néces-
saire que la terie dans laquelle on met le sujet soit en boa
état, et, dans le caâ contraire, on la mélange avec du fu-
mier, en donnant la préférence aux vieilles laines, aux
rftpures de cornes, aux curures de fossés, h du terreau mis
en tas depuis quelque temps, aux balayures de cours,
aux eaux de ménage, etc., etc.
C'est une faute de faire des économies pour les jeunes
arbres que Ton veut planter; il y a toujours intérêt è
prendre ce que Ton trouve de plus beau dens les pépi-
nières, en ayant soin que les racines n'aient pas été trop
mal traitées à l'arrachage. Il est très important de ne pas
placer très profondément le sujet dans la terre ; ?a greffe
n6 doit jamais être enterrée pour les petits aibres greffés.
Le» arbres jeunes ont besoin d'être soutenus par des
toteurs, dont ils peuvent se passer dès qu'ils ont atteint
35 centimètres de circonférence à un mètre du sol ; on dit
aussi qu'à ce moment-lè, il n'est plus nécessaire de labou-
- Il» —
rer le pied à un mètre du tronc ; il est certain que c'est li
un travail gênant : il n'en faut pas moins le prolonger le
plus tard possible, et, en agissant de la sorte, on ne perd
pas son temps ; l'arbre profite beaucoup mieux et crott
avec plus de rapidité ; d'un côlé, il reçoit plus directement
lès émanations de l'atmosphère, de l'autre, il conserve
plus de fraîcheur et les engrais ne sont pas absorbés par
des plantes étrangères qui se nourrissent au détriment de
l'arbre, si on ne laboure pas le pied de l'arbre à un mètre
de distance. Dans tous les cas, il est bon de ne pas laisser
croître l'herbe dans les vergers.
Pendant Thiver^ les cultivateurs soigneux doivent enle-
ver les branches trop serrées qui gênent la circulation de
l'air et privent l'intérieur dé l'arbre d'un soleil bienfaisant.
Pour cela, il est indispensable que les branches ne soient
pas trop serrées ; c'est une condition absolue pour que
l*on trouve de beaux et bon^ fruits sur toutes ^les parties
des branches.
Dans les vergers et même dans les jardins, les arbres
prennent facilement la mousse sur les troncs et les bran-
ches; le cultivateur intelligent doit chercher A la faire dis-
paraître le plus possible par un nettoyage soigneux. Cette
opération se fait le plus avantageusement après les gelées;
après quoi, on passe ^ Tarbre un lait de chaux préparé avec
une pierre h chaux de la grosseur de deux poings» que l'on
fait fuser dans un arrosoir d'eau dans laquelle ou mélange
du noir de fumée et de la suie, afin de donner à la pré-
paration une teinture grisâtre, puis on la passe sur l'arbre
avec un pinceau ; on détruit ainsi, en grande partie du
moins, les insectes et leurs œufs collés à l'écorce et sous
l'écorce.
Les précautions que nous venons d'indiquer ne sorti pas
/
- 119 -
difficiles à prendre et cependant elle« ont une grande im-
portance au double point de vue de la quantité et de la
qualité des fruita; or, il ne faut pas oublier que (es beaux
et excellents fruits sont toujours d'une vente rémunéra-
trice, et que la culture des arbres, faite avec intelligence
et sur une large échelle, donnerait les résultats les plus
satisfaisants et rendrait de très grands services dans la
ferme.
(Extrait du Bulletin de la Société d*agrieuUur$
du Vaff à Toulon.)
— 120
ENCOURAGEMENTS A L'AGRICULTURE
Pour l'année 1685.
ladépendammeat des concours qui ont déjà eu
lieu, cette année ou qui vont avoir lieu, pour les
animaux de boucherie, les animaux reproducteurs,
les volailles grasses, les produits de la laiterie, il sera
distribué, à Tautomne prochain, les encouragements
ci-après :
1® Reboisement. — Plantations en l>ordure.
Une somme de 600 fr., y compris des médailles,
s'il y a lieu, et des traités de sylviculture et autres
ouvrages forestiers sont afiectés à la distribution de
primes pour le reboisement et les plantations en bor-
dure. A cet effet, il y aura à produire, avant le \*'
septembre, une demande, certifiée par M. le Maire,
indiquant la surface semée ou plantée, les essences
employées et l'époque à laquelle remontent les semis
ou plantations, que la Société fera visiter. Le Jury
tiendra compte du mode rationnel d'élagage des ar-
bres de bordure.
Les semis pour reboisement devront avoir dix ans
d'existence, et les plantations forestières huit ans,
afin de pouvoir juger efficacement de la réussite des
travaux effectués.
Les membres de la Société pourront signaler au
Jury les propriétaires qui, n'ayant pas présenté de
— 121 —
-demaDdeSf auront fait des travaux de reboisement
susceptibles d'être primés dans les conditions régle-
mentaires.
2^ Arborieulture fruitière et yiticultore.
Une somme de 600 fr., y compris des médailles,
fS'il y a lieu, des arbres de choix et des traités spéciaux
.sont destinés ft être distribués en primes : l"" pour
les plus belles plantations d'arbras fruitiers et les
plus belles collections de fruits qui pourront être
présentées (pommes^ poires, pêches, marrons, châ-
taignes, noix, etc.)f avec la condition expresse d'être
iine production locale.
Les plantations, soit en bordure, soit en plein
Aamp, couvertes ou aon de leurs produits, seront
visitées. Par suite, les demandes de primes devront
parvenir avant le 1*' septembre; elles seront certi-
fiées par le Maire.
Une exposition des fruits, déjà vérifiés et visités
; aor les arbres, aura lieu à Mende le lendemain de la
î faire de La Toussaint. Les exposants devront envoyer
r leurs ^produits au siège de la Société, le 29 octobre
f a^u plus tard.
i^ 2* Pour la viticulture. Les primes seront distri-
J. : buées aux propriétaires qui auront introduit dans
leurs terres les cépages les mieux appropriés au sol
Mt au climat et en même temps les meilleures mé-
.làodes de vinification* Les concurrents devront pro-^
duire leurs demandes, certifiés par le Maire, avant
fle:l*^septembre, en faisant connaître retendue et la
nature des terrains comptantes ainsi que les espèces
— 124 — .
de cépages cultivés ; les procédés de viniflcation de-
vront être également exposés dans an mémoire dé-
taillé. Les vignes seront visitées.
3^ Emmagasinement et utilisation des eaux, drainage,
épierrementS) chaulage et plâtrage des terres.
Des primes jusqu'à concurrence de 800 fr., y com-
pris des médailles, s'il y a lieu, seront distribuées au^s:
personnes qui auront mis en pratique, dans un corps
de domaine, les méthodes les plus rationnelles d'irri-
gation, de drainage, de chaulage, de plâtrage, et
effectué des travaux importants de défoncements ,
d'épierrements et autres améliorations agricoles.
Pourront prendre part au concours d'irrigation,
les propriétaires ou fermiers qui auront établi des
réservoirs ou citernes aux abords des torrents, routes
et chemins, en vue de recueillir les eaux de pluie ou
d'orage pour les utiliser ensuite en irrigations pen-
dant les mois de sécheresse.
Les agriculteurs qui désireront concourir devront
adresser au Président de la Société d'agriculture,
avant le l""" septembre prochain, une demande faisant
connaître l'étendue des terres améliorées, la quantité
employée de chaux ou de plâtre. Les demandes de-
vront, en outre, indiquer quelle est l'importance du
domaine dans lequel ont été introduites une ou plu-
sieurs des améliorations sus-mentionnées , depuis
quel nombre d'années a eu lieu cette introduction et
tous autres détails propres à faire juger les amélio-
rations.
Les demandes devront être certifiées par le Maire
de la commune dans laquelle le domaine est situé.
— 12S —
4*^ Eaoottragements aux personnes chargées des
observations météorologiques*
Uae somme de 200 (r. sera répartie entre ceux des
observateurs météorologiques qui se seront signalés
par leur assiduité à envoyer les résultats de leurs
observations, sur le rapport de M. le Président de la
Commission de météorologie du département.
5® Enseignement agricole.
Des ouvrages d'agriculture avec des médailles
seront distribués à ceux des instituteurs qui auront
le plus contribué, par leurs conseils ou par l'exem-
ple, à propager les bonnes méthodes d'agriculture.
Les demandes, certifiées par les Maires, devront par-
venir au Président avant le l''' septembre'.
6p Des récompenses pourront être accordées aux
personnes qui , en vue de la régénération de la
pomme de terre, auront effectué des semis et en pré-
senteront les produits.
Mende, le 12 juin 1885.
Le Président^
A. MO.NTEILS.
NOTA. — Les primes et encouragements ci-dessus
spécifiés s'appliquent à tout le département.
Vu par le Préfet de la Lozère qui invite MM. les
Maires à donner d'urgence la plus grande publicité
possible au programme qui précède.
Pour le Préfet :
Le Secrétaire Ciénéral délégaé,
TOMMASI.
1S5 —
SÉANCE DD 7 MAI 1885.
Présidence de M. l'abbé BOSSE, Secrétaire Général.
i
r
^ Présents : MM. ds Lesgurb, vice-président, ]>b
^ La Bastide, Bébigaud aîné, Fabbé Boissonabe,
^ BoiiiiEFOus, Brajon, Jules Caupert, Fabrb, Fré-
^ déric Grousset, Louis Jourdan, Léopold MoifES-
' TiER, OziOL, dit Robert, Paparbl, Joseph Para-
ban et VmcEN8.
Après adoption du procès-verbal de la der-
nière séancei, la Socie'té s^occupe du programme
relatif au Concours annuel d^animaux reproduc-
teurs des espèces bovine, ovine et porcine qui
aura lieu à Châtcauneuf le 8 juillet prochain, et
dont la circonscription embrasse Tarrondisscment
de Mcnde.
Ce programme est arrêté en tenant compte
des vœux émis, Tannée dernière , par le jury
de ce concours, vœux que la Société approuva
: dans sa séance du 10 juillet 1884.
— M. A. Lauriol, ancien maire de St- Martin-
'■ de-Lansuscle, domicilié à St-Jean-du-Gard, a bien
TOulu offrir gracieusement à notre Société, dont
;-. il est membre, une collection de 217 médailles
*^' ou monnaies anciennes et modt^rnes.
^- La Société vote ses plus vifs remerciements à
î-tll. Lauriol, pour le don de ces pièces, qui se-
'Ji ront placées dans une vitrine spéciale portant
% inscription du nom du donateur.
p. ^ 11
■• rt »
1 *
. ? *
— 126 —
MM. André, sccrdtaîre, et Tabbé Boissonade
sout pries de déterminer ces monnaies, préala-
blement à leur classement.
— M. Eugène de Rozicre a adressé à M. le
Président la lettre suivante, dont il est donné
lecture ;
Malziea, 35 avril 1885.
Monsieur le Président et cher Collègue,
La Société d'Agriculture veut bien me permettre chaqqe
année de lui offrir une collection de brochures relatives aux
questions d'rconomie politique, d'industrie, de commerce,
d*ugrjculture, qui sont distribuées aux membres du Parle-
ment, et dont la réunion me semble appelée à constituer dans
la bibliothèque de la Socic'tc une collection d'un ve'ritable
iutëiét.
Cette année, je devance de quelques mois Tépoque de mes
envois unnuels^ parce que les brochures que j*ai reçues et /e-
cueiilies se rapportent en très grande majorité à la crise îo-
duslrielle et agricole dont souffre en ce moment l'Europe
entière, et particulièrement aux questions de surélévation des
droits de douane qui ont été récemment discutées devant 'es
Chambres.
J'ose espérer que la Société voudra bien faire à cet en-
voi le même accueil qu'aux envoie précédents.
Veoillez agréer, etc.
£. DE BOZIÈRE.
La Société prie M. le Président d'exprimer à
M* de Rozière ses remerciements pour Tcnvoî de
ces documents, qui seront catalogués et pla£;é$
dans la Bibliothèque de la Société.
/
— 127 —
— Il est également donne lecture de la lettre
ci-après que M. le président a reçue de M. Mou-
lin, conseiller à !a Cour d'a;)[)el de Niines, mem-
bre titulaire de la SociJté.
Nimoi, 1" mai 1885.
MoDsiear le Prosidenl,
ËQ vons voyant rrpreridiv, dans la sdance da 8 janvier
dernier, Vidée de voire rrgiolle prédécesseur M, de Lapîerre,
h laquelle la Société sVst empressée de s'associer, de
faire (igurer. sur les nirdailles IionoriHques h distribuer,
l'efBgie de Cbaptal , y: suis heureux d*cipplaudir à votre
initiative et à lu décision qui Ta suivie. C*est^ bien, dans
la limite de nos re^i^ources, le Oieillcur mo^n et le plus
pratique d'honorer un des plus illustres enfants de la Lozère^
dont M. Blanqui aîné avail dit, devant rinstitiit, a Chap*
« tal'B légué h son pays vingt industries nouvelles, cent
c perfectionnements ingénieux, au moyen desquels le peu-
l' f pic est mieux vêtU, mieux nourri qu'autrefois, » et, comme
vous ajoutez fort bien vous-même, dont l;'s travaux en
ccnologiof en chimie ««gricole cl industrielle ont, au com-
mencement de ce siècle, ouvert des horizons nouveaux
an monde savant.
11 n'entre pas dans ma pensée de rappeler ici sa vie
et ses travaux, entreprise qui serait iéméraîre, après ce
que l'éminent professeur de chimie, M. Béchamp, a fait
^ a?ec autant de cœur que de compétence scientifique •, je tiens
seolement b saisir l'oc-casion de lui renouveler nos remer-
i": ctments , d'avoir enrichi de son œuvre notre Bulletin,
1- L'dtode magistrale qu'il a consacrée à notre grand compa-
^- triole est an monument propre à nous consoler de ce que
nous n'avons pas encore une statue de Cbaptal. Le marbre
1."
~ 128 —
et le bronze, sur dos places pnbliqaeS) sont, sans doute,
un éclatant hommage rendu h la vertu « au courage, 2i la
science 4 maïs le vulgaire qui passe n'en remarque, le plus
souvent, que ce qui frappe son regard, laissant au penseur et
Il rërodlt le privilège d'y voir ce que le statuaire a voulu
transmettre h la poslëritë. Le monument ëcrit a une autre
portëe ; il retrace, en les fixant, les détails de la vie du
personnage, et montre comment, par le courage, l'honneur
et le travail, il a bien mérité du pays. A ce titre, Tœnvre
de M. Béchamp restera immortelle, en perpétuant le sou*
venir de Tun des hommes qui ont le plus travaillé pour
rhumanité. Le nom de l'auteur restera désormais uni à
celui de Chaptal, et ce ne sera pas un mince honneur...«...
Un autre grand chiiq^iste que la science a récemment perdu,
M* Dumas, ne se complaisait-il pas h i appeler que l'empereur
Napoléon III lui disait : ce Vous serez le Chaptal de mon rè-
c gne ! » N 'aimait -il pas à raconter (^nous avons recueilli de
sa bouche ce souvenir ému), que lorsqu'il allait régulière*
ment prendre Chaptal, affaibli par les années, pour l'accom-
pagner aux séances de l'Institut, il rn recevait ce pronostic
touchant : vous serez mon successeur ! . ..
\ otre initiative, Monsieur le Président, et la décision de la
Société assureront, de la manière la {>las heureuse, un tribut
permanent d'hommages à une grande mémoire, en répandant
partout, h l'occasion de récompenses justement ambitionnées,
l'efBgie de Chaptal dont les traits pénétreront ainsi, dans des
conditions qui en rendront le souvenir cher, jusques sur
les points les plus reculés de notre déparlement. Ce sera,
d'ailleurs, pour la Lozère* la marque authentique de sa pro-
testation contre l'eneur de biographes inexactement informés
qui l'ont fait naître à Montpellier, et contre la tentative de
revendication du Loir-et-Cher en 1833.
— 1S9 —
Noire Chaptal) en effet 9 a ea le sort de beaucoup d'hom-
mes illustres, depuis Homëre que sept villes grecques se dis-
putaient, et, plus près de nous, Urbiîn V, revendiqué, contre
toute évidence, uon-seulement à rétiaugcr, mais en France,
par Toulouse, Limoges et BeaucaTe, (Histoire des souverains
Pènlîfes par Artaud, cité dans le Gabulum Chrlsitanum de
l'abbé Pascal) •
Veuillez agréer, M. le Président, etc.
Moulin.
Sur la proposition de plusieurs membres
présents, la Société décide Tinsertion au Bullelin
de cette lellre qui renferme des renseignements
historiques concernant une des plus grandes
illustrations dont la Lozère puisse s'enorgueillir.
— Par lettre du 9 avril dernier, M. Gustave
Marty, de Toulouse, .membre correspondant de
la Société, a prié M. le Président de faire con-
naître qu'à l'occasion de la tenue du Concours
régional et des grandes foires qui auront lieu du
1®' au 17 mai, il se mettrait à la disposition de
ceux de nos honorables collègues qui se trouvant
à Toulouse à cette époque désireraient visiter ses
collections d'histoire naturelle.
L'offre gracieuse de M. Gustave Marty a été
communiqude en temps utile à ceux des mem-
bres de la Société qui, par leurs relations ou
leurs goûl s, pourraient être attirés à Toulouse
à l'occasion du concours régional et des fêtes
organisées pour cette époque.
. — M. le Ministre de l'Agriculture a invité la
Société à nommer un délégué pour la représen-
ter à la réunion spéciale du Concours régional
— 130 —
agricole de Lyon , dans laquelle doivent être
étudices et proposées les modifications quMl con-
viendrait d'apporter aux programmes de concours
de Tannée suivante.
M. Léopold Monestîer et, en cas d'empêche-
ment, M. de La Bastide sont délégués à cet eflFet,
— Le Congres Archéologique de France tien-
dra sa 52^ session à Monlbrison, du 25 juin au
2 juillet prochain, ainsi qu'il résulte du pro-
gramme dressé par la Société Française d'Archéo-
logie.
M. le Président communique un numéro qu'il
a reçu de la publication périodique intitulée :
La Réforme cadastrale^ orcjane officiel de la
Société topographique parcellaire de France,
M. Louis Jourdan est prié de vouloir bien
examiner cette livraison et faire un compte rendu ^
s'il y a lieu.
NOMINATION
M. de Carbon Ferricre, inspecteur-adjoint des
Forêts à Millau, est nommé membre titulaire de
la Société.
APPORTS SUR LE BUREAU.
M. Julos-Caupert, propriétaire à Chaldecoste^
a présenté :
1^ Deux magnifiques boites d'asperges d'Ar-
gentcuil et de Hollande, récollées dans sa pro-
priété .
2^ Plusieurs pieds de belles laitues de la Pas-
sion, dites pouponnes d'hiver.
— 131 —
REVUE AGRICOLE
DE LA TAILLE TARDIVE DE LA VIGNE
C*BiiBe préservatif contre les gelées de
prinjciups.
■
Le Bulletin de la Société d'agriculture^ sciences et
aris de Poligny (Jura) contient un extrait d*une inté-
ressante conférence sur la préservation delà vigne con-
tre les gelées, au moyen de la taille tardive.
Ilfaut pour cela, lorsque les feuilles de la vigne
sont tombées, faire une taille préparatoire, consistant
i retrancher tous les sarments inutiles et le bois mort,
et à ne garder debout sur le cep que les sarments
nécessaires a la taille définitive. Cet émondage doit
être complètement achevé avant tout mouvement as-
cendant de sève dans le cep.
Maintcnarnt à quelle époque doit on faire la taille
proprement dite^ la taille définitive?
L'époque la plus favorable, c'est lorsque la vigne ne
pleure plus et, d'après le conférencier (dont on ne dit
pas le nom), l'heure où la vigne ne pleure plus , cesi
lorsque, au sommet. des sarments que ion a laissés poitr
asseoir la taille ^ apparaissent de nouveaux bourgeons
de l'année, parfaitement adultes, étalant trois ou quatre
feuilles bien constituées. Il faut, pour agir avec certitude,
que ces bourgeons nouveaux soient bien ouverts, éta-
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— isa —
lent ao loleil trois ou quatre feuilles bien déyeloppées,
eu un mot qu'ils puissent \iYre de leur yie propre. A
cette époque, la sève, d'aqueuse et de fluide qu'elle était
en quittant les racines pour s'élancer dans le cep, s'éla-
bore, devient plus dense, plus épaisse, plus chargée
de principes nourriciers, au fur et à mesure qu'elle
monte dans les sarments.
« Prenez deux ceps, ajoute le conférenciisr, l'un traité
par la taille de mars (1), l'autre par la taille tardive,
et voyez ce qui se passe pour Tun et pour l'autre.
Ils sont tous les deux dans les mêmes conditions de sol
et d'exposition : ils sont voisins. Du 20 avril au ifi ou
20 mai, à l'époque de la plus forte montée de la sève,
tous les deux vont développer des bourgeons nouveaux ;
mais ces bourgeons se trouveront très-différemment pla-
cés : le premier de nos ceps portera les siens tout à
fait à la base des sarments qui ont été supprimés par
la taille de mars, c'est-à dire qu'il aura développé, mis
au Idfge toute la récolte qu'il porte ; le second portera
des bourgeons nouveaux tout à fait au sommet de ses
sarments, qui n'ont pas encore reçu la taille, mais les
yeux de la taille sont complètement intacts. Qu'une ge-
lée vienne et surprenne nos ceps en ces deut états : le
premier perdra sa récolte, tandis qu'elle restera en-
tière au second, qui la possède intacte dans les bou-
tons non développés placés à la base de ses sarments
non taillés.
« La taille tardive n'est pas seulement un préserva-
(1; C'est la taille qui est habituelloment pratiquée dans le Douba
et le Jura. (F. G.)
— ISS ~
tir wùtre ItB gelées printatuères, c'en eit t&core un eontrt
la coulure, b
Les bourgeons de la vigne soumise k la taille tardife
sont en retard d'au moins trois semaines sur les bour*
geons de la vigne taillée en mars. Leur floraison arrive
donc trois semaines plus tard, lorsque la température,
plus régulière et plus égale, leur permet de s'accomplir
généralement sans pertes appréciables. M. Fleurj La-
coste avait remarqué que, depuis qu'il soumettait ses vi-
gnes à la taille tardive, ce n'était plus qu'exceptionnelle-
ment qu'elles souffraient de la coulure.
Bemarquons en terminant que la taille tardive n'im-
pose pas un coup de sécateur è donner de plus que
dans la taille ordinaire. Le moment de la taille est
aenlement reculé.
SUPPRESSION DU CHEVELU DES ARBRES
LORS DE LEUR PLANTATION.
M. Dubarle, professeur d'horticulture à Reims, con-
seille de supprimer le chevelu des arbres, toutes les fois
que la replantation ne se fait pas immédiatement après
leur déplantation. L^inspection de ces petits filets, qui
l\ garnissent une partie de l'étendue des racines principales,
[:' 'ait voir qu'il se composent seulement d'un canal pour la
sève et d'une écorce très-fine. Or il suffit que ces orga-
nes capillaires restent exposés un jour seulement à l'air
^ pour qu'ils soient desséchés ; Técorce détruite s'en déta-
die an moindre contact ; si on les ouvre, l'aspect bruni
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de rintériear indicjîfie (|ue l'organisation en est détruftia ; '
ne pouvant plus fonctionner» leur présence n*cfst pas seule*
ment inutile, elle constitue même un danger. En effet,
dit M.'Dubarle, la grande abondance de chevelu fournie
par certains arbres entpèîshe la terre d*adhérer coniplète-*
ment i la racine, condition essentielle d*une bonne re-
prise, et par suite retarde le moment où, excitée par un
léger mouvement de végétation, cette racine émettra un
nouveau chevelu destiné à pomper la sève dont Tarbre a
besoin pour végéter.
Un très habile horticulteur, M. Jules Courtois, de
Chartres, partage entièrement Topinion de M. Dubarle ;
il pense qu*nn attache généralement une trop grande im-
portance au chevelu des racines des arbres arrachés des
pépinières, lors dd la plantation. La condition la plus
essentielle pour assurer le succès d'une replantation,
c'est d'obtenir l'adhérence parfaite de la terre aux raci>
nés ; or il est certains arbres, comme par exemple le
Poirier greffé sur Cognassier, où le chevelu est si abondant
que souvent il fait perruque et s'oppose ainsi è cette adhé-
rencesi nécessaire. Ce que MM. Dubarle et J. Courtois
disent des arbres s'applique également à certaines vignes
américaines dont le chevelu est très-développé. N'ou-
blions pas d'ailleurs que le chevelu, semblable sur ce
point auk feuilles, se renouvelle chaque année et périt
de môme.
— 136 —
CULTURE DES ARTICHAUTS.
Les artichauts se plantent à la fin de mars, de préfé-
rence dans un sol frais bien préparé et bien fumé. Ils se
plantent en rangs espacés d'un noètre, et les pieds sont
également à un mètre dans le rang. Pour augmenter sen-
siblement le rendement, il faut planter un second rang à
16 cent, et i*n biais du premier pied, pour que dans le cas
où ils prendi aient tous les deux, les pieds ne se gênent
pas.
Pour plan'er un hectare de terrain en Artichauts, il
faut donc 10.000 piedi par rangs simples et 20,000 envi-
ron par double^ rangs.
En général, les plants ne produisent pas la première
année de leur pianiation.
Pour couvrir les frais de première année Jl faut planter,
entre deux rangs d'artichauts, un rang de pommes de terre
hâtives (soit la pomme de terre à feuilles d'orties^ soit la
pomme de terre quarantaine), qui, tout en permettant
aux jeunes plants de s'élever, leur donnera un abri contre
la sécheresse et les grandes chaleurs. Celte production
sera d'un grand rapport (600 à 700 fr. l'hectare), en
raison de la préparation du sol qui déterminera la beauté
des tubercules et leur primeur.
La deuxième année, les artichauts soni en plein rapport,
chaque pied peut rapporter en moyenhe de 60 à 73 cen-
times, ce qui fait un produit de 6,000 à 7,600 fr. l'hec-
tare, pour les plantations à rangs simples, presque double
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pour celles à deux rangs. La cueillette terminée, c'est-à-
dire en août, il faut casser la tige entre deux terres, enlever
lés feuilles sèciheSy tenir le terrain propre par des binages.
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— 1S6 —
Vers la fio d*ootobre9 il faat butter les plantes avec soin
et dès qu'il gèle, les bien couvrir avec du grand fumier ou
mieux avec des feuilles sèches. Dès qu*il ne gèle plus, on
doit les découvrir un peu, afin de leur donner un peu d'air.
A la fin de mars de Tannée suivante, il faut les déchaus-
ser et, au commencement d'avril, bien œilletonner et re-
planter les pieds qui auraient eu à souffrir de l'hiver ou
qui auraient été rongés ou attaqués par les mulots on les
insectes*
Cette culture est d'un très grand rapport, simple et peu
coûteuse. Boullant.
(Journal de la Société d' horticulture de France).
UN ARBRE VÉNÉNEUX.
M. Percheron , vétérinaire , raconte qu'un éleveur ,
M. Caraven-Cachin, voyait ses canards mourir les uns
après les autres, quand, après de longues recherches, il
crut reconnaître que l'épizootie était produite par l'inges-
tion des feuilles de VAilanta glandulosa — vulgairement
appelé Vernis du Japon.
Afin de mettre hors de doute la nocuitè des feuilles de
l'arbre Incriminé, M. Garayen^Cachin en fit hacher une
certaine quantité, qu'il donna à ses canards.
Quelques heures après, les pauvres volatiles tombaient
pour ne plus se relever.
Le suc résineux de cette plante, substance très Acre,
avait déterminé sur tout l'appareil digestif de ces animaux
— 137 —
une inflammation assez violente pour amener la mort
presque immédiatement*
Ce sont, dit M. Caraven Cachin, les rejetons de plu*
sieurs pieds d*ailante retrouvés au bord d'une mare, qui
ont été Tunique cause de cet empoisonnement qui mena*
(ait de prendre les proportions d'un véritable fléau»
MASTIC POUR LES FUTS QUI PERDENT DU VIN.
Un journal agricole allemand donne la recette suivante:
Prenez 42 grammes de suif frais, 83 à 34 grammes de
cire et 67 grammes de saindoux. Faites fondre le tout en
le bien mêlant. Quand le mélange est bien fait et fondu,
retirez-le du feu> et, pendant qu'il se refroidit, ajoutez-y
43 grammes de cendre passée préalablement au tamis.
Ce mastic doit être gardé dans un endroit bien seev
Quand on a l'occasion de remployer, il faut d'abord bien
nettoyer et racler la partie du f&t par laquelle le vin s'é-
coule; on fait ensuite ramollir le mastic à la flamme d'une
chandelle, et on l'applique sur le fût aux endroits néces-
saires pour arrêter Técoulement du vin.
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— .138 —
DESTRUCTION DES CHARDONS.
11 y a froîs moyens de se débarrasser des chardons:
1^ Les empêcher de fleurir; 2^ les arracher avec des te-
nailles en bois ou avec la main protégée par un gant très-
épais ; 3^ les couper entre deux terres an mois de mai.
Les tenailles en bois ne réuissenl pas dnns Us terres fortes,
où elles rompent le chardon ;^mdis dans les terres légères,
elles emportent la plante avec la racine.
DESTRUCTION DES COURTILLIÈRES.
Le procédé le plus expéditif pour drharrnsser un terrain
des courtillières, c'est l'emploi du sttiftire de carbone.
A l'aide d'un pieu, on ouvre de place en f^lace des trous
dans le sol, on introduit dans choque tiou un peu de sul-
fure de carbone et on bouche d'un coup de talon. Les
vapeurs se répandent dans le sol et as[.h}xient les insectes.
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— 141 —
SÉANCE DO 11 JUIN 1885
Présidence de M. MONTEILS, Président.
Présents : MM. de Lesgure, vice-président ,
. Tabbë Bosse , secrétaire-général , de CARBow-FEa-
BiâRB, AiwRË, BÉaiGAUD, Tabbé Boissonade, Louis
JorRDAN, MoNESTiEB (Léopold), OziOL, père, Joseph
Pabadaiv, Rimbaud et Yingens.
Le procès-verbal de la dernière séance est
adopté.
M. le Président présente M. de Carbon-Ferrière,
inspecteur-adjoint des forêts, à Millau, spécialement
chargé du service pastoral dans la Lozère, qui a été
récemment nommé membre titulaire de la Société.
— M. le Préfet a adressé à M. le Président copie
d^une lettre de M. le Ministre de Tagriculture en
date du 21 mai dernier, allouant à la Société, sur
Peiercice 1885, une subvention de 2,000 francs
à distribuer en primes pour l'amélioration des
animaux domestiques ; Enseignement agricole ;
Propagation des meilleures variétés cultivées et
Encouragements aux améliorations agricoles.
La Société vote des remercîments à M. le Mi-
nistre pour cette allocation, ainsi qu'à M. le Préfet
pour avoir bien voulu appuyer sa demande de
mbventioH à M. le Ministre.
*— Adoption du programme des concours d'au-
tomne, concernant le reboisement, Parboriculture
19
- .142 —
fruitière et la viticulture, les irrigations, le drai-
nage y le chaulage et le plâtrage des terres , ren-
seignement agricole, la météorologie, etc.
— Par sa circulaire du 12 mai dernier, M. le
Ministre de Tinstruction publique, des beaux-arts
et des cultes a appelé Tattention de M. le Président
sur Futilité qu'il y aurait de préparer d'ores et
déjà le programme du Congrès des Sociétés savantes
qui se tiendra en 1 886.
M. le Président a prié M. André de vouloir bien
Myensir ies questions qui pourraient Être soumises
au Congrès. M. André s'est immédia temeiit occupé
de ce choix et a proposé la question suivante :
Le Pugfos Gtobalicas ou Gévaudan ; ses mtciennes
limites ; sa division en vigueiies et ensuite en Grcài-
prêtres.
La Société donne sa complète adhésion au choix
fait par M. André et lui adresse ses plus vifs re-
merciments pour s-êlre occupé de cette question,
qui a été réclamée d'urgence par M. le Ministre.
— M. le Président a reçu de M. le Ministre de
l'instruction publique la circulaire suivante :
Paris, le 4 mai 1865.
Monsieur le Président^
Par arrêté en date du S9 décembae 1884, Il a été iupkUaé
auprès du Ministre de l'Iubtriiction publique et des beaux arts
uoe commission oruilbologique cbargée de centraliser les
documents relatifs aux mœurs, au régime, à la nidiGcatton
des oiseaux de la France. Celle commissiou a redrgé an
queslioonaire xlout j*ai Tbonneur de vous transmettre plusieurs
eBeittftUires en yoms prîftat^de iro«lofr bien les4tstrtbiier.«QX
— 143 —
membres de votre société qai s'occapent d'ornithologie et aaz
chasseurs qai sopt particulièrement h même d'observer les
]^ta]^çs d'oiseaux à travers votre contrée.
J'attache ane inupoi'taBGe particulière à ces renseîgnemeotS)
qikl sont absolument adcessaires pour combicf certaines
btcones esîstoot dans l'histoire des oiseaux de notre pajs et
peur établir le tracé des routes auivies par les espèces migra-
trices à travers la France.
Je vous serais très oblige si vons vouliez bien réunir les
feuilles remplies suivant les indications du qtiestionnaire et
me les retourner au plus tard dans le courant du mois de
janvier de l'année procliaine.
Recevez, etc.
Le Ministre de l'Instruction publique^
des B taux- A ris et des Cultes.
Poar Le Ministre et par autorisatioa :
Le Directeur du Secrétariat^
CHARMES.
Un exemplaire de ce questionnaire sera remis
à chacun de MM. Tabbé Bosse, Tabbd Boissonade,
docteur Barandon, Jules Caupert, Bérigaud, Joseph
Paradan et Paparel, qui sont priés de vouloir bien
y consigner les réponses quHl comporte et le faire
parvenir à M. le Président avant Texpiration de
Tannée courante.
— La Société avait plusieurs fois émis le vœu
que M. le Ministre de Tagriculture voulût bien la
comprendre au nombre des associations qui reçoi-
vent gratuitement les Annales de VInslitut agro-
— 144 —
Par sa lettre du 18 mai dernier, dont il est
donne lecture, M. Risler, directeur de L^lNSTrrcr
9ATI0NAL AGRONOMIQUE, a informé M. le Président
que M. le Ministre a donné satisfaction au vœu de
la Société ; que les 8 volumes parus de cette
publication (sauf le tome V, qui est épuise) sont à
la disposition de la Société et qull en sera de
même chaque année.
La Société prie M. le Président de transmettre
ses remercîments, à M. le Ministre pour la bien-
veillante décision qu'il a prise à son égard.
— M. L. de Malafosse, membre titulaire de la
Société, a fait parvenir un exemplaire du mémoire
qu'il a dressé sur la situation du vignoble dans
le bassin de la Haute-Garonne.
M. L. Jourdan est prié de vouloir bien exa-
miner cette brochure et faire un compte rendu
sur son contenu.
— Notre collègue, M. Emile de More de Pré-
viala, a rerais à M. le Président, pour la biblio-
thèque de la Société, un exemplaire du Mémoire
qu'il a publié, en collaboration de M. Ponton
d'Amccourt, sur les monnaies Mérovingiennes du
Gévaudan, et qui a été extrait de VAnntmire de la
Société française de numismatique et d^ archéologie.
Des remercîments sont votés à M. de More,
ainsi qu'à xM. Ponton d'Amécourt, pour avoir si
heureusement mis en lumière les produits d'un
établissement monétaire de l'ancien Gévaudan.
— M. le Président a reçu un exemplaire du
rapport fait par le Conseil d'administration de la
Compagnie des chemins de fer du Midi, à l'As-
semblée générale des actionnaires du 22 avril 1 885.
— U5 —
La Société vote des remerclments à M. le Direc-
teur de ladite Compagnie pour Tenvoi de ce docu-
ment dont M. le Président a extrait quelques ren-
seignements sur les produits de Tcxploitation en
Lozère et dont il donne communication :
Cbemln de fer de niende h Séwérae avec
embranchement snr niarveJolA.
Mende Marvejols Sévérac
N" d'importance.. .
150
141
167
g l voyageurs
21,844
26.918
18 356
J f tonnes
708
934
3,183
Produits
Voyageurs
Trains de grande vi
tessc. •
Petite vitesse . . .
Totaux ....
63,283^ 5V,6U
r. |f
82,443
9,290
22,T02
86,54.2
40,6i8'
3 890
31.300
76 838
Dépenses (l)
De gare 11,543^ 34 053^
15,ft2l^
' . -r- M. le Président signale à la Société deux
Tolumes publiés et envoyés par la Société des
lettres, sciences et arts de TAyeyron. Ces ouvrages
. sont : 1^ Comtés et Comtes de Rodez^ par Bonal,
1885 ; 2^ Essai de la Flore du Sud-Ouest de la
' France, par M. Tabbé Joseph Revel, 1 '® partie, 1 885,
(I) Ces dépenses sont relatives, pour chaque gare, au personnel^
éelftirage, chauffage, entretien de mobilier, appareils télégraphiques,
[' kibillement, etc.
- r«6 -
, — M. le Prdsidetit est heureux de faire CQnnadtre
que la collection des portraits photographies âè$
anciens Présidents de la Société vient de s^énrichîr
de celui de M. le Baron Octave de Chapelain.
Une miniature qu^a bien voulu lui confier son iîls,
M. le Baron Joseph de Chapelain, a été remise à
M. Joseph Paradan, qui, avec sa complaisance
habituelle et un talent dont les preuves ne sont
pas à faire, Ta reproduite en une belle et très
ressemblante photographie.
La Société vote des remerciments à M. le Baroil
Joseph de Chapelain ainsi qu^à M. Joseph Paradan.
Elle saisit cette occasion pour exprimer le vœu
que M. Joseph Paradan veuille bien enrichir ses
collections de vues photographiques de la Lozère
dont il pourra disposer. M. Joseph Paradan fait
connaître qu'il a depuis longtemps conçu ce projet
et qu'il le réalisera le plus tôt possible.
— En vue d'enrichir la galerie lozérienne, en
voie de formation, des portraits des hommes
marquants originaires du département, M. le Pré-
sident s'est adressé à M. Léon Say pour avoir celui
de son oncle, M. Charles Comte, né à Ste-Enimie,
qui fut membre et secrétaire particulier de l'Aca-
démie des sciences morales et politiques.
M. Léon Say s'est empressé de donner satis-
faction à M. le Président en lui faisant parvenir
une photographie de ce publiciste renommé.
liù Société prie 2A . le Président de transmettre
à M. Léon Say ses plus vifs reixierciments pour
l'envoi du portrait de cette illustration lozérienne.
•^ M. Moulin, conseiller à la Cour de Mmes,
membre titulaire de la Société, fait don d'un exeita*
— I4T -
plaire, parfaitement conservé, da Rationale divi-
norum officiorum, composé par Guillaume Durand,
ancien dvêque de Mcnde, et imprimé à Lyon en
1592.
La Société vote des remcrcîments à M. Moulin.
— Toujours en vue de compléter le plus possi-
ble la galerie lozérienne,dont il est parlé plus haut,
H. le Président a prié notre collègue M. Benoît,
notaire à Villefort , de vouloir bien faire des
démarches pour obtenir de la famille Sauvan ,
Peffigie du général Sauvan, originaire de la Lozère.
M. Benoit a fait connaître à M. le Président qu'il
C8{>érait pouvoir donner prochainement satisfaction
à cette demande.
M. Benoît a en outre pensé que le portait de
M. Pabbé Ranc, né à Villefort, ancien recteur de
trois académies, aurait sa place parmi ceux des
personnages qui ont illustré le département. A
cet effet, il s'est adressé à son neveu, M. Odilon
Ranc, avocat à Paris, pour le prier de lui en*
voyer le portrait de son oncle. Une réponse fa-
vorable est parvenue à M. Benoît, qui enverra le
portrait dès qu'il l'aura reçu. En attendant ^
H. Benoît a adressé sur l'abbé Ranc une notice
dont M. le Président donne lecture, et qui sera
insérée au Bulletin.
La Société prie M. le Président de transmettre
ses plus vifs remcrcîments à M. Benoît pour le
concours efficace qu'il veut bien lui prêter dans
cette circonstance.
— MM, Monteils , président ; Baffie , ancien
konseiller général ; Bonnet, maire de Châteauneuf ;
(ibalmeton (Hippolyte) ; Léopold Monestier, Rou-
r-.
— 148 —
vîère, conseiller général ; Sîau, notaire ; de Ver-
delban Des Molles, propriétaire à Barre, commune
de Langogne, et Troupel, vétérinaire à Mende,
sont nommés membres du Jury du Concours
d^anîmaux reproducteurs qui doit avoir lieu à
Ghâteauncuf le mercredi 8 juillet prochain.
— L'Association Française pour Tavancement
des sciences tiendra sa 14® session à Grenoble,
du 12 au 20 août prochain.
— Usages et règlements locaux ayant force
de loi dans le département de la Lozère , par
M. Albert Fayet, juge d'instructioil à Orange.
Dans la séance du 13 septembre 1883, une
Commission composée de MM. Moulin, conseiller
à la cour d'appel , Rimbaud, juge, et Frédéric
Grousset, avocat à Mcnde, lut nommée pour faire
un rapport sur le mémoire relatif aux usages
locaux présenté à l'Exposition organistfe par la
Société d'agriculture à roccasion du Concours
régional agricole de Mcnde, par M. Albert Fayçt,-
alors substitut à Monde, actuellement juge d'ins-
truction à Orange.
Ce mémoire avait été réclamé par M. Fayet
qui désirait le compléter par des documents qu'il
avait recueillis depuis.
La commission ayant reçu dernièrement le tra-
vail, dûment complété, de M. Fayet, a pu slkC-
quitter du mandat que lui avait confié la Société,
et M. Rimbaud donne lecture d'un rapport con-^
cluant à ce qu'une récompense honorifique soit
accordée à M. Albert Fayet.
La Société donne sa complète approbation au
rapport de M. Rimbaud, qui sera inséré au,
1,-
— 149 —
BoUetin en tète du Mémoire en question, et de-
cerne à M. Albert Fayet une médaille de ver-
meil.
— M. Joseph Paradan expose qu'une section
du Club Alpin Fhançais vient d'être créée à Mcnde
sous le titre de Section de la Lozère et des
Causses.
D'après les statuts régleraentaîres , approuvés
par la Direction centrale du Club Alpin, dans
sa séance du 1 1 mai dernier, le but et le pro-
gramme de cette Section sont les suivants :
« Développer le goût des excursions -, vulga-
« riser nos sites les plus remarquables , les
« curiosités naturelles et historiques de nos mon-
<( tagnes et de nos causses, nos pics élevés 9
« nos lacs et nos cascades pittoresques, servir
« de lien à tous ceux que leurs goûts ou leurs
« études attirent vers les lieux escarpés, et leur
« faire connaître les beautés des gorges du Tarn
« et de la Jonte, tel est le but du Club Alpin
« de la Lozère et des Causses ; il se résume en
« deux mots : aimer et connaître nos montagues,
« les faire aimer et connaître aux étrangers. Ce
<* but, le Club espère Tatteîndre progressivement:
« par des excursions isolées, en groupe et gêné-
a raies ; par la mise en commun et la publî-
(c cation des relations de chaque course , des
« observations de toute nature qui y seront re-
(c cueillies ; par la rédaction d'un guide contenant,
(c dans leur plus exacte vérité , les indications
« utiles aux excursionnistes ; par Tamélioration
c( de certains passages ou sentiers difficiles ; par
« rétablissement de refuges sur certains points ;
« par rémulation donnée aux hôteliers et restau-
— lio —
a rateurs ; par rorganîsation de guides et de
a bateliers réglementes et tarifés, et par la crëa*
u tioQ de bibliothèques et collections spéciales. »
M. Joseph Paradan, Tun des vices-présidents
de la Section, après avoir développé les divers
avantages que notre département pourra recueillir
de cette création, la soumet à Tagrément de la
Société d'agriculture et demande q[ne les deux
associations soient admises à faire échange de
leurs Bulletins, au fur et à mesure de four pu-
blication.
La Société donne sa complète adhésion à la
double proposition de M. Joseph Paradait.
— Sur la proposition motivée de M. Louis
Jourdan, la Société émet le vœu que M. le Préfet
veuille bien intervenir auprès de M. Tlnspecteur
d^académie en vue d'engager les instituteurs à
veiller à la conservation des petits oiseaux.
— M. Fabrc, maître d'hôtel à Mende, fait don
de plusieurs monnaies de cuivre françaises des
17* et 18* siècles.
Remerctmcnts.
~- M. André fait connaître, que dans un champ
de la commune de Saint-Frézal-d'Albuges, il a été
trouvé environ 100 pièces de monnaie en argent
de Philippe le Bel et du Pape Clément VI. 11 a été
fait acquisition de deux de ces pièces qui seront
cataloguées et classées parmi les collections moné-
taire du Musée.
-- Ul -
NOMINATION
M. de Limayrac, propriétaire à Soulages,
maire de la commune d^Auroux, est nommé mem-
bre titulaire de la Société.
APPORTS SUA LE BUËfiAU.
H. Bérigaud a présenté une petite corbeille de
pôis miniibum de Laxton (noirs) provenant des
graines potagères distribuées par la Société et ré*
édites dans sa propriété de Ghaldecoste.
— 168 —
REVUE AGRICOLE
SÉRIGIGUL.XURE
LES PARASITES DU MURIER.
Depuis quelques auDées, les éducations de vers à soie
réussissent généralement, grâce à l'ennploi scrupuleux du
procédé Pasteur dans la confection des graines.
Quelques cas de muscardine, qu'il est facile d'éviter par
la combustion, avant l'élevage des vers^ de 30 grammes
de soufre par chaque mètre cube du volume de la magna-
nerie, n'ont pas amoindri sensiblement h production séri-
cicole de 1886. Cependant la récolte totale delà France
diminue annuellement : elle a été, en 1882, de 9J21,206
k. de cocons; en 1883, de 7,659,835 k. ; en 1884., de
6,200,000 k., et, cette année, elle atteint à peine six mil-
lions de kilogrammes, soit environ le quart de la production
nationale avant l'apparition de la pébrine.
La cause actuelle de la décadence de la sériciculture,
tout le monde la connaît ; c'est le bas prix des soies et des
cocons indigènes, qu'occasionne l'envahissement de notre
marché par les soies de l'extrême Orient. C'est là une
situation déplorable^ dont on ne se préoccupe pas assez^
quoiqu'elle intéresse certainement les industriels aussi bien
que les producteurs de soie. Aux prix où se sont vendus
les cocons de cett« année, de 3 fr. 50 à 3 fr. 65 le kiL
is
— 153 —
pour la première qualité, et avee la cberlë aetiielle de la
main-d'œoYre, il n'y a que les petits propriétaires de terrés
k mûriers, pratiquant eux-mêmes Télevage des vers, qui
puissent faire encore des éducations. Aussi beaucoup de
sériciculteurs abandonnent-ils aujourd'hui, quoique avec
le plus grand regret, une industrie agricole qu'il leur sera
bien difficile de remplacer, et qui leur donnait naguère,
sinon la fortune, du moins l'aisance.
Le dépérissement et la mortalité des mûriers contribuent
aussi è la décroissance de noire production séricicole. Le
mal est assez étendu pour qu'un certain nombre d'éduca*
teurs aient cru y voir une maladie nouvelle ou peu connue^
qui aurait pris tout à coup une extension considérable.
Pour répondre aux vives instances des sériciculteurs des
Gévennes, en même temps qu'au désir exprimé par M. le
Ministre d'agriculture, M. Maxime Cornu, alors inspecteur
général de la sériciculture, et aujourdhui professeur au
Muséum de Paris, fit, en 1883, une étude approfondie de
cette question, et le résultat de ses observations fut con-
K
signé dans un excellent rapport, sur lequel nous avons
déjà attiré l'attention des éducateurs, et qui nous parait
contenir une appréciation très exacte des diverses causes
de la mortalité considérable que nous remarquons aujour-
d'hui dans les plantations de mûrier.
D'un autre cAté, la Société des agriculteurs de France
a ouvert. Tannée dernière, un concours sur la maladie
des mûriers, et, quoique plusieurs sériciculteurs lui aient
envoyé des mémoires renfermant des observations prati-
ques, ayant un certain degré d'utilité, le prix agronomique
qu'elle avait institué n a pas été décerné ; mais ce concours
nous a valu une communication fort intéressante sur le
inAiiie sujet, faite, le 14 février 188S, à U section de lérU
r^
— 18* —
çicuhnre et d'entomologie de celte Société, par M. J. de
Seynes» botaniste diitingoé, qui a publié un ouvrage sur
la flore mycologique de la région de Montpellier et du
Gard.
A Taide de ces travaui et de nos propres observations»
nous espérons démontrer clairement qu'aucune maladie
nouvelle n'a envahi les mûriers, et que, du jour où nous
donnerons à ces arbres les soins culturaux auxquels nous
les avions habitués, et que nous prendrons, comme jadis,
les précautions nécessaires pour les préserver des atteintes
des divers parasites qui les assaillent, leur mortalité dimi-
nuera considérablement. A cet effet, nous allons étudier
successivement les maladies parasitaires des diverses par-
ties, aériennes ou souterraines, du mûrier, et indiquer
brièvement les moyens de les combattre.
La feuille. — On s'est demandé, aux premiers temps
de Tapparition de la pébrine, si la feuille du mûrier n'avait
subi aucune altération propre à favoriser le développement
de Tépizootie ; mais le^ analyses entreprises, i diverses
époques, par MM. Payen et Péligot, en France, Verson,
en Autriche, et Faust, Senlini en Italie, ont scientifique-
ment établi que rien d'anormal ne s'était produit dans les
organes foliacés de ces arbres , et qu*on y rencontrait
toujours, dans leurs diverses proportions; les éléments
protéiques nécessaires à Talimentation des vers à soie*
Sans doute, on voit souvent des mûriers dont les feuilles
jaunissent dès le commencement de l'automne ; mais ce
phénomène est dû, soit à des circonstances atmosphériques
défavorables, la sécheresse par exemple, soit à l'absence
des travaux ordinaires de culture, dont la suppression
exerce une influence des plus fâcheuses sur la vigueur des
arbres.
— IW —
1 ■ •
La feuillo du mArier est soumise cependant è une ma-
ladie assez fréquente, connue depuis longtemps des séiici-
colleurs sous le nom de tache ou de rouille.
Dès 1863, nous écrivions dans le Meisager agricole^
i propos do cette maladie :
t Nous avons examiné beaucoup de feuilles tachées,
à l'aide d'un bon microscope de LtTebours, et voici ce que
nous avons observé : les taches commencent par un petit
point en relief de couleur brune, entouré d'une auréole
blancliAlre ^ qui semble compo&ée d'une foule de fines
aiguilles cristallines, entrelacées ; puis cette poussière
blanche passe successivement au jaunâtre et du brun foncé,
en même temps qu'elle envahit peu à peu une partie de la
fauille; une autre tache, voisine de la piemière, produit
un efiet analogue, et bientôt la feuille est couverte de
Jarges plaques brun noirâtre.. • Alors la sève se retire
insensiblement de toute la feuille, qui se recroqueville sur
les bords et se détache de Tarbre. Il semble donc que les
taches du mûrier ont pour cause l'apparition et le déve-
loppement, dans des conditions atmosphériques favorables,
probablement une certaine humidité, de petites crypto-
games, dont les spores se fixent sur les feuilles et s'y déve-
bppent à leurs dépens. »
C'est, en effet, un parasite végétal, un petit champignon^
le Cheilaria ou Seploria mort, qui détermine les taches
de la feuille ; ses filaments donnent naissance à des spores
incolores, allongées en (otwg de bâtonnets. M. Cornu
;: pense que ce parasite est annuel et qu'il quitte l'arbre avec
des feiiiiles. « C'est sur le sol, dii-il, qu'il acquiert sa
forme parfaite, et c'est de 15 qu'il ropand les spores prin-
tanières, qui se portent sur les feuilles nouvelles è l'aide
^da vent. Ces spores ne peuvent germer sur les feuilles
— 156 —
que lorsqu'elles sont favorisées par les pluies ou la. rosée ;
les brouillards humides leur sont également favorables,
comme à lous les entophyteb, eo faeilitanl leur germinatiou.
Aussi dit-on souvent que les mûriers ont été roussis par
un mauvais brouillard. »
Si, en parcourant les diverses phases de sa végétation»
le Cheilaria mort vit tantôt sur la plante et tantôt sur
le sol, le meilleur moyen d'éviter son apparition au
printemps de Tannée suivante, c'est de ramasser soigneu-
sement la feuille d'automne pour la donner aux bestiaux,,
ou bien de la faire manger entièrement sous Tarbre par
les moutons.
Mais les effets de cette maladie parasite se réduisent
simplement à une perte plus ou moins grande de feuille.
Tous les éducateurs savent, en effet, que la feuille tachée
n'est point nuisible aux vers à soie, qui ne touchent jamais
a la partie du parenchyme atteinte par le mycélium du
champignon.
Une autre cryptogame, du groupe aussi des sporiacées,
atlnque fréquemment les feuilles du platane, dont la vé-
gétation a lieu à la même époque que celle du mûrier ;
des taches brunâtres se montrent sur le parenchyme, h
la base de la côte médiane, sur les nervures ou sur les
pétioles, et amènent bientôt la chute des feuilles. Cette
année, entre au-res, & cause des longues pluies du prin-
temps, les platanes ont beaucoup souffert par l'invasion
de ce parasite.
Les branches et le tronc. — Les parties ligneuses et
aériennes du mûrier sont sujettes à certaines maladies
causées aussi par les parasites végétaux, dont nous allons
décrire les principaux. Aux premières pluies d'automne,
on voit tréquemmeni apparaître^ sur les branches ou le
~ 157 —
tronc des mûriers, uo champigDon sessile, coriace, de
forme arrondie, qui se développe rapidement et atteint
parfois des dimensions considérables. Celte cryptogame
a reçu le nom de Polyporus hirsulus ou hispidus. Les
paysans des Cévennes l'appellent amadouvié^ parce qa*il
peut servir, comme d'autres polypores qui viennent sur
les vieux troncs de chêne, de frêne, de hêtre et d*autres
essences, à faire de Tamadou ; pour cela, on réduit les
champignons à coup de maillet, en plaques minces^ et on
les fait tremper dans de IVau contenant en dissolution du
nitrate de potasse, ou simplement de la poudre à canon.
Quand il est jeune, le Polyporus hispidtAS est mou et
spongieux ; le chapeau est marron, et les tubes de l'hy-
ménium sont de couleur jaune orangé ; h mesure qu*il
avance en Age, la chair se dessèche, les couleurs s'assom-
brissent, et, à la fin de Thiver, il est devenu dur et entiè-
rement noir.
C'est par les cicatrices, qui sont le fait de l'homme ou
des agents atmosphériques, que les spores de ce polypore,
apportées par le vent, les oiseaux, les insectes, etc.,
pénètrent dans le bois du mûrier ; son myeélium s'y déve-
loppe avec une grande rapidité ; le carie profondément et
finit par amener le dessèchement de la branche attaqvée,
après avoir donné le plus souvent une fructification
aérienne, sous la forme dont nous venons de donner la
description.
Pour empêcher la propagation de ce parasite, il con-
vient d'enlever et de détruire tous les champignons au fur
p et k mesure qu'ils apparaissent ; et, pour enrayer son
action sur les arbres déjà atteints, il faut, ou bien couper
k branche portant le parasite, ou, quand il se montre sur
fe tronc de l'arbre, enlever soigneusement toute la paj^licf
la
r
- tw —
cariée jusqu'au bois sain. Ces opéralions, que nous avons
souvent vu pratiquer quand la sériciculture était prospère,
arrêtent presque toujours le dépérissement des mûriers
envahis par le mycélium du polypore.
Nous connaissons un autre champignon qui occasionne
également la carie des branches et du tronc des mûriers,
quoiqu'il soit moins répandu que le Polyporus hirsutus.
Son nom scientifique est Hirneola auricula Judas; on
rappelle communément V or eille-de- Judas ^ et en patois
languedocien Vaoûreilhélo, à cause de sa firme et de ses
couleurs, semblables h Toteille de la chauve-souris. Au
lieu d'être isolé, comme la plupart des polypores, ce cham-
pignon se présente en groupe de clochettes, plissées» noires
en dedans, gris ilo cendre au dehors, composant une seule
masse irrégulièro et gélatineuse^ fixée, sans stipt*, sur le
bois du mûrier.
La méthode que nous venons d'indiquer pour préserver
les mûriers des ravages du Polyporus hispidus doit être
pratiquée aussi contre les atteintes de roreiile.'de'Judas.
Son eflicacité vient de nous être démontrée par Texpérience
suivante : En 1884, nous avions remarqué, dans un do-
maine situé aux environ de Lasalle, un mûrier de la Chine
qui dépérissait. Après avoir reconnu que son affaiblisse^
ment provenait d'une belle touffe d'oreilles -de-Judas,
placée au bas des branches principales, nous conseillâmes
de couper ces branches ras du tronc. L'opération fut faite,
et celte année nous avons pu constater que cet arbre re-
poussait vigoureusement.
Mais l'ennemi le plus redoutable pour la vie des mûriers,
le champignon qui est l'agent principal de leur mortalité,
qui attaque l'arbre à la fois par le tronc et par les parties
""outerffitM.Sy est lAgaricus melleus^ dont nous allons
— U9 —
t
recpnnsttre les Tanestes effets en traitemeDt de U maladie
des racines.
La racine — On voit souvent sur les vieilles souches
des mûriers, des chênes, des peupliers, des saules, des
arbres fruitiers, des toufTes d'un petit champignon comes-
tible, quoique coriace et peu parfumé, appelé vulgairement
le ioucarel, La couleur jaune de miel de cette eryp'ogame
loi a fait donner le nom d'Ag^^icus melleus ; cependant
le chapeau présente des teintes plus ou moins foncées qui
ont servi à quelques mycologisles pour éiahlir des variétés,
mais que M. Louis Planchon considère comme de simples
,nuances. (Voir les Champignons comestibles et vénéneux
de la région de Montpellier el des Ccvenues, p, 69.)
Ce champignon, avec son petit chapeau sphérique, son
pied long et cylindrique, son collier fixe et haut placé, est
trop counu des cultivateurs pour qu*il soit nécessaire d'en
donner une plus ample description. Il est parasite et
saprophyte, c'est-à-dire qu'il vit à la fois sur les vr{:étaux
vivants et sur le bois mort ; il peut attaquer les parties
aériennes de Tarbre par ses spores, et les racines par son
mycélium, que les botanistes appellent Rhizomorpha $ub*
coriicalis.
a VAgaricus melleus^ dit M. Cornti (lococitalo), émet
un feutrage épais et rayonnant entre le bois et Técorce,
dans la partie oii affluent les principes nutritifs, et qu'on
nomme cambium.
t 11 épuise toute la plante, suit les ramifications sou-
terraines jusque dans leurs branches les plus tenues ;
tantôt il demeure à l'état de feutrage blanc, tantôt il se
recouvre d'une pellicule noire, plus dure, plus solidifiée,
que la partie centrale. Il émet souvent des cordelettes de
;. piyçéliQm« semblables à des racines, qiii se ramifient dans
— 160 —
le sol, l'envahissent en entier et peuvent y demeurer vi-
vantes pendant plusieurs années. »
On comprend maintenant combien celte exubérance de
vitalité du Rhizomorpha le rend redoutable, puisqu'elle
lui permet non-seulement de se communiquer de proche
en proche aux arbres voisins, mais encore d'atteindre les
racines des jeunes arbres, comptantes en remplacement
des mûriers arrachés.
Nos agriculteurs connaissent bien les dangers de ce my-
célium, auquel ils donnent le nom d'argen viou (vif-argent,
mercure), parce qu'il est lumineux dans Tobscurité. Mais
l'agaric lui même n'est pas phosphorescent, comme Test
le champignon vénéneux, de couleur orange foncé (Aga*
ricus olearius)^ qui sort en touffe aux pieds des oliviers.
VAgarkus melleus vient dans toutes les régions, sans
distinction de sol, sur une foule d'essences. Selon un
habile forestier allemand, M. Robert Hartig, il est la
cause principale de la maladie des pins; MM. Millardet
et Planchon y voient un des agents les plus actifs de la
maladie de la vigne connue sous le nom de pourridié;
M. E. Planchon lui attribue la maladie actuelle des châtai-
gniers (V. Bulletin de la Société de botanique de France^
13 janvier 1882). Il fait périr la plupart des arbres frui-
tiers, notamment l'abricotier, le prunier et le figuier ;
cette dernière espèce surtout en est souvent atteinte, ce
qui lui a donné la réputation de laisser un mauvais sol,
funeste à toutes les nouvelles plantations.
Examinons maintenant ce qu'il convient de faire pour
limiter l'action d'un parasite qui ne se montre sur l'arbre
que lorsqu'il en a détruit les organes souterrains et assuré
la mortalité. De tout temps, les propriétaires désireux de
conserver leurs plantations de mûriers ont arraché les
— 161 —
arbres morts ou moarants, en exécutant des fosfés pro-
foods, enlevant soigneusement toutes les racines et laissant
ouvert un large fossé de chaque côlé de l'arbre, afin d'en-
rayer la marche du mycélium vers les mûriers voisins.
A ces sages précautions nous conseillons d'ajouter les
suivantes : pour détruire les spores et les parties du mycé*
liom qui restent sur le sol après Tarracheaient de Taibre,
il faut y répandre une forte couche de chaux vive pure
ou mélangée avec des cendres, ou bien encore pratiquer
avec cette terre plusieurs fourneaux d'écobuage, le feu
devant anéantir les derniers vestiges du parasite. On
pourrait enfin faire au terrain nouvellement remué des
applications de sulfure de carbone. Dans la Loire, ou a
employé avantageusement contre le pourridié de la vigne
cet ageut chimique, qui détruit aussi bien les mycélium
de YAgaricus melleus et Demathophora mccatrix que
le phylloxéra.
Ce n'est pas tout. Après que le mûrier mort a été
arraché, ses racines et le bas du tronc, remplis de fila-
ments blanchâtres, doivent être enlevés et brûlés immé-
diatement. Il serait imprudent de laisser dans les champs
ou autour des fermes ces débris végétaux, couverts de
rhizomorphes qui continueraient à végéter^ et pourraient
communiquer la maladie aux mûriers situés dans leur
voisinage.
M. Hartig a conseillé, là où des essences forestières
attaquées par YAgaricus melleus étaient mortes , de
.laisser le sol en jachère pendant trois ans, parce qu'après
^^ eette période de temps tout le mycélium est détruit.
Qaoique les expériences du savant allemand n*aient pas
[:: été renouvelées dans notre pays, nous croyons cependant
^ qiie la prudence commande de laisser écouler un certain
temps entre le moment de l'enlèvement d*un arbre mort
et ceini de la plantation d'an jeune mûrier, surtout si l'on
n'a pris aucune mesure pour détruire les filaments du
rhizomorphe.
Les terrains humides et frais sont favorables au déve-
loppement du mycélium des champignons ; aussi, généra '
lement, dans ceux soumis à Tirrigation, la longévité du
mûrier est elle moindre que dans les terres non arrosées.
Mais ce qui faut éviter surtout, c'est que l'eau reste
stagnante aux racines des arbres ; on remédie è cet incon-
vénient par un bon drainage.
La Société des agriculteurs de France nous a commu-
niqué un mémoire qui lui avait été adressé par MM. Pieyre
(de Valleraoge, et Journet (de Talayrac), dans lequel ces
habiles éducateurs adirment, d'après leurs observations
personnelles, que le mûrier du Japon, importé dans les
Cévennes depuis une quinzaine d'années, résiste à la ma-
ladie des racines et prospère vigoureusement sur tous les
sols.
En 1862 et 1864, nous ftmes planter dans les serres
de l'établissement d'essais précoces, fondé è St-Hippolyte
par le Comice agricole de l'arrondissement du Vigan,
un certain nombre de pieds du Mourus japonica ou
Nangasaki^ que nous devions à l'obligeance de M. Nour-
rigat, intelligent sériciculteur de Lunel. Dans les rapports
que nous adressâmes alors aux membres de cette associa-
tion^ nous ftmes Téloge du mûrier du Japon, à cause de
sa précociié, de sa robusticité, de la bonne qualité de sa
feuille et de sa facilité de reprise par bouture. (Voir Mes--
sager agricole, 1862, 1864). Mais nous reconnaissons
que celte espèce de mûrier aurait une bien plus grande
impoHàncd si i-éèllement elle résistait aux atteintes du
— tes —
rbiïomorphe de VAgarieus mêlteus. Aussi ayant appris
qu'un ptopriétaire de la commune de Saint André-de-
Majencoulc cultivait depuis quelque temps le mûrier du
Japon et en était très satisfait, nous lui avons demandé
des renseignements^ et cet habile praticien, M. Rouan,
vient de nous écrire « que le mûrier japonais n'est atteint
d'aucune maladie ; qu'il le plante en remplacement des
mûriers qui meurent, sans enlever les racines pourries,
et qu'ayant perdu deux figuiers, ce qui avait occasionné
la mortalité de tous les arbres d'alentour, il eut l'idée
d'y mettre è la place quatre mûriers japonais qui réus-
sirent parfaitement et sont maintenant fort beaux. ».
11 serait intéressant, ce nous semble, de contrôler ces
diverses observations par des expériences directes, en pla-
çant le mycélium de VAgarieus melleus sur les racines
mèmea du Morus japonica. En attendant, soyons sans
inquiétude sur l'avenir des diverses variétés du mûrier
blanc que nous cultivons eu France, et voici pourquoi :
M. de Seyne a dit avec juste raison : a Je ne pense pas
que l'épidémie dont souffre le mûrier soit de date ré-
cente. Je la crois aussi ancienne que son introduction. »
Or, en 1130, Royer II importa le mûrier dans le royaume
de Sicile, et en 1309, Clément V, ayant transféré à
Avignon la résidence du Saint-Siège, y fait planter les
premiers mûriers. Depuis lors, cet arbre a vécu et s'est
eonsidérBblement multiplié, en Italie comme en France,
malgré la présence de VAgaticus melleus, qui probable-
ment existait dans ces contrées avant, son apparition et
sévissait depuis longtemps sur une foule d'essences cul-
tivées ou sauvages, sans avoir amené jamais l'anéantisse-
ment d'aucune espèce végétale. Les ravages de l'^^arica^
iie/JeM sont donc limités et n'ont aucun rapport avec le
(Il
— 16* —
mal causé à la vigne par le phylloxéra. S3uIemeot, «î nous
voulons préserver les mûriers, autant que possible, des
atteintes de ce parasite végétal, il faut les traiter comme
nous le faisions avant la maladie des vers h soie. Autrefois
nous donnions régulièrement aux mûriers deux bonnes*
cultures annuelles et une fumure chaque trois an^ ;
aujourd'hui la plupart ne sont même pas labourés. Jadis,
lorsque, par suite du dépérissement d'un branche ou de
nécessités de la taille, nous pratiquions à l'arbre de fortes
blessures, nous avions soin de les recouvrir avec un bon
angluement, Tonguent de St-Fiacre, qui empêchait Textra-
vasation de la sève, lé dessèchement du bois, l'introduction
de l'eau pluviale, des spores et du mycélium des divers
parasites du mûrier; aujourd'hui cette excellente opération
est complètement délaissée. Naguère, dès qu*un arbre était
mourant, nous l'arrachions profondément et nous empor-
tions immédiatement toutes ses racines loin de la terre à
mûriers ; aujourd'hui nous laissons l'arbre mort au milieu
des plantations, avec ses touff^'s de champignons et ses
cordelettes de rhizomorphe, qui communiquent rapidement
la maladie aux arbres voisins. Mais que, par une cause
quelconque, le prix des cocons se relève, et que les édaca-
tions de vers à soie donnent des bénéfices, alors, nous en
sommes convaincu, les anciens travaux de culture seront
repris avec une nouvelle ardeur, toutes les précautions
nécessaires pour lutter avantageusement contre les para-
sites végétaux seront soigneusement pratiquées, le dépé-
rissement et la mortalité des iTtûiiers seront arrêtés, de
nouvelles plantations seront faites, et en peu de temps la
sériciculture française aura recouvré son ancienne pros-
périté. A. Jbanjban,
Président du Comice agricole du Vigan.
(Sxtrait de l'Agriculteur Cévenol).
— 16« —
[.^
LES FOURRAGES.
Les fourrages soDt aujourd'hui la clef de l'agriculture.
car hélas I la culture des céréales laisde le cultivateur tn
perte» puisque dans de bonnes conditions, le prix de
revient du blé Cbt de 25 fr. les 100 kil., tandis que sod
prix de vente oscille entre 19 et 20 fr.
La viande elle lait prennent au contraire chaque jour
de Timportance, et pour obtenir ces deux produits en
abondance, il nous faut beaucoup de fourrages. jVIalheu-
reusement ici comme partout la routine l'emporte, et la
déplorable habitude d'abandonner à son sort un terrain
destiné à former prairie est encore la règle générale.
Pourtant il est reconnu qu'il faut au nroins quatre années
pour que, dans ces conditions^ la terre s'engazonne, et
encore ne donne-telle que dos produits médiocres et peu
abondants. Tout terrain, si dcsbérité qu'il paraisse, peut
être converti en prairie magnifique sous condition d'être
mis dans un état de propreté par des façons multiples, et
d'y semer des espèces de fourrages réunissant toutes les
qualités désirées. Il faut se placer dans les meilleures
conditions de réussite, ext tenant compte du goût des
plantes et de leurs besoins.
Les plantes qui prélèvent dans Tair la majeure partie
de leur, nourriture et qui sont vivaceb sont celles qui doi-
vent être préférées, car ce sont les plus économiques.
De ce nombre sont la luzerne, pour les terrains argilo-
calcaires profonds. Tout le monde la connaît, et pourtant
sa culture est encore trop restreinte.
Le trèfle vivace de Sibérie pour les terres froides,
humides, à sous-sol glaiseux, jouit de tous les avantages
— 16e —
possibles, tant par sa qualité, soo rendement et sa rusticité
qui lui permettent de végéter de longues années sur le
même sol, sans addition de nouvel engrais.
Son fourrage est recherché avec avidité par le bétail ;
il augmente la production iactifère des vaches, et les chc-
▼aux acquièrent sous son influence une vigueur remar*
quabie. Comme rendement rien ne Tégale dans les terres
froides où il se platt de préférence ; placé dans ces con-
ditions, il donne de magni6ques résultats plus de dix
années consécutives, en laissant le sol dans un état de fer-
tilité très supérieur à celui où il l'avait trouvé, car cette
plante se nourrit principalement de l'air qui Tentoure et
d*engrais qu'il va puiser dans les couches profondes du sol.
Ce trèfle est d'une dessicatiou très facile, il est très flori-
bond et dégage une odeur délicieuse. C'est la plante la
plus lucrative pour tous les terrains humides, aussi sa
culture se répand-elle aussi vite que la quantité de graine
dont on dispose le permet. Dix kilog. par hectare suffisent
et peuvent être semés seuls, ou mieux dans une céréale,
en ayant soin de bien niveler le sol au préalable, car la
graine ne doit pas être enterrée.
Le Comfrey pour les terres riches, bien préparées, est
le fourrage sans rival sous tous égards. Son rapport dans
les bonnes conditions est colossal, jusqu'à cinq cent mille
kilog. à rhectare d'excellent fourrage. Il exige pour sou-
tenir un rendement aussi élevé une fumure annuelle en
couverture. Ce fourrage vert f^it aussi les délices des
porcs. Le Comfrey est appelé à transformer nos fermes
en vastes laiteries et fromageries. Il se plante par tronçons
de racines espacées d'environ SO centimètrss de distance
on lignes, autant que possible, et à une profondeur de
8 centimètres ; il faut avoir soin de bien Hertet la terre
— IW —
autour des racines pour faciliter la reprise. La meilleure
époque pour la plantation est fin automne, ou de bonne
heure en été ; le Comfrey ne craint ni gelée, ni séchefesse ;
cependant une légère fraîcheur du terrain lui parait favo*
rable. Le Comfrey doit être cultivé sur toutes les terres
riches non ëloigriées des habitations, à cause des grands
transports qu'il occasionne par son rendement extraordi-
naire. Oq le co'ipe 4 ou 6 fois par an, selon la plus ou
moins grande fertilité de la saison. Cette plante occupera
bientôt des espaces considérables où végétaient naguère de
chétives céréales ; une condition essentielle de réussite
est de fumer co|)i.^usement et de labourer profondément.
L'avoine prolifique commence par se répandre dans nos
contrées, grâce a son immense produit qui atteint 90 hec-
tolitres à rheclare dans de bonnes conditions. (Voir les
résultats obtenus par la Société d^agriculture dans des
expériences comparatives faites sur cette précieuse avoine).
Sa paille qui résiste h la verse par son étonnante vigueur,
est très propice à la confection des liens. Il n'est pas rare
de rencontrer des grappes contenant plus de 160 grains.
Elle talle beaucoup, 25 litres suffisent pour ensemencer
8 ares. Depuis qu'elle est importée, son produit a toujours
été d'au moins £0 p. O/q supérieur h celui de nos meil-
leures variétés, et il est en raison directe avec les soins et
les engrais qui lui ont été confiés, de sorte qu'il est bien
facile de lui faire rendre plus de cinquante fois sa semence
dans d'excellentes conditions. Toutes choses égales d'aiU
leurs, les semailles hâtives donnent de meilleurs résultats
que celles faites tardivement. L'an dernier, du reste, a
prouvé I immense tort que la sécheresse peut faire aux
avoines semées tardivement. 11 est regrettable que tout
aultmteur oe puisse à ce jour en cultiver à rexclusion de
— 168
toute autre variété, mais \ous peuvent en cultiver assez
pour récolter celle nécessaire aux senoailles de Tan pro-
chain^
MA BILLE,
Cultivateur à Chagey (H'*-Saône).
(Bulletin de la Société d'agrïe allure de Poligny).
BOISEMENTS DANS LE CENTRE.
Clôture du terrain à boiser. — Le premier soin sera,
autant que possible, de mettre ou le semis ou la plantation
à l'abri des ravages de rhommc, des troupeaux et des
fauves. Creusez à Tentour du tertain un fossé large de
0'"60, profond de 0'"40. Planiez y des arbres de toutes
sortes, en alternance : chênes, châtaigniers, hêtres, char-
mes, acacias, bouleaux, voire dans le rang, même quelques
arbres verts, si vous en possédez du plant convenable.
Tous ces arbres doivent êlre serrés pour former une clô-
ture ininterrompue, que Ton consolide à l'aide de branches
placées horizontalement, et maintenues par des liens en fil
de fer.
Défrichez le terrain sur une largeur de deux ou trois
mètres, en dehors de la haie, et ensemencez le d'ajoncs
marins. En dedans de la clôture, réservez une allée circu*
laire large de quatre ou cinq mètres, qu'il faudra cons--
tamment tenir nette de broussailles, en la fauchant une
fois Pan. Ce sera une zone dé préservation contre les
incendies.
Un tel travail est coûteux, mais il n'est pas sans rapport ;
— 169 —
l'ajonc pourrait, comme en Normandie et en Bretagne,
foarnir une nourriture verte en hiver. L'allée intérieure
donnera une abondante et précieuse litière. La taille de
la haie produira des fagots, tout en laissant un arbre de
pleine venue^ tous les quatre ou cinq mètres. Les jeunes
pousses des arbres abattus seront entrelacées de façon i
former une fermeture inextricable.
Doil'On semer ^ doit-on planter ? — « Chéoe de ma-
rime naquit tonjours sur place », dit un vieux proverbe
tendant à prouver qu'un bel arbre s'obtient diflicilement
par repiquage. L'économie de travail aidant, le semis est
généralement préférable ; mais souvent la transplantation
est plus avantageuse, même hors le cas d'arbres isolés où
elle est seule admissible.
Semis mns préparation du sot. — Les bruyères basses
et clairsemées peuvent être directement ensemencées de
graines fines, telles que celles de pins. Ces semis seront
faits en hiver, pour que la neige et les pluies fassent péné-
frer la semence dans le sol.
Semis sur incendie. — Les bruyères hautes et touffues
étoufferaient les germes ; les mousses les feraient pourrir.
Il faut incendier la lande par un temps sec, avec toutes
les précautions nécessaires pour ne pas flamber le voisi-
nage. L^hiver est donc la saison la plus propice pour cette
opération ; on ensemence les graines au printemps, et on
couvre à la herse. Préservées du feu, les racines des
brousses donnent des rejetons qui assurent un utile abri
au jeune plant.
Semis par écobuage. — Pour les grosses graines,
glands, châtaignes, fatnes, il convient d'écobuer le sol en
été^ puis de pratiquer le semis en automne, aussitôt qu'on
Jieyl se procurer les fruits. On jette en même temps une
semence de seigle, pour protéger le jeune plant, et on
couYre à la petite charrue.
Quand un propriétaire ne peut faire un tel travail, avec
les seuls bras de son exploitation^ il trouve ordinairement
des voisins qui efTccluent Técobuage et la semaiile pour
la récolte du seigle. La seule dépense du semis est alors
la fournilure des fruits et la façon de la clôture.
Semis par pochel. — L'écobuago exposerait les terrains
très déclives au ravinement des eaux qui entraîneraient
terre et germes. Il faut alors soulever de pas en pas une
légère couche de gazon, sous laquelle on glisse un ou
deux fruits, puis le gazon est pi essé d*un coup de sabot.
Il est mieux de faire les pochets serrés et de ne mettre au
plus que deux fruits dans chacun d'eux, pour éviter les
ravages des rats.
On utilise ce mode de semis pour garnir de bons arbres
une clôture déjà pourvue de roAces et d'épines. On y ouvre
de petits trous dans lesquels on laisse tomber soit une
noix, soit une châtaigne, un pépin ou un gland ; le jeune
plant est abrité par les broussailles.
Risques des semis. — Avant la germination, les graines,
selon leur nature, sont exposées à trois ennemis : Toiseau,
le rat, le cochon, parfois le sanglier. Après la germination, *
le jeune plant est souvent soulevé par les gi^ées, brûlé
par le soleil, entraîné par les orages. Il reste exposé à la
dent des pécores plus longtemps que le plant repiqué
d'une certaine taille. Ce sont ces risques qui font préférer
la transplantation dans bien des casL
Plantation. — Elle s'impose pour les arbres isolés
dans les châtaigneraies et Its champs, pour les peupliers
et les arbres poussant de bouture, pour certains arbres
Terts dont les semis très délicats exigent des soins en pépi-
nière.
— 171 —
Enfin il faut recourir aux plantations , soit pour la
défense des terrains en érosion, soit pour la consolidation
des sols en éboulis.
Chaque mode a donc ses convenances spéciales.
Le plant. — Plus il est jeune et mieux il reprend :
ainsi des chênes, des pins d'un an ont une reprise mieux
assurée et une végétation plus prompte que des arbres
de deux, trois et quatre ans, surtout s*ils n*ont pas été
repiqués. Mais le jeune plant participe un peu de la déli-
catesse des semis; il lui faut de l'abri. La bruyère un peu
claire lui convient mieux que le terrain nu, exposé aux
ardeurs du chaud, aux rigueurs du froid, aux violences
des eaux.
Variété des arbres dans le boisement. — Abandonné
au boisement naturel, le sol se couvre surtout des essences
qui lui sont les plus convenables; mais il porte également
une grande variété d'autres végétaux. On no saurait trop
imiter la nature, çn variant les espèces dans les boise-
ments. Mélangez donc plusieurs graines ou fruits dans les
semis ; variez également les plants dans les plantations.
Trois arbres d'essences différentes viennent souvent bien
. sur une étendue de terrain qui en nourrirait mal deux
de môme espèce.
F. ViDALIN.
(Journal de V Agriculture) ,
•:'
— I7i —
LE SULFURE DE CARBONE
AU CHATEAU DE BUZET (lOT-ET-GARONNE)
Depuis longtemps déjè, nous savions, par la rumeur
publique, qu'on faisait le (raitement au sulfure de carbone
dans les vignes du château de Buzet et qu'on obtenait de
très bons résultats.
Désirant nous rendre compte par nous-méme de ce que
nous n'avions appris que par des voies indirectes, et dans
le but de rendre service ii notre département, nous avons
visité, en détail, le jeudi 1 1 juin, cette belle propriété,
située à 8 kilomètres seulement de Vianne (ligne de Con-
dom), d'une contenance de près de 400 hectares, et dont
la direction, confiée è M. Broqua, ne laisse rien à désirer.
On trouve là les plantes les plus variées au point de vue
de la grande culture qui se fait dans la plaine de Lot-et-
Garonne : plantes fourragères, céréales, blé, seigle, avoine,"*
sorgho, haricots, etc. Toutes ces plantes sont d'une
extrême vigueur.
La culture du tabac et celle du lin y donnent également
les plus beaux revenus ; la raison en est bien simple :
dans cette propriété, il y a énormément de bonnes prairies
naturelles, et à côté de celles-ci des prairies artificielles,
ce qui permet de posséder de nombreux animaux, bien
nourris, qui fournissent du fumier en abondance.
Le vignoble de cette belle propriété se compose de
167 hectares. De nouvelles plantations de vignes ayanl
~ 178 —
Heu encore tous les jours, cette contenance ne tardera
pas h être doublée.
D'après nos conseils, quarante six mille Petit-Bouschet
ou Âlicante-Bouscbet ont été plantés cette année, et Ton
se propose d'en planter, l'année prochaine, de quatre-
vingt-dix à cent mille. Ces deux riches cépages feraient,
dans un avenir peu éloigné, la fortune de tous les proprié-
taires qui les planteraient dans notre département. Les
bons résultats obtenus jusqu'ici ne laissent aucun doute à
ce sujet. Les propriétaires qui, pour une raison quel-
conque, n'ont pas encore planté de ces cépages, n*ont qu'i
se mettre immédiatement à l'œuvre ; ils peuvent être
assurés, eux aussi, d'une complète réussite.
Le phylloxéra, ce terrible ennemi de nos vignes, a fait son
apparition dans le vignoble du château de Buzet en 1874.
Les traitements au sulfure de carbone commencèrent
en- 1876, dès que la présence du phylloxéra fut bien cons*
talée. Depuis cette époque, on a traité régulièrement,
chaque année, et aujourd'hui on se trouve avuir traité
46 hectares de vignes, taillées presque toutes selon le sys-
tème Cazenave, parfaitement conservées et surchargées de
raisins. C'est vraiment curieux à voir.
^^ Que nous aurions été heureux d'avoir avec nous au-
moins cinq cents propriétaires du Gers pour leur faire
voir, toucher du doigt ces magniGques résultats, leur
prouver d'une façon irrécusable qu'avec de la confiance,
du temps et de la persévérance, on peut sûrement sauver
Bos vignes I Le moyen est partout le même : traUement
au sulfure de carbone. C'est donc une vaine crainte de
^eroire que le sulfure de carbone rend la terre stérile;
il doit plutôt être considéré comme le véritable sauveur de
ipivigoei.
u
— If4 —
Sur un point de la' propfiété dU' cbflteau de Buxet, 'Sé
trouve une vigne de 6 i 6 hectares, plantée en* cépage
blanc, qui ne produisait presque rien ; comme on est très
content de la voir disparaître, on ne la traite pas, on ne la
travaille point, on la laisse périr pour l'arracher au pre-*
mier jour. Le phylloxéra y exerce librement ses ravages.-
A cAté de cette vigne abandonnée, un autre vignoble qui
a été aussi envahi par le phylloxéra, mais ne contenant qiie
du plant de ohoix, a été soumis pendant deux années dei
suite au tra'Ucmenl du sulfure de carbone ; c'est un vigno-
ble en plus sauvé par ce traitement.
Ces deux vignes présentent un contraste frappant : d un
côté, vignes non traitées, moites ou mourantes; de l'autre,
dans un terrain de même qualité, vignes traitées, d'une
vigueur étonnante.
La propriété du château de Buzet est une véritable école
dans toute la contrée pour le traitement au sulfure de
carbone. Ce traitement a été fait sur plusieurs natures de
sols et n diverses époques. Là, comme chez nous, on a eu
des insuccès, éprouvé dos déboires en traitant par un temps
pluvieux ou humide, et surtout en 1882 ; mais ayant re-
connu la faute, on a repris le traitement pour l'appliquer
par un temps soc : la réussite a suivi cette dernière opé-
tion, ces vignfs rétablies sont remarquables par leur belle
végétation.
La commune de Buzet était très riche avant d'être en-
vahie par le phylloxéra, la plus grande partie du terrain
était plantée en vigne, un hectare se vendait quatre, cinq
et même six mille francs.
Malheureusement, les propriétaires de Buzet ont été,
comme bien d'autres que nous connaissons, sans confiance^
dans le sulfure de carbone, et ils ont perdu, par leur faute;'
— 175 —
leurs beaux vignobles, et cette perte s'est surtout fait
sentir sur les coteaux.
Lj^ magnifiques résultais, obtenus sur lés quarantcrcinq
hectares traités par le sulfure de carbone au cliâteau de
Buzet ont ouvert les yeux aux propriétaires intelligents de
cette contrée : depuis le Port Sainte Marie jusqu'à Né-
rac^ les vignes sont traitées par le sulfure Je carbone.
Ayant à cœur les intérêts du département du Gers,
nous serions très heureux si tous ceux qui hésitent encore
allaient se rendre compte par eux-mêmes de ce que nous
racontons ici d'une manière fort suceinte; ils auraient
ensuite confiance dans IVIIicacilé de ce tr/iitemenl.
Aujourd'hui, grâce aux charrues sulfureuses^ pour
sauver les vignes du département du Gers, il n'y a qu'à
vouloir.
A. Dumas.
Professeur à l'Ecole normale d'Àach.
(Journal de l'agriculture).
NOUVEAU MODE DE CONSERVATION DU RAISIN.
Il consiste à substituer des Pommes do terre aux bou-
teilles remplies d'eau. A cet effet, après avoir coupé les
grappes avec leur sarment, on taille ce dernier en pointe,
on le pique dans une pomme de terre et on étend ensuite
les grappes sur du foin ou de la paille bien eecs, de façon
qu'elles ne se touchent pas. Ce procédé est dû à M. Cousin,
[; pépiniériste à Villiers.
(Revue horticole).
176 —
UN MOT SUR LA CULTURE DE L'ABRICOTIER
A HAUTE TIGE.
L'Abricotier est peut-être, de tous les arbres è fruits à
noyau, celui qui a le plus besoin d'une culture raisonnée.
quand il est élevé en plein vent, et qui, malgré les services
rendus par ses fruits que Ton sait employer de tant de
manières aujourd'hui, reçoit le moins de soins.
En Auvergne, cependant, et peut-être aussi dans quel-
ques autres localités qui me sont inconnues et où cette
culture se fail sur une vaste échelle, beaucoup de cultiva-
teurs le comprennent, taillent et s'en trouvent très bien.
Tout gagne chez cet arbre à une taille raisonnée : la
quantité du produit et de la longévité de Tarbre. Pendant
longtemps, la routine dominant malgré les déboires occa-
sionnés, il en fut de TAbricotier comme de nos autres
arbres fruitiers. On coupait au hasard quelques bourgeons,
et c'était la taille.
On savait bien que de couper, cela pouvait donner de
bons résultats; mais, n*étant basé sur rien, il était bien
difficile d'exécuter des opérations régulières. Aujourd'hui
cet état de choses est bien changé ; mais néanmoins on
trouve toujours des adeptes des vieilles méthodes que Ton
ne saurait trop essayer de convaincre de leur erreur. C'est
donc dans ce but que je viens apporter quelques considé*
rations sur un procédé de culture que j'ai vu employer en
Auvergne et qui donne les meilleurs résultats.
Je vais d'abord parler un peu des inconvénients de
FAbricotier non soigné.
Sa végétation est très bizarre ; il perce des yeux par*
tr
— 1T7 —
tout, i quelque degré de déYeloppement et de TÎeilIesie
qu'aient atteint sei branches. Tous les yeux bien placés
ont une tendance à se développer en gourmands ; l'am-
pleur du feuillage attire chez cet arbre la sève è plus forte
dose que dans toutes les autres essences fruitières connues,
et cela au détriment des branches plus faibles ou ttiolées,
ou seulement dans le voisinage d'un rameau gourmand.
La gomme fait aussi de grands ravages sur toutes les
parties de cet arbre et souvent avec une persistance
inquiétante» et a des effets immédiats pour peu que cette
maladie soit aidée par un manque d'équilibre.
Les branches faibles et les rameaux gourmands y sont
plus sujets que les branches de vigueur modérée : les
premières, parce que l'attraction des parties vertes n'étant
pas assez forte, le courant sérieux circulant avec trop de
lenteur obstrue plus ou moins complètement les canaux
de ces sécrétions, barrant ainsi le passage à la nouvelle
sève qui se coagule en gomme sous la moindre impression
atmosphérique.
Le gourmand produit de la gomme par un effet con-
traire. Attirant trop de sève è lui, grossissant trop vite,
ses tissus sont mous, lâches et facilement altérables par
la moindre intempérie, piqûre d'insecte, etc.
Les branches ainsi gommeuses jaunissent de suite et il
suffit de quelques jours pour les voir mourir. Quiconque
fonnatt I Abricotier ne peut que confirmer ce que j'avance,
que la gomme est la plus redoutable de ses maladies et
que ses sièges principaux sont les plus faibles ou les plus
vigoureuses branches. Donc, quand il y a équilibre, elle
est moins redoutable. Par la taille, on doit donc chercher
i obtenir cet équilibre à tout prix, et les bons cultivateurs
d^ environs de Clermont-Ferrand y arrivent très bien.
r
— 178 —
» *
JPoor cela« leurs arbres, qui sont presque tous greffés
à mVtiges, sont roainteDUS eu boule ou en cylindre, avec
éclaircissement du milieu pour laisser circuler plus libre-
ment l'air.
Voici en quoi consiste leur taille : Vers le mois de
septembre , au moment où les branches voient jaunir
leurs feuilles, on commence Topération en ifttant tout le
bois mort. D'abord, on fait une incision longitudinale à
la tige, que Ton empaille, et on donne la forme que I on
désire donner à Tarbre en ravalant sur de bons bour-
geons, le plus possible égaui en grosseur, une partie de
l'extrémité des branches. Cb ravalage se fait le plus long
possible ; on ne fait pour ainsi dire que revenir à une
branche se trouvant sur la circonférence de la forme à
donner. Toutes les branches laissées doivent être con-
servées entières, rexpérience ayant démontré que l'Abri'
coUér s^'en accommodait très bien.
On éclaircit le milieu en supprimant complètement
les branches à trop fort ou à trop faible empâtement. Cette
opération fait généralement un immense bien aux fruits,
qui nouent mieux et deviennent beaucoup plus gros,
rexpérience ayant démontré que les branches de moyenne
vigueur sont les seuleis qui donnent les meilleurs fruits.
Cette opération complète ne doit se renouveler que
tous les deux ans ; le reste du temps , on se borne è
-.1.1 . , . ■
surveiller les gourmands ; tout œil se développant anor-
malement est éborgné aussitôt.
Cette opération fait repousser des yeux sur le plus
vieux bois et donne ainsi nombre de productions fruitières
sur le parcours des branches réservées, et les arbres qui
la siibissieint vivent plus longtemps que les autres en riému-
nérant ait quintuple la dépense' du travail occtisionné.
{Extrait du Journal ch vulgarisation de ï horticuUure.
— vn —
DE L'ATTELAGE DES BÊTES BOVINES.
Au point de vue purement nnécanique, la tête, chez les
anknaox, contribue, par sa mobilité et ses inflexions, à
déterminer les attitudes et les mouvements du corps.
Il en résulte que tout procédé d'attelage qui a pour effet
d'enlever à cet organe sa liberté d'action est absolument
condamnable. Aussi iautil condamner de la manière la
plus absolue l'habitude encore si répandue d'alteler les
bœufs ou les vaches deux à deux, au moyen du joug.
Outre que cet engin, qu'on prendrait pour une sorte de
contrefaçon de la cangue chinoise plutôt que pour un
instrument de travail, gène énormément Tallure des bètes
et paralyse ainsi plus ou moins leur énergie, il oblige assez
souvent à faire un emploi inintelligent de la force anidnée.
N'est-il pas absurde, en effet, d'atteler deux forts ani-
I maux à une charrette très peu chargée ou à une légère
obarrue destinée h recouvrir de la semence dans des terres
bien ameublies ?
Pourquoi deux bœufs ou deux vaches, là où un seul
de ces animaux suflirait amplement ?
Conséquence forcée de l'emploi de ce joug odieux dont
le nom a donné naissance à notre verbe subjuguer,
lequel signifie soumettre par la force ou opprimer.
Les animaux domestiques destinés au travail sont des
eellaborateurs. Notre intérêt, autant que l'humanité, nous
commande d'obtenir leur concours pai les procédés les
plos doux et non par la violence ou les tortures.
C'est ce qu'on a compris en Savoie où, de temps immé-
morial, on attèle bœufs et vaches au moyen de colliers
fert commodes, au lieu de jougs. Ces bétes ayant ainsi la
— 180 —
tête entièremenl libre, (ravaillent plus allègrement et on
peut» d'ailleurs, les utiliser isolément ou è plusieurs, sui«
Tant les circonstances.
Montrons, par exemple, combien cette pratique, tout
en étant plus humaine, est beaucoup plus avantageuse que
Tautre.
A répoque des semailles, où il s'agit généralement
d'aller vite en besogne, on cultivateur savoisien, en pos-
session de quatre bœufs ou vaches, actionne quatre charrues
è la fois, tandis qu'on n'en peut, ailleurs, actionner que
deux avec un égal nombre de bètes, uniquement à cause de
leur mode absurde d'alteisge géminé.
Obtenir quatre sillons, au lieu de deux, dans le même
temps et avec la même force animée , n'est-ce pas un
leur énorme avantage ?
Espérons qu'il finira par être apprécié comme il le mé-
rite, et que l'emploi du collier, si anciennement et si intel-
ligemment adopté en Savoie, pour l'attelage des bètes bo-
vines, se substituera un jour ou l'autre à l'usage du joug,
partout où la routine maintient encore cet usage barbare.
(Extrait de V Avenir des Campagnes),
E6ËRMÂGE DE LA POMME DE TERRE.
Nous lisons dans la Revue horticole ce bon conseil :
« Ainsi que l'indique le mot égermage, cette opération
consiste dans la suppression des germes des tubejUHiles
au fur et è rresure qu'ils se produisent. C'est un travail
que l'on ne doit pas négliger, car ces bourgeons se forment
toujours au détriment des tubercules, qui alors s'appau^
vrissent en fécule. Les variétés hâtives surtout doivent
«-
— 181 —
être iorveillées avec soio, parce qu'elle! poussent les pre-
mières (exnepté pour celles destinées à la plantation, sur-
tout lorsqu'elles ne donnent que peu de bourgeons et que
ceux ci, une fois cassés, ne repoussent plus, ainsi que
cela a lieu pour la variété Harjolin, par exemple). A pari
oe cas, il faut enlever régulièrement les yeux au fur et à
mesure qu'ils se développent, et non, comme beaucoup
fon! encore, quand les pousses sont très longues.
DESTRUCTION DES FOURMIS.
On lit dans le Journal d'agriculfure pratique :
Nous avons déjà donné bien des moyens de destruction
des fourmis, mstis voici un nouveau, ou plutôt un très
vieux procédé pour les éloigner des armoires et autres
lieux où elles se logent. Il date de plus d'un siècle et c'est
M. P. Joignaux qui l'a remis en honneur après en avoir
fait Texpérience. Roger Schabol en avait parlé dans son
livre sur la Pratique du jardinage, ex dô'p il disait que
ce n'étdit pas une nouveauté. Il s'agit tout bimplement
du charbon de bois On en place quelques morceaux su
la tablette des armoires, près des fruits, des sucreries que
le» fourmis affectionnent particulièrement, et les fourmis
n'y reviennent plus. Qu'on jette une poignée de charbon
de tK>is cassé en morceaux au milieu d'une fourwilièrc,
lea fourmis dëgiwrpisscnt. Quand, dans les années comme
celle ci 9 et dans toutes lés maisons, on i e sait à quel saint
le vouer pour se débarrasser des fourmis, les marchanda
ie eharbon de bois vous diront que jamais ils ne voient
ces mangeuses de sucre dans leurs maisons. (A. L.)
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— 186 —
CHARLES COMTE.
Aa moment où, sous nne féconde impulsion, la Société
d'agriculture^ industrie^ sciences et arts de la Lozère entre-
prend de rassembler, pour les conserver \l la postëritëy let
portraits des hommes qai, à un titre quelconque, ont fait
honneor au département «i l heure est renue de rappeler la y\t
et les tra?aus de François-Charles-Louis Comte, ne è Sainte-
Enimie le 23 août 1782, dëcédë ^ Paris le 13 a?ril 1837,
après une carrière trop courte mai^ bien remplie.
Cette noble vie est des plus dignes d'être retracée \ le cuit*
du dioît et de la liberté, pratique sans défaillance, en est le
principal caractère, et il est difficile de montrer, parmi let
contemporains, un modèle plus ache?ë de la fidélité aux
principes.
L'eiemple des vertus qui régnaient an foyer domestique
fot Taliment fortifiant de la première jeunesse de Comte, qui
t'écoula au milieu des événements de la fin du siècle dernier,
ce qui fut pour lui d'une salutaire influence en lui donnant
un caractère bien trempé pour les jours d'épreuve qui s'an->
aonçaient. Les enseignements que son pire s'efforça de loi
^- assurer, malgré les difficultés du temps, furent troublés par les
( \ vicissitudes qui étaient la conséquence de ces difficultés, mais
jeune volonté sut se plier à toutes les nécessités qu'il fallait
nbir pour s'instruire (1). De même que presque tous les jeu-
gens de cette génération, il avait conçu pour les républiques
(1) Un prêtre fugitif à Salmon fat son premier mattre, et il en fat
luit à chercher, pour ainsi dire de prêtre en prêtre, les éléments d«
science. (Mignet, notice).
— 188 —
de l'antiquîté nne admiration sans bornes, d'aprës les écrits
des ancieus, sartoat de Platarque y la lectare des auteurs les
plus estimes en France et des philosophes du 18* siècle déve-
loppèrent les tendances de son esprit. Ses cours classiques se
complétèrent h l'école centrale de Mcnde, et, en I8O69 il se
rendit à Paris pour s'y préparer 1, par Tétode do droit, à nne
carrière conforme à ses gdûts. Il y arrivait avec des idées
arrêtées et qui déjh s'étaient, dans son pays natal, en 1804,
affirmées par un vote contraire au changement de la Consti -
tution consulaire en Constitution impériale.
Inscrit au tableau de l'ordre des avocats, il coutinua d'ap-
prendre, de travailler, et, modeste collaborateur du recueil
jurisprudentiel de Sirej, il attendit ; de sorte qu'il se trouva
dans la force de l*âge et l'entière possession de ses facultés,
lorsque la Restauration, succédant an régime impérial et mili-
taire, donna l'essor aux idées libérales qui avaient sommeillé
pendant plusieurs années.
L'heure parut propice à Ch, Comte pour entrer dans la
politique militante, en se dévouant h la défense des principes
et des droits consacrés par la Charte, c'est h-dire du gouver-
nement représentatif, qu'il lui parut essentiel dassurer contre
tout retour offensif, soit des pouvoirs publics, soit du parti
qui, dans le pays, entretenait des desseins de réaction. 11 eut
le mérite de placer la discussion politique sur son véritable
terrain, et hienlôt on put apprécier combien il faut compter
avec une opposition qui, en respectant les personnes, se
montre intraitable sur les principes. Tels furent les débuts
dé la carrière du polémiste et du publicistc qui déploya, dans
le Censeur ^ journal fondé par lui, les plus émincntcs qualités,
à coté de l'émule qu'il s'était associé dès les premiers jours,
M^ Duuoyer.
La liberté d'écrire était au nombre des droits consacrés
— I8T —
poi^larCfaarfe ; 'aasiî, le succès du'Censeitr fat-îl c6ns!d(^raUe.
«' Lds' articleÎB de haute politique et de lëgislalion gënërale
c qu'il renfermait jetaient la lumière sur les vives questions
« qui s'agitaient alors et contribuèrent puissamment à former
€ ropitiiou' publique, éveillée par l'intërêt qui s'y attachait. »
(Béranger(l), dise. 16 av. 1837).
Comte^ laissant au second pian les simples discussions litté-
rairesy et, dédaigneux de toute forme servile, voulut surtout
(ce sont ses expressions) « qu'on se préoccupât de morale et
de législation, en éclairant les citoyens sur leurs véritables
intérêts. »
Il se servît, (a dit M. Mignet en 1846,) « de cette liberté
(I hardie, ombrageuse qui, h Taide de la Presse, recueille les
« plaintes^ garde les droits, expose les besoins, propage les
n 'idées, de mille sentiments divers forme l'opinion générale ;
«'liberté qui agite quelquefois les peuples, mais les élève et
« les * fortifie ; contredit les gouvernements, mais leur est
« encore [lus utile qu'incommode par la retenue qu'elle leur
(f impose et les fautes qu'elle leur épargne, et qui, malgré
ce ses erreurs et ses injustices, conduit à la longue par la
V discussion h la vérité, par la défense du droit de chacun
J « à la justice pour tous, ne laisse pas les désirs publics trop
^ M longtemps méconnus éclater en passions irrésistibles et
a prépare les réformes qui préservent les Etats des révolu-
ff tions. »
Ainsi entendu, et si elle ne dégénérait pas, qui n'aimerait
cette liberté ?... Au reste, personne n'en fit un usage plus
. patriotique, plus courageux et plus honnête que Comte qui
se signala par l'intrépidité de ses luttes, par l'énergie de son
t; attitude et par les discussions de son journal, qui, d'abord
(l)'^ifJ8idei!(i*âé l^ÀcÀd^'ié des sci^bcés morales et pollliqtiiés.''
— 188 —
hèbdomadairey dot se transformer en Tolame de Tingt feuilles
d^mpresslon pour échapper aoi rigoeurs de la loi da 31 oc-
tobre 1814.
L'acquittement da gënëral Eicelmans, qu'il défendit devant
le Conseil de guerre de Lille, et dont il avait, dans le Censeur j
ftTec la plus noble indépendance de pensée, préparé la défense
devant le pays, montre l'influence que Comte exerçait sur
ropiuion .
Les Cent jours ravivèrent son aversion pour le régime
impérial dont il combattit le rétablissement ; la publication
du Censeur fut menacée, mais ses auteurs restèrent inac-
cessibles aux menaces comme aux offres, se bornant à de-
mander, pour le pays, un bon gouvernement et pour eux,
la sécurité dans le travail.
Avec la 2"*' Restauration, nouvelles difficultés. La saisie dn
journal, qui n'avait été que comminatoire, devint procédé
définitif... Il fallait se taire. Ce fut l'occasion d'une évolution
de Comte qui passa de la politique pure à l'économie politi-
que, sous l'influence de J. B. Say, l'un des maîtres de la
science économique les plus éminents, qui l'avait pris en
affection et dont les écrits sur la production et la distri*
bution des richesses avaient développé dans une puissante
synthèse les doctrines d'Adam Smith.
En 1818) le disciple devenait le gendre du Maître et
recevait de lui qne compagne distinguée par l'intelligeDce et
le dévouement, union dont M. Béranger a dit : « Qu'elle
fut un bienfait de la Providence qui ménageait ^ Comte des
consolations pour les injustices sans nombre auxquelles il
devait être exposé. »
La même évolution s'était faite dans l'esprit de M. Dnnoyer,
et tous deux avaient repris leur œuvre avec la devise c Patrie
et liberté, » dans leur journal qui reparut sous lé titre dn
Censeur Européen. ,
— m —
Nëgligeanl le terrain de Toppositlon libërale et de la politi-
que constîtQtîoDnelle, ils s'appliquèrent h dëcoa?rir qd bot
d'actWîté' sociale et le trouvèrent dans l'industrie. (P. Janety
Revue des deux Mondes^ 15 avril 1876).
La doctrine des intérêts, devenue depuis lors si générale 9
06 dégageait de leurs écrits ; l'actîvitë humaine, selon eoi,
doit é(re détournée de ce qui l'avait alimentée jusques-lèi,
jpour être ramenée vers le travail et Tindustrie, en prenan^
le bien-être général pour fin .
La liberté du travail devient, pour eus^ la condition essen-
tielle de la loi économique, et, comme l'organisation politique
doitiêtre le reflet de l'état des sociétés, l'administration revient
forcément aux classes laborieuses.
La doctrine est logique sans doute, mais trop absolue^
La pratique esclusive des intérêts industriels n'étant pas suf-
fisante pour donner les aptitudes nécessaires 'k l'art de conduire
€t d'administrer les nations suivant leurs légitimes aspirations.
Aussi, le Censeur j qui s'inspirait surtout d'une violente réac-
tion contre le niililarisme et des conséquences économiques
de l'état de guerre, ne poussa pas les déductions à l'estrémc^
malgré les encrainements de la polémique.
Après avoir, parallèlement avec Saint-Simon qui, dès 1817,
développait, dans le journal L'Industrie^ des idées analogues
cl procédant des mêmes économistes, donné la préférence
aux producteurs contre les non -producteurs (^Censeur Eur.
tome n. p. 33^^ au^ industrieux contre les oisifi», aux abeilles
contre les frelons, (Dunojer, OEuvres, tome 11, p. A3, 44),
i-oinle et Dunojer qui a?aient eu l'honneur, des premiers,
de faire passer dans la politique l'application sérieuse de leurs
"CCw, « fixèrent le maximum de leurs revendications b la
« liberté complète de l'industrie, en laissant au gouvernement
r: « W tâche d'en assurer la sécurité, tandis que l'école de Saint-
— AI*-
ccr . Sîipop tendait de/plus en plus ï^ H constîtptipo de la cksse
it indostrielle, comme classe, privilégiée) >et remettait lé goa-
(c veroement aux mains dé l'industrie, devenue la . fonction
«c sociale par excellence* . >> (P. Junet, loco. cilato.)^
Comte ne craignait pas de reconnaître,, pins tard, (Lëgis-
lationi, pages XXVII et XXVIIlf) que ce qu'il avait écrit dans
\e. Censeur^ relativement h l'organisation ou à la ^distribution
des pouvoirs politiques, ne pouvait être aveuglément accepté,
et, plus tard encoie^ dans le tome JI, pag^ 48K de. son livr«
sur la Propriété, de /épudier la division.de la société.en deux
claSi&es dont Tune serait celle des oisifs.
Les épreuves se multipliaient; cinq mo*s à.la Force,en .1817^
pour s'être exprimé d'une façon trop, incisive sur les Alliés et
pour avoir signalé la nécessité de développer TinstrucUon
primaire et de doter le . pajs d'institutions municipales ; des
rigueurs sans exemple en 1818^ à l'occasion d'un procès que
fit au Censeur un ex-procureur du roi se disaiit calomnié, lor^
duquel procès la présence d'esprit de M"* Comte sauva celui-ci
d'une arrestation odieuse, et qui, grâce à la fermeté de Comte,
du fond de sa retraite, et de Dnnojer, do fond de sa prison,
aboutit, sur la plaidoirie d'un autie Lozérien, O..Barrot,
à rarrét de cassation du 18 septembre, qui décida sur leur
tête une question de compétence prcciersc pour la Presse.;
.... une coudauination à l'emprisonnement et h l'amende
en J8>Î0, pour avoir annoncé, dans le Censeur devenu quoti-
dien^une souscription en faveur des. victimes de l'arbitrairej
... tel est le sommaire abrégé de ce chapitre de la vie du
journal et de ses cciivains.
En outre, une situation générale qu'aggravait, chaque jour,
l'irritation que causaient. les modifications de la loi électorale,
la censure rétablie, la liberté individuelle supprimée, tout,
aux jeux de Comte, rendait impossibles ou impiofitables. les
difCDMions philosophiques.
Il avait compris combien il s'était abasé, c lorsqu'il avait
« pensé qu'irétait possible de faire faire quelque progrès à'
€ la science des lois, eu traitant séparément les questions qui
c naîtraient des circonstances, alors que les discussions poli*
c tique». quotidiennes et les prétentions des partis ne laissent
€ l'esprit ni assez, calme, ni assez libre pour apporter, dans la
« reehcntsbe dé la vérité, Tî m partialité, la patience, la persé^
c vérance qui sont la condition du progrès. » (î^ég. tome Jf
p, XXV.)
Sa condamnation lui offrit le moyen de rentrer dans cette
condition^ Pour ne pas la subir, il prit le chemin d'un exil
volontaire de cinq ans, nécessaires à la prescription dé la
p^ne, et, suivi de la compagne dévouée de sa vie, il se rendit
àr Genève, où il savait trouver d illustres amitiés : le pnblîcisté
Et. Oumont) l'historien économiste Sismondi, le botaniste dé
àe Candollè, espérant qu'il pourrait, à loisir, dans ce pajs,
réa'iser son projet d'écrire son traité sur la législation.
A peine b l'œuvre depuis quelques mois, il dnt accepter
use chaire de législation et de droit naturel dans l'Académie
de Lausanne, sur l'offre spontanée du canton de Vaud.
Pendant deui ans, son cours eut le plus grand succès, et,
loin.de le détourner de son ouvrage, l'obligea d'y travailler
avec plus de suite et de juger ses propres opinions avec plus
de sévérité ; parce que, dit il : « si tout homme ne doit rien
«c dire qui puisse être désavoué par sa consciences celui qui
« expose ses idées devant des jeunes gens est soumis à l'obli-
«I gation rigoureuse de ne pas se tromper et de ne trahir la
te oonBance de personne , en propageant l'erreur chez de
« jeunes, esprits que rien n'a préparés à s'en garantir, n
(Lég. p. XXX.)
La Politique s'émut de son succès, et des notes diplomati*-
qaes forent adressées ^ la Suisse au sujet des étrangers qu'elle
- 192 -
a?ait accueillis • le canton de Vaad ne vonlait pas consentir
au renvoi de Comte, mais lui, souchni du danger que sa
présence ferait courir à ses hôtes, donna sa démission pat
une lettre empreinte de délicatesse et de dignité : < Il mé-
« connaîtrait, écrivit- il, la confiance dont il a été honoré,
ce s'il souffrait qu'une lutte si pénible se prolongeât. A aucun
« pris, il ne veut servir de prétexte à une agression contre
m la Suisse, et, il demande à se retirer et à mettre un terme
ce aux débats dont il a été, ou dont il peut être encore le
ce sujet. »
Il passa en Angleterre où, à coté de Jérémie Bentham,
publiciste et économiste anglais, citoyen français, de par la
Convention, et le chef avéré de l'école utilitaire, il travailla
pendant deux autres années à son ouvrage qui devait voir le
jour à Paris en 1826, peu après que la prescription de sa
peine lui eût permis de reprendre, si non sa place sur le
tableau de Tordre des avocats, du moins ses travaux dans sa
patrie.
11 ne faut pas s'attendre à trouver dans le traité sur la légis-
lation un ensemble de régies sur l'art de faire les lois on de
les interpréter. L'idée du livre part d'un antre point de vue
largement étudié ; c'est Texposition générale des lois survant
lesquelles les peuples prospèrent, dépérissent ou restent sta-
tionnaires. Qui ne comprend que ce programme HDpISqoe
an plus haut degré l'examen approfondi des lois économiques
qui président aux diverses évolutions par lesquelles les penpies,
en Tcrtu d'un principe qui leur est commun, tendant cons^
tammenl à s'organiser de manière ii donner à leurs moyens
d'existence toute l'énergie possible, en s'affranchissant des
systèmes pins ou moins ingénieux mit en action pour cook
battre cette indestrnctive tendance.
Ce programme, qui comprend, parmi les nombreuses ques-
— 19S —
tioDS qo! CD dëcoalent, i'ëtade de TactioD r^cipropre des
nations, les unes sor les autres ^ aa point de vue de l'organi -
salîon sociale de chacune d'elles, a é\é traité par la méthode
analytique et par les procédés d'observalion si heureusement
Appliqués ani sciences exactes.
L'esprit demeure confondu devant Tétendue du travail
réalisé par Tanteur, devant les connaissances multiples et
profondes dont il a fait preuve dans Tappréciation des auteurs
dont il discute les opinions et dans l'eiamen des récits des
écrivains on des voyageurs qui, en esquissant Tliisloire des
peuples, ont décrit les effets de lu liberté ou de la servilode,
l'infloence des climats et de la nature du sol, c'est-b-dirc
des milieui. Sa pensée y est soumise à la même rîgueor
d'analyse que les documents qu'il étudie.
On sent que la philosophie du 18° siècle Tiuspire sans
l'assujettir; que les doctrines d'Adam Smîlh et de J. B. Say
émergent du creuset dans lequel se poursuit cette gigantesque
analyse, toujours sans sécheresse, et avec une profusion de
moyens quelquefois surabondante, avec une indépendance
a'allnre qui ne fléchit ni devant 'rautorité des publicistes en
x«nom, ni surtout devant les systèmes du 18* siècle. S'il reste,
•vcc Bentham pour la théorie utilitaire, il est loin d'en accepter
wotes les formules, souvent poussées jusqu'à Tégoïsme.
Frédéric Bastiat a dit de l'œuvre de Comte : t Qu'il ne
« connaissait aucun livre qui fasse plus penser, qui jette sur
« l'homme et sur la société des aperçus plus neufs et plus
^ féconds, m Un pareil témoignage dit assez haut pourquoi
l'Académie Française avait décerné h Comte, en 18M, le
gnnâ prix Montbyon, comme h l'auteor de l'ouvrage le plat
Après la révolution de 1830, Comte fut éla dépoté dans
^rt«e ' " fût aussi pendant qoelqae temps Procarear da
— m —
Roi h VafiB ; mais son iDclëpeodance de caractère 8ticcom«-
nodàît mal d'obligations qoe la situation pouvait rendre
délicates poor loi. £n acceptant des fonctions, dans la pensée
d'être utile au bien public, il dot suspendre^ ainsi 'qn*il le
dit, l'éxecution du projet qu'il a tait formé de conipléter
par des traités séparés Tout rage dont il avait publié quatre
Tolumes en 18S6 et 1827 ; mais il ne larda pas h comprendre
qu'il, (levait se résigner h ne pas prendre part à des aÏÏairet
de gouvernement. . (Propriété, p. VI et Vii). Une dissidence
avec son Procureur général lui fit reprendre sa liberté pour ne
rester que député dans l'opposition, assidu aux travaux par-
lenientaiies ; savant écrivain toujours prêt pour les fécondes
controverses de la science et cbéf 'de famille dévoué li Véda-
catioâ de ses enfants.
En 1832, appelé des premiers' à l'Académie ^des Sciences
Morales et Politiques reconstituée, il en fut élu Secrétaire
pet*pé(oeK
Revenu dans son milieu de prédilection, et tout en con-
duisant avec autorité les travaux de l'Académie, il reprit les
siens, pour continuer le monument dont il avait posé les assises
dans son traité de Législation qu'il considérait, seulement,
comme contenant les prolégomènes d'une scieùce qui restait
2i faire. Grand dessein digne d*nn esprit supérieur que rien
ne détourne de son but, mais qui sait attendre de la mafcbe
des événements l'occasion propice de se prononcer avec plus
a'uiilîié.
De même qu'en 18f8, après avoir observé le fonctionne*
ment de la justice dans deux grands pajs, il avait traduit le
livre estimé de sir Richard Philipps sur les obligations et les
pouvoirs du jury, et accompagné cette traduction de ses
propres considérations sur le pouvoir judiciaire et sur l'insti-
tution du jurj* eu Frant^, en Angleterre et aux Etats-Unis }
— »6 —
de mime encore qo'eD'18S95 au lendemain de* la dissolution
delà garde nationale de Paris, il avait retrace» dans nne bis-
foire de cette institatîoD, la participation de la population
parisienne aux principaui ëvënements de la Rëtolation fVan-
^ise depais 1789, il fat ameoë, en 1B30, à faire connattre
ses Toes et le rc^soltat de ses dtodes sur la propriëtf^, en pré-
sence i^es attaques hardies dont elle était l'objet de la part
3e8 novateurs.
*^La propriété étant' ^ ses jeux l'un des résultats de la civUir
sâtion, Theure était Tenue de reprendre le* cours de ses pu-
blications, par Tesamen' spécial d'une questfonqui est la iiuiie
naturelle de celles précédemment examinées dans le traité
""de législation, et dont la solution, telle qil'il l'envisage, loi
parait être l'objectif des classes Jaborieuses chez les nations
modernes par lesquelles il est admis, en principe et en fait,
que tont bomuie est maître de lui-même^ ainsi que du produit
3e ses travaux, et qui garantissent h chacun des membres de
la société, non seulement \a jouissance^ mais encore la dispo^
sUion des biens qui lui appartiennent. 11 ne définit la pro-
|»riété qu'après en avoir étudié loules les manifestations, aux
'diverses étapes de la civilisation. Partant des principes les
pins féconds et s'inspirant du bien-être général, il ne se laisse
pas cependant entraîner, par fausse phitantropie, jusqu'aux
'déductions eitrémes qui aboutissent^ la négation du droit.
Les deux volumes qui renferment ce Traité peuvent être con-
l^dérés comme une œuvre magistrale.
La propriété lui apparaît, non comme le résultat de conven-
lions primordiales consacrées par la ioi, mais comme l'effet
U*on besoin inhérent à l'homme pour l'exercice complet de
•es facultés, et comme une des nécessités inéluctables de toute
organisation sociale, que la loi n'a en qu'à garantir. Sans
Varréter à ce qui paràtt subtil, on reconnaît une vigueur de
raîsonnemeDt, line profopdenr de science et one ampleur de
▼aes rares, qui révèlent tour à tour le philosopl^e, l'économiste
et le juriste, tant dans la recherche des origines que dans
l'ëtude des applications : appropriation du sol, capitaui[, pro-
duits de l'industrie, créations artistiques et littéraires, etc.,
etc.
Dans le chapitre qui couronne ce beau travail, il résume
sa pensée et ses convictions dans des termes qui montrent la
sagesse de son esprit. On a pu comparer justement son livre
}k un iirsenal rempli de toutes les armes nécessaires pour com-
battre les errements du communisme.
Il ne s*c.i serait pas (enn là ^ l'état des personnes et la
constitution des familles devaient être la suite naturelle de ses
travaux, (Piop. tome II, p. 471) mais ses jours étaient
comptés.
Parmi ses œuvres académiques, on doit citer sa notice sur
Garât et surtout celle que, pendant sa maladie, il écrivit sur
Mallhus, l'original et sévèie théoricien de l'essai sur le prin«
cipe de la population.
ce Pourquoi de telles intelligences sont- elles rap; elées au
M moment où elles promettent encore à la science et à la
c« patrie tant d'utiles travaux, tant de nobles dévoûments ?
(( Atteint d'une douloureuse maladiCi. et après de cruelles
a souffrances que tempéraient, seules, les méditations d'un
ce esprit aussi ferme qu'élevé » (Béranger, dise.) , Comte
s'éteignit an milieu des siens, le 13 avril 1837, laissant pour
héritage à ses jeunes enfants le souvenir de ses vertus et de
ses talents, et pour continuer la direction qui leur était préma-
turément ravie, leur mère, femme digne de lui, qui avait
toujours vécu de sa pensée et de sa vie.
V Comte crojait aux idées avec une foi vive, il aimait le
« bien public avec une passion désiutéressée. Ces belles
— 197 —
« croyances, qui sont Thonneor de l'ioteHigence humaioey
« îl les eot, jasqo'à l'enthoaslasme) avec les fortes vertus qoi
« BQDÏ aossî nécessaires ^ an peuple pour rester Hbre qua
« pour le devenir v. (Mignct).
' Cet ëmineot penseur) ce vaillant écrivain fut, par-dessus
toat, un homme, de bien; jamais il ne dévia de la droite
lîgQt« Sous des formes austères et rigides qui étaient, en
quelque sorte, te cachet de son caractère, « il avait unegrando
douceur et de la bonté de cœur m (1). Malgré Tâprcté des luttes
qu'il ne cessa de soutenir et les épreuves de sa vie, il n'a nui
• personne. Il a laissé une renommée pure que son pays est
fier de revendiquer.
A. Moulin,
Conseiller à la Cour d*appel.
A
tl) »o labordc, dépaté. Discours.
— t§8 ~
lie cardinal «SUr^si^&e.
j.
'Gailiaiune Bntgose ^ëtft(t *iênu ''<i'îiffBe^^4iMe<«èlMciire du
Crëvandan. Les aufears -t{ai ^nt ^'étsfivVlAi^nn' des Bipi»6
'fATignOB et f>artic<tKèretnent leff ♦▼les- ^1na#ccfulr'Vloet tf l?r-
bain* V, sont d^aecord 8itrce|Kmit, itoi BQr^paraS^fpavdotrteav»
qciafqae' aillant par erreur iindhpitf Eihaoge8.'<'('V'Okii]{iimfis,
Vie des Papes ^ Aùbe^' Ant. instoîre'des^GsriniÉiti ^ êe Bot*
qoet sur Itmoceiit VI* et Urbain^ V ^ 'iVîcofi;-GpBUîa>'piifparatii ;
Balloze; Morerî ; Gallia ChrislSana). te f^pMète ^diMia^ee
dernier oavrage le passage saWant : c GaiUelmqs Bragose
c qoem^scripior-vH» Infkocentii Papae VI testatar ex pago
c Mimatensi fuisse oriandnm » (Sainte- Marthe^ G. Chr.
« t. I, p. 279.)
Aq reste, l'amitié, si ancienne, d'Urbain V n'est-elle pas
un argument h l'appai de leur commune origine ? Les auteurs
modernes n'ont pas hésite à adopter cette opinion. (Ignon^
Pascal, Prouzet, Th. Roussel).
Bragose, enfant d'un pays de foi, pousse par une forte
Tocation, se dirigea irers un de ces foyers de lumière et de
science qui s'étaient perpétués à travers les temps du moyen
âge, et demanda aux études de droit ciyil et canonique l'ali-
ment dont son âme avait besoin. Il atteignit aux sommets de
cette science et mérita d'être appelé m Maximum canonistam
et hominem magni cordis. » (Baluze, 1. 1, p. £20. Sainte-
Marthe, 1. 1, p. 279).
11 est mentionné comme suit dans les Annales Touiousaines
de 1355, p. 79.
S os assaber moisen "tStâtten rBragose
En décrétais vertadkr'^fishmni^ri.
k
'C'est en effet à Toôlouse, la graude cUé da Midi, où le»
lèlires liaient ie plaa en honnenr, qu*il se dislîngoa dans une
ébairè Se droit canonique en rtlnÎTersîté de cette Ville et
^'^il eat ponr disciples Gaillanrae d*AigrefenilIe et Gàillaume
ilè'Grimoard, qui fat Urbain Y.
Il écrWii BUT les décrëtalps des commentaires fort Iba^s
par'Bèllamera, longtemps consultes) qui Jai ataient tala le
Ktre de Doctor decretaram (in regeslo pontiHcio, p. KO, 33).
En f3SS, il ëtait vicaire gënëral de l'Arcbevèqne de Toa-
loàse. Ou le yoitj'vers cette époque, présider une cérémonie
de rétractation ou de réparation, 2i l'occasion d'un sermon
dans lequel un religieos de TOrdre des Frères Mineorly ;pro->
fe^sçor du théologie, avait'nié llmmaculée Conception (Martin
de Sâlya, Œg. Bellamer», cités par Baloze).
Il était éyêque de Vabres, peu avant d^étre revêtu, le 10 sep-
tenaibre 1361, de|Ia pourpre romaine par Innocent VI, comme
çarditfal-diacre, au titre de Saint-Goorges an voile d'or, dans
une promotion de boit cardinaux tous désignés par leur
diocèse d'origine, ... (7°'D. G. Bragose diocœsismimatensis).
Il reçut, bientôt après, la charge du Grand Pénitencier, et,
le f 3 décembre 1362, il fut fait cardinal- prêtre, au titre de
Sèînt-Laurent in Lucinâ, par Urbain V qui voulut l'honorer
d'un titre en rapport avec les importantes fonctions qu'il
eierçaît.
Dans les conseils d'Urbain V, sa fermeté de caractère fut
)i l'épreuve^ en face de l'événement capital de ce grand Pon«
Gficat) c'est-h-dire, du retour h Rome auquel il crut devoir
ribister en devenant, parmi les cardinaux, l'un des chefs de
foppositioQ b ce dessein du Souverain Pontife son ami.
il ne faut pas rechercher le caractère de cette opposition
dans W lettres de Pétrarque, véritables pamphlets dictés par
an patriotisme outré^qni manquent d'autorité è cet égards
»
parce que, sî leur auteur fut un instigateur convaincu de Véyé-
nemeut, il fat aussi le détracteur haineux de ses adversaires.
Il suffit de considérer que Bragose, l'homme; au grand
cœur, appelé aux plus hautes dignités par un Pape réfor-
mateur, n'avait pas h s'arréler à des motifs terrestres quand
il y avait des raisons d'un ordre élevé, si élevé que le roi de
France avait cru devoir les faire rappeler par une ambassade
conduite par le docleur N. Oresmes, et il estimait sans doute,
même en dehors de l'intérêt français, que la situation de
ritalie, malgré les succè's militaires et diplomatiques d'Al-
bornoz, n'était pas mûre pour ce dénoûment.
Après avoir résisté dans la mesure de ses forces et de ses
convictions, il se soumit, et, se séparant des cinq cardinaux
qui ne voulurent pas quitter le sol de leur patrie, il suivit,
le drO avril 1367, le Chef de l'Eglise sur la galère vénitienne
qui devait le transporter en Italie avec Gui de Boulogne,
G. d'Aigrefeuille, de Moutaigu, Marc de Viterhe, Capoccio
et Guillaume Sudre. D'autres , parmi lesquels le cardinal
Anglic, avaient pris la voie de terre.
Le séjour* de la Cour pontificale à Viterhe fournit l'occa-
sion d'envisager les difficultés de l'entreprise. Le 5 septembre,
sous le futile prétexte que les familiers des cardinaux se
lavaient, sans gène, h la principale fontaine de la ville, les
habitants se soulevèrent, au cri de : c Vive le peuple, mort
^ l'Eglise. M Le Pape fut assiégé dans la Citadelle, et les
cardinaux se virent contraints de se rendre et «c bailler leur
tt capel rouge, pour eulx sauver leur vie » [Continuateur de
Nangis, p. 916.) Les cardinaux Albertt et Bragose furent
tes plus maltraités. Cette sédition arracha de tristes pronostics
à Urbain V, qui dut reprendie sa route sans être précédé par
l'empereur d'Allemagne, infidèle h sa promesse. Ne pressen-
tait-il pas déjà que Rome, quoique préparée par les instî-
I . — 201 —
tntions civiles qu'elle avait reçues da cardinal AlborùoZ) ne
pourrait encore consenrer la Papautd ?
- Le 16 octobre, il j Ht son entrée entoure d'un grand
appareil militaire. Epuise par les fatigues du voyage, Bra-
, fjose se mourait, et vingt-sept jours après son arrivée dans
la Ville Eternelle, il rendait le dernier sonpir, le 1 1 novembre
1368, aprt'S avoir lëguë tous ses biens h son église de Saint-
Laurent, où il voulut être inhumn.
11 avait vainement essaye d'obtenir Taotorisation d'aller,
suivant l'avis des médecins, demander à l'air natal le rëtablis*
sèment de sa santë^ mais le Pape l'avait retenu par les pers-
pectives prochaines de la patrie cëleste, dans des termes qui
^ -à- font penser qu'il reagissait sut' lui-même pour inspirer, autour
l de lui, une sécurité que, sans doute il ne ressentait pas.
(Magnan, hist. dUib. V^ p. 360.)
Pétrarque,. pj»r qui celte réponse est connue et dont les
rancunes contie Bragose devaient tomber devant la mor|
exemplaire, et surtout, devant les dispositions testamentaires
[<(- du Cardinal, savait bien h quoi s'en tenir sur la pensée intime
L du Souverain Pontife et sur les motifs d'hésitation que les
•t cîrcoostanccs ne justiGaient que trop en donnant laison aux
oardinaoxt Une seconde lettre de la même époque à François
Biunî ne permet pas d'en douter^ par un jusie retour, lui
qui avait vu le doigt de Dieu dans la mort de Bragose, mooru^
iUbitetnent, quatre ans plus tard, dans la retraite d'Ârqua,
laissaoi sa mémoire esposée au reproche de n'avoir pas, en
aacriiiant trop h l'araour du repos, fait tout ce qu'il aurait dà
': &îre^ et de s'êlre obstinément dérobé devant les instances
j.pfitérées d'Urbain, qu'au milieu de difficultés sans nombre,
» priva de son influence, des conseils que faisaient réclamer
d8 Im ses relations, non moins qoe sa connaissance des bom-
Cl des choses en Italie et surtout de l'appui de sa présence.
fat rëdoit à ëpilogaern-fturMlB i^ttn4ta4#i<9a flpjUtfide,:^...:ii^
bdQMbleMerderAgf'etletfiHiigMeft.deia •route. «.c'eiMi-direy
IcjUvfré^&Ott Joat «fti^eiw implMsUe: avait fiMt.qOiorîina asui^
-Mli-
SI
•i-
UàSPQRT deiM^rOmbÊMàj membre de la Com-
mission chargée d'exasimnm^h livre de-M^ Payei
sûr lès^'usfxgt^loemw^tèdèp^
Votre CommissîoQ a In, avec beaucoup d'int(5rét et d'atteu-
tion, l'ëtode faite par M. Fajet, jage d'inslfQcLion à Orange^
mais alors sabsthat li Méode, sur les usages et règlements
locaax de Vx Lozère. Cette élade, quoiqu'ëtant un livre de .
droit) se rattache tout spécialement à l'agriculture, que ces
usages réglementent dans beaucoup de cas utiles à connaître,
non seulement par les hommes de loi, mais par tous les pro«
l^îétaîres et cultivateurs. A ce point dé vue, le travail de
M. Fajet rentre donc dans le bot de notre Société et il doit
laî être fait bon accueil.
Il remplit d'ailleurs uns lacune dans cette matière, car,
depuis longtemps , le besoin d'un recueil sur nos usages
locaax se faisait sentir dans notre pa js, comme d'ailleurs
dans les antres départements de France, puisque, dès 1850
H. le Ministre de l'agriculture avait, par deux circulaires des
5îamet1850 ei 15 février 1851, prescrit à M. le Préfet
de nommer des commissions chargées de recueillir et cons-
tater les usages locaux de notre département ; mais il n.*a
point été donné suite, dans notre pays, à ces sages et pré-
foyantes mesures d'înstruclion, et c'est par ses seules forces
cl redierches, aidé de MM. les Juges de paii et autres per-
^ 104 —
tonnes, que M. Fajel a fait son ntile IraTail, ce qoi ai^menU
beaucoup son mërite.
Il serait trop long. Messieurs, de faire l'analyse de ce li?re
iotéressant ; nous tous renvoyons à cet ëgard à la lecture de
l'introduction \ son Hyre, que fait M. Fayet et qui en indique
parfaitement le but et l'ëconomie.
Mais des recherches de cette nature^ colligées avec soin et
intelligence) et rattachées aux testes de loi de nos codes, qui
s'en réfèrent encore aux usages locaux pour bien des cas,
font de cette étude un livre, non seulement intéressant & lire
pour connaître ces usages, mais encore d'une utilité pratique
de tous les jours.
M. Fayet termine son travail par le rappel des anciens
poids et mesures dans chacune de nos localités, ce qui servira
encore bien souvent à comprendre et interpréter des actes
qu'il serait difficile de juger sans cela.
Votre Commission émet donc l'avis que l'ouvrage de
M. Fayet soit imprimé au Bulletin, afin d'en vulgariser la
connaissance, et qu'une récompense honorifique soit décernée
ik son auteur.
-- m »-
=3=
SÉANCE DO 9 JDllLLET 1885.
Présidence de M. l'ahbé BOSSE, Secrétaire Général.
Présents : MM. André, Tabbé Boissier, Tabbé
BOISSONADE , BrEIL , DE CaRBON-FeRRIÉRE , FaBRE •
Lefranc, Lëopold Mowestier, Pajarel et Vincens.
Lecture et approbation du procès-verbal de la
dernière séance.
Dans une précédente séance, M. Breil, profes-
seur départemental d'agriculture, avait été invité
par M. le Président à étudier la question posée
par M"*® Salvat, de Saint- Germaîn-de-Calberte, en
ce qui concerne les moyens d'extraire Talcool
des châtaignes. M. Breil rend compte des démar-
ches qu'il a faites en vue de donner satisfaction
à la demande de M"^® Salvat. Il communique une
lettre qu'il a reçue d'un de ses collègues, M. Giraud,
professeur à l'Institut national agronomique de
Paris. 11 résulte de cette communication que M.
le Ministre de Tagriculture a transmis à M. Giraud,
en le priant d'examiner la question de la fabri-
cation de Talcool de châtaignes, une délibération
prise sur cet objet par le Conseil général de la
Lozère, au cours de sa session d\ioût 1884.
Les travaux multipliés de M. Giraud ne lui ont
pas permis de s'occuper immédiatement de la
question dont Ta saisi M. le Ministre. Toutefois,
îl pense qu'elle pourra être bientôt étudiée en col-
laboration de M. Breil.
16
-• 806 —
À ce sujet , M. Breil émet Tavis que pour
étudier fructueusement cette question, il serait
nécessaire que des instruments spéciaux fussent
mis à sa disposition.
— M. Tabbé Boissonadc fait conna'.tre que
M. Ch. Flahault, professeur à la Faculté des
sciences de Montpellier , en mission à Mende , a
visité PHcrbier de Prost qui fait partie des col-
lections du Musée. M. Flahault a exprimé sa
satisfaction à M. Tabbé Boissonadc d^avoîr trouvé
cet herbier en bon état et s'est promis de le
mentionner dans un travail qu^il prépare sur la
Flore Cryptogamique de la France.
— On nignore pas que M. Giral, agent-voyer
à Langogne, membre de notre Société, est Tin-
venteur d^un siphon automatique qui est employé
pour faire ouvrir et fermer les réservoirs des-
tinés à rirrigalion des prairies. (Voir le Bulletin
de juillet-août 1884).
M. Giral a bien voulu faire parvenir à M. le
Président, pour être mis sous les yeux des mem-
bres de la Société, un exemplaire de ce siphon
pour lequel il a été pris un brevet dMnvention.
Des remercîments sont votés à M. Giral pour
renvoi de cet appareil qui a valu à Tinventeur
une médaille d'argent décernée par la Société des
agriculteurs de France , au Concours régional
agricole du Puy, en 1884, et qui prendra place
parmi les instruments agricoles perfectionnés que
possède la Société.
— M. Tabbé Boissier fait don pour le Musée
de six pièces de monnaie (Louis XIV, Louis XV,
Victor Amédée III, roi de Sardaîgne, etc.)
Remercîments.
— 207 —
iPPORTS SUR LE BUREAU.
M. Âlbouy, jardinier a Mcndc, a envoyé trois
variétés de Fraises remarquables par leurs di-
mensions et leur goût. (Docteur Morère, duc de
Malakoff et Auguste Nicaise).
M. Glayèl (Jean), jardinier à Mende, a présenté
une belle collection de légumes, tels que : Pomme
de terre Early rose et Chave ; Pois goulu et
serpette ; Navet plat hatif, Navet blanc à collet
rose ; Radis à bout blanc , rond et demi-long ;
Ognons blanc et rose ; Chicorée de Meaux ;
Romaine, etc., etc.
--*«M$«<®4-^*^5 —
— 308
CONCOURS D'ANIMAUX REPRODUCTEURS
TENU A CHATEAUNEUF U 8 JUILLET 1885.
PROCES-VERBAL.
L*an mil huit cent quatre-yiogt-cioq et le huit juillet,
à midi, le Jury chargé, en exécution du programme du
12 mai dernier, approuvé par M. le Préfet^ de procéder à
k la désignation des sujets dignes d'obtenir les primes à
décerner dans le Concours institué à Châtcauneuf pour les
animaux reproducteurs des espèces bovine, ovine e( por-
cine de I^arrondissemennt de Mende, s'est réuni à Cbâ-
teauneuf.
Etaient présents :
MM. Monteils, Président;
Bonnet, conseiller général ;
De Verdelhan des Molles, propriétaire à Langogne ;
Monestier (Léopold), propriétaire à Mende ;
Chalmeton (Ilippolyte), propriétaire à Malassagne,
commune de Rieutort-de Randon ;
Roux, ancien maire de Chaudeyrac ;
Troupel, vétérinnire,
MM. Rouviëre, conseiller général, et Siau, nommés
membres du Jury, ne s*étant p^s rendus à Ghâteauneuf^
M. Roux, ancien maire de Chaudeyrac, a été prié de s'ad-
joindre au Jury.
Après que M. le Président a eu rappelé les règles du
Concours, le Jury s^est transporté sur la place, où un
«
— 209 —
emplacement avait été assigné à chaque espèce d'animaux
et où ceux-ci ont été rangés par catégories.
Les certificats de naissance, d'élevage, etc. ont été re-
cueillis ; ensuite l'examen des animaux exposés a eu lieu
dans l'ordre suivant :
fo Espèce bovine.
Il a été admis au concours 7 taureaux de 2 à 3 ans ;
11 taureaux de 1 à 2 ans; 10 -génisses de 2 à 3 ans ;
5 génisses de 1 à 2 ans, et 24 vaches.
Ont été dési£nés, savoir :
Taureaux de 2 à 3 ans.
Pour la prime de 80 francs, un taureau signalé race
tarentaise, poil blaireau, appartenante M. Rodier (Joseph),
demeurant au Cheylaret, commune de Langogne.
Pour la prime de 60 francs, un taureau signalé race
d*Aubrac, poil gris, appartenant à M, Daudé [Guillaume),
demeurant à Mende.
Pour la prime de 40 francs, un taureau signalé race
croisée, poil blaireau, appartenant à M. Bouquet (Amédée),
demeurant à Cbâleauneuf.
Pour une mention honorable avec médaille de bronze,
un taureau signalé race croisée, poil froment, appartenant
à M. Mallet (Jean-Baptiste) , demeurant à la Recouse,
commune d'Arzenc-de-Randon.
Taureaux de 1 à ^ ans.
Pour la prime de 40 francs, un taureau signalé race
d'Aubrac, poil blaireau, appartenant i M. Pouzouly
(Etienne), demeurant à Montagnac, commune de La Pa-
nouse.
— 210 —
Pour une mention honorable avec médaille Je bronze^
un taureau signalé race d'Aubrac, poil froment, appar-
tenant à M. André (Jean), demeurant à Estables.
GMsses de 2 à 3 ans.
Pour la prime de 60 francs, une génisse signalée race
d'Aubrac, poil froment, appartenant à M . Roudil (Etienne),
demeurant è Grandrieu.
Pour la primo de 40 francs, une génisse signalée race
d'Aubrac, poil froment, appartenant à. M. Badie (Etienne),
demeurant h la Panouse.
Pour une mention honorable avec médaille de bronze,
une génisse signake race d'Aubrac, poil froment, appar-
tenant à M. Chevalier (Louis), demeurant au Tuf» com-
mune de Mende.
Génisses de i à 2 ans.
Pour la prime de 40 francs, une génisse signalée race
d'Aubrac, poil froment, appartenant à M. Chevalier (An-
toine), demeurant è Châteauueuf. *
Pour une mention honorable avec métiaille de bronze,
une génisse signalée race d'Aubrac, poil froment, appar-
tenant à M. iMauras (Prosper), demeurant au Mont, com-
mune d'Arzenc de-Randon.
Vaches.
Pour la prime de 50 francs, une vache signalée race
Schwitz croisée, poil blaireau, appartenant à M. Baffie
(Etienne), demeurant à la Panouse.
Pour la prime de 35 francs, une vache signalée race
Tarentaise, poil châtain foncé, appartenant & M. de La
Bastide, demeurant à Sirvens, commune de Mende.
Pour la prime de 25 francs, une vache signalée raee du
— an —
pays, poil fromeDi, appartenant à M. Négron (Mai tin],
dameurant à Villeneuve, commune de Chaudeyrac.
Pour la prime de SO francs, uiie vache signalée race
d*Aubrac, poil froment, appartenant à M. Coudcyre (Jean-
Baptiste), demeurante Rodes.
Pour une mention honorable avec médaille de bronz?,
une vache signalée race croisée d'Aubrac, poil roux^ appar-
tenant a M°" la comtesse de Mornngiès, demeurant à Pu-
brèglDSf commune d'Auroux.
Des mentions honorables avec médailles de bronze ont
aussi été accordées h MM. Viala (Claude), demeurant au
Cellier, commune de Saint-Jcau-la-Fouillouse ; Martin
(Pierre], de Gougoussac, commune de Cbâteauneuf ; Roux
(Je.in- Baptiste), de L'IIabitarelle, commune de Château-
neuf, et Daudé (Guillaume), des Bessons, commune de
Mende.
%^ Espèce otIdc.
Il a été admis au concours 16 béliers et 4 lots de
10 brebis au moins, appartenant au même propriétaire.
Ont été désignés, savoir :
Béliers.
Pour la prime de 26 francs, un bélier signalé race de
Montagne, laine noire, appartenant à M. Sudre (Pierre),
demeurant à Chaldecoste, commune de Mende.
Pour la prime de 20 francs, un bélier signalé race du
pays, laine blanche, appartenante M. Prouhèze (Etienne),
demeurant au Bouchet, commune de Rieutort-deRandon.
Pour la prime de 15 francs, un bélier signalé race du
Gausse, laine blanche, appartenant à M . Daudé (Guillaume),
demeurant aux Bessons, commune de Mende.
— 212 —
Pour la prime de 10 francs, uo bélier signalé race
Dishley, laine blanche, appartenant à M. Rodier (Joseph),
demeurant au Cheyiaret, commune de Langogne.
Pour une mention honorable avec médaille de bronze,
un bélier signalé race du pays, laine blanche, appartenaiu
i M. Chevalier (Antoine), demeurant à Ghâteauneuf.
Pour une autre mention honorable avec médaille de
bronze, M. Martin (Auguste), demeurant è Cougoussac,
commune de Ghâteauneuf.
Brebis.
Pour la prime de 60 francs, un lot de 10 brebis signalées
race du pays, laine blanche, appartenant à M. Martin
(Auguste), demeurant à Cougoussac, commune de Cbâ*
teauneuf.
Pour h prime de oO francs, un lot de 10 brebis signalées
race du pays, laine blanche, appartenant à M. Mallet
(Aldebett), demeurant à La Page, commune do Grandrieu.
Des mentions honorables avec médaiiie de bronze ont
été accordées : V à M. Thérond (Joseph), demeurant au
Mont, commune de Chaudeyrac ; 2^ à M. Bayle f Auguste),
demeurant à la Baraque de la Motte , corumune de
Saint- Sauveur-de-Ginesloux.
^^ Espèce porclae.
Il a été admis au concours 4 verrats et 6 truies.
Ont été désignés, savoir :
Verrats.
Pour la prime de 40 francs, un verrat signalé race du
pays, robe blanche, appartenant è M. Gauthier (Jean)»
demeurant anx Chaumeils^ commune du Chastanier.
— 313 —
Pour une meoiion honorable avec médaille de bronze,
M. Trauchessec (Baptiste) , demeurant au Berlraldès ,
commune de Saint Paul-le-Froid.
Truies,
Pour la prime de 30 francs, une truie signalée race
du pays, robe blanche tachetée de noir, appartenant è
M. Gravil (André), demeurant à Crnsfauz , commune de
Chaudeyrac.
Pour la prime de 20 francs, une truie signalée race du
pays, robe blanche, appartenant à M. Daudé (Guillaume),
demeurant aux Bossons, commune de Mencic.
Des mt-^niions honorables avec médaille de bronze ont
été accordées h M. Mallet (Aldebert), de Grandrieu, et à
M. Mnurin (Pierre), de Monlbel.
Le Jury a été généralement satisfait de l'exposition de
l'espèce bovine ainsi que de celle de Vcspèce ovine. Tou-
tefois, la CMtégorie des génisses laispit un peu à désirer.
Il a vu avec la plus grande satisfaction distribuer è
chaque lauréat, an nom de la Société d'agricullure, des
petits Irr ilcs pratiques spéciaux pour l'élevage des espèces
bovine, ovine et porcine. Celte distribution a du reste fait
le plus vif plaisir aux divers lauréats.
Il émet le vœu que ce mode de récompense supplémen-
taire, inauguré cette année, se renouvelle à lavenir.
Le Jury a été vivement peiné d<î constater que les expo-
sants n'avaient tenu aucun compte de la prescription
insérée au programme du concours, en ce qui concerne
Vanneau on la moucheite dont chaque taureau devait être
muni, sous peine d'exclusion.
Il est d'avis que désormais cette prescription soit rigou-
reusement maintenue en gros caractères sur les affiches,
— 21i ~
et rigoureuiemenl exécutée à l'égard de toot exposant qui
ne s'y conformerait pas.
Il renouvelle Tavis, qu*il a eiprimé l'année dernière,
qu'en vue de la nécessité bien reconnue d'encQurager dans
la Lozère la production laitière et rinduslrie fromagère,
il y a lieu d'accroître sensiblement Tailocation départe-
mentale.
Et ont, les membres du Jury, signé le présent procès-
verbal les jour, mois et an que dessus.
A. MONTEILS, BoiNNET, DE VerDELHAN DES MoLLES,
MoifESTiBR, Châlubton, Roux, Trodpel.
LOI RELATIVE A LA SURVEILLANCE DES ÉTALONS
Le Sénat et la Chambre des députes ont adopté,
Le président de la République promulgue la loi dont
la teneur suit :
Art. V\ — Tout étalon qui n'est ni approuvé, ni
autorisé par l'administration des haras ne peut être em-
ployé à la monte des juments appartenant à d'autres qu'à
son propriétaire sans être muni d'un certificat constatant
qu'il n'est atteint ni de cornage, ni de fluxion périodique.
Art. 2. — Ce certificat, valable pour un an, sera dé-
livré gratuitement après examen de l'étalon par une com-
mission nommée par le ministre de l'agriculture.
Art. 3. — Tout étalon employé à la monte, qu'il soit
approuvé, autorisé ou muni du certificat indiqué ci-dessus,
sera marqué au feu sous la crinière.
En cas de retrait de l'approbation, de Tautorisation ou
— 215 —
da cerliGcat, la lettre R sera inscrite de la même manière,
au-dessus de la marque primitive.
Art. 4. — En cas d*infraction u la présente loi, le
propriétaire et le conducteur de letalon seront punis
d'une amende de cinquante^ à cinq cents francs (60 à
600 francs).
En cas de récidive, l'amende sera du double.
Art. !S. — Seront passibles d'une amende de seize è
cinquante francs (16 à 60 francs) les propriétaires qui
auront fait saiilir leurs juments par un étalon qui ne serait
ni approuvé, ni autorisé, ni muni de certiCcat.
Art. 6. — Les maires, lis commissaires de police, les
gardes champêtres, la gendarmerie et tous les agents et
officiers de police judiciaire, les inspecteurs généraux des
haras, les directeurs, sous-directnurs et surveillants de
dépôts d'étalons, les chefs de salions de l'Etat^ dûment
assermentés, ont qualité pour dresser procès-verbal des
infractions à la présente loi.
Art. 7. — Un arrêté ministériel réglera la composition
de la Commission, l'époque de ses réunions, le mode et
les conditions de l'examen et toutes les mesures d'exécu-
tion.
La présente loi, délibérée et adoptée par le Sénat et par
la Chambre des députés, sera exécutée comme loi de l'Etat.
Fait à Mont-sous-Vaudrey, le 14 août 1885.
Jules Grévt.
Par le Président de la République :
Le Ministre de V Agricullure^
Hervé Mangoh.
— 216 —
REVUE AGRICOLE
ÉTUDES SUR LE CHANCRE DU POMMIER-
Chapitre V\
§ I*'.
Le Chancre du Pommier que tous les pépiniéristes
connaissent, est cause souvent de la ruine complète de
cet arbre, et de grandes déceptions ou de grandes pertes
pour ceux qui le cultivent. Il n'a jamais été étudié par
personne.
Les uns croient que c'est une maladie engendrée par
le lorrain, d'autres que certains engrais en sont la cause,
d'autres encore prétendent que ce mal est contagieui :
c'est à-dire que, dans une pépinière, s'il se trouve qaeU
ques arbres chancres, leurs voisins peuvent gagner le mal.
Après de longues et minutieuses recherches, j'ai reconnu
que toutes ces théories étaient autant autant d'erreurs, et
j'ai trouvé rorigine du mal sinon la cause ; ce qui est
bien ; mais ce qui est mieux et plus utile, j^ai trouvé le
moyen de le prévenir ; ntais je n'ai pas trouvé le moyen
de le guérir, par une raison majeure c'est que ce mal est
incurable.
§ IL
Origine du Chancre.
Le Chancre est une maladie héréditaire; les semis
récoltés sur des pommiers chancres^ ou d'espèces sûres ou
— 217 —
aigres prodaiseot des pépins ou plants qui, dès leur nais-
sance, portent en eux le germe très facile è reconnaîtra
du mal constitutif des arbres qui les ont produits.
C'est au collet que ce germe existe et qu'il peut ùtre
reconnu facilement par le moyen que j'indique ci-apràs.
S in.
MOYBN DB COMfAITRB LES PfiPlIfS ftT LES ARDRIS ÂTTA<jUfiS
DU CnANCRB.
Lorsqu'on retaille le Pépin d'un an pour le mettre en
pépinière» il est indispensable de le couper brin à brin^
avec une serpette bien aiguisée ^ à deux ou trois centimè-
tres environ du collet ; alors on examine très attentivement
la kit7/e et si Ton aperçoit la moindre tache noire^ jaune
ou hrune, soit au cœur, soit au bois, boit au liber^ c'est
le signe certain que plus tard cet arbre sera cliancrâ.
Plus la ou les taches sont apparentes ou nombreuses,
plus vite la maladie se déclare extérieuremenu
Il faut bien se garder de planter ces sujets tachés, et ai
quelques-uns ont échappé a l'observatiori, »u bout de
deux ans lorsqu'on rabat 1j pépinière, on cxcmine encore
la coupe avec altcnlion, et si l'on remarque les syrnpiA-
nieB ci dessus indiqués, c'est-à-dire des taches sur quel-
que» svjeîs, on les doit arracher pour les remphcer.
Par les mêmes sympiômcs, les lachos, ou reconnaît
■Dssi si les arbres q-i'on arrache aujourd'hui d'uis les
pépicàières. frf>V« autrefois sans aucun souci d'éviter le
ehincre, poriefiien eux le ;:erme d'j mal. On trouve les
taches en coupant une de ltur= racines et une de leur*
principales branchu.
L« préseDce des lâche* est ul si^ne certain de leur
lie ongifitlU. \ï faut rejeter ces arbres qui n'ont
— 218 —
aucune valeur, mais un grave défaut, celui de faire dé-
penser une dizaine de francs inutilement et perdre dmx
ou trois ans au malheureux ignorant qui les achète.
le Chancre est matheurcusement une maladie incura-
ble. Si è force d^entailles et de soins on en cautérise un^
d^autres reparaissent et finissent toujours par faire mou-
rir le sujet qui en est attaqué.
8 IV.
Le choix éclairé est le seul uoten d'éviter la
PROPAGATION DU ChANGRE.
Lorsqu'on veut semer du Pépin, il importe de récolter
les pommes d'où il sera extrait sur des pommiers sains,
jeunes, d'espèces douces ou amères et d'un bois vigou-
reux.
Les pommes sûres ou aigres portent toutes en elles le
germe du Chancre. Leur pépin est malade.
Autrefois, ceux qui semaient du pépin le récoltaient
eux-mêmes, mais comme ce travail est long et ennuyeux,
beaucoup préfèrent maintenant acheter le semis tout ré-
colté, il coûte relativement bon marché ; on ne s'occupe
pas d*oùil vient: pourvu qu'il lève bien, c'est assez. Eh
bien? ce pépin qui généralement vient de Bretagne est
produit par des solages de pommes f.ûres ou aigtes telles
que les pommes de Rénoche, de Gros et de Petit Cazo,
Cette année, j'ai acheté à Lisieux 2^300 de pépins infé-
rieurs d'une part, et 2,000 de supérieurs de l'autre ; dans
le lot de 2,000, il n'y en avait pas plus de 12 à 15 pour
cent exempts de taches, et encore I Je n'en ai planté que
pour continuer mes expériences. Dans le lot de 2,300, je
n'en ai pas écarté, à la sélection, plus de 8 à iO pour cent.
— 219 —
Pour celui qui ne connaît pas nnon système, le mauvais
valait au moins le double du prix du bon Cet exemplo
donne une idée du marché au pépin qui est une véritable
fi>lm0, et cesserait de Tôlre, si mon procédé était t^u/^art'stf.
J*ai remarqué que dans le paquet des 6on5 pépins^
c'étaient ceux qui avaient Tappareiice la meilleure et la
plus vigoureuse qui étaient malades. Celaient probable-
ment parce que quelques pommes stlres ou quelques pom-
mes récoltées sur des sujets chancres s'étaient trouvées
mêlées avec les douces.
Messieurs, mon procédé mérite d'être vulgarisé, je
vous le livre ; mes moyens me permettent pas d'aller plus
loin pour le répandre, mais j'ai la satisfaction d'avoir ac«
compli une œuvre qui épargnera des sommes considérables
complètement perdues i mes collègues qui cultivent le
pommier, lorsqu'il connaîtront mon système.
DUHAUBL..
(Extrait du Bulletin de la Sociité d'horticulture de /' Orne.)
L'ARBORICULTURE AU POINT DE VUE UTILITAIRE
LES TBAVAUX DB L HIVBB.
Avec les premiers froids, à l'automne, la végétation se
ralentit ; bientôt les feuilles tombent, la sève cesse de
[ circuler, et, sous le nom de cambium^ elle s*amasse dans
les tissus pour servir, au printemps^ d'aliment aux bou-
t' tons à bois ou aux boulons à fruit.
— 220 —
L'hiver est pour les arbres fruitiers la saisoo du repos ;
il erée aussi quelques loisirs h rtrboriculteur, mais ce ne
sont que des loisirs ; car, si les opérations sont moins ur-
gentes, si elles ne doivent point être faites à jour fixe, è
point nommé, il faut cependant que ces opérations, celles
de la taille d'hiver, par exemple, soient terminées au mo-
ment où la végétation se réveille. Il ; a même des opéra-
tions quil importe de faire le plus tôt possible, ce sont
eelles que réclament les écorces ; aussi nous commençons
par elles.
I. Do soin DES fiCORGBS.
L'année dernière, en juillet, je rencontrai sur une route
un cantonnier occupé à gratter, de la base des arbres à la
naissance des branches, le troue des peupliers plantés en
bordure.
— Vous faites là, lui dis-je, une excellente besogne. —
Oh! que je suis heureux de vous entendre! me répon-
dit le cantonnier. Presque tous ceux qui passent me
demandent si j*ai beaucoup de temps à perdre pour
m'amuser ainsi à faire la toilette des arbres de la route.
Je ferais plus utile besogne, disaient-ils. en cassant des
cailloux. — Les passants ont tort, repris-je, ce sont
des ignorants. Us ne connaissent ni Timportance de
l'écoree, ni les fonctions qu'elle accomplit, ni les enne-
mis qui l'altèrent, l'empêchent de remplir ses fonctions
et nuisent ainsi à Tarbre tout entier. Avec des écorces
saines, nettes, élastiques, un arbre a une force de végé*
tation double ou triple de celle qu'il aurait avec une
écorce nourrissant des plantes parasites, recelant une
multitude d'insectes qui la dévorent, et couverte de
chancres ou de plaies qui détruisent les canaux ou con-
— 221 —
« duits séveux. — Ce que vous dîtes \h est bien vr^i, me
« dit, avant de nous séparer, mon docile auditeur. L*an
€ passé, M. le maire de X... fît gratter tous les arbres
€ de son verger ; or, cette année, ses arbres sont plus vi-
« goureux que ceux des voisins, les fruits ont mieux tenu
« et sont devenus plus beaux. »
Ce résultat s'explique très bien.
Vécorce ou système cortical, qui recouvre le bois, est
formée de couches d'un tissu fibreux, le libers recouver-
tes, dans leur jeunesse, d'une couche de tisbu cellulaire
qu^enveloppe Vépiderme.
Le liber est composé de canaux ou vaisseaux par
lesquels la sève élaborée dans les feuilles descend jusqu'aux
racines provoquer l'émission de nouvelles radicelles.
Dans sa marche, la sève descendante ou cambium forme
de nouvelles de bois et aussi de nouvelles couches de liber,
avec cette diOerence que, dans le bois, la couche la plus
nouvelle est toujours la couche extérieure, tandis que dans
l*ccorce, la couche la plus récente est la couche intérieure.
Il résulte de cette disposition que les couches nouvelles
de bois et de liber exigent, pour se loger, la dilatation des
couches de liber déjà formées. Ces couches, dans leur jeu-
nesse, sont douées d'une certaine élasticité, mais cette
élasticité a des limites ; avec les années, les couches se dur-
cissent et forment comme un étau qui, serrant les canaux,
s'oppose à la descente île la sève, et nuirait parconséquent
au développement des racines, si l'écorce durcie ne se
fendillait en tovit sens et ne formait sur Tarbre des plaques
de formes et de dimensions très variées, lesquelles peu a
peu se soulèvent et finissent par tomber.
Les fentes de Técorce servent d'asile aux insectes pour
s'y réfugier et y déposer leurs œufs.
n
*
i
1^
— 224 —
Il faut, avec la serpette, enlever jusqu'au vif toute la
partie malade, et recouvrir la plaie avec un mastic. Sur
Técorce coupée net, il se formera un bourrelet qui ira
grandissant jusqu'à ce que la plaie soit entièrement cou-
verte. 11 serait dangereux de mettre les tissus à nu quand
la gelée est â craindre ; aussi pour faire cette opération
comme pour toutes les autres, dont j'aurai à parler, dans
lesquelles l'écorce doit se reformer sur la partie coupée,
il faut attendre le mois de mars. La couche intérieure du
bois n'ayant subi les influences délétères ni de la pluie,
ni du soleil, ni de la gelée, se recouvre promptement,
surtout si on a la sage précaution de la proléger par un
mastic. C'est toujours avec un mastic que l'on doit couvrir
la partie de l'écorce mise è nu.
On peut se servir soit de l'onguent de Saint-Fiacre que
l'on forme d'un mélange de bouse de vache et d'drgile tri-
turé avec des balles d'orge ou da I)lé, soit d'un mastic que
l'on compose avec 28 parties sur cent de poix de Bourgo-
gne, 28 de poix noire, 16 de cire jaune, 14 de suif et 14
de cendres tamisées. Quand les parties de ce mélange sont
bien fondues, on répand le mastic en galette sur le sol. Il
se conserve indéfiniment. Veut-on s'en servir, on le fait
chauffer un peu et, avec un pinceau, on l'étend sur les plaies
déjà sèches ; il n'adhérerait pas aux écorces humides. Il
ne convient donc de l'appliquer que quelques jours après
la section.
Quant à l'intérieur du chancre, si sa surface est consi-
dérable, on peut se contenter de la goudronner. Mais il
importe de répéter de temps en temps le goudronnement
de la plaie afin de préserver le bois de la carie.
La carie consiste dans la décomposition des couches li-
gneuses sous l'action de l'humidité et des agents atmos-
— 226 —
phériques. Sous cette action, l'aubier d'abord, puis le bois
tombent en pourriture ; il se forme une cavité dans laquelle
Teau séjournant active le mal, qui s'étend, atteint le cœur
de l'arbre, dont il peut à la longue occasionner la mort.
Il n'est pas rare de rencontrer dans les arbres d'immen-
ses cavités. Dans ce cas, il faut enlever, autant que possi-
ble, toutes les parties de bois désagrégées, et ensuite rem-
plir le trou a^ec un mortier imperméable. On voit sur les
promenades des villes des arbres séculaires dont le tronc,
protégé par un solide béton, résiste parfaitement aux agents
destructeurs.
Le grattage de Técorce peut se faire en tout temps ;
mais il vaut mieux profiter du moment où les écorces
sont attendries pai quelques jours d'humidité. Elles s*en-
lèvent très facilement, surtout si on se sert d'un instru-
ment convenable.
Un arboriculteur distingué, M. de Lagabbe, auteur
d'une excellente petite brochure sur la taille du pécher,
a fait confectionner par Ml. Fieurichamp, coutelier, rue
d'Âmerval, à Nancy, un grattoir qui réunit à la modicité
du prix, 1 fr. 25, une très (grande commodité.
Je me résume :
Tout propriétaire, soucieux de ses intérêts, devra en-
tretenir le tronc et les branches de ses arbres fruitiers et
autres dans un état do propreté parfaite.
Si donc les écorces n'ont pas conservé toute leur netteté,
il les fera racler avec le plus grand soin. L'opération se
fera en plusieurs fois par un temps humide. — Toutes les
raclures seront recueillies et brûlées.
Il sera utile, après le grattage, d'enduire l'arbre d'un
mélange de chaux et d'argile afin d'achever de purger
l'arbre de tout ce que le grattage y aurait laissé.
f
— 226 —
Si, à (ODS ces soins, il ajoute un échenillage complet, et
^i, pour rendre à Técorce son élasticité, il fait sur les par-
ties durcies des incisions longitudinales, il aura doublé et
souvent triplé la vigueur de l'arbre et avec elle la valeur
des produits.
II. De LA TAILLE d'hIVEE.
Aux soins à donner h Técorce, succèdent les opérations
de la taille, dite taille d'hiver ou taille en sec; ainsi nom.
mée par opposition a la taille d*été que Ton appelle^ aille
en vert.
La question de la (aille est la question msjeure en arbo-
riculture, car c'est de la taille que dépendent la vigueur
de Tarbre et sa fructification. Or, s'il y a de bonnes tailles,
il y en a aussi do mauvaises, et les mauvaises sont les plus
communes. '
Elles ruinent et tuent les arbres ; il vaut mille fois mieux,
comme produit et comme ornement, laisser la nature
pousser les hautes tiges, qui embellissent et enrichissent
les vergers et les coteaux, qne de la torturer pour pro«
duire des débris informes condamnés, à subir à tout le
moins une fois Tan, les mutilations que leur infligent ceux
qu'un auteur ancien nomme, à bon droit, des coupeurs
d'arbres, allant massacrer tout de village en village.
Ces coupeurs sont les bourreaux des arbres^ ils font la
désolation des propriétaires et causent la ruine de Tarbo-
riculture.
Le propriétaire qui veut tirer parti de ses plantations
ne doit pas, je Tai déjà dit, se désintéresser de la culture
de ses arbres. Il faut, sinon qu'il opère par lui méme^ du
moins qu'il puisse contrôler le travail de son jardinier.
Car le jardinier abonde toujours en promesses, et il
— 827 —
n^en est pas an seul, si peu clerc, qui ne sache vanter son
lafoir, et surtout escompter ses succès. 0«i en trouve
même qui, tourmentés par la passion d'écrire, enseignent»
dans un langage plus ou moins primitif, les erreurs les plus
grossières.
Je ne serais pas étooné, que ce ne soit la lecture de
certains bulletins d'une société d'horticulture qui a suggéré
à M. le Ministre de l'Instruction publique la loi snr Tins-
Iruction obligatoire. Si encore, dans ses articles, l'auteur
n'offensait que la langue maternelle I Alais écrire par exem-
ple, que « des défonçages trop profonds nuisent à la qua-
€ lité du fruit ; qu il est plus préférable de faire des dé-
« foDçages peu profonds ; » — condamner le pincement
et le cassement des rameaux et demander « qu'est-ce que
« font toutes ces tailles, pincements ou cassages ? »
conseiller de ne « planter que des poiriers grcflés sur
€ coignassiers i^, c'est induire en erreur les novices qui
croient que toute société d'horticulture exige de ses rédac-
teurs, avec le respect de la grammaire, celui des sait es
doctrines.
On juge un arbre par ses fruits, une méthode par ses
résultats, et un jardinier par ses œuvres.
Je ne veux point ici faire le procès à toutes les mau-
vaises méthodes, il faudrait des volumes. Je roe contente*
rai de citer les trois plus communes parmi les tailles
vicieuses.
PREMIÈRE TAILLE VICIBISB.
Je la nomme taille chicot. La taille chicot est la taille
de ceux qui n'ont aucune notion sérieuse d'arboriculture
ni ancienne ni moderne. Cependant le tailleur en chicot a
les principes, ou plutôt son principe.
— 228 —
Le voici :
Toutes Ici pousses sont égales devant le sécateur.
D'où cette règle unique :
Toutes les pousses sont coupées à une égale longueur.
Armé de cisailles pour les haies, do sécateur pour les ar-
bres à fruits, il ramène sans pitié toutes les pousses à
environ quatre centimètres, formant autant de chicots que
l'arbre a produit de rameaux. L'œil unique laissé sur le
chicot donne une pousse aussi vigoureuse que celle de
l'année précédente. Cette pousse subit la même opération
que la première, et, comme résultat, on obtient un chicot
sur un chicot. La troisième année produit un troisième
étage de chicots. Il y a des chicotiers qui poussent jusqu'au
quatrième étage, mais la plupart s'arrêtent au troisième,
et, la quatrième année, ils taillent le chicot à l'écu, c'est*
à dire à deux millimètres, pour faire partir le contre-œil.
Le contre-œil donne une nouvelle matière à chicoter. On
Relève jusqu'à ce qu'elle ait ses trois étages, puis on l'abat.
Nouvelle plaie : résultat pratique de six ans de taille :
deux chancres.
Ce résultat ne décourage pas Timpitoyablo coupeur.
Tant qu'un nouveau rameau paraîtra, il subira Topération,
jusqu'à ce que la branche se dénude, ou pousse quelques
dards, quelques brindilles que le chicotier respecte; car
ce sont ses seules espérances, ses seules branches à fruit.
Quelquefois, de guerre las, le chicotitr abandonne l'arbre
à lui-même; ses soi-disant fuseaux, quenouilles, pyrami-
des se transforment en demi-tiges.
DBUXIÊIHB TAILLE VICIRUSE.
Je la nommerai volontiers la taille fagot. Le fagotier
fait deux coupes par an. En mars,, il rabat le prolongement
Ii
•
«
— 229 —
de toutes les branches & quatre ou cinq centimètres, el
taille à l'écu toutes les pousses de Tannée. Les brindilles
et les dards trouvent à peine grâce devant lui. Ainsi réduit,
Tarbre vigoureux jette de toutes ses branches d'énormes
gourmands que le fagotier récolte en juillet. Le sécateur
accomplit donc, deux fois Tan, sou œuvre de destruction.
Car bientôt les branches se dénudent; de la base au sommet,
ee ne sont que meurtrissures et plaies béantes uuiour des
quelles le contre-œil forme à l'envi des têtes de saules qui
entravent la circulation de la sève. L*arbre dépérit, il
meurt, et n'a produit que des baguettes.
TROISIÈUB TAILLE VICIEUSB.
Tout nutre que celui du fagotier est le système de ceux
qui ne taillent pas les prolongements. C'est pour eux que
j'ai écrit dans mou traité : jusqu'à présent, on avait cru
que le poirier était un arbre uniquement cultivé pour nvoir
des poires, c'est une erreur. Le poirier doit, comme les
autres arbres, donner du bois el des fruits. Une nouvelle
méthode prétend obtenir ce double résultat. Elle ne taille
plus Ifs prulongements. Aussi la végétation vigoureuse
fournit, dès la première année, une tige dont on peut
faire une canne de belle dimension. La canne se trans-
forme, la deuxième année, en queue de billard, laquelle
devient bientôt une canne à pêche, dont une nouvelle vé-
gétation fait une perche à houblon ; il suffit pour cela
d'émoiidcr les quelques lambourdes qui ont résisté au
traitement.
Ii faut être de première force pour faire la perche à
houblon, voire miême la canne à pèche; mais un talent
ordinaire, avec une bonne végétation et des branches as-
cendantes, produit la queue de billard, c'est-à-dire la
dénudation sur 1°>60 de longueur.
— 230 —
Le billardier ne couvre pas gon arbre de plaies comme
lé chieolier ; il ne forme pas la tète de saule comme le
fâgotier ; ce n'est pas la stérilité absolue, c'est la stérilité
relative. Par Tinclinaison de la blanche, il atténue le mal,
il ne le guérit pas.
Des arboriculteurs ont cru trouver dans le renversement
de la branche un remède souverain. Ce remède sera sou-
vent pire que le mal.
Selon moi, le type de l'arbre fruiiier est un arbre qu^
joint l3 vigueur à la fertilité. On obtient vigueur et ferti-
lité en donnant à Tarbre une forme en harmonie avec les
lois de la végétation, une forme qui lui permette d'acqué-
rir toute retendue que comporte son espèce. La vigueur
s'accommode mal des plaies et des mutilations. D'où je
conclus que les formes contre nature, les formes restrein-
tes, les cassements, le retranchement des rameaux par la
taille à Técu, sont des nécessités qu'il faut parfois subir,
mais que jamais il ne convient d'éiiger en système. Ce
sont des opérations ruineuses pojrle propriétaire.
Ce sont elles qui ont découragé maints propriétaires.
Fatigués d'attendre des récoltes toujours promises et ja-
âDais obtenues, désespérés de voir leurs arbres épuisés
succomber tour-à-tour sous les mutilations dont ils meu-
rent victimes, ne pouvant invoquer en leur faveur la pro-
tection des lois, car il n'existe point en France des lois
protectrices dos arbrisseaux, ils ont renoncé soit à la (aille,
soit même à la culture des arbres fruitiers.
« Je ne fais plus tailler mes arbres, m'ont dit plusieors
« de ces propriétaires. Tant que les jardiniers les ont tail-
• lés, je n'ai presque rien récolté; depuis que je lésai
« abandonnés à eux-mêmes^ jai eu des fruits abondants. »
Ces propriétaires ont tort de renoncer aux avantages de
— 231 —
la taille. Plusieurs Tool compris ; la lecture de mon traite
d'arboriculture leur a fait ouvrir les yeux^ et leur a mon-
tré la vraie cause des insuccès de leurs jardiniers. Ils ont
été convaincus, ils m*ont écrit pour me remercier, me fé-
lieîter et m'encourager. Mais les jardiniers ? Le très petit
nombre s'est converti, la masse a protesté contre le • mal'
veillant • qui vient troubler sa quiétude et semer la dis-
corde dans les jardins. Si, comme au temps jadis, chaque
vice et chaque vertu étaient personnifiés dans une divinité,
les mauvaises tailles auraient un dieu protecteur, et on
verrait tous les bourreaux des arbres, casseurs, fago tiers,
chicotiers, billardiers etc., etc., venir, la pancarte & la
main, présenter contre moi une fulminante requête. Leurs
colères me trouveraient indifférent. Je continuerais de
prendre le parti de Tarbre opprimé contre le jardinier op-
presseur et de répéter à ce dernier : changez de méthode,
la paix est à ce prix.
Il y a, pour conduire les arbres, plusieurs méthodes
excellentes. Parmi ces méthodes, la meilleure pour cha-
cun est celle qu'il comprend le mieux, et qu'il applique
avec suite et intelligence.
J*ai, comme tout arboriculteur, ma méthode et mes for-
mes favorites; mais je suis loin d'être exclusif. Si je con-
damne ce'qui est mal, je laisse à chacun la liberté de choi-
sir dans ce qui est bien.
L'Abbé Lbfèvrb,
Chanoine honoraire de Nancy.
m
(Extrait du Bullelin de la Société d'horticulture de
VOrne).
I
f
. t
^ 232 —
AMÉUORATION DES FOSSES A FUMIER
. Ce n'est pas ici qu'il est nécessaire de démontrer la
nécessité absolue, pour conserver sa qualité au fumier
de ferme, de le soumettre è un traitement rationnel. La
condition première è remplir est, comme chaque cuUÎYa-
teur le sait, d'empêcher le tas de fumier d'être lavé par
les eaux, qui entraînent la partie soluble, c'est-à-dire la
meilleure de la masse. Tout cela a été dit et redit cent
fois, publia sous toutes les formes, et cependant que
voyons nous dans la plus grande partie de la France,
surtout dans les petites fermes dont le fumier est la
principale richesse, puisque c'est une richesse qui ne
coûte rien? N.^us voyons la fosse à fumier, ou la plate-
forme qui en tit?nt la place, servir en quelque sorte d'égout
pour la cour de la ferme, et le ruisseau entraîner ensuite
trop souvent dans les mares servant d'abreuvoir, le jus li-
quide ou purin, qui se perd au grand détriment de la cuU
ture.
Il y a longtemps que l'on a écrit que celui qui laisse
son purin s'écouler sur les routes et les chemins ou dans
les mares, jette son argent à l'eau ; on a proposé toutes
sortes de systèmes pour créer des fosses à fumier aussi
parfaites que possible. Mais ces installations sont parfois
coûteuses, et il est difficile de demander au petit culti-
vateur de faire les dépenses qu'elles exigent. Les choses
restent donc en l'état.
Voilà près de trente ans qu'un agriculteur du Nord,
M. Vandercolme, que nos lecteurs connaissent bien, a en-
trepris de faire autour de lui, dans l'arrondissement de
Dunkerque, une guerre acharnée à ces installations vi-
— 233 —
cîeases. Un petit cultivateur, son voisin, était à la tète
d'une ferme d'une quinzaine d hectares ; cotait un homme
probe, travailleur, rangé, et malgré ses qualités il ne pros-
pérait pas. M. Yandercolme mit le doigt sur la plaie, en
lui montrant que son fumier, placé en conlre-bas de la
cour, était traverse par toutes les eaux pluviales tombant
dans la ferme et se perdant ensuite dans un petit ruisseau.
Le fumier qu'il portait sur ses champs n*avait donc aucune
valeur. M. Vandercolmc lui indiqua le moyen de parer à
cet inconvénient, et dès lors la prospérité lovinl sous son
toit.
Le moyen est tiès simple: garnir le pourtour de la
fosse è fumier d'un petit parapet en pieno, en l)ri(|ues,
au besoin même en terre battue, pour TIsoIct complète-
ment ; si elle est près d'un toit, garnir ce toit d'une gout-
tière qui conduira plus loin les eaux de pluie. De cotte
manière, le fumier ne reçoit que la pluie qui tombe direc-
tement sur sa surface; le purin se conserve; le fumier
reste riche et fécond. Quelle est la dépense d installation?
Il faut compter sur une centaine de^ francs en moyenne,
dans les conditions les plus désavantageuses, ([uand on
doit avoir recours au maçon et au couvreur.
Nous venons de visiter quelques fermes des environs de
Bergues, à Rexpoede et à Killeni, et nous y avons constaté
les beureui résultats des efforts de M. Yandercolme. Ce
sont des fermes de 15 à 20 hectares dont les fusses à fu-
mier ont été transformées. Lt-s fermiers étaient heureux de
leur récolle, et il savaient parfaitement faire dans les ré-
lultats obtenus la grande part qui revient au bon fumier.
Tous sont unanimes à constater que la plus-value de la
fiimure paye la dépense, et quelquefois au-delà, dès la
première année.
— 23i —
Voilà un de ces progrès simples, faciles i réaliser, i la
portée de tout le monde, et dont les résultats soat immé-
diats. En propageant la bonne fosse à fumier autour de
lui, en payant de sa personne et de sa bourse dans cette
œuvre de bien public, M. Vandercolme a bien mérité de
l'agriculture flamande ; aussi son npm est-il respecté par-
tout comme celcd d'un bienfaiteur.
Herry Sàgnier.
(Journal de l'agriculture).
— 235 —
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— «87 —
SÉANCE DU 6 AOOT 1885.
Présidence de IW. MONTEILS, Président.
Présents : MM, Tabbé Bossb, secrdtaîre-gdncfral,
BB Cabbow-Ferriére, Lcopold MoNESTiEE, Joscph
Farad AN et Vincens.
Le proccs-vcrbal de la dernière séance est
la et adopté sans observations.
— M. le Président donne lecture de la circu-
laire ci-après qui lui a élé adressée par M. le
Ministre de rinstruction publique, des Beaux-Arts
et des Cultes.
Palais-Royàl, le 30 juillet 1885.
Monsieur le Président,
La Réunion annuelle des De'léguo's des Socio'tés des Beau?i-
Arts aura Heu, en 1886, à l'époque accoutnniée. J'aurai
rhonneur de tous faire connaître, en temps utile^ les dates
fixées pour l'ouverture de la Session et pour la remise des
manuscrits.
Toutefois, je crois utile d'appeler, dès aujourd'hui, votre
attention sur le caractère des lectures faites à la réunion des
Beaux-Arts, à la Sorbonne, de 1877 à ce jour.
;\ Chaque annoe, un certain nombre d'études relatives à Teo-
•eîgoement de l'ai î ou h iV^thélique parviennent au Comité
diargé de l'organisation de la session. Souvent, les travaux
[. de cet ordre ont dû être écartés par le Comité, soit que leurs
ratears eussent négligé d'approfondir leur sujet ou que, dans
it
\
— 238 —
leurs travanY isoles^ ils n'aient pas teno un compte soffisan)
lia système actael d'enseignement des Beanx-Arts, des
garanties qo'ii présente et des conseils autoiîsés qoî ont la
mission de le mettre en œavre.
Il n'en est pas de même des trayaax relatifs à VtTistoire
deVJlrt^ que nons envoient les Sociëtds des Beanx-Ârts des
départements. Depnis neuf années, des lectures d'un intérêt
constant ont été faites à la Sorbonne sur l'Architecture, la
Sculpture, la Peinture, le Dessin, la Gravure, les Arts déco-
ratifs, la Céramique, le Théâtre, la Musique, étudiés dans
leurs manifestatious locales. Plus d'une biographie d'artiste,
écrite à l'aide de documents conservés dans nos provinces,
a trouvé heureusement sa place dans le compte* rendu que
publie mon administration à l'issue de chaque session annuelle.
Le rôle des Sociétés des Boaux-Arts qui veulent bien
prendre part aux sessions organisées par l'Etat me semble
nettement tracé par les décisions du Comité que j'ai l'honoeur
de vous rappeler.
C'est à compléter l'histoire de noire art national qu'elles
doivent être fières de concourir par la mise au jour des pièces
d'archives, comptes, marchés, autographes, etc.»., que les
érudits des départements peuvent découvrir dans leurs pa-
tienles rrchorches.
Mes prédécesseurs, en instituant le Comité des Sociétés des
Beaux-Arts et en lui donnant mission d'examiner les manus-
crits, ont voulu provoquer un mouvement d'études parrallèle
à celui qui est né de Ylnvenlaire des Ricliesses d'Art de la
France.
Les collaborateurs de l'Inventaire recherchent et décrivent
l'œuvre d'art, les correspondants du Comité s'occupent de
l'artiste ou des institutions qui ont influé sur le progrès de
l'art dans telles régions de la France.
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— ÎS9 —
J*ose espérer*. Monsieur le Président • que %-ou$ vv>ml4*e«
faire, le plus prompte ment pos3ible, un pressant ap|^) eux
membres de Totre Société* dans le sens ((ue jo vitMis de préciser «
et je serais beareui d\ipprendre« dès maintenant* (|ue votre
Société se pi>}pose d'euvover au Couiilf' i\o^ Sooiétos de»
*Beaas<Artï. en février 1886, tin on plusieurs mémoires
inédits avant trait à rHisloirc de Tart dans soiro rt^gion.
Je Tons prie, en conséquence* de m'accusor réception de
cette lettre* et s*il vous est possible de me faire oonnuîlrc les
auteurs qoi se proposeraient de porter la parole l^ la session
procbaine, je \ous en saurai ^re. Les résultats obtenus uu
conrs des précédentes sessions me donne. it lieu dVsporer que^
grâce à l'active coopération do la Sociétt^ (|ue vous iu*e!sidef ,
noos assurerons le succès de la prucbaine réunion.
Agréez, Monsieur le Président, rassnrouce de ma considé-
ration tiès-distîoguée.
Poor le Ministre et par délt^galion :
Le SoNS'Sccnlfuire dEiat^
Ed. TURQUET.
MM. André et Gcrmcr-Diirand sont spécialement
priés de pre'parcr d'urgence la réponse qu'il y
aura lieu d'adresser à M. le Ministre en vue de
satisfaire à son invitation.
— M. le Président lait connaître que M. le
Ministre de Tlnstruction publique, des Beaux-Arts
et des Cultes a bien voulu , comme les années
précédents, allouer à la Société une somme de
500 francs à titre d'encouragemcnl pour ses tra-
vaux.
La Société vote des rcmercîmenls à M. le Mi-
\^ Bistre ainsi qu'à M. le sénateur de Uo/Jère qui
s est empressé d"appuycr notre demande de sub-
— 240 —
tention, ainsi quil rësolte de sa lettre, dont M. le
Président vient de donner lecture.
— M. de Brézenaud, inspecteur de Tagriculture
dans la région comprenant la Lozère, a adressé
ses remerciments à M. le Président pour Tenvoi
qui lui a été fait du programme des Concours
d^automne institués par la Société.
— M. le Président signale deux articles publiés
dans V Agriculteur Cévenolj Fun relatif aux para-
sites du mûrier, Tautre concernant les réunions
viticoles organisées par la Société centrale d'agri-
culture de THérault , à TEcole d'agriculture de
Montpellier, les 8 et 9 mai 1885. Le premier de
ces articles sera inséré au Bulletin. M. Tabbé Bosse
est prié de vouloir bien examiner le deuxième et
faire un compte rendu.
— M", le Ministre de Tlnstruction publique, des
Beaux-Arts et des Cultes a fait parvenir à M. le
Président une livraison taisant suite aux publica-
tions de h Mission scientifique au Mexique. Cette
livraison forme le 1 ^^ fascicule des recherches his-
toriques et archéologiques.
Remerciments.
— Lcclure d'une Icllre de M"^^ Juliette Adam,
demandant une souscription en faveur de Torga-
nisation des Concours nationaux de tir.
La Sociclé regrclte de ne pouvoir, vu la mo-
dicité de ses ressources, satisfaire à celte invitation.
— 51. le Président communique à la Société deux
lettres que lui a adressées M. de Carbon-Ferrière,
Inspecteur-adjoint des forêts, chef du service pas-
toral de la région comprenant le département de
— 241 —
la Lozère, et daas lesquelles il expose la nécessite
de faire Tacquisition d'^un matdriel de laiterie per-
fectionné, en vue de propager les bonnes méthodes
relatives à Tindustrie beurrièrc et fromagère, ainsi
que Fopportunité qu'il y aurait de créer une école
de laiterie dans le département sous les auspices
de l'Etat, et avec le concours du Conseil général
et de la Société,
Le prix du matériel s'élcveraît à la somme ap-
proximative de 6,000 francs.
A cet effet, M. le Président soumet le vœu
cî-aprcs à- la Société, qui Tadopte à Punanimitéi
en invitant IVL le Président à l'adresser à M. le
Préfet avec prière de le recommander auprès du
Conseil général et de Tadministration supérieure :
^ « La Société d'agriculture de la Lozère,
« Considérant Turgence de la création dan» le
« département d'une école de laiterie destinée à
« réformer ou à améliorer les méthodes en usage
a de fabrication du beurre et du fromage, à
a augmenter le rendement et la valeur vénale de
a ces produits, et engager ainsi les propriétaires
il à étendre la surface de leurs prairies et pâtu-
« rages.
« Emet le vœu : 1^ que M. le Ministre de
(< Tagriculture invite M. le Chef de service pas-
« toral à rechercher dans le département la ferme
« la mieux disposée pour cet objet ;
« 2® Que le Conseil général de la Lozère, pé-
^ nélré des avantages de l'industrie laitière pour
tt le département, veuille bien témoigner de sa
4< satisfaction en faveur de la création de cette
¥ école et voter les fonds nécessaires à l'insii-
M tulion de bourses qu'il jugera utile d'y établir.
— 24» —
« La Société d'agriculture, entrant dans cette
« Toîe, s'engage, lorsque la création de Fdcole
(c aura élé décidée par M. le Ministre, à con-
c( courir dans la mesure de ses ressources à
« Tachât du matériel perfectionné nécessaire à
(( son fonctionnement. »
SÉANCE DD 10 SEPTEMBRE 18&5.
Présidence de M. MONTEILS, Président.
Présents : MM. Tabbé Boisso:^ade, Jules Caupkrt,
ElUELVIN, LkFHANG et ViNCBNS.
Adoption du procès -verbal de la dernière
séance.
M. le Président donne lecture d'une circulaire
communiquée par M. le Préfet et relative à un
remède pour la guérison assurée de la vigne, in-
venté par M. Toussaint Chavagnac , demeurant à
Chabrillan (Drôme).
— MM. Daudé, conseiller général, maire de
Marvejols, et P. Laurens, maire du Buisson, ont
envoyé leurs réponses au questionnaire relatif à
Fenquête sur Tiodustrie laitière. — Remercîments.
— M. Nègre, jardinier à Conleville, commune
de Paluel (Seine-Inférieure), a adressé à M. le
Président une collection de graines à distribuer
aux horticulteurs, offrant en même temps d^envoyer
à la Société quelques plants de fraisiers Belle de
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— 243 —
Meaux en vue de propager celte variété dans les
uoaveaux vignobles de Chaldecostc, près Mende.
La Société vote des reraercîments à M. Nègre
pour renvoi dcsdiles graines , et déclare qu'elle
recevra avec satisfaction les plants de fraisiers qui
lui sont ofTerts par cet horticulteur, candidat pour
les Concours d'automne.
— M. le Président donne également lecture
d'une lettre que vient de lui adresser M. Justin
Moulin, de Mcndc, faisant ressortir, entre autres
propositions , les avantages que recueillerait le
départei^ent d'une voie ferrée qui relierait Mende
à Florac, en passant par Lanuéjols, etc.
De nouvelles études ayant actuellement lieu par
les soins de radministration pour rétablissement
de ladite ligne, la Société vote des rcmercîments
à M. AiOulîn pour cette communication.
— M. le Président rend compte de ce qui s'est
passé dans la dernière session ordinaire du Conseil
général, en ce qui concerne l'allocation de mille
francs votée annuellement pour publication des
documents relatifs à Thisloire locale. Les propo-
sitions budgclaires pour Texercice 188G ne por-
taient que 500 fr. M. le Président et M. le Sénateur
de Rozière ayant réclamé contre toute réduction
de ce crédit, ont été assez heureux pour obtenir
le rétablissement au budget de la même somme
de 1,000 fr.
- Quant au crédit de îîOO fr. voté, ces dernières
années , en vue de propager la plantation des
vignes américaines, M. le Président expose qu'il
a fait tous ses efforts pour obtenir le maintien de
cette allocation, qui ne figurait pas dans les pro-
positions budgétaires ; mais , en présence de la
— 844 —
pénurie des ressources, mise en avant par M. ie
Prëfet^le Conseil général s'est trouvé dane Tobli-
gation de ne pas voter ce crédit.
La Société regrette que ladite allocation n'ait
pas pu être maintenue pour 1 886. Espérant qu'elle
sera rétablie les années suivantes , elle remercie
M. le Président et M. le Sénateur de Rozière pour
la défense des intérêts de la Société, lesquels, en
définitive , se confondent avec ceux du départe-
ment.
— M. le Président fait aussi connaître que le
vœu émis le 6 août dernier par la Société relati-
vement à la création dans la Lozère d'une école de
laiterie, a été admis par le Conseil général.
. — Sur la proposition motivée de M. le Président,
la Société décide que les plants de lignes améri-
caines provenant de la Pépinière départementale,
pourront être livrés aux viticulteurs du département
moyennant le prix réduit de vingt francs le mille
pour les plants enracinés de semis ou de boutures,
et cinq francs le mille pour les boutures non enra-
cinées.
NOMHIATIONS.
M. Fayct (Albert), juge d'instruction à Orange
(Vaucluse) , est nommé membre titulaire de la
Société.
— MS —
APPORTS SVB LE BUEKiU.
H. Grousset, avoué à Mendt\ membre tUiibire
de la Société, a présenté deux belles aubergines
récoltées à Crouzas, ainsi qu'un échantillon de vin
provenant de sa vigne également située ;\ Cn^uxaSt
récolte de 1884.
M. Gaupert (Jules), membre titulaire, a présenté
de belles chicorées impériale et scarole de Limaj
provenant de graines distribuées par la Société.
H. Enjelvin, membre associé, présente un plant
de haricot beurré d'Alger , grains noirs , et le
concombre de Russie, le tout provenant de graines
^stribuées par la Société.
T
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L'abbe HAXC.
(Voirie Procés-verbal de la séance du 11 juin 1885, piiK»' 147 du llull«tio)
M. Tabbé Banc (Maurice), né k Vîllefori, l« 5 avril
1764, décédé à Poitiers le 3 mars 1842, k Tage dit 78 aoi.
D était Tatoé d*une nombreuse famille. Il fil loutea s#0
^todetau Séminaire d'Afignon, alors ville papale.
A ri^ de 17 ans, il y était répétiteur de VUihuppiâê.
Après son ordination, il fut envoyé comme vicîiire, nux
VMtt, oà ilieirouf'jii lors de I iriburrectiou rovalitte de
W*«. ^irijée par M. de S^iilan, qui a%aîl éUbti le camp
Httureés à cinq ou sii kilomètres de celle v.'He.
- Î46 —
Obligé de se cacher, il ^iot habiter chez son père, à
yiilefort.
H fut porté sur la liste des émigrés ; mais il lui fut
ftcile de s'en faire rayer en prouvant que, pendant la tour-
mente révolutionnaire, il n'avait pas quitté la maison
paternelle.
Quelques mois après ra radiation de celte liste, on le
trouve chef d'institution au Pont-Saint-Esprit^ et ce fut
dans eet établissement, qu'il dirigeait, que Mgr Sibour,
archevêque de Paris, fit ses premières études de latin.
Son séjour au Pont-Saint-Esprit ne fut pas de longue
durée ; il fut bientôt appelé au Principalat, i Lille (Nord).
Le Grand-mattre de TUniversité, qui avait reconnu et
apprécié sa vaste intelligence et sa haute capacité, lui
donna presque aussitôt une grande preuve de sa con-
fiance en le nommant Inspecteur d'Académie, avec charge
d'organiser l'instruction publique dans les départements.
En 1814, il était Recteur de l'Académie de Bruxelles;
l'invasion le força de quitter cette ville et de rentrer à
Paris.
Immédiatement, il fut désigné pour le Provisorat de
Toulouse et, pendant les Cent Jours, il y reçut sa nomina-
tion dQ Recteur.
La Restauration ne lui fit pas grAce ; il fut relevé de
ses fonctions, comme le furent alors tous les fonctionnaires
de l'Empire.
Sa disgrâce ne fut cependant que momentanée et, en
1816, il était Proviseur à Poitiers.
En 1819, les Inspecteurs généraux de l'instruction pu-
blique, en tournée d'inspection de l'Académie de Poi-
tiers, lui apportèrent sa nomination de Recteur de TA-
eadémie de Nimes, qu'il ne voulut pas accepter.
_ 247 —
On le promut alors Recteur honoraire.
Il prit sa retraite en 1823.
Après la Révolution de 1830, il fut nommé Recteur
à Poitiers» où il avait contiuué d'habiter ; il } exerça
ses fonctions josques en 1835, époque où, nommé che-
valier de la Légion d'honneur, il demanda de nouveau
d'être admis è la retraite.
ARRÊTÉ
PORTANT RÈGLEMENT POUR l'eXÉCUTION DE LA LOI
RELATIVE A LA SURVEILLANCE DES ÉTALONS.
Le ministre de Tagriculture,
Vu la loi du H août 1885, dont la teneur suit :
Article premier. — Tout éialon qui n'est ni employé
ni autorisé par l'administration des Uaras ne peut êtr»;
î; ^employé à la monte des juments appartenant à d'autres
qu'à son propriétaire, sans être muni d'un certificat cons-
tatant qu'il n'est atteint ni de cornage ni de fluxion pério-
dique.
Art. 2. — Ce cerliGcat, valable pour un an, sera délivré
gratuitement après examen de l'étalon par une commission
nommée par le ministre de l'agriculture.
Art. 3. — - Tout étalon employé à la monte, qu'il soit
approuvé, autorisé ou muni du certificat indiqué ci -dessus,
lera marqué au feu sous la crinière.
En cas de retrait d3 l'approbation, de l'autorisation ou
— «48 —
du certificat, la Uttra E sera inscrite de la même maaiéret
au-dessas de la marque primilÎTe.
An. 4. -^ En cas d*ioff«ctioB à la présente loi ; le
propriétaire et le eondacteor de l'étalon seront punis d*une
amende de cinquante à cinq cents francs (60 à 500 fr.)
En cas de récidive, Tamende sera du double.
Art. 5. — Seront passibles d'une amende de seize à
cinquante francs (16 à 50 fr.) les propriétaires qui ont
fait saillir leurs juments par un IKtalon qui ne serait ni
approuvé, ni autorisé, ni muni de certificat.
Art. 6. — Les maires, les commissaires de police, les
gardes champêtres, la gendarmerie et tous les agents et
officiers de police judiciaire, les inspecteurs généraux des
Haras, les directeurs, sous directeurs ei surveillants des
dépota d'étalons, les chefs de station d'étalons de l'Etat,
dûment assermentés, ont qualité pour dresser procès-ver-
bal des infractions à la présente loi.
Art. 7. — Un arrêté ministériel réglera la composition
de la commission, l'époque de ses réunions, le mode et
les conditions de Texamen et toutes les mesures d'eiécu-
lion.
AiiBËTE :
Article premier. — Tout propriétaire d'étalon ayant
l'intention de le consacrer au service public de la reproduc-
tion doit en faire la déclaration au préfet ou au sous*
préfet de son arrondissement dans le courant du mois
d'octobre de l'anné^. qui précède celle dans laquelle ce
cheval sera livré à la monte. .^^
Cette déclaration devra .être conforme au modèle
annexé au présent arrêté.
Des formules imprimées seront mises k la disposition
das intéressés par les préfets» «t les sous-préfets.
t
*
— »49 —
Art. 3. -^ Les sous-préfets dresseront des états, par
commune et par cantou, des anitnaux inscrits et les trans*
mettront immédiatement, a^ee les déclarations des pro*
ptriétaireSf au préfet du département qui fera établir le
mièvyie travail pour l'arrondissement du chef-lieu.
Ces pièces seront mises à la disposition des présidents
dés commissions visées par le présent arrêté.
Art. 3. — Des commissions d'examen composées de
trois membres : l'inspecleur général des Haras ou son
délégué, président, un propriétaire éleveur et un vétéri-
naire seront chargés de constater Tétat sanitaire des
étalons au point de vue du cornage et de la fluxion pério-
dique.
Art. 4. — Les commissions d'examen sont nommées
par le ministre, sur les propositions des préfets.
Leurs décisions sont sans appel.
Art. 5. — Les commissions se réuniront aux chefs*
lieux d'arrondissement.
Toutefois, elles pourront également opérer eu dehors
des chefs-lieux d'arrondissement, si l'existence de centres
importants justiGe cette exception è la règle.
Art. 6. — D'accord avec les inspecteurs généraux des
Haras, les préfets déterminent par arrêté les lieux, jours
-et heures des réunions des cummissions ; ils portent ces
rcoseigneaients à la connaissance des intéressés par la voie
des journaux et par afiiches.
Les opérations devront commencer dans les premiers
joors du mois de novembre ; elles seront terminées avant
le 15 décembre.
Toutefois, en ce qui concerne la visite des étalons des-
tinés k la monte lie 1886, une décision ministéridie fera
connaître ultérieurement la date de l'ouverture des opéra-
tions.
— 350 —
Les procès-verbaux des opérations seront signés par tous
les membres de la commission.
Art. 7. — Les étalons qui rempliront les conditions
requises dans l'article 1" de la loi seront marqués, sous
la crinière, au fer rouge, du n^ 3, précédé d'une étoile,
en présence des membres de la commission.
En cas de retrait du certificat, la lettre R sera inscrite
au-dessus de la marque première.
Art. 8. — Des certificats conférant le droit de faire
faire la monte seront délivrés gratuitement par le préfet
aux ayants-droit, d'après les états dressés par les commis-
sions.
Ils ne seront valables que pour une seule année.
Art* 9. — Les préfets adresseront au ministre de l'agri-
culture, è l'inspecteur général des Haras de l'arrondisse-
ment et au directeur du dépôt d'étalons de la circonscrip-
tion une liste générale des étalons munis du certificat,
ainsi que la liste des étalons auxquels le certificat aura été
refusé.
Le motif du refus (cornage ou fluxion périodique) sera
indiqué sur cet état.
Art. 10. — Les préfets feront publier, par la voie des
journaux et par affiches, la liste des étalons auxquels ils
auront délivré le certificat sur la proposition des commis-
sions d'examen.
Art. 11. — Les commissions n'auront pas à examiner
les poulains âgés de moins de trente mois.
Art. 13. — Les étalons proposés pour l'approbation et
l'autorisation par les inspecteurs généraux des Haras ne
seront pas assujettis à l'examen de la commission.
Ils seront marqués, sous le contrôle de l'inspecteur
général ou de son délégué : les étalons approuvés, du n"^ 1 ;
et les étalons du n^ 2.
H
t -
K
S.
i
— 251 —
Chacan de ces numéros sera précédé d'ime étoile.
Eu cas de passage d'uD étalon d'une catégorie dans
l'antre, le nombre eiistant sera oblitéré au feu par une
marque spéciale et remplacé par le numéro correspondant
à la nouvelle situation dudit étalon.
Article 13. — Tout propriétaire ou conducteur d'étalon
sera tenu de produire aux propriétaires des juments pré-
sentées à la saillie, soit le titre d'approbation ou d'auto-
risation, soit le eertiflcat délivré par le préfet, sur l'avis de
la commission deiamen.
Il devra également produire le même titre ou certifi-
cat à toute réquisilion des fonctionnaires et agents désignés
par la loi.
Art. 14. — Tout propriétaire d'étalons qui aura refusé
de se conformer aux prescriptions de la loi ou qui entre-
tiendra dans son écurie un étalon corneur ou fluxionf aire»
pourra être privé pendant une ou plusieurs années des
primes d'approbation.
Art, 16. — Le directeur des Haras est chargé de l'exé-
cution du présent an été.
Paris, le 2fi septembre 1886.
Le Ministre de l'Agriculture^
Hervé Mangon.
«-^^•-o^i^^fta-o^--»
_ asa —
REVUE AGRICOLE
DU CHOIX DE LA NOURRITURE DES VOLAILLES
PENDANT L'HIVER
Et de son influence au point de vue du développement
et d' la production.
L'alimentation des oiseaux de hasse-coar est une des
choses dont on s'occupe le moins. — Pourvu que les
bétes aient leur ration, on s*occupe peu si la nourriture
est appropriée aii tempérament et aux besoins de rani-
mai, si elle répond aux exigences de la saisTFh ; il semble
admis que si une poule mange du blé et un canard du
son trempé, ils devront en manger depnis le premier jour
jusqu'au dernier jour de leur existence, et se porter par-
faitement avec ce régime, sans qu'il soit besoin de leur
donner autre chose. Ce système a pour lui i avantage de
la simplicité, mais, au point de vue de la production, il
est loin d'être admissible.
Le choix de la nourriture est une des questions les
pins délicates de l'élevage et doit varier suivant les saisons,
suivant les races auxquelles il s'applique, suivant l'âge des
sujets, enfin suivant le milieu dans lequel ils vivent et la
liberté plus ou moins grande dont ils jouissent.
Nous nous occuperons particulièrement aujourd'ui
des volailles en parquet, le plus grand nombre de nos
lecteurs cultivant les races pures, et étant ainsi dans Tin-
— 453 —
jMMÎbilité d'appliquer à leurs animaux lo meilleur, le
plus saÎD et le plus économique des régimes: la liberté.
A cette saison [octobre], au moment de la fin de la mue,
pendant les brouillards et les journées humides, une nour-
riture tonique est toute indiquée, mais il y faut joindre les
rafraicbissants. Gomme base, le petit maïs en grain ou
l'avoine dont» cette année, le bas prix permet facilement
remploi. Aux bôles paraissant un peu anémiques, dont la
mue se termine difficilement, quelques grains de chénevis
à chaque repas. Comme condiment et surtout comme dis-
traction, un chou sera toujours suspendu dans chaque par-
quet et les poules le picoleront ainsi toute la journée sans
en perdre la moindre feuille. Jusqu'à l'époque des fortes
gelées, le prix des ehoux est insignifiant et beaucoup
moins élevé que celui de n'importe quelle nourriture.
Les pâtées qui, pendant l'été, alternaient avec les repas
de grain, sont supprimées surtout pour toutes les races à
grandes crêtes dont elles amèneraient le développement
exagéré. Pour les races à huppe, la pfltée, l'hiver, a auss^
l'inconvénient de salir les plumes et d'entraîner la chute
=4e'la faupppe d'un seul côté.
Pour obtenir un plumage brillant et activer la ponte,
la graine de lin, en petite quantité, produit le meilleur
effet. Son prix est assez peu élevé pour en permettie l'usage
dans ces conditions.
Nous avons recommandé, comme grain, le maïs et
l'iToine. Le blé, malgré son bas prix^ ne convient pas aux
volailles. Il est trop échauffant. Il pousse surtout aux
-inflammations des voies respiratoires, et le làle, chez les
foulets, est souvent une conséquence de la nourriture au
tUé pur. Quant au sarrazin ou blé noir, on peut certaine-
ment l'employer dans les contrées où il n'y a pas autre
19
- 966 —
atteint ses branches. Tous les yeux bien placés ont une
iendauce h se développer en gourmands ; Tampleur do
feuillage attire chez cet arbre la sève i plus forte dose que
dans toutes les autres essences fruitières connues, et cela
au détriment des branches plus faibles ou étiolées, ou seu-
lement dans le voisinage d'un rameau gourmand. La
gomme fait aussi de grands ravages sur toutes les parties
de cet arbre, et souvent avec une persistance inquiétante,
et a des effets immédiats pour peu que cette maladie soit
aidée par un manque d'équilibre.
Les branches faibles et les rameaux gourmands y sont
plus sujets que les branches de vigueur modérée : les pre-
mières, parce que l'attraction des parties vertes n'étant
pas assez forte, le courant séveux, circulant avec trop de
lenteur, obstrue plus ou moins complètement les canaux
de ces sécrétions, barrant ainsi le passage à la nouvelle
sève qui se coagule en gomme sous la moindre impres-
sion atmosphérique.
Le gourmand produit de la gomme par un effet cou-
traire. Attirant trop de sève i lui, grossisssnt trop vite,
ses tissus sont mous, lâches et facilement altérables par la
moindre intempérie, piqûre d'insecte, etc.
Les branches ainsi gommeuses jaunissent de suite et il
suffit de quelques jours pour les voir mourir. Quiconque
connaît TAbricotier ne peut que confirmer ce que j'avance,
que la gomme est la plus redoutable de ses nf!aladies et
que ses sièges principaux sont les plus faibles ou les plus
vigoureuses branches. Donc, quand il y a équilibre, elle
est beaucoup moins redoutable. Par la taille on doit donc
chercher à obtenir cet équilibre h tout prix, et les bons
cultivateurs des environs de Clcrmont Ferrand y arrivent
très bien.
Pour cela, leurs arbres, qui sont presque tous greffés
— «7 —
nui- tiges, sont maintenus en boule ou en cylindre, a?co
éelaircissement du milieu, pour laisser circuler Pair plus
librement.
Voici en quoi consiste leur taille : Vers le mois de sep-
tembre, au moment où les branches voient jaunir leurs
feuilUjs, on commence l'opération en ôtant tout le bois
mort. D^abord, on fait une incision longitudinale à la tige
que Ton empaille et on donne la forme que l'on désire
donner à l'arbre en ravalant sur de bons bourgeons, le
plus possible égaux en grosseur, une partie de Textrémité
des branches. Ce ravalage se fait le plus long possible ;
on ne fait pour ainsi dire que revenir à une branche se
trouvant sur la circonférence de la forme à donner. Toutes
m branches laissées doivent être conservées entières,
Teipérience ay?nt démontré que l'Abricotier s'en accomo-
daît très bien.
On èclaircit le milieu en snpprimant complètement les
branches k trop fort ou à trop faible empâtement. Cette
^ration fait généralement un immense bien aux fruits,
«pii nouent bien et deviennent beaucoup plus gros,
1 expérience ayant démontré que les branches de moyenne
vigueur sont les seules qui donnent les meilleurs fruits.
Celle opération complète ne doit se renouveler que
touf les deux ans ; le reste du temps, on se borne à sur-
WlUr les gourmands ; tout œil se développant anormale-
• nt«nt est éborgné au&silôt.
i Cçtle opération fait repousser des yeux sur les plus
I ■ itux bois et donne ainsi nombre de productions fruitières
s~ «r le parcours des branches réservées, et les arbres qui la
ï Ment vivent bien plus longtemps que les autres en ré-
] '■''°*"n| aa quintuple la dépense du travail occasionné.
\ ""•' **" Journal de vulgarisation de V horlicuUure.)
99
— 258 —
À BAS LES GOURMANDS
Le gourmand, lorsqu'il esté table, tire à loi les meil-
leur! et les plus gros morceaux. Il s'inquiète peu de laisser
à ses commensaux de quoi se servir à leur tour : prima
mtftt, dit-il, sinon en paroles, du moins en action. Je n'ai
pas besoin de m^appesantir sur les mœurs du gourmand;
qui ne les connaît ? qui n'en a pflti ?
Mais ce n'est pas dans le règne animal seul qu'il existe
des gourmands : le règne végétal a aussi les siens, et c'est
de ceux-ci que je veux entretenir mes lecteurs. A quoi bon
parler des autres, ils sont incorrigiblea, au lieu que les
gourmands des arbres sont susceptibles d'amélioration,
sinon d'amendement parfait. "^
Considérez, le moment venu^un arbre fruitier soumis à la
taille, n'importe de quelle essence il soit, Pécher, Poirier,
Vigne ou autres ; vous y verrez les gourmands à l'œuvre.
Ce sont ces bourgeons (jeunes pousses) que distingue
leur ampleur excessive. Ils dépassent considérablement les
autres par leur longueur, leur volume. Ils brillent par leur
verdure luxuriante, par leur face rubiconde, pourrait-on
dire.
Et d'où vient cela ? C'est qu'ils reçoivent beaucoup plus
de sève, plus de nourriture, en d'autre termes, que le
commun des mortels.
Sur le même arbre, il est des endroits où le liquide
nourricier (la sève) afflue plus abondamment : c'est dans le
haut de l'arbre, vers la flèche ; c'est à l'extrémité des bran-
ches de charpente, c'est à Tarréte supérieure de chacune
de celles-ci ; c'est sous une entaille, sous une incision an-
nulaire, au pied d'une branche courbée.
c
I ^-
1»
— 259 —
Et bien, c'est là aussi que se développent les gourmands;
-et plus on s'éloigne de ces positions privilégiées, moins les
bourgeons ont de force, par la raison qu'ils reçoivent moins
de sève. Cette progression décroissante s'accentue de plus
en plus, au point qu'on en arrive à un manque absolu de
développement, h une véritable annihilation des jeux.
Venons à présent aux remèdes &# apposer au mal, car
c'est sans profit aucun que les gourmands acquièrent un
tel développement. De plus, outre que ces rameaux exu-
bérants sont impropres à la rructificalion, ils sont cause
que beaucoup dautrcs n'acquièrent pas le degré de force
nécessaire. Il y a des remèdes préventifs, et ce sont comme
toujours, les meilleurs. Le premier est iV6or^na^e, qui
consiste à supprimer les gros yeux, car d(\jè on peut voir,
au Yolume des yeux, qu^il en sortira un gourmand. L'ébor-
gnage se pratique lors de la taille d'hiver. J'en ai déjà
parlé; mais saurait-on trop répéter Ids bonnes choses,
surtout quand on voit tant d'hommes rester obstinément
aourds aux bons conseils ?
Un second moyen est l'ébourgeonnement. Lorsque l'é-
borgnage a été omis, on peut y suppléer par la suppression
t hâtive des bourgeons qui sortent de ces gros yeux. C'est ce
^ qu'on appelle ébourgeonnement.
ir. Ces deux opérations produisent le même résultat, qui est
.d'amener le développement des sous-yeux, et cotume ils
n entrent en végétation qu'assez longtemps après. l£s yeux
▼énlables, ces deux circonstances font qu'ils perdent en
•grande partie le bénéfice de leur position avantagée; en
i autres termes, ils restent dans des dimensions modé-
rées.
V En second lieu et comme conséquence naturelle, les
jeux non éborgnés reçoivent une part de sève plus consi-
— iso —
dérable, et ainsi s'élèblivréquilibre entre toutes les rami-
fications de Tarbre, équilibre agréable à la vue autant qu'il
est favorable li la fruelification.
Enfin, si on a néglfgé les déui préventifs qui viennent
d'être exposés, il reste le moyen curatif qui porte le nom
de pincement^ mais qui, pour être de quelque efiicacité,
doit s'effectuer de trèslonne heure.
Pincer, c*est simplement couper l'extrémité herbacée
de la jeune pousse. II ne faut pas dé couteau pour cela,
les ongles suffisent.
Le bourgeon pincé cesse de s'accrottre, au moins pen-
dant quinze jours à trois semaines; il devient ligueux, ses
yeux s'arrondissent, et la sève qu'il aurait absorbée passe
au profit des non pinces. Ces avantages sont importants.
Mais, encore une fois, pour que le pincement empêche
les gourmands, il faut le pratiquer très tôt.
Nous conseillons donc è nos lecteurs de se mettre en
temps opportun à Tœuvre. Qu'ils visitent leurs Pêchers,
leurs Abricotiers, leurs Poiriers, leurs Vignes, et qu'ils
pincent tous ces bourgeons vigoureux qui se développent
aux endroits privilégiés par Tafflux de la sève, que j'ai
signalé plus haut. J'en excepte, bien entendu, le terminal
de chaque branche de charpente, qui, lui, ne saurait
être trop fort.
Que Ton répète cette visite au moins deux fois par se-
maine/car à cette époque de Pannée, la végétation marche
rapidement.
Pour éviter tout malentendu, disons que seuls les bour-
geons qui dépassent ou menacent de dépasser les dimen-
sions d*une brindille, doivent être pinces. Que l'on ne pince
pas un trop grand nombre de bourgeons à la fois et que
l'on se garde de pincer plus court qu'à sept ou huit feuilles;
1*
— Ml —
s'est le moyen d'éviter l'avortement des boutons è fruits
en foie de formation , suite ordinaire d'un pincement
exagéré.
L*ARBOIICULT80a.
(Honttour (f Aor(tcu/(uf«.)
LES EFFETS DU PINCEMENT
Le pincement produit différents effets, dont la plupart
doivent être regardés comme favorables, tant au point de
vue de l'établissement rapide de la charpente des arbres
soumis k la taille, qu'à celui de leur fructification.
Le premier effet du pincement est un arrél plus ou
motffiJ prolongé dans ^accroissement du rameau qui a
Mpincf, en d'autres termes, dont on a coupé l'extrémité
herbacée.
Quand je dis un arrêt dans V accroissement, j'entends
aussi bien le grossissement que Tallon^ment.
En effet, l'extrémité naturello étant supprimée, il ne
peut plus y avoir d'accroissement en longueur, jusqu'à ce
qu*une nouvelle extrémité naturelle se soit reformée par le
développement anticipé d'un œil latéral.
Quant k l'accroissement en diamètre, comme il résulte
de la superposition d'une nouvelle couche d'aubier, et que
^'. eette couche est formée par la sève élaborée, il s'ensuit
que le pincement, en empêchant le nombre des feuilles de
l'accroître, diminue singulièrement la quantité de sève
élaborée, et, pai suite, arrête raccroissement de la nou-
velle couche de bois«
— H6i —
On peut done dire que les deux accroissements ne vont
pas l'un sans Fautre.
Je dis aussi que l'arrêt dans la végétation est plus ou
moins prolongé ; cela dépend de diverses circonstances.
Ainsi, un jeune arbre est plus vigoureux qu'un arbre
âgé; un arbre qui ne porte pas de fruit végète bien autre-
ment que celui qui en est chargé; — la composition et le
plus ou moins de richesse du sol, l'humidilé et la séche-
resse occasionnent aussi une grande différence sous le
même rapport. Il en est de même du sujet sur lequel
l'arbre est greffé : est-ce un pied franc? c'est-i dire un
sujet provenant de semis, ou bien est«ce un Cognasier
(Poirier), un Paradis ou Doucin (Pommier], un Mahaleb
(Cerisier)? Quelle différence de végétation en faveur des
premiers !
Or, plus la sève est abondante, plus elle fait d'efforts
pour se créer une ou plusieurs nouvelles issues en rem-
placement de celles que le pincement a fait disparaître.
Dans ce cas le temps d'arrêt est très court, et vice versa.
C'est au point que, pour certains bourgeons peu favorisés
par la sève, le pincement les arrête déûnitivement pour
tout Télé.
Le second effet du pincement est l'aoûtement du bois et
la maturation bâtive du fruit. Je ne sais comment expli*
quer ce double phénomène, mais un fait dispense d'ex-
plications. Or, c'est un fait bien constaté que le bourgeon
pincé ne tarde pas. à s'aoûter, c'est-à-dire à prendre un
caractère ligneux, et que le fruit qu'il porte (dans la vigne,
par exemple) mûrit également plus têt. La raison en est
vraisemblablement que la cessation de raccroissement en
longueur fait prédominer sa sève élaborée, qui est \^ sève
fructifiante, f^ur la sève ascendante, qui doit être considé-
rée comme la sève brute.
— 863 —
Les deux résultats précités sont donc favorables ; le troi-
sième ne Test pas moins : je veux parler de la bonne con-
formation des yeux.
Si on laisse s'allonger à volonté la jeune pousse, elle
grossit en proportion, et plus un bourgeon devient gros^
plus les yeux s'effacent à sa partie inférieure. Or, dans
la plupart des cas, ce sont ces yeux, les moins bien cons-
titués, par conséquent, qui doivent pourvoir à la fructi-
fication è venir, de telle sorte que la taille d'hiver de ces
rameaux a pour résultat de faire tomber les meilleurs
yeux et de garder les moins bons.
C'est là un grand mal ; mais le pincement y obvie^
car en concentrant la sève sur un espace moindre, les
yeux du bas en reçoivent assez pour se former convena-
blement.
Enfin, le pincement produit encore ce précieux résul-
tat qu'il répartit plus également la sève, la détournant
des bourgeons qui en absorberaient trop, pour la reporter
sur ceux qui eu manqueraient.
On évite ainsi les deux extrêmes qui, au point de vue
de la fructification, sont aussi défectueux l'un que l'autre.
Ceci s'applique par excellence au Pocher, où l'on doit
chercher à obtenir tous les rameaux de moyenne force^
rameaux normaux, qui se couvrent de fruits et se rempla-
cent avec la plus grande facilité, ce que ne font pas les
minces brindilles.
Cela ne s'applique pas moins à la vigne, où il importe
d'éviter h moindre déperdition de sève, afin de faire
acquérir à chaque rameau un degré de force suffisant pour
assurer sa fructification l'année suivante.
Dans un article précédent, intitulé : A bas les Gour-
mandSy nous avons démontré l'excellence du pincement
%
— 864 —
bjitif daos oertaiD^ cas ; noua reyenona aujourd'hui, aur
cet importent objet et noua criona à uoa lecteura :
Continuez à pincer, au fur et i meaure du beaoin, ¥0f
Poiriera, vos Pommiera (de jardin)» vos Âbricotjera, Pru-
niera, Ceriaiers ; ne permettez paa qu'un bourgeon^ 1^ tçr-
naioal excepté, dépaaa^ jamaia le volume d'un ro^lel|U
normal (de moyenne force) chez le Pécher, d'une brînd^lU
dl^a lea autres arbrea ; ce aont lea productions fruiti^rea
par excellence.
Pincez aussi avec le plua grand soin vos Vignes (à d^ux
feuilles au moins au-delà de la grappe), et dépouillez Ic^
de leurs innombrables rameaai anticipés; ils absorbent
inutilement de la sève, empécbeut le bois de s'ao^ter ei
le raisin de mûrir.
Mais tout n'est pas rose et violette dans le pincement :
il occasionne le développement de certains yeux eq ra-
meaux anticipés ; nous dirons^ dans un prochain article,
comment on remédie à cet inconvénient.
(L* Arboriculteur.)
DU SOIN DES ÉGORGES.
Vécorcc ou système cortical qui recouvre le bois, psi
formée de couches d*un tissu fibreux, le liber, recou-
vertes dans leur jeunesse d'un couche de tissu cellulaire
qu'enveloppe Vépiderme.
Le liber est composé de canaux ou vaisseaux par lea*
quels la sève élaborée dans les feuilles descend jusqu'aux
racines provoquer {^émission de nouvelles radicelles.
Dans sa marche, la sève descendante ou cambium forme
de nouvelles couches de bois et aussi de nouvelles coucbea
— «es —
de liber, at ec cette différence qoe, dans le bois, la couche
kl plus nouvelle est toujours la couche extérieure, tandis
que, dans Técorce, la couche la plus récente est la couche
intérieure.
Les feules de l'écorce servent d'asile aux insectes qui
8(j réfugient et y déposent leurs œufs.
' Il faut détruire tous les parasites, animaux ou végétaux.
Le moyen le plus efficace, c'est le grattage de Técorce.
Il faut làcler avec soin les écorces durcies et recueillir,
pour les brûler, les raclures avec les insectes et les œufs
qu'elles renferment, les lichens, les mousses, etc.
Le grattage fait découvrir des chancres dont souvent
rien ne trahit la présence, et surtout des vers qui, tantAt
creusent dans la partie saine de l'écorce des galeries
sinueuses, tantôt s'établissent en un point où ils font
des plaies qui grandissent de jour en jour. Leurs ravages
sont tels que la mon d'une branche, et quelquefois celle
de l'arbre, en est la suite. Pendant le cours de la végé-
tation, sur les arbres vigoureux, le mal est moins sen-
sible parce que l'arbre reforme en partie les tissus dé-
vorés ; mais, en hiver, les ravages s'étendent de plus en
plus, en sorte qu'au printemps, un grand nombre de ca-
naux se trouvent détruits. La végétation languit à son
début, les fleurs n'ont pas la nourriture suffisante, les
fruits ne nouent pas, le prolongeaient des branches est
maigre, les feuilles sont petites et moins nombreuses;
en un mot le végétal souffre dans toutes ses parties essen-
tielles ; ii a moins de force pour combattre le fléau qui
l'épuisé, el qui, à la longue, triomphe de lui.
Les chancres agissent comme les vers et leur action est
lout aussi meurtrière. Ils ne sont pas rares sur les vieux
arbres, où ils sont souvent aussi nombreux qu'étendus.
V
— 266 —
Il fauti avec la serpette, enlever jusqu'au vif toute la
partie malade, et recouvrir toute la plaie avec un mastic*
Sur l'écorce coupée net, il se formera un bourrelet qui ira
grandissant jusqu'à ce que la plaie soit entièrement cou-
verte. Il serait dangereux de mettre les tissus à nu quand
la gelée est à craindre ; aussi, pour faire cette opération
comme pour toutes les autres, dont j'aurai i parler, dans
lesquelles Técorce doit se reformer sur la partie coupée,
il faut attendre le mois de mars. La couche intérieure du
bois, n'ayant subi les influences délétères ni de la pluie,
ni du soleil, ni de la gelée, se recouvre promptement,
surtout si on a la sage précaution de la protéger par un
mastic. C'est toujours avec un mastic que Ton doit cou-
vrir la partie de l'écorce mise à nu.
On peut se servir, $oï\ de l'onguent de Saint-Fiacre que
l'on forme d'un mélange de bouse de vache et d'argile trituré
avec des balles d'orge ou de blé, soit d'un mastic que Ton
compose avec 28 parties sur cent de poix de Bourgogne,
38 de poix noire, 16 de cire jaune, 15 de suif et 14 de
cendres tamisées. Quand les parties de ce mélange sont
bien fondues, on répand le mastic en galette sur le soK
Il se conserve indétiniment.
Le grattage de l'écorce peut se faire en tout temps ;
mais il vaut mieux profiter du moment où les écorces
sont attendries par quelques jours d'humidité. Elles
s'enlèvent très facilement, surtout si on se sert d'un
instrument convenable.
Je me résume :
Tout propriétaire, soucieux de ses intérêts, devra en-
tretenir le tronc et les branches de ses arbres fruitiers
et autres dans un état de propreté parfaite.
L'abbé Lbfèvrb.
— 267 —
PINÇÂ6E DES LÉGUMES
Qu'il s'agisse d*arbres ou d'herbes, de plantes d'orne-
ment ou de légumes, le pinçage, en tant qu'opération,
offre des résultats analogues : l'arrêt en hauteur et,
suivant la nature des plantes, leur ramification ou une
avance dans la fructiiication.
Suivant aussi le but qu'on se propose, l'opération a
lieu sur rinfloreset^Bce ou sur rinflorescence ou sur l'axa
de la plante, parfois même sur ses ramifications. Pour
préciser, citons deux exemples différents, en les prenant
parmi les légumes : l'un propre au Pois, sera fait sur
Yinflorescence, tandis que l'autre, propre aux Fèves,
sera pratique sur Vaxe. Dan<; ces deux cas, le but i attein-
dre est le même : hâter la production des fruits.
Le moment où Ton opère varie ; quant à l'époque»
elle est déterminée par l'étnt de la plante. Pour les Pois
comme pour les Fèves, on pratique le pinçage lorsqu'il y a
un nombre suffisant do fleurs épanouies; alors, avec le
pouce et l'index, on supprime la supérieure, de façon i
concentrer la tève dans les fleurs placées au-dessous et qui,
par ce fait, prennent un peu plus de développement,
r grossissent davantage et mûrissent plus vite.
Appliqué aux Fèves, le pinçage. a encore cet avantage
de les préserver, en grande partie du moins, du puceron
noir, qui attaque surtout le sommet herbacé des plantes,
que le pinçage enlève.
Quant aux Pois, voici, en général, comment on prati-
que le pinçage, dans quel but on le pratique, et les
résultat que Ton en obtient. L'opération présente quel-
ques différences, suivant les variétés et suivant le but que
— 8«8 —
Ton se propose. Ainsi, si Ton tient pIuCAt à la bâtifeté
qu'à la quantité, on pince plus fort. Voici, en général,
eomraent on opère aux environs de Paris. Les Pois hfttifis
tels que Pnnce il/&er(, etc., sont pinces à quatre étëges
ou nœuds, tandis que ceux de pleine saison, tels que
Clamart et Clamari hdlif, SerpeUe, etc., sont pinces à
trois étages, parfois même è deux seulement.
Ce pinçage donne les avantages suivants : les produits
sont plus beaux et mûrissent au moins buit jours plus tAt.
De plus, on fait la cueillette en une seule fois, ce qui a
lieu à peu près partout aux. en virons de Paris. Ainsi, à
Yincennes, Fontenay, Monlreuîl, etc., lorsqu'on voit que
les Pois sont arrivés à une bonne moyenne de maturité,
on les arrache et on les apporte à la maison. Li, sous des
hangars ou dans des cours, sous les portes-coebères, etc ,
on cueille et Ton fait plusieurs catégories ; gros, moyens,
fins, que Ton vend suivant la qualité. Quand aux tiges,
comme elles sont encore très feuillues, on les donne aux
bestiaux ou bien on les fait sécher pour faire du fourrage
d'hiver.
. Si l'oû oe fait pas le pinçage des Pois, les plantes s'étei-
gnent d'elles-mêmes, lentement, de sorte que le terrain
est plus longtemps inoccupé après avoir produit, il es^
vrai, 5 ou 6 étages, mais que sont ceux ci T Au premier
étage, des cosses fortes, mais dont un bout est souvent
avorté par suite de la tendance qu'a toujours la sève à se
porter vers l'extrémité supérieure des plantes ; le second
étage a des cosses mieux formées sans pourtant être ni
longues, ni belles ; le troisième est encore moins beau ;
le quatrième sort à peine de la fleur ; enûn les deux
autres avortent à peu près complètement. De sorte que,
finalement, l'avantage reste au pinçage. Ce qui le démon-
l ■
— 269 —
tre mieux que tout ce que nous pourrions dire, c'est la
production, ce sont les chiffres qui, lorsqu'il s'agit de rap-
port, sont ce qu'il y a de plus éloquent. Ainsi, le Pois
Serpette étant pincé donne 200 kilos à l'are de fruits verts,
tandis que, non pincé, il produit à peine 120 kilos de
fruits moins beaux, par conséquent de valeur relativement
Boiadre.
Les résultats que nous venons de faire connaître ne sont
pas fictifs : c*est la pratique qui les accuse.
E.'Â. GARRlàRB.
(Revue horticole).
LE CRESSON DE FONTAINE
Le Cresson, plante vivace de la famille des crucifères^
crott naturellement dans les ruisseaux où coule une eau
fratcbe et limpide : on le reconnaît facilement à ses petites
fleurs blanches disposées en corymbes et à son feuillage
d'uQ beau vert foncé ; préparées en salade, ses feuilles
eoDSiituent un aliment très sain et très agredble i cause
de sa saveur particulière qui caractérise toutes les parties
de la plante; on le préparc encore comme les épinards
ou comme assaisonnement.
:- Bien que le cresson pousse naturellement dans certains
endroits, il ne faut pas croire néanmoins que pour en avoir
do beau et à discrétion il suffît d'en planter le long d'un
^^ours d'eau et de ne plus s'en occuper; le Cresson, comme
^)es autres plantes, demande des soins et donne un profit
^en'rapport avec la culture qu'il reçoit.
so
— 270 —
Un simple filet d'eau courante suffit pour établir une
cressonnière dans un ruisseau ou dans un fossé ; pour cela,
on y sème au printemps des graines qui germent en très
peu de temps, ou bien on y pic(ue des boutures à 10 ou
15 centimètres les unes des autres ; ces boutures s'enraci-
nent facilement et se développent avec rapidité, pourvu
que Teau les baigne et se renouvelle constamment ; l'eau
ne doit pas avoir plus de 15 ou 20 centimètres de profon*^
deur, ou alors il ne faut planter que sur les bords.
Quand la plantation devient trop touffue, il faut, au
lieu de cueillir, arracher dans les endroits trop garnis,
afin de les éclaircir, autrement le Cresson serait baucoup
trop long à repousser, et après deux ou trois récoltes, on
serait obligé de refaire la cressonnière, tandis qu'on ne
doit la refaire que tous les deux ans. A cet effet, on en-
lève la vase du fossé ou ruisseau et on remplace la terre
usée par 10 centimètres environ de terre nouvelle; on
peut même y ajouter k h B centimètres dé terreau par
dessus, puis on replante les branches de cresson comme
nous l'avons dit. Un mois après on recommencera à ré-
colter.
Le Cresson, outre les plantes aquatiques qui nuisent è
son développement et que l'on doit avoir soin de détruire,
a de nombreux ennemis parmi les insectes. Ceux qui
commettent le plus de dégâts dans les cressonnières sont
deux espèces d'altises les Phylloîreta undulala et les
Piylliodes nipi.
Le premier de ces insectes est noir avec une bande
jaune ondulée sur les élytres, il a les antennes noires avec
les premiers articles jaunes.
Le second est d*un bleu foncé avec les deux pattes
antérieures et la base des antennes d'un beau jaune doré «
t
- 271 —
Les larves de ces insectes sont trèd petites et presque
toujours CD grande quantité ; elles rongent le limbe des
feuilles ; les insectes parfaits mangent beaucoup, et sou-
vent, dans une cressonnière attaquée par eux, il est diffi-
cile de trouver une seule feuille intacte.
En saupoudrant les feuilles de plâtre sec^ on détruit
facilement les larves ; les insectes formés sont plus diffi-
ciles à détruire, mais en agissant plusieurs fois sur les
larves, on arrive à s'en débarrasser ; on en est quitte
pour laver à grande eau le cresson ainsi traité, avant de
l'employer.
On peut aussi, lorsque la cressonnière est petite, Tar-
roser d*eau étendue d'acide phénique, mais en très petite
quantité ; Tusage apprend dans quelles proportions il
faut employer cette substance pour détruire les insectes
aans nuire à la plante ; ce procédé est plus efficace que le
précédent, mais aussi ii est plus coûteux.
[Moniteur horticole), Jbàn Châdré.
REMÈDE CONTRE LES PIQURES D'ABEILLES
^^ :. Les Abeilles ge trouvant dans beaucoup de Jardins, soit
^ .fiomme agrément, soit comme production, les jardiniers
^ ou les horliculieurs peuvent parfois èlra piqués, de sorte
; que liDdication suivante nous parait pouvoir trouver sa
'i place dans une chronique horticole.
^ Oo a recommandé contre les piqûre» d'abeilles l'appli-
i Î**T '"""^""ato <»'un Oignon. A ce sujet, un missionnaire
\ « TauDgoo (Birmanie) écrit :
— 272 —
Je n'ai pas expérimenté le remède contre les piqûres
d'abeiiles; néanmoins j*aî tout lieu de le croire efficace, car
l'application d'un Oignon rouge coupé frais eu notre 'spé-
cifique contre la piqûre du scorpion qui équivaut certaine-
ment à cent piqûres d'abeilles. J'ai vu des indigène^,
piqués par un scorpion, se tordre de douleur par terre,
et j'ai constaté la disparition de ces mêmes douleurs au
bout de quinze i vingt minutes, à la suite de Inapplication
de l'Oignon, qni réussit toujours alors même que l'ammo-
niaque est inefficace.
Cette citation nous parait avoir un intérêt tout particu-
lier, car en comparant ces diverses piqûres qui ont entre
elles beaucoup d'analogie, nous sommes presque fondés
à y joindre celle des vipères, et par conséquent à conclure
que, dans les herborisations, quelques Oignon» frais pour-
raient rendre parfois de grands services, puisqtie, d'après
le missionnaire en question, une application d'Oignon
rouge réussit, alon que Vamnoniaque est inefficace.
(Revue horticole).
MOYEN DE GUÉRIR LE VIN AIGRI OU MOISI
Il arrive souvent que, par suite de mauvaise vinification
ou d'accident de conservation, le vin tourne à l'aigre.
Voici un moyen facile d'y porter remède :
Pour un hectolitre de vin aigri, faites torréfier, è la
manière du café, un bon verre de blé; ensachez-le, très
chaud, dans une toile en forme de boudin pour en faciliter
— $73 —
rintrodiiction par la bonde du fût ; suspendez-le par une
ficelle ; agitez ensuite le tonneau pendant quelques ins-
tants.
Au bout de deux heures environ, retirez le sachet : le
▼in est guéri.
Le blé qui a servi à l'opération présente alors une infec-
tion telle que les poules même s'en éloignent avec une
sorte de stupeur.
Ce remède fait aussi disparaître le goût de moisi ou le
goût de seCy à condition de soutirer aussitôt le vin.
(Le Sud Est.)
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— 276 —
SÉINCE DU 22 OCTOBRE 1885
Présidence de M. MONTEILS, Préaid«nt.
Prcsenis : MM. Tabbd Bosse, secrétaire gcndral,
AiTORÉ, Arnal cadet, Tabbd Boissier, Tabbd Bois-
SONADE, BouNiOL (Julien) de Pradassoux, Bouchitté
(Charles), Brajon, Enjelvin, Lefranc, Mauge, Mo-
HESTiER, OzroL pcFC, Paparel, Tabbé Vitrolles et
VmcENS.
Le Proccs-verbal de la dernière sdance est lu
et adoptd.
M. le Président s^exprime en ces termes au
sujet de la mort récente d'un honorable membre
de la Société :
J*aî le douloureux devoir d'annoncer li 1m Société d'agri*
calture la mort d'un de ses membres les plus sympa! hiqnes,
M. le vicomte Alfred de Framond.
N«>tre regretté collègue était un bon agriculteur, sachant
allier anx procédés agronomiques nouveaux les méthodes
locales, dont une (-tude patiente du sol, du climat* de la pro-
duction fourragère, des races de notre pays lui avait dé-
montré l'utilité.
Dans cet arrondissement de Marvejols, où la nature semble
avoir réuni tontes les conditions de prospérité agricole :
cfaampb fertiles, vastes prairies, cultiva'.euis intelligents et
enlreprenanls, M. de Framond occupait, comme grand pro-
priétaire et Piésident du Comice agricole, la première place.
Sa longue expérience donnait ^ ses conseils une autorité
SI
— 27ff —
(levant laquelle toos ses collègues s'Inclinaient. Tous, noas
étions heureux, dans les Concours (ranlmaui roproilucleurs
ou d'unim.iQX de boucherie, de baser notre opinion sur les
déductions qu'il liniit de Texamen des aniniau!( présentes et
dont il exposait les qualités ou les défauts iivec une sûreté
de îngr»ment et uii tact des phis remarcjuables.
M, de Framond était un homme de cœur. J'en appelle
r.o souvenir de ses collègues au Consed général, de ses amis,
de tous ceux que les relations agricoles ou craffaires amenaient
aoprrs de loi. Il avait surtout pour les habitants dé la com-
mune de Nasbînals, dont il était maire, une affection pro-
fonde ; aussi, presque toos les chefs de famille de Nasbiuals
étuirnt ils venus, malgré la distance^ assister, à Marvejols,
aux funérailles de celui qu'ils vénéraient comme un prre.
Que dire de l'clévalion de son caracl» le, de sa fidélité aux
souvenirs, de son aident patriotisme, sinon qu'il n'a pas
craint, pour en manifesler l'énergie, de braver les plus gran-
des fatigues et de leur sacrifier m^me sa \ie.
Puissent ses deux fils, héritiers de tant de qualités réunies,
ainsi que :on épouse inconsolable, agréer ce témoignage de
svn^palliîe que je rends, au nom de la Société d'agriculture,
à la mémoire de notre regietlé collègue. A. M.
La Sociclé s'associe de tout cœur aux regrets
exprimés par M. le Président.
— M. le Président a reçu la lettre ci-aprcs
de M. le Directeur des Beaux-Arts :
ralais-Royal, le 10 octobre 1885.
Monsieur le Président.
J'ai re( o la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'a-
dresser au sujet de la prochaine session des Sociétés de'
Beaux-Arts h la Sorbonne et je prends note du mémoire que
— «7 -
Fnn Ses nirmbres de voire Socîolé, M. T Archiviste de la
Lozère, se propose de sonmcUre au Comîté des Socidtcfs des
Beaoi-Arls iur Tauteor des Boiseries de /a cathédrale de
Rodex au Xr^ siècle.
Je Tons SRuraî gre de voaloîr bion me faire parteiiir ce
travail dans le conrant de janvier prochain*
Veoillez agréer, etc.
Pour le Dircclcur dos Bcaux-Ails, en congé ;
Le Direcleitr des B aliments civils^
POULTN.
— M. Nègre, jardinier à Conteville (Seine-Infé-
rieure) , membre de notre Société , a adressé à
M. le Président 200 pieds de fraisiers des meilleures
espèces, pour être propagées dans la Lozère, son
pays d^origîne.
La Société vole des remcrcîments à M. Nègfé
pour cet envoi.
— MM. de Lcscure, Tabbé Bosse ,Auricoste,
ràbbé Boissonade, Brcil, Louis Chevalier, Fabre,
Levrault et Arnal cadet sont nommés membres
de la Commission des Concours d^automne, dont
font également partie les membres de la Socîétiî
cpiî ont été chargés d'instruire les demandes pré-
seiit<{e^ par les divers concurrents.
NOMINATION
M. Jacques, Directeur de la Succursale de la
BaAqoe de France à Mende, est nommé membre
titulaire de la Société.
— i78 —
É ■
LES CONCOURS RÉGIONAUX.
Le Ministre de l'agricultare vient de prendre nn arrêté qaî
modiBe d'nne façon très sensible rinstittition des G>ncoars
régîonaui .
La France a éié josqu'ici divisée, an point de me de ces
Concours, en douie circonscriptions* comprenant cbacnne an
certain nombre de départements et formant des régions dites
du nord est« de l*est, de louest central, du nbrd-ooest, de
Tonest* du nord« du centre, da sud-ouest* du sud central, de
Test central et du sud-est.
L*ar l'été du Ministre, considérant que Taccroissement des
Toies de ciMumunication permet le groupement des régions
de façon à donner aux Concours agricoles un développement
en rapport avt:o le& gra;u!es circonscriptions territoriales de la
Fhince. vient de réduire de douze h six le nombre des Con-
COQis régionaux qui se tiendront annuellement dans les dépar-
tements.
Voici comment se divisent les nouvelles circonscriplioas
agricoles :
!*• KtrwnsK^riftion. — Seîne-et Marue« Meuse* Seîne-et-
Oise* Vosges Ai<r.e. Haute- Marne* Somme* Aube, Pas-de-
Calais* Mut ne* O.se* Meortbe^et-Mosclle* Nord. Ardenncs*
Seine.
y rtrv\viJv.Ts;ft\.'"i. — n!e-et-ViljIo^, Sartbe* Cô:es-du«
Nord* Oixe« Lo:re latVrieurv* MaocL?. Morbiban* Calvadi»*
Finistèrv. Se:::c-1: !Vr>eare* Maine-et-Loire* Eore-et-Loir .
Mav^foBe* Eure.
3* wî>,vt>,-rî:"t:,vi. — N:è*re * Docbs * Icdre et- Loire •
Sa&Btf ei<Lo;nf* lacre* Tocnc^ Lojr-et-Cber* Ain* Loiret.
— $79 —
Jora, Allier, Haate-SaoDC, Cher, Cote d'Or, territoire de
Belfort.
4* circonscription, — ■' Vienne. Gers, I)ordogne« Basses-
Pyrënécs, Vendre, Landes, Deux Sèvres, Arl^{;e, Charente-
Inférieure, Hautes- Pvrdue'es, Gironde, Haute Garonne, Cha-
renie, Lot-et-Garo ne. Haute- Vienne.
^^circonscription, — Corrî^xe , Loire, !iOt , Ardèeho ,
Tarn, Zo;(ère, Cantal, Haute Loire, Aveyron, Khoiie, Tarii-
et-Garonne, Puy-de-Dôme, Creuse.
6* circonscription. — Isîtc, Pyic^ne'ea-Orîeulalefi, Haute-
Savoie, Gard, Vaucluse. Var, Rasses- Alpes, Alpes-Maritimesi
Hautes-Alpps, Aude, Diônic, Hérault, Savoie, HoucheN-du-
Rhône, Corse.
Les Concours régionaux pour les années 1B87 h IttOii
inclusivement auront lieu dans les dtfpaiteinentt suivant ;
1887. — Seine et -Marne, llle-el-Vilaine, Nièvre, Vienne,
Corrèze, Isère.
1888. — Meuse, Sarlhc, Toubs, Ger.s, Loire, l*j'rdn(^es-
Orientales.
1889. — Seine -et- Oise, Cotes- du- Non!, Indre-et-Loire,
I>ordogDe. Lot, Hdute-Sauiie.
18r0. — Vosges. Orne. Saône-ct-Lolre, Barbes ï'yi^n'^es,
ArdècLe. Gard.
^^''^' — Aiine, Loiie-Iiifr'jîrrure, Indre, Vendée, Tarn,
Tanclme.
"' — — Hdutc-Marne. M^i: clie, Yonne. Landes. Aorêr^,
"^-'- — Sonn.fi.':, Morl/Lan. Loir-et-Cli'rf, ï;':«js-.Si:*res,
■ft^". BiSfes-Alpe?.
L^ Zi.'jx^:]^^ 'f'-r^vi'o:.^ ^iz.'f:\ [y^.z ce* an^i*- fyjtu'tii-.rJA^
— 280 —
«ÉAIICE un 5 lOVElHBRE 1885
P^éMdeoee de M. MONTEILS, Préaîdent.
Présents : MM. Tabbë Bosse, secr(ftaîrc gëodral,
ÀmAÉ, Ds LA Bastide, Béhigaud, Tabbc Blanc,
Fabbé Boissoi^ade, Beajon, EruELviN, Louis Jourdan,
MOSŒSTIEB, TaBDIEU, ThOUPEL Ct VlNCE^S.
Le Proccs-verbal de la dernière séance est lu
et adopté.
— M. le Président dépose sur le bureau un
Tolume envoyé par son auteur, M. Léon Laliemand,
qui en fait hommage à la Société. Cet ouvrage,
intitulé : Histoire des Enfants abondoimés et dé-
laissés. Etudes sur la protection de tenfance aux
diverses époques de la civilisation^ .a été couronne
par FAcadémie des Sciences Morales et Politiques.
Dans sa lettre d'envoi, M. L. Laliemand soumet
son livre à l'appréciation de la Société et demande
en même temps des renseignements sur les anciens
établissements charitables de la localité.
La Société vote des remercîments à M. Lalie-
mand pour renvoi de cet ouvrage, sur lequel
M. Louis Jourdan promet de faire un compte*
re^du.
M. André, archiviste départemental, est prié
de vouloir bien faire les recherches nécessaires
en vue de satisfaire à la demande de renseigne-
ments de M. Laliemand.
*f*
— 281 —
— Sur la proposition de M, le Pri'sîdenl, la
Société décide que le Concours d'animaux j;ras«
de Yolailles, de beurres et de fromages, aura lieu
le samedi 13 février, à Teffct de permollre aux
exposants de présenter, le casécliéanl, leurs pro-
duits aux Concours généraux de Paris.
— M. Passebois (François), de Mcudc, l'ail don
pour le Musée de la Société des objets ri-aprrs :
1® Une incrustation de la fontaine de Sl-Allyre,
rcprésenLmt le retour dans ses (byei's <rnn vo-
lontaire de la i'^^ Réi)nblîquc ; 2" une IcMe de
femme en cuivre paraissant avoir l'ail partie cfun
marteau de porte ; 3" une médaille représcnlanl
la buste de Raphaël et portant retle ins(,ri|)li()ii
RAPHAËL SANCTIVS ; 4^ un Dauphin en ruivn;
estampé ; 5" une fleur de lys en cuivre ; 0" une
médaille en cuivre jaune portant cette inscription;
n° 28 Portefaix 1822.
M. André, archiviste, fait aussi don |)Our le
Musée, d'une ancienne serrure de cofl're.
Des remcrcîments sont votés à MM. Amln' et
Passebois.
— S82 —
CONCOURS D'AUTOMNE
Lecture est ensuite donnde des Procès-verbaux
dresses par la Commission des Concours d^automne.
La Société les approuve et adopte les propositions
de récompenses à décerner aux divers Lauréats.
Suit le relevé de ces procès-verbaux, qui sont
accompagnés des principaux rapports faits par
divers membres de ladite Commission :
1^ Reboliieiupnt et planlatlou« ca bordure.
1. >i"Ma (/"" de MORANGIÈS. propriétaire â Fa-
brcges , conimune d'Auroux. — Pour reboiscnient de
80 hectares pnr semis ei plafitalions ; [>laiitations en bor
d'ire, elc, une triedaille d'or de la va'<;ur de 100 fr.
2. M (.UIONDÉS (Pierre). |»rop:ii:4aire à Lestrczcs,
commune de Chautleyrac. — Pour reboisemenl de 8 hec-
tares enviro), inig?ïtions, épierrern-nU. elc, une mé-
daille de broijze, une prime de 26 fr. el le Ttail'* de la
culture des bois, par Loreniz et Parade.
3. M. l'IlERMLT (Antoine), propriélaire à Chaudeyrac.
— Pour reboisement par semis et planta'ions dfl 8 hect'îres
de terrain, irrigations, épierremenls, murs de clôture, etc.,
une médaille de bronze, une prime de 25 fr. el le Traité
de F^oreniz el Parade.
4. M. SËRODES (Bapiitie). propriétaire à Gély, com-
mune de Saiiil-Sauveur-de-Gioeslouï. — Pour reboise-
meni par semis de 8 hectares de terrain, une médaille de
bronze, une prime de 25 fr. et le Traité Loreniz el Parade.
— 283 —
5. iM. TRAUCHESSEC (Jean-Anloine) , propriétaire
è ÂrzenG'de-RandoD. — Pour reboisement par semis eo
essence de Pin sylvestre, plants d'épicéa etc. de 4 hectares
de terrain, une médaille de bronze, une prime de 20 fr.
et le Traité pratique de boisement et de reboisement^
par LcTavasseur.
6. M. SERVIÈRE (Laurenl) , propriétaire, au Pont-
de-MontYert. — Pour reboisement de 4 hectares de
terrain, une m<>daille de bronze, une prime de 20 fr. et
le 7Vat76de Levavasseur.
7. M. PAGES (Etienne], propriétaire à Tatula, com-
mune de Saint-(^héi}-d'Apcher. — Pour plantations en
bordure après déroncements, irrigations etc., une médaille
de bronze, une primo de 20 fr. et le Traité pratique des
irrigations, par Vidalin.
8. M. VIDAL (Joseph), dit Perinet, propriétaire à
Cubiérettes. — Pour reboisement de \ hectares en pin et
bouleau, une mcdiilie de bronze, une prime de 20 fr. et
le Traité de Levavasseur.
9. M. BOlNNET (Victor), propriétaire à CLàleauneuf.
«-> Pour plaiit^^tions en bordure d'essences résineuses et
autres, une médaille de bronze, une prime de 20 fr. et le
Traité de Levavasseur.
10. M, GCIGON (Pierre) fils, propriétaire è Pomoyrols,
commune de Xanssac. — Pour reboisement de 300 ares
par plants et semis essence do Pin , une médaille de
bronz<*, nne prime de 20 fr. et le Traité do Levavasseur.
11. i\l. RIGAUD (Joseph), propriétaire à Réals, com-
mane de Naussétc. — Pour reboisement de plusieurs
.terrains. — Une médaille de bronze, une prime de 15 fr.
et le Traité de Levavasseur.
— aa4 —
13. M. HÉBftAAD<lii«que5), de M^ess^le^ comnuae
d% Ma«âi«c. -*- Po4ii*r«boiftemAnt!de£0 ar£8, défoDcemeoto
d^ ierruins et aulrcfi afiAélioratioQâ, une médaille de brooa^^
Qoe prime de 15 fr. et le TrailS de Levavasseur.
18. M.ORÉZES (Jean-Pierre), propriélaire à Âmoo-
reltes, commune de Julianges. — Pour reboisemaoi par
aeoiis, une médaille de bronze, une prime de 15 fr. et le
Ttmité de Levatasseur.
14. M. BANDON (Joseph], propriétaire è Pomeyrols,
commune de Naussac. — Pour reboisement par plants *et
semis, une médaille de bronze, une prime de 15 fr. et 4e
Traité de Levavasseur.
15. M. BOUET (Jean-Baptifite), propriétaire au Mazei,
commune de Naussac. — Pour reboisement par plants
et sem's, une médaille de bronze, une prime de 15 fr.
et le Trat^^de Levavasseur.
16. M. LAURENS (Pierre-Louis), propriétaire à
Naussac. — Pour reboisement par plants de 300 ares de
terrain, une médaille de bronze, une prime de 16 fr. et
le Traité de LevaYasseur.
V ârborlcaUcre fralllèrr et Tltlealtare.
Comme les années précédentes, M. Monestier (Léopold)
a exposé, hors concours, divers produits provenant de sa
propriété de Banassac. Des félicitations, avec rappel de la
médaille d*or qui lui a Mé décernée en 1882 sont adressées
è M. Léopold Monestier,
1, iU. BADAROUS (Lucien), notaire honoraire à La Ca-
nourgue. — Pour viticulture, aiboriculture fruitière etc,,
une médaille de vermeil, le Traité de la culture delà fngne.
\
1
— 286 —
par Jules iSujot, et cel4Ai de l'abbé Lefèwe sur la CuUwe
et UkmUkwalion des arbres frmiiers.
S M. PAGES (Justin), propriétaire à Chanac. — Pour
titiculture, une médaille de bronze, une prime de 30 fr.
et le Tiaiiide la culture de la vigne ^ par J. fiuyot.
3. W Yeuve PASSEBOIS, à Mende. — Pour pro-
cédés de vinification, établissement d'un euvier etc., arbo-
rieulture fruitière, rappel de la niédaîlle d'argent qui lui
a éié décernée en 1881 et une primo de 30 fr.
h. AI. GROUSSET (Paul), avoué à Mende. — Vilicul-
iore et culture maraîchère, rappel de la médaille d'argent
qui lui a déjà été attribuée et le Manuel pratique dujar-
nage^ par Courtois-Gérard.
S. M. BERGOGiNE (Jean-Bapliste) , entrepreneur à
Mende. «* Pour création d'une vigne, arboriculture frui-
tière, réservoirs pour irrigation, etc., une médaille d'ar-
gent, une primo de 20 fr. et le Traité de Jules Guyot.
1^, JU. ANTOINE [François], propriétaire à Chanac. —
Poar viticulture et arboriculture fruitière, une médaille
de bronze, une prime de 20 fr. et le Traité de Guyot.
r. H. GALTIER (Xavier] , propriétaire aux Salles^
coinmjine |)e Saint-Léger-de-Peyre. — Pour viticulture
et aaiéliorations diverses dans sa propriété^ une médaille
d'afjgent, une prime de 20 fr. et le Traité de Lorentz çt
Pfrjide .
8. M. OSTT (Pierre-Louis), de Combeties, commone
de ^l-Léjger-de-Peyre. — Pour viticultMre, arboriculture
fruiMèfe, etc, une médaille d'argent, une piime de 20 fr.
et le Traité de Jules Guyot.
— 286 —
9. M. PRADEILLES (Auguste), propriétaire aux
Fonts, commune de Saint-Bauzile. — Pour viticulture et
arboriculture fruitière, une médaille de bronze, une prime
de SO fr. et le Traiié de J. Guyot.
10. M. LIBOUREL (Rémi), propriétaire aux Ponts,
commune de St-Bauzile. — Pour viticulture, une médaille
de bronze, une prime de 20 fr. et le Traité de Guyot.
11. M. GRANIER (Pierre], de RouOiac, commune de
St'Bauzile. — Pour viticulture, une médaille de bronze,
une prime de 20 fr. et le Traité de Guyot.
12. M. BÉRIGAUD aine, proopriétaire à Mende. —
Pour viticulture, arboriculture fruitière, culture maraî-
chère, etc., une médaille de bronze, une prime de 20 fr.
et le Manuel pratique de jardinage de Courtois-Gérard.
13. M. OZIOL (Pierre) père, propriétaire à Crouzas,
commune de Mende. — Viticulture, une médaille d'argent.
14. AI. GLEIZE (Jean-Baptiste), maltre-maçon à
Mende. — Pour viticulture, arboriculture fruitière, etc.,
une médaille de bronze, une prime de 15 fr. et le Traité
de J. Guyot.
16. M. BRAJON (François), propriétaire aux Fonts,
commune de Saint«Bauzile. — Pour viticulture, une mé-
daille de bronze, une prime de 15 fr. , le Traité de
J. Guyot et un sécateur.
16. M. BONNET (Etienne), propriétaire à Lanuéjols.
— Pour viticulture, une médaille de bronze, une prime
de 10 fr. et le Traité de J. Guyot.
17. M. ALBODY (Michel), propriétaire à Si Bauzile.
-— Pour viticulture, une médaille de bronze, une prime
de 10 fr. et le Traité de J. Guyot.
— ^87 —
18. M. I^abbé RIGÂL, curé de Brenoûx. — Arbori-
eultore fruitière, une médaille de bronze et le Traité êur
la euhure des arbres fruitiers^ par l'abbé Lefèvre.
19. M. FOLCHER (Baptiste), de Julhers, commune
de BaUièges, pour viticulture, une médaille de bronze et
le Traiiédei. Guyot.
SO. M. MÂSSEGUIN(HippoIyte), propriétaire èMende.
— Exposition de fruits, rappel de la médaille de bionze
qui lui a été accordée Tannée dernière. et le Traité de
Tabbé Lefèvre.
S^ EmmagaAlnenieiit des Eanx, Irrigations,
Drainage, Cplerrements et Amélloratlona
dlveraes.
1. M. BOUNIOL (Julien), propriétaire à Pradassous»
commune de Palhers. — Pour travaux considérables de
plantations, irrigations, drainage, création d'une vigne en
plein rapport, arboriculture fruitière, etc.^ une médaille
de bronze, une prime de 60 fr. et les Traités de J. Guyot
et de l'abbé Lefèvre.
2. M. ANGELVIN (Jean-Baptiste), propriétaire à Altès;
commune des Laubies. — Pour travaux de drainage,
création de prairies, canaux d'irrigations, etc. etc., une
médaille de bronze, une prime de 60 fr. et le Traité pra-
tique de laiterie du docteur Klenze.
3. M. CHABBERT (Paulin), propriétaire à Arboussous,
commune de Saint-Sauveur-dePejre. — Pour emmaga-
lioement des eaux, drainages, canaux d'irrigation, exten-
fioD de prairies, etc., une médaille de bronze, une prime
de 40 fr. et le Manuel des irrigations de Miiller et ViU
leroy.
*: M. BOISSONS A.DE (ios^pb^ prôfiriëtaire » La
Cro2ë^ commune de Terme», -^ Pour création de^ prar^
ries et de pâtures, jardins, ptantttioirs en bordiins; cooit-
tructioQ de aiurs, etc., une médaille dv bronze, une prims
de 30 fr. et un Manuel des irrigations de llûller et
Villeroy.
6. M. LAFORTE (Jeon*Pierie)« propriétaire au Nosier,
commune du Malzicn-Forain. — Poor drainages, défon-
cementsv irrigations, améliorations diverses, etc., une mé'
daille de bronze, une prime de 30 fr. cl le Manuel des
irrigations de Rlùller cl Villeroy.
6. M. CRESPIN (Charles), de Berlière, commune de
iMontrodal. — Pour travaux d'irrigations, (^pierrements,
plâtrage, chaulage, etc., une médaille d*argenl, une prime
de 30 fr. el le Trailé de laiterie du doetenr Klenze.
7. M. iMATUIEU (Adrien), instituteur à Saint Léger:.
de-Peyre, propriétaire au Mont, commune de Fotttans. -*
Pour épierrcments, plantations fruitières cl autres, ruches
à miel perfectionnées, etc , une médaille de bronze, uM
prime de 20 fr., le Traité de Tabbé Lelèvre et le Tratté
fii" apiculture y de Sourbé.
8. 8t. ALBVRIO (Augustin), propriétaire au Ponl-de-
Montvert. — Pour irrigaliojos, défonccmenis el créatroil
d'un jardin, tme médaille de bronze, une prime de 20 fr':
el le Traité d'irrigation dé Vidalin.
9. M. PANTEL (Denis), propriétaire à Rimcize. —
Pour drainages, éjjierrements, plantatiotis en bordtli*e,
transport de terreis^ murs, etc., une médaille de bronze',
une prime de 20* fr. et le Traité des pâturages de G.
Heuzé.
— M9 —
CaUnres mamlchères;
1. M. DAUDÉ (Guillaame]» des Bessons, commune de
Mende. — Pour son exposition maraîchère, une médaille
d'argent, une prime de 20 fr. et le Nouveau traité sur le
jardinage, par Isa beau.
3. M. CLAVEL (Jean], jardinier & Mende, rappel de la
médaille de bronze qui lui a été attribuée en J884, une
prime de 20 fr. et le Traité d'Isabdau.
3. M. CALMEL (Pierre), jardinier a Mende, rappel
de médaille de bronze et une prime de 20 fr.
4. M, CAUPERT (Jules), propriétaire à Mende, une
médaille de bronze et le Traité d'hbbehu.
i. M. CIIAPTAL (Jean-Pierre), de Mende, rappel
de médaille de bronze, une prime de 10 fr. et le Traité
cPIsabeau.
6. M. ENJELVIN (Léon], jardinier à iMende, rappel
de médaille do bronze, une prioie de 10 fr. el le Traité
d Isabeau.
7. M. BONHOMME (Uibainj, jardinier à Mende, une
médaille de bronze, une prime de 10 fr. et le Traité
d'isabcau.
8. M. LàURAIRE (Etienne), jardinier è Mende, une
médaille de bionze et une prime de 10 tV.
9. M. ALBOUY (Pierre), jardinier à Men^e, une mé-
daille de bronze, une prime de 10 fr.» le Traité de la
culture des asperges, par Loîsel, et le Traité do la Cul-
ture potagère, par de Dvbowski.
10. M. SUDRE (Pierre), propriétaire à Mende, rappel
de ta médiille de bronze qui lui a été décernée en 1884.
une prime de 20 fr. et un Traité de culture maraichère.
— 200 —
11. M. BERTRAND (Antoine), de Mende, rappel de
la médaille d'argent attribuée en 1882, et une prime de
15 fr.
12. M. GAILLARD [Julien), propriétaire à Establea,
rappel de la médaille d'argent qui lui a été attribuée en
1882^ et un Traité de culture maraichère.
13. M. BONHOMME (Camille), de Mende, une mé-
daille de bronze et le Traité d'isabeau.
14. M. COMANDRÉ (Auguste), cirier à Mende, une
médaille de bronze et le Traité dlsabeaa.
16. M. BERTHUIT (Justin), de Saint-Chélyd'Âpcher,
une médaille de bronze, une prime de 10 fr. et les Cau-
series sur i agriculture et l'horticulture, par Joigneaux.
16. M. iMALAFOSSE (Baptiste), propriétaire à Mende,
une médaille de bronze, une prime de 10 fr. et un Traité
de culture maraîchère.
17. M. MËLY cadets négociant à Mende. — Pour sa
belle exposition de choux-navet et distribution de graines
de cette plante, une médaille d'argent et le Manuel de
Courtois-Gérard.
18. x\l. DEVÈZE (Henri), de Mende, rappel de la
médaille de bronze attribuée en 1884, et le Manuel de
Courtois-Gérard.
4^ Enconragements ans personnes ehargées
des Observations Météorologiques.
Le Père STANISLAS, à Notre-Dame des Neiges, rappel de
la médaille Je vermeil accordée en 1881 et le Traité d&
Météorologie et physique agricoles^ par JVlarié-Davy.^
f
— 291 —
MM. CHEMINAT, eoiployé secondaire des Ponts et chaus-
sées h Marvejols, une médaille d*argent et le
Traité de Marié-Davy.
BIGALy secrétaire de la mairie de Nasbinals, une
médaille d argent et le Traité de Marié Davy.
TI\I^X^ARD, employé des Ponts et chaussées è
Florac, une médaille d'argent et le Traité de
Marié-Davy.
PAULIN, cantonnier chef è Prévenchôres, une mé-
daille de broDZC et tO fr.
VIDAL, cantonnier chef à Banassac, une médaille
de bronze et 10 fr.
CIIALVET, conducteur des Ponts et chaussées à
Saint-Chély-d'Apchery une médaille d'argent et
le Traité de Marié-Davy.
PASCAL, employé des Ponts et chaussées è Mende,
une médaille d'argent et le Traité de Marié-Davy.
DURAND, instituteur au CoUet-de-Dèze, une mé-
daille de bronze et le Traité de Marié Davy.
BRÉCHET, secrétaire de la mairie de Saînt-Juéry,
une médaille de bronze et le Traité de Marié-
Davy.
SOULATGES, instituteur à St Etienne Vallée-Fran-
çaise, rappel de la médaille de bronze attribuée
l'année dernière, et le Traité de Marié-Davy.
JOUBERT. brigadier-poseur de la O' P. L. M., à
Chapeauroux, une médaille de bronze et 10 fr.
LAURANS, garde forestier à Mercoire, une mé-
daille de bronze et 10 fr.
93
— 292 —
MM. TARDEES, insliluteur à Massevaques, rappel de
médaille de bronze et le Trailé de Marié Davy.
COURTES, instiluleur à Barre, rappel de médaille
de broDze et le Traité de Marié-Davy.
5^ Enselsnemeni agricole.
t. M. BODDON, instituteur à Saint-Germain de Cal-
berte, une médaille de vermeil et des ouvrages d'agricul-
ture et d'horticulture.
2. M. CHaPTAL, instiluleur au Pont-de-Monlvert,
une médaille de vermeil et des ouvrages d'agriculture et
d'horticulture.
3. M. CHASSAGNOUX, jardinier à la Ferme-Ecole de
Recouleltes, une médaille d'argent et le Trailé de la
culture des arbres fruitiers^ par l'abbé Lefèvre.
4. M. BONNAFOUX (Henri), instiluleur à Monlgros,
commune do Grandrieu, une médaille de bronze et des
traités d'agriculture et d'horticulture.
6. M. MATHIEU, instituteur à Saint-Léger-de-Peyre,
une médaille de bronze et des ouvrages agricoles et horti-
coles.
6. M. VALANTIN, instituteur à St-Bonnel-de-Chirac,
une médaille de bronze et des ouvrages d'agriculture et
d'horticulture.
7. M. NEGRE, jardinière Conleville (Seine Inférieure).
— Pour propagande horticole et envoi en Lozère de grai-
nes et plants, rappel de la médaille de vermeil qui lui a été
attribuée en 1883 et un Traité de culture maraîchère.
— 393 —
RAPPORT de M. Croiizetj conseiller ^arrondis--
sèment^ sur les travaux de reboisement exécutés
par M^^ la comtesse de Morangiès^ propriétaire
à FabrègeSy commune d'Auroux.
Âaroax, le 14 octobre 1885.
iMoDsieur le Président,
La Société d'agriculturo m'ayant fait rhonneur de me
' désigner pour visiter les travaux de reboisement exécutés
par M°^^ la comtesse de Morangiès, propriétaire à Fabrèges,
commune d'Auroux, je me suis rendu à son invitation, et
.voici, avec les renseignements que j'ai recueillis, le ré-
sultat de mes visites.
Le domaine de Pobrèges a une contenance totale de
407 hectares. M"* la comtesse a continué avec une persé-
vérance digne des plus grands éloges Tcouvre d'améliora-
tion intelligente de feu M. le comte de Morangiès, son
mari, qui avait un goût prononcé pour le reboisement, et
elle n'a reculé devant aucun sacriGce. Il a été senne ou
planté, dans le domaine de Fabrègcs, depuis une vingtaine
d'années, environ 80 hectares de terres ou d'anciens bois,
dont ci-après le déldil :
P Reboisement. — A plusieurs reprises, des semis à la
volée ont été faits sur un espace qui a bien 16 hectares de
SuperGcie. Sur une autre contenance encore plus grande
et d'au moins 25 hectares, il a été planté et replanté plus
de GOO,O0O jeunes pieds provenant des pépinières de Mer-
ooire et da celles de M. Bonnefont, d'Annonay (Ardèche).
Les essences consistent en pins, sapins, épicéas et bou-
leaux. Les arbres sont beeux et vigoureux quoique le
terrain, presque tout granitique, soit généralement mauvais
— 294 —
et qu'il ait peu de consistance. Oo Irouve des pousses de
?5 \ 80 centimètres. Tout l'espace boisé est bien fourni.
Lés Iravaus ont été faits avec soin et intelligence, et il en a
'été exécuté toutes les années. Plusieurs de ces opérations
datent de 10 i 20 ans. En outre, il a été planté, depuis
6 années, sur un terrain très en pente et déboisé, de la
contenance de 40 hectares environ, 2,7S0.000 pieds pro-
venant des mèikies pépinières ; mais cette plantation a eu
h souffrir de la neige, Tannée dernière, et plusieurs jeunes
pousses ont péri. M*"^ la comtesse est en voie de réparer
ce dommage. J'observerai que dans cette plantation, à cha-
que trou pratiqué, il a été mis au pied du jeune plant des
graines de diverses essences et de provenance allemande.
Plusieurs de ces graines ont réussi et remplacent Tarbre
mort.
2^ Plantations en bordcrb. — Les prés, les champs,
les chemins et jusqu'aux plus petits sentiers sont ornés de
jeunes arbres dont l'aspect est des plus beaux. J'ai remar-
qué qu'environ 700 frênes ou peupliers suisses ont été
plantés en bordure cette année-ci, et que tous sont en
parfait état de croissance.
Ces semis et ces plantations, pratiqués sur une si grande
échelle et toutes les années, occasiotinent à M^^ la comtesse
des dépenses considérables. Elle m'a affirmé qu'elle dé-
pensait en moyenne 2,fi00 francs chaque année, et l'éva-
luation de cette dépense ne me parait point exagérée. Un
fait à noter, c'est que le pacage des bestiaux est formelle-
ment interdit dans les parties reboisées, et que les jeunes
plants et semis sont Fobjet d'une surveillance attentive de
la part du garde particulier de M""" la comtesse. J'ajouterai
môme qu'il est défendu de chasser dans les propriétés de
- «î» -
Fabrèges, ce qui esl encore un préservatif des jeunes
arbres. Enfin je ferai remarquer en lerminant ce rapport
fidèle que, sans parler des avantages que celte vaste é(en-
due reboisée peut avoir pour l'assainissement de i*air et le
soutènement de la terre friable, elle est encore une res-
source prochaine pour la population indigente de la com-
mune.
Pour ces diverses considérations, j*estimc qu'il y a lieu
d'accorder à M°*® la comtesse de Morangiès, cette proprié-
taire distinguée et modèle, une récompense proportionnée
i l'importance et à la variété de ses mérites, je dirai même
de ses services.
Veuillez agréer, etc.
CRODZET.
RAPPORT de M. Roux^ expert aux Comhes^ sur
les travaux de reboisement et améliorations di-
verses exécutés par MM. Lahondès ÇPie7Te) ,
propriétaire à Lestrezets^ et Lhermet (Antoi^ie)^
propriétaire à Chaudeyrac.
Monsieur le PrcsiJcnl,
Me conformant aux désirs de la Société d'agriculture,
]*ai visité les travaux de reboisement et d'améliorations
[ diverses exécutes par M. Lahondès (Pierre), propriétaire
à Lestrezels, et M. Lhermet (Antoine), propriétaire à
Chaudeyrac, et j'ai l'honneur do vous transmettre le ré-
loltal de mes obiervalions.
— 296 —
M. LAHONDÉS (Pierre) possède, à Lestrezets, com-
mune de ChaudeyraCy un domaine d'nne étendue d'environ
cent cinquante hectares, situé sur la rive droite et & cinq
cent mètres de la Clamouse; son sol est granitique et très
accidenté, le climat est froid.
Les travaux exécutés par le concurrent peuvent se re-
partir ainsr : Reboisement, irrigations et épierrements.
Reboisement. — Les parcelles qui ont été reboisées sont :
1** Couosto Bernsrl, section fi, n°' 10, 11, 18 et 21 du
plan cadustral et d'uni' contenance de cinq hectares. Cette
terre, de peu de valeur, a été ravinée par les inondations,
les arbres essonce pin, sont âgés de 17 à 18 ùw^ ; les sujets
sont vigoureux, mal espacés à'certains endroits, mais d*un
bel avenir ; leurs pousses sont de 35 rentimètres environ;
cependant, a la partie sud de la propriété, il y en a certains
qui sont rabougris.
2^ La Gravielle, section C^ n^' 56 et 56 du plan cadas-
tral et d'une contenance de deux hectares. Les pins âgés de
30 à 40 ans sont vigoureux, bien espacés et pourraient
être utilisés pour les niines.
3° Lou Pouon et la Pounche, n" 60 et 68 dudit plan
cadastral et contenant un hectare environ. Comme les pré-
cédents les sujets sont vigoureux et ne sont pas mutilés par
i'élagage.
4-** Sogne-Fiouron, contenant trente ares environ. Cette
terre est peuplée en pins de diiïérents Ases, les sujets sont
vigoureux.
Ces bois sont venus naturellement, dans des terrains de
médiocre qualité que le propriétaire 8*est contenté de
— S97 —
Tabourer et d'abandonner pour la culture du seigle, en y
interdisant toutefois le p&turage des mouton9, s'en remet*
tant au vent pour y apporter les semences nécessaires des
bois Yoisins, et préférant ainsi se priver de quelt^ues re-
venus pendant un certain nombre d'années pour arriver h
posséder des bois qui peuvent aujourd'hui lui âtre d'un
certain rapport.
Irrigations et Epibrreuents. — M. Lahondés possède
sur les bords de la Clamouse une mauvaise pûture du nom
de Gravielléj couverte do rochecs et d'un rapport nuL
Le propriénire comprenant les avantages qu'il pourrait
retirer de ce ïol en a exirail les rochers, nivelé le terrain,
cl a en méir.e temps pratiqué nn canal d'inigntion d'uno
longueur de cifiq cents mèlres, à travers do grandes diffi-
cultés d'exécuiioii. Celle dérivation d'eau, qui penl nais-
sance sur la rive dioite de !a Clamouse, appelle un grand
volume d'eau sur la propriclé de M. Lahoîuiùs. La surface
arrosée par ces eaux , intelligemment amenées , est de
qualre-vinji;l cinq ares.
Aujourd'hui celle pûture forme une des plus helles
prairies de la ferme.
En outre, le concurrent y a fait construire un moulin
qui fonct onne admirablement bien.
Les prairies naturelles ont été considérablement amé-
iorées au moyen d'un canal souterrain qui mesure neul
cents mèlres do longueur; les eaux ayant été emmagasinées
viennent dcb^urher dans un bassin construit h neuf et
ailué dans la bi^sse-cour de la ferme; là, elles servent aux
besoins de la métairie et le trop-plein déverse sui le haut
de la vasle prairie tenant à la maison.
La terre appelée la Coumbe, numéro 114 du plan cadaî*-
— 998 —
irai, et d'une conteDance de quatre vingts ares, a été soi-
gneusement épierrée et convertie en prairie artificielle
semée en trèfle.
Une récompense honorifique de la Société pourrait
encourager le concurreut à convertir en bois les terres
vaines qui existent encore sur sa propriété el à exécute'
de nouveaux travaux d'améliorations dans son vaste do-
maine.
II
M. LUERMET (Antoine] possède, à Chaudeyrac» cher-
lieu de commune, un petit domaine d*une contenance
d'environ cinquante hectares. Les parcelles de terrain qui
le composent, très éloignées de la ferme, en ou re placées
sur divers points du territoire, et enclavées dans les pro-
priétés des autres habitants, en rendent l'exploitation très
difficile. Toutes ces diflicultéi» n'ont pas empêché Tinfatî-
gable concurrent (rexéculer, dnns ses propriôlés, les divers
travaux d'améliorations qu'on peut répartir ainsi : Reboi-
sement, Irrigalions, Epierremenls el Murs «le clôture.
Reboisement. -— Les noms des terres que le concurrent
a semées ou plantées sont :
1^ Lou Sagnias, n^ 518 du plan cadastral, contenant
5i^,ares. Celle terre, de médiocre qualité, a été semée par
le concurrent en pins naturels; les sujets sont serrés, bien
espacés et assez vigoureux ; leurs pousses varient de 30 à
36 conliinètres; ils sont âgés de 10 ans.
T Nissagas cl Rocho-Courbe, n«« 548. 6i9, 551, 552,
536, 559 et 560 du plan cadastral, contenant 3 hectares
45 ares. Cette terre, d'une altitude très élevée, a été semée
par le concurrent en deux fois; l'âge des pins varie entre
— 29» —
85, SO, 10 et 6 ans; une partie a été déjà esploitée e|
Tautre est mutilée par les neiges ou Télagage.
3^ Bois-des-Âbai^ts, n° 589 dudit plan, contenant un
hectare. Cette terre, également semée en pins, est peu
abritée; les sujets âgés de 18 ans sont rabougris.
4* Une terre appelée Sagnusse, contenant k hectarei
31 ares. Ce terrain de peu de valeur servait, avant le reboi-
sement, au parcours des troupeaux transhumants du Midi;
les sujets, essrncr pin, ont été semés ou plantés par le con-
current; assez vigoureux et âgés de & ans, ils forment h
divers points des clairières.
Ces bois, grâce aux soins du concurrent, ayant été semés
ou plantés dans des terrains de médiocre qualité et d'une
altitude très élevée, ont en général bien réussi, et les pro-
priétaires ses voisins, étonnés de ce succès, commencent i
suivre son exemple.
Irrigations, Epirrreiuents et Murs de clôture. — Tout
en s^occijpani du reboisement de ses terres vaines, M.
Lhermet (Antoine) n'a pas négligé ses prairies.
1** Sag;K'nio:le, coiilenaril iO ares, mauvaise pûlure,
a été transformée eu prairie naturelU\
Pour arriver è son but, le concurrent en a nivelé le
terrain autant que possible, extrait les rochers en les uti-
lisant è clôturer complètement la propriété, et Ta arrosée
au moyen d'un réservoir de 30 mètres do circonférence,
alimenté par une source prenant naissance dans sa pro*
priété.
2* Lou Trincliat, lorre labourable, n^ 472 ilii plan ca-
dastral et d'une contenance de 37 ar^s, a été c(>n\eriie en
prairie naturelle au moyen d'une prise d'eau que le
concurrent a achetée à un propriétaire voisin.
— soo —
s* Toujours prévojaot, notre concurrent voyait avec
regret les eaui pluviales charriairt du fumier provenant
des basse-cours et des rues de Chaudeyrac ; il voyait,
dis'je, ces eaui s^éeouler sans profit dans la rivière de
la Clamouse. Il conçut aussitôt le projet de les amené''
sur son pré appelé Prat de la Glédo, et pour arriver à
ce but, il acheta le passage d'un aqueduc souterrain
traversant la basse-cour et Técurie de son voisin, et
venant déboucher dans son pré ; tout a merveilleusement
réussi, car aujourd'hui cette propriété donne un rende-
ment bien supérieur.
4^ Des épierrements et des murs de soutènement ont
été eiécutés sur une terre appelée Le Goûtai.
Tel est| Monsieur le Président, le résultat de ma visite
au domaine de Lhermet (Antoine), de Chandeyrac^ et je
crois être dans le vrai en priant la Société d'agriculture de
vouloir accorder à ce cultivateur, pour ses reboisements,
irrigations et épierrements, la plus haute récompense dont
elle peut disposer.
Agréez etc.
ROUX.
Les Combes, le 18 octobre 1885.
— 301 —
RAPPORT de M. Bertrand sur les travaux de
reboisement exécutés par M. Serodes (Baptiste) y
propnétàire à Gély^ commune de St-Sauveiir"
de-GinestoiLs.
Grandrieu, le 21 octobre 1885.
Monsieur lo Présîdeni,
Afin d'exécuter la tâche que vous m'avez fait Tlionncur
de me confier, je me suis transporté, hier 30 connut, au
village de Gêly, commune de Suint-Sauveur, à TtAet de
visiter le rehoisement que ?î. Sorodes (Baptiste) a fail
dans sa propriété.
Al. Sero'Ies a compris que sur c» rtaines panies de son
domaine, il était plus avontaf^cux il'iibandonncr la culture
du seigle, dont le revenu ne lopond plus ciujourd'hui à la
somme de ttavail qu'il exige; il a donc consacré dix hec-
lares de ses terres pour y semer îles arbres essence pin
du pays. S »r cet espace on en trouve déjà qui commen-
cenl è être d une belle venue; leur taille varie beaucoup,
parce que cet agriculteur a commencé de semer il y a
environ 2S ans, et a continué à différentes reprises. Ses
derniers semis remontent à environ une dizaine d'années.
Ce propriétaire mo pdr.-^tt avuir employé delà manière
la plus fructueuse un terrain qui ne pouvait guère s'affec-
ter plus avantageusement à un autre genre do culture.
Il est vrai que, pour pratiquer ainsi, il faut être à même
de pouvoir se priver de tout rendement pendant un certain
temps, et ne pas livrer surtout ces terrains à la dépaissance.
M. Serodes peut d'ores et déjà être assuré de recueillir
plus tard les avantages du sacrifice qu'il s*est imposé ,
— 308 —
puisque ces semis ont réussi autani qu'on puisse le désirer
dans un cliniiat aussi réfractaire au reboisement.
Après les constatations qui précédent, j'estime que le
propriétaire qui nous occupe mérite, de la part de la So-
ciété d'agric4iUure, un encouragement, non seulement
pour son semis, mais à cause de l'exemple qu'il donne à
ses voisins, qui comme lui finiront par reconnaître qu'il
est bon d'utiliser les terres peu productives, en y faisant
autant que possible venir du bois, assez rare dans ces pa-
rages, et cependant bien nécessaire au pays.
Veuillez agréer, etc.
BERTRAND.
RAPPORT de M. Serodes^ conseiller d'' arrondis-
sement ^ sur les travaux de reboisement exécutés
par M. Jean-Antoine Trauchessec^ propriétaire
à ArzenC'de-Randon.
Monsieur le Président,
La Société d'agriculture du département de la Lozère,
dont j^âi l'honneur d'être membre titulaire depuis environ
treize ans, m'ayaot désigné, dans sa séance du dix septero*
bre dernier, ainsi que vous m'en avez informé par votre
lettre du lendemain, pour visiter les travaux de reboise-
ment exécutés pur le sieur Traucbessec (Jean-Antoine),
propriétaire au chef-liéu de la commune d'Arzenc de*
Bandon, et suppléant de la justice de paix du canton de
— 303 —
Ghâleauneuf, je viens, en vous retournant sa demande,
vous communiquer le résultat de ma visite et de mes
appréciations, que j*ai efTectuées le jour d'hier, en com-
pagnie et sur les renseignements et explications complé-
mentaires du concurrent.
Nous nous sommes d'abord transportés sur une grande
pièce de fonds, en nature de bois hêtre, pâture et terre
vaine, dénommée La Bronche et La Cham^ d'une étendue
totate de près de vingt hectares et dont environ le quart,
au levant, où se trouve la plus manvaise qualité de terrain,
a fait l'objet des améliorations au sujet desquelles Tatten-
tioo de notre Société est appelée.
Cotte partie de propriété, appelée du dernier nom de
La Cham, et portée au cadastre de ladite commune sous
les n®' 458, 469 et 460, section D, est située tout près
et sur le versant oriental de la montagne de la Margéride,
à une altitude d'environ treize cents mètres. A cause de
l'aridité et des aspérités de son sol granito-siliceui, d'une
déclivité assez prononcée à l'aspect du couchant et n'ayant
d'ailleurs qu'une faible couche, bien inégale et très peu
profonde de terre végétale, formée par un humus bru-
n&tre, elle ne produisait spontanément jadis que des
bruyères ou myrtiles et , en certains endroits seule-
aient, quelques fayards rabougris, et était impropre à
toute autre espèce de culture qu'au reboisement qui y
a été fait avec un succès satisfaisant.
Beconnaissant la nécessité d'avoir au plustôt pour la
eharpenterie des bois de pins dans la localité, qui, faute
•ans doute d'une initiative intelligente et d'essais persévé-
rants de ce genre , en a été complètement dépourvue
dépuis l'époque où, par de faux calculs, la hache dé-
vastatrice a dépouillé nos vastes montagnes de leurs riches
— S04 ~
parures, le susnommé a ensemencé, il y a une quin-
zaine d*annéc8, la plus grande partie de ladite parcelle en
graine de pin sylvestre qui lui avait été fournie par une
personne de Mende« Mais dès le début, tous ses sem^s,
quoique choisis parmi l'espèce la plus indigène, n'ayant
réussi qu'en partie sur les points les moins dénudés, ils ont
été aussitôt et plusieurs fois renouvelés, surtout pendant
les premières années, avec des graines à peu près sem-
blables et, grâce à cet entretien constant et presque annuel,
les vides se sont successivement regarnis, soit artificielle-
ment soit naturellement par les graines des plus anciens
semis^ et aujourd'hui, le peuplement présente enfin une
succession d'âges de deui à quinze ans d'une belle venue
et désormais en pleine prospérité.
Les arbres les plus grands, bien qu*ayant un peu souffert
dans le principe, atteignent en moyenne une hauteur de
quatre mètres, sur une circonférence de quarante centi-
mètres, à un mètre au-dessus du sol ; ils n'ont été encore
que peu élagués et nonobstant le poids des neiges, dont
les dommages auraient pu être plus considérables, tout ce
reboisement, mêlé par inter>alles avec quelques hêtres et
genêts à balai, qui ont en même temps accéléré leur
croissance , présente actuellement un aspect des plus
encourageants pour un climat si froid en hiver^ et fait
eu conséquence espérer de cette entreprise un succès
complet*
Postérieurement auxdits travaux, c'est à dire en 1876,
le candidat a en outre effectué, au moyen de trois cents
plants de sapins épicéas, qu'un ami lui avait procurés, le
boisement d'environ soixante-quinze ares^ au levant d'un
autre immeuble, en nature de bois hêtre et terre vaine,
dit Loa Bousquet, formant le n"" 26, même section H dudit
i.
— 308 —
plan cadastral, el à une aliitude un pou au-dessous de celle
du précédent, dont il n'est éloigné que d'environ trois
eenls mètres vers le nord*
Getts plantation, que nous avons ensuite visitée, faite
sur un sol en pente rapide (approximativement 40 7o) ^
l'exposition du septentrion et d'une essence de terrain à
peu près analogue è celui de La Gham, a donné également
tous les bons résultats qu'on pouvait en attendre, et si, au
commencement, quelques plants ont péri, comme cela
arrive ordinairement, ils ont été, au fur et à mesure, rem-
placés, avec les mêmes soins, par le propriétaire, qui pré-
sentement a TavaQlege de les voir aussi en bonne voie
de réussite et presque aussi grands que ceux provenant
des plus anciens semis , dans Id première parcelle de
fonds.
Les dépenses faites par le sieur Trauchessec pour réaliser
ces améliorations assez importantes, ne sont pas néanmoins
très considérables ; mais il s'est imposé un assez lourd
sacrifice, en se privant, pendant un certain laps de temps,
de faire pacager, sur ces àe\ix terrains transformés, ses
troupeaux de bêles à laine et autres bestiaux^ de sorte
qn'il serait beaucoup à désirer que le bon exemple gar (ni
donné eut des imitateurs dans la commune d'Arzenc de-
fiandon, où les bois de pin indispensables aux construc-
tions, faisant tout à fait défaut^ ses habitants sont par suite
obligés d'aller le chercher ailleurs, à une distance d'au
moins sept à huit kilomètres, sans avo^r mémp des chemins
faciles ni bien frayés, ce qui en défittitive rend ces boisa
un prix Irès-élevé.
C'est pourquoi il mo parait, en considération de tout
cela et de Vulililé de son œuvre méritoire, qu'il a du reste
le dessein d'étendre sur le restaut des mêmes immeubles.
— 308 —
que le concurreat a léçitiment rempli tootes les conditions
réglementaires pour aroir droit aux encouragements de
la Société.
Veuillez agréer, etc.
SERODES,
expert' géomètre,
Aurenchet) le 8 octobre 1886.
RAPPORT de M. Pantel sur les travaux de
reboisement exécutés par M. Servière {Laurent) ,
propriétaire au Pont'de-Montvert.
Nous soussigné Jean-Louis Pantel, membre de la So-
ciété d'agriculture du département de la Lozère, demeu«
rant au Pont-de-iVlontvert, désigné par cette Société, dans
sa séance du 10 septembre dernier, pour visiter et rendre
compte des travaux de reboisement faits par sieur Laurent
Servière, propriétaire, demeurant au Pont de-Montvert,
suivant sa demande visée par M. le Maire de la commune
du Pont-de-Montvert le 1*^*^ septembre dernier, nous
sommes transporté, le mardi 6 octobre courant, sur la
pièce reboisée appelée le Martinet, section F, n^^ 193, 194
et 196 du plan cadastral de la commune du Pont-de-
Montvert, d'une contenance de 3 hectares 7 ares 60 cen-
tiares, située sur la rive gauche de la route départementale
n* 6.
— 807 —
. Les autres Daméros 190, 191, 192 et 196 compris dans
la demande sont des prairies qui n'ont pas été reboisées
et desquelles le reboisement n'augmenterait par la râleur.
En parcourant les trois numéros reboisés, nous avons pu
constater que ce reboisement a commencé en 1871 et il a
été continué ainsi d'année en année jusqu'en 1886, de
sorte qu'on constate quelques arbres, essence de différentes
espèces de pins, qui ont cinq mètres de hauteur, tandis
qu*il y en a encore qui naissent à peine et qui sortent à
peine des broussailles; mais le plus grand nombre dé ces
jeunes plantes ont plus de dix ans, et depuis environ
dix ans, Servière a continué tous les ans de faire quelque
semis. Il a été établi que depuis qu'il a commencé ces
semis Laurent Servière est allé lui-même, chaque année,
ramasser et cueillir les graines de pin qu'il a semées sur
le versant sud de la montagne du Bougés, dans un bois de
pins appartenant à M. Saix, de Bougezet, et situé dans la
commune de Gassagnas.
Les graines qu'il avait semées auparavant et qu'il s'était
procurées de différentes provenantes n*avaienl pas germé.
Tel est notre rapport.
Fait au Pont-de Montvert, le 15 octobre 1885.
PANTEL.
— 508 —
BtÂPPORT de M* Qaillardon^ notaire honoraire^
sur les travaux de reboisement et autres exécutés
par MM. Pantel (Denis) y propriétaire à Rimeize^
et Pages (Etienne) y propriétaire à Tatuia^ com-
mune de Saint'Chély-d'Apcher.
Saint- Cbélj-d,'Apcher, le 1*' octobre 1885.
Monsieur le Président,
Sjur riqvilation que vous avez bien voulu me Irans-
m^ttre,^ j'ai l'honneur de vous adresser me^ rapports sur
les améliorations diverses constatées dans les demandes
de MM* Pantel (Denis), propriétaire k Bimeize, et Pa^ès
(Etienne), propriétaire à Tatula, commune de SaintChély-
d.'Apçher
l"" M. Pantel.
PuKTATlOIfS BM BiMtDDftR. — r. AmÉLIOBITIOIIS^
La propriété de M. Pantef, située à Rimeize, esi très-
accidentée. Le sol granitique est aride, d'une cullvre diffi-
cile. Ses plantations en bordure faîtes judicieusement ont
pleinement réussi. Avec une constance digne d'éloges, par
un travail incessant, il a planté centquatre-vi^ftgts arbres
de diverses essences. Ses frênes, ses hêtres s&»t de belle
venue et plantés, dans des conditions normales. Les ornes,
sorbiers et peupliers, qui entourent la propriété, exigeant
des soins spéciaux, M. Pantel, peu servi par des connaissant
ces en arboriculture, n'a pas toujours choisi le terrain
propre au développement de ces arbres. Il a (âlonné et,
après de nombreux estais infructueux, il a pu avec une
légitime satisfaction présenter à la Société d'agriculture
des plantations en bordure dont le mérite est très appré*
ciable. — Pour mémoire , les pépinières mentionnées
dans la demande de M. Pantel.
— 309 -
2^ AiffiLIORATIONS.
Les plos grands titres du pétitionnaire à un eTiconraeè-
nràl sont ineontestablemerlt ses traraux d'amélionifîoni.
S'ils B6 soBt pas les fruits d*é(udes spéciales, les résalttfti
d* «onaaissances théoriques, ces tra? aux qoi révèlent un
OBltimtear laborieux^ économe, industrieox^ donneul plos
d'atiterilé, plus de poids à la demande de M. Pantèl.
Par la oonstruetion de nombreux drains» il a fertilisé un
plAarage d'une grande étendue (un hectare environ),
ftepoilssant l'assèchement par fossés découverts qui en-
lève à la culture de grandes étendues de terrain, Tag^i-
ealltire a pratiqué de longues tranchées de drainage è
pierres perdues, par dessus lesquelles il a tassé la terre
végéHle. L'écoulement des eaux stagnantes B*opérant
d-ime manière régulière, rinferiilité du terrain s'est p^a
à peu atténuée. Les résultats sont sans doute satisfaisants ;
tfMis' eombien plus fructueux ils seraient si l'agh'cultèar
employait les tuyaux de drainage dont un millier coûte
de. 16 i 90 francs 1
M. Pantel a, en outre, épierré une surface considérable
drlerré labourable. Par ie transport d'une grande quantité
•dii lorre végétale, il a fertilisé 1 hectare 50 ares de sol
tmlie. La pente rapide'» une déclivité moyenne de 30 ^/o
tpi occasionnent de fréquents ensablements ou des pertes
iMsidérables de terre fertile, a été réduite par la cons-
4P9ilton d'un mur de bouténtment.
•II. Paotcl demande n juste titre une récompense à la
Société d'agriculture. Ses efTortssont d'autant plus dignes
Moges, qu'ils sont moins secondés paa des connaissances
tehoiqaM.
~ SIO —
2'' M. Pages (Etienne).
M. Pages (EtieDne), lauréat au concours de 1888»
a coDiinué sse améliorations, ses plantations en bordure.
Depuis deux années, il a fertilisé SOO mètres carrés de
terrain perdu, capté au moyen de drains ingénieux dé
petites sources intermittentes et réalisé ainsi le grand
problème de Tagriculteur : « avec de faibles ressources
féconder un sol improductif». M. Pages avait aménagé une
pépinière de 200 pieds d'arbres de diverses essences. En
mai dernier, des esprits malveillants l'ont anéantie :
un violent incendie a détruit l'œuvre patiente de deux
années.
Les plantations en bordure présentées par M. Pages,
quoique de création récente, dénotent chez cet agriculteur
une énergie et un esprit pratique peu communs. Hêtres,
frênes, bouleaux (ceux-ci particulièremeni) ont été plantés
dans des conditions exceptionnelles. Le coteau, nu et
aride jusqu'à ce jour, est aujourd'hui boisé et productif.
M. Pages a su tout utiliser.
Ce propriétaire, singulièrement servi par son activité,
mieux encore par l'encouragement dont l'a honoré la
Société, a poursuivi avec succès ses travaux d'amélioration,
de fertilisation. Epierrements, défoncements, extractions
de granit à la pioche et è la mine ont été ses grands
moyens d'action améliorante.
Ce cultivateur demande avec juste raison une récom*
pense qui soit un encouragement pour les travaux effectués
et un secours pour l'œuvre de fécondation qu'il réalise
tous les jours.
Veuillez agréer, etc.
GAILLABDON.
/
f
— 811 -
RÀPP0R1 de M. G. Bonnaric, propriétaire à
Chdbaliérety commune de Chcisseraaèsj sur les
travaux de reboisement exécutés par M. Vidal
(Joseph) dit Périnetj propriétaire à Culnérettes.
Ghabaliéret, 25 septembre 1885.
Monsieur le Président et cher Collègue,
J'ai rhonneur de vous adresser mon rapport sur la
TÎsite que vous m'avez chargé de faire, au nom de notre
Société, aux plantations de M. Vidal (Joseph), propriétaire
à Cubiérettes.
M. Vidal (Joseph) dit Périnet, (il y a quatre Vidal,
Joseph 9 i Cubiérettes), est le fils aîné d'un ancien garde
forestier décédé il y a 8 ans, laissant une veuve et une
nombreuse famille. Ce Jeune homme, âgé de 30 ans,
•emble avoir bien compris ^importance et Tavantage des
reboisements sur les terrains en pente trop rapide et d'une
qualité insuffisante pour les cultures. Il a avec intelligence
aménagé les bois déjà venus qu'il possédait, et j'ai vérifié
que parties des n^^ 707, 746 et 279 du plan cadastral de
M cpmmune, qui lui appartiennent en effet, ont été re-
boisés par ses soins,
Le 11^707, exposition nord et nord-ouest, contenance
un hectare et demi environ, porte un semis de pins fait
en 1879 ; la réussite est complète, les pins sont partout
bien venus; mais il s*est opéré sur le même terrain un
lomis naturel de bouleaux provenant d'un bois contigu,
Mmis qui pousse avec une intensité et une épaisseur telles,
que Tune ou l'autre des deux essences devra être sacrifiée,
ou tout au moins faudra-t-il éclaircir fortement pins et
bouleaux, qui sont pas trop rapprochés les uns des autres.
J*ai élé heureux de constater que M. Vidal cpnsprenait
rinconvéntent d'oac v^gétatipo trop serrée^ qui ppuya^t 90
Difirp l>ien(^t à elle-même» alors que pour lé pnoment el|e
est ep très bonne voie« et qu*il était disposé à y remédipr.
Les n®' 7i5 et 279, eiposttion ouest et est, sont égale-
ment des semis de pins e* bouleaux mélangés. L'impor-
tanee totale du reboisement peut arriver en effet à environ
4 hectares.
jfp crois qu'il y a lieu d'accorder un encouragement
sérieux à M. Vidal, qui poursuit avec goût et application
les travaux de reboisement qu'il a entrepris , et dont
l'exemple, ainsi que la distinction que lui auront valu ses
efforts, pourront susciter des imitateurs dans le pays.
Veuillez agréer, etc,
6. BONNARIG.
RAPPORT de M. Bonnet^ maire de Châteauneuf,
sur les travaux de reboisement exécutés par
M* Victor Bomivt , dans ses propriétés des
communes de Châteauneuf et de MontheL
Châle aaneaf, le 12 octobre 1885
MoBsieur le Pré^^ident,
J'ai l'honneiu? de von^ adresser les renseignements qui
me sont demandés par l< Société d'agriculture, suivant,
votre lettre du 11 septembre dernier, sur le reboisement
fait par }1. Viojt^or Bonnet., propriétaire i Chlteauneuf.
— SiS —
Les terres portant les n~ 861 et 862 du plan cadastral
de U <NMlNMa6 de GbfttfaUBeuf» d'une conteoâBce dli
Sd'Mits SO eefitiaree, iMt de neture graaiiique et exposées
atf Adni : elles ^dt été plantées depuis 10 ans, en divertis
esientesj frênes, orknes, sycomores, sorbiers, alisiers et
autres arbustes ; quoique sur un terrain sec, ces arbres
sont d'une belle venue.
Les u°' 10 et 11 du plan cadastral do la commune de
Moulbel, d'une contenance de 6 hectares 16 ares 90 cen-
tiares, à une altitude de 1290 mètres, sont également de
nature (granitique, arides et secs, exposés au nord ot au
levant.
Cette plantation, faite par les soins de l'administration
forestière aux frais de M. Bonnet, a très bien réussi ; les
épicéas, les pins d'Autriche et surtout les pins sylvestres
sont très vigoureux.
En raison de la situation très mauvaise des terrains
reboisés, du bon exemple donné par M. Bonnet et des
sacriGces qu'il s^ost imposés, je crois, M. le Président,
qu'il y a lieu de vous proposer de lui faire accorder une
prime d'encouragement.
Agréez, etc.
BONNET.
N
— 314 ~
RAPPORT de M. de Verdelhan des Molles sur
les reboisements et améliorations exécutés par
MM. Guigon (Pierre) fils , Bandon (Joseph) ,
Bouet (Jean-Baptiste) j Laurens (Pierre-Louis) j
Rigaud (Joseph) ^ Hebrard (Jacques) j proprié-
taires dans la commune de Naussac.
Une partie des terres des hameaux du Mazels et du
Pomeirols aboutit par des pentes rapides à PAIIier. Le
terrain léger, et sabonneux, où des bois alternent avec des
champs, est coupé par de profonds ravins. MM. Guigon,
Bandon et Bouet ont compris que les bois seuls pou-
Taicnt assurer la conservation du sol , et ils ont aban-
donné è rensemencement naturel plusieurs parcelles si*
lues dans les parties les plus déclives. Protégés contra
la dent du mouton, les pins poussent drus et serrés.
M. GUIGON m*a fait visiter, outre diverses parcelles,
les semis suivants :
1^ Le Sagnas, d'une contenance de 90 ares, parfaite-
ment garni de jeunes pins âgés de 15 ans.
2" Le Poussât, contenant 1 hectare 10 ares. Les arbres
sont âgés de 8 ans.
3^ La Pinade, 40 ares ; le semis date de 11 ans.
k** Gassagne, 26 ares ; les semis ont 20 ans.
5^ Le Grand-Bos, 39 ares ; une partie de cette terre
est biens garnie, les pins sont un peu clairs dans l'autre ;
tous ces bois sont de belle venue et fort vigoureux.
Les serais que M. BANDON m'a fait voir occupent
les terres appelées :
1^ La Sognedel-Four, d'une contenance de 26 ares;
les pins sont Agés de 15 ans.
— SIS ~
s* Loui Cooraousi 15 ares ; le semis date de SO aiii.
8* Las Taillados, 40 ares, qui esl en bois depuis eoTiron
90 ans.
4^ Loa Poni, 60 ares; jeune semi^de 8 ans.
Et diverses autres parcelles plus petites. Tous ces bois
aoni bons.
Lee reboisements de M. BOUET sont également bieo
réussis.
Les Claslres, d'une contenance de 50 ares, présente
an bon ensemble de jeunes arbres Agés de 18 ans, régu-
lièrement éclaircis.
Le reboisement des Peas, de 66 ares de superficie, est
également bon ; il date de la même époque.
Les champs que M. LAURENT (Pierre], de Naussac»
a convertis en bois sont relativement plats ; mais le sol,
exeessivement sablonneux, ne pouvait nourrir que de ché-
tives récoltes céréales.
La terre appelée le Pichol-Bos, mentionnée dans la
demande du concurrent comme ne contenant que 26 ares,
a en réalité au moins t hectare. Le bois de Sauvan a
1 hectare 60 ares. Ces deux reboisements sont dans de
bonnes conditions ; la végétation est vigoureuse et les
arbres. Agés de 18 ans, sont éclaircis avec soin*
Le reboisement de la terre appelée les Cbdbasses, date
de 37 ans environ. Droits et élevés, les pins pourront
^Uentdt produire des étais pour les mines.
• R16AUD (Joseph), de Réals, m'a montré un bon
iboisement datant de 26 ans environ, appelé Veyseire et
Dt 70 ares de superficie; le concurrent n'a pas men-
lonné cette parcelle dans sa demande.
à
— 316 •^^
II a 6û outre plaDiè avec des sujets fourais par radnar^
niilralioD forestière» deux autres terres. L'une appelée h
Cain, d'uae contenance de 60 ares^ et l'autre appelée le
Planas, ayant 25 ares. La Gain a une étendue pluaeonsi^
dérsble que celle donnée par l'exposant ; mais, en réalité
il n'y a pas plus de 60 ares en reboisement, la plantatioQ.
n'ayant pas réussi dans certaines parties où le rocher
affleure. Sur les autres points, les pins, âgés de 16 ans,
aoat suffisamment épais et d'une bonne venue. La plan*
Cation de la parcelle appelée le Planas est mieux réussie
et, sauf quelques pins noirs d'Autriche, les arbres poussent
bien.
M. HEBRARD, de Méjesoles, n'a reboisé que quelques
parcelles dans les plus mauvais terrains, 60 ares environ ;
mais il cultive avec amour sa propriété qu'il a améliorée
par des défoncements et par le transport dans les champs
des curures des fossés de la route. Dans le potager et un
petit verger, 36 arbres fruitiers de diverses formes végètent
vigoureusement et commencent à donner des fruits. Ce
concurrent s'est surtout préoccupé d'augmenter et d'amé-
liorer ses prairies. Tous les fonds de terre où l'humidité
était suffisante pour favoriser la production herbagère
ont été convertis en prairies et pâtures. J'ai visité cinq
parcelles, d'une contenance totale de 1 hectare 60 ares
environ, qui sont complètement gazonnées. Une autre terre
de 25 ares est semée en trèfle mélangé avec des graminées.
De VERDELHAN des MOLLES.
Barre, le 20 septembre 1886.
r
— su —
MLàPPORT de M. Vahhé Brunel sur les travaux
de reboisement exécutés par par M. Grèzes
fJean'-PierreJ ^ propriétaire à Amourettes^ com^
tnune de Julianges.
Aujourd'hui, 1" octobre 1886, je s'^ussigné, Jean-An-
toine Brunel, membre de la Société d'agriculture du dé-
partement de la Lozère, domicilié i St-Léger-du-IVlalzieu.
agÎMint comme délégué par la susdite Société i Teffiot
de visiter le^ travaux de reboisemient du sieur Jean-
Pim^ Créées, d'Amourettes, commune de Julian^^es, me
luis transporté^sur les lieux et ai constaté ce qui suit :
1* Que le sus nommé a semé des graines de pin, il peut
y avoir près de dix ans, sur une étendue de terrain d'en-
Tiron uo hectare, appelé /ou Pasturagou et portant les
n*" 438 et 439 du plan cadastral de la commune de Ju-
liaof^, section Amourettes ;
y Que ces pins, de grandeur différente et m«suraut en
moyenne une hauteur de deux mètres, sont robustes,
vigoureux et d'un bel avenir;
3' Que par cet essai, quoique de peu d'importance en
hi-roéme. M, Grèzes a suflisamment prouvé que ces
IMiiitagnes cpuvertes seulement de bruyères, sont suscep-
tibles d'être entièrement reboisées, et cela au grand avan-
1l|jjB d'un pajs très humide et excessivement froid ;
4« Que conséquemment, ce propriétaire mérite d'être
encouragé à poursuivre son oeuvre et à donner ce bon
flapie h des populations très pauvres, manquant de bois
/
— S18 —
et jusqaes iei Irop en relard pour comprendre \^§ avan-
tages des forêts de pin, au point de vue de rutiliié et de
le salubrité.
En foi de quoi j'ai signé le ptésent rapport, à St-Léger-
du-Ma^zieu, le 2 octobre 1885
J.A. BRDNEL,
RAPPORT de M. Léopold MonesHer ^ sur les
travaiùx de viticulture et arboriculture fruitière
exécutés par M. Radarous^ notaire honoraire
à la Canourgue.
La Canourgue, 15 octobre 1885.
Monsieur le Président,
Apres avoir reoa votre honorëe, je suîs alld chez M. Lucien
Badarous, b la Caoourgue^ visiter son enclos et sa vigne.
Cette dernière a tine étendue de 30 ares, où se trouvent plan-
tés environ ^,000 pieds de vigne des espèces les mieux
appropriées à notre climat, telles que les Négrets Morastel)
Pique- œnillot) Blanc-franc, etc. ; le rendement moyen est de
20 hectolitres de vin de bonne qualité. C'est un rendement
satisfaisant. L'entretien, la culture et la taille ne laissant rien
à désirer, j'eslîme qu'une si bonne tenue mérite d*étre encou-
ragée par une récompense.
L'enclos a de 2 à 3 hectares '?e contenance. La limite nord
est clôturée par nn mur qui a 5 mètres de hauteur snx* une
longueur d'environ 180 mètres; la façade intérieure de ce mur
se trouvant b l'aspect du midi, M. Badarous y a planté des
— S19 —
pofriers-espallera sar toote la loogoear, et entre \e^ espaliers $
' il a plante des treilles qaî ont une tige sans biforcation jasqa'à
S"50 de hauteur. Il en résulte que la moitié inférieure du
' mar est tapissée par les espaliers et la moitié supérieure par
les treilles ; les espaliers ont h peu près 2 mètres de ban-
leur; ils sont magnifiques, il y en a qui ont plus de 4 mètres
d'envergure \ creilles et poiriers sont en général chargés de
très beaux fruits et des meilleures variétés ; il y a encore des
espaliers plantés sur d'autres points ; au total, il j a une soi-
xantaine d'espaliers. Il y a encore dans cet enclos environ 80
fruitiers plein vent, soit h pépin, noyau, coque et grappe, le
tout des meilleures espèces et en parfait état.
Il y a aussi un parterre très bien dessiné, ou se trouvent
les arbres d'ornement et les arbustes les plus estimés.
Il y a encore un jardin potager ou se récoltent les plus
beaux spécimens de tout ce qui est cultivable dans notre
.dimat, tels que melons, aubergines, tomates, poivrons, con-
combres, cornichons, artichauts, asperges, fraises, etc.
Pour bien peupler sa plantation fruitière, M. Badarous
8*est adressé aux meilleurs élablissements de France. Il y a
dans sa plantation des sujets provenant de Clermont, Angers,
Ânnonay, Toulouse, Bour-Argental,Bourg-la-Reine, Mende^
etc.
Lorsqu'il a une espèce qui ne lui convient pas, M. Badarous
la supprime et la remplace par un autre qu'il espère être
meilleure.
Tous les ans, en taillant ses arbres, il a soin de conserver
des greffes de toutes les variétés lors même qu'il n'en ait pas
besoin pour son usage, et il se fait un plaisir d'en donner è
tootes les personnes qui vont lui en demander ^ leur expli-
quant les qualités* des fruits et le mode de culture qui con-
Tieot le mieux à chaque variété.
/
JlffitMinihe é\ «ffirfii#qn'eB:¥i(i«QUaF«y aFlMM*ioBltwr0 frai-
tière et oqIUim maraicbère^ M. Badarons ett ah cuUivatcMr
âeaplas dîntingnëa)
Et e^Dclos è ce qaTil seU âëcemë à M. Badaroas w^
prisse de cettes qu'on accorde aux candidatiurea les phia mrfri-
lanfet.
VeoiiWz agr^9 etc.
L. M0NB8TIBR.
RAPPORT de M. J. de Charpal mt* les trwaux
de viticulture exécutés par MM. Pages (JusVhl)
et Antoine (François) ^ propriitùires à Chcmée.
Ghanac, le II ocfbbre 1885.
Monsieur !e PrésideDt,
GooforinéiDc^t à lia missioii que youa awex bien ?ouia
me confier, j'ai visité la vigne de Justin PAGES, tailloir
è Cbanac.
Cette vigne est d'une grande superficioi^ relativeoDent
au pays (1 hectare 80 ares).
Le itt^rrte db viticulteur a été de défoncer un sol inigrat
et de planter de bonnes espèces Gamay et Négret^
D'abondantes (umaiures donneront aux souches h
vigueur qui leur manque et récoaipens6ron:t largeaienl
l«: postulant.
En attendant, je crois qii^il y^ a- Ueu de l'eiicdtirager
2-
pour une culture faite sur une vaste éehelle et pour la
sélection des plants.
Ses rjEiisins sont du reste daB8 uu état de maftitfitlS satis-
flÎMCkt.
François AflTOlNE, etrtcînlMi^ à GhaMo, a aussi
adressé une demande, relativement à sa vigne et i ses
cultures fruitières.
J'oi'^lité les unes eA les autres; les plants de vigne ne
sont pas tous bons et appro)»nés à notre climat.
Le sol de la vigne> uo peu trop bas^ ue facilite pas la
maturation do raisin.
MaiSf en revanche, les espaliers et contre-espaliers sont
vigoureux et d*un choix intelligent. Le postulant n'a pas
^paint de faire de nombreux voyages pour se procurer
des greffes choisies.
It j aurait donc lieu de lui décerner une récompense
pour ses plantations de fruitiers et pour les soins qh'il
leur donne.
Veuillez agréer, etc.
J. DE CHARPâL.
«
ti
i
— 382 —
RAPPORT de M. Jules Caupert sur les travaux
d^ arboriculture fruitière^ viticulture^ etc.^ exé-
cutés par MM. Gleize, BergognCy Bérigaud aine
et Passeboisy propriétaires à Mende.
Monsieur le Président,
J'ai rhoDoeur de vous faire parvenir les divers rapports
que j'ai dressés au retour des visites que votre lettre du
11 septembre me chargeait de faire.
M. GLEYZE possède une propriété d*une contenance
d'environ 70 ares« située à Rieucros, commune de Mende,
Celte propriété a été cultivée longtemps en céréales, mais
Yojant celte culture devenue ingrate par suite de rexlrème
bon marché du blé, et, d'un autre côté, les fortes dépenses
qu'occasionnent les frais de culture, M. Glejze s'est enfin
décidé à en planter une partie en vigne. Il a lui-même
défoncé son terrain à O'^SO de profondeur; aussi cette
plantatio i, qui date de 3 ans, est aujourd'hui chargée de
fruits. Une seconde plantation a été faite Tan d'après»
elle est en très belle venue. Ce propriétaire, satisfait de
cette réussite, veut encore l'augmenter l'an prochain; il a
pour cela eu soin de former une pépinière qui est très
TÎgoureuse.
Indépendamment de cela, ce propriétaire cultive au-
jourd'hui une autre partie de sa propriété en pommes de
terre, il en obtient de très beaux résultats. La plus grande
partie de ses terres est bordée d'amandiers. M. Glejze y
prodigue ses soins, aussi en retire-t-il un bon revenu.
Un encouragement est très bien mérité par cet homme
laborieux.
• m
if
.1
#
— 833 —
M. BERGOGNE, enlreprenear, possède deux champs
situes i Clialdecoste, commune de Mende. Il a planlé| il y
a deux ans, un de ces champs en vigne. Cette plantation,
qui a 20 ares environ, est parfaitement réussie, et surtout
très vigoureuse; aussi certains pieds avaient Aé\)i porté des
grappes cette année. Les arbres fruitiers qui ont été
plantés le long des allées sont aussi très vigoureux. Après
avoir clôturé sa propriété en exhaussant les murs, M. Ber-
gogne a construit deux réservoirs, Tun qui est alimenté
par les égouls du chemin qui avoisine sa propriété, tandis
que Tautre reçoit les eaux du toit de la maison d'habitation
qui est attenante. Le premier de ces réservoirs sert i
arroser les légumes, tandis que le second est pour l'usage
delà maison.
Ce propriétaire est en plein droit de concourir pour les
phiDiations et emmagasinement des eaux.
M. BÉRI6AUD a acquis, il y a trois ans, une pièce
de terre à M. Rimbaud. Après y avoir construit sa maison
d'habitation et s'être parfaitement clôturé, M. Bérigaud
s'est vivement occupé d*y créer un jardin potager. Il a poar
eela non seulement fait défoncer son terrain è une grande
profondeur, mais il y a encore fait apporter divers engrais
pour l'améliorer. Ce sol ainsi préparé, une partie a été
plantée en vigne, qui est aujourd'hui remarquable par son
rendement. L'autre partie a été disposée en jardin qu'on
pourrait aussi appeler verger à cause de la belle plantation
d'arbres fruitiers qui ont été plantés. Ces arbre<<, prove-
nant de la pépinière départementale, sont d'une très belle
venue, et, au bout de trois ans, ils ont donné du fruit en
abondance, notamment les cerisiers, les pruniers, les
abricotiers et les pêchers. Les poiriers et pommiers qui
S4
— 324 —
n'ont pas encore produit, vu leur jeune âge, promettent
beaucoup pour Tavenir. En fait de légumes, M. Bérigaud
obtient sans contredit de très belles primeurs, (elles que
radis, pois sucrés, romaines, tomates^ choux de Bruxelles,
etc. Ces légumes sont d'autant plus beaux qu'ils sont
arrosés, en temps de sécheresse, par Teau d*un vaste réser*
voir qui a été construit à côté du jardin et qui reçoit lea
eaux du chemin longeant cette propriété. Le long de ses
allées, ce propriétaire, au moyen de (ils de fer, a dressé un
treillage vraiment remarquable par son produit. M. Béri-
gaud a dépensé beaucoup d'argent pour ces améliorations,
mais il est amplement satisfait du revenu qu'il retire de
cette propriété.
Un encouragemeot ne saurait être mieux mérité.
i^me pASSEBOIS, propriétaire è Cbaldecoste, commune
do Mende, a planté, il y a quatre ans, une vigne d'une
contenance de 30 ares environ. La sécheresse ayant des-
séché la moitié des plants, M™° Passebois les a fait rem-
placer Tan d'après; sa vigne est aujourd'hui en plein pro-
duit. Dans cette vigne il a été fait une plantation de pom-
miers et pêchers qui, malgré leur jeune âge, ont produit,
cette année, en abondance. Elle a, cette année, augmenté
la contenance de cette propriété et construit un local pour
cuver son vin, le tout est en parfait état.
Cette dame s'e^t donné beaucoup de mal pour amé-
liorer sa propriété, qui n'avait presque pas do valeur.
Recevez, etc.
JoLES CAUPERT.
t
— 325 —
RAPPORT de M. Favier, de Chapciniès^ sur les
travaux d'améliorations agricoles diverses cxc-
eutés par M. Osfy {Pierre- Louis) ^ de Combettes^
commune de St-Léger-de-Peyre^ et par M. Galtier
(Xavier) j des Salles^ même commune.
Monsieur le Président,
Pour me conformer à la décision de la Société d'agri-
eulture, le 14 courant, je me suis transporté dans la com-
mune de Saint Léger-de<Peyre pour visiter les propriétés
de M. Osty (Pierre-Louis), à Combettes, et de M. Galtier
[Xavier], aux Salles, et constater les améliorations qu'ils
ont faites dans leurs propriétés.
1* M. Osty (Pierre -Louis], propriétaire à Combettes
Le domaine de M. Osty, d'une contenance) de S6 hec-
tares, est situé à l'aspect du couchant, à une altitude de
700 à 1,000 mètres et sur des pentes très inclinées. Les
orages y feraient beaucoup de mal si le propriétaire n'avait
soin de planter des arbres fruitiers de toute sorte pour sou-
tenir les terres ; j'ai constaté que tous ces arbres fruitiers
doobaient déjà beaucoup et qu'ils étaient parfaijlemeat
élagues et échenillés.
Sur un terrain autrefois improductif, M. Osty a planté
une vigno qui, cette année, a produit une rôcolte très
rémunératrice ; aussi, chaque année, le propriétaire fait
des sacrifices nouveaux pour l'agrandir ; sous peu elle
aura une conteuanc3 de plus d'un hectare.
A côté de la vigne, j'ai constaté des essais de greffaga
- JS6 —
du châtaignier sar le chêne, une couronne a parfaitemeni
réussi, de mè<ne Tamandier sur le prunier.
Al. Osij a introduit dans son rucher, oompoaè de
S5 ruches bien tenues et très vigoureuses, des- ruches à
s»;ms> mobiles qui m'ont paru avoir un grand avantage
sûr l'ancien système. Il est aisé de les visiter aan» faire
périr les abeilles.
Sa pépinière, son jardin, ses bâtiments agricoles, tout
est tenu avec soin et intelligence. Mais où Ton constate
l'ardeur au travail, c'est en visitant les champs de M. Osty
qui sont parfaitement épierrés ; notamment sur une par-
celle d'environ 3 hectares, il a été enlevé soit cette année
ou les années précédentes plus de 4,000 chars de pierres
qui ont servi i clôturer la propriété ou à faire des drai-
nages. Les gros blocs ont été trainés dans les endroits les
plus en pente et servent à arrêter le ravage des eaux tor-
rentielles.
En un mot, M. Osiy est un propriétaire intelligent et
actifs qui, abandonnant la vioille routine, exploite sa
propriété d'une manière rationnelle ; son exemple ne
peut quètre utile à ses voisins^ et il est juste qu'il soit
encouragé dans cette voie.
2"" N. Galtier (Xavier), aux Salles.
A peine sorti de la ferme école de Recoulettes, le jeune
Galtier a pris la direction de la propriété paternelle, et
s.*est appliqué à mettre en pratique, dans la culture de sas
terres, la manière rationnelle employée aujourd'hui.
Il a planté, depuis 4 ans, une vigne sur une parcelle de
terrain inculte autrefois ; les cépages complantés sont le
Négret et le Gamai. Cette année encore, il a défoncé à
— Jâ7 —
O^fiO de profondeur un terrain iroproduotif, confroutant
SB première plantalion et où il a planté des ceps espacés
-d'un mètre en tout sens; presque tous ont réussi.
H. 6alti?r se propose d'agrandir chaque année l'éten*
due de ce vignoble; ni les diflicultés du terrain, ni la
cherté de la main-d'œuvre n'empêchent cet intelligent cul-
tivateur de pratiquer les améliorations projetées.
Sur la partie de vigne qui est en plein rapport, j'ai
admiré la féconde production d'un si petit espace de ter-
rain, soit environ 20 ares. Les raisins avaient atteint leur
complète maturité, malgré l'altitude de la vigne, qui est
de 800 mètres environ.
Les murs de soutènement iont bien construits et de
petits acacias sont déj^ plantés pour former une clôture
durable. Soit en bordure, soit en plein ebamp, M. Galtier
a planté plus de 50 noyers qni sont d'une belle vigueur
et commencent à donner quelques fruits.
Il poursuit toujours les drainages de ses champs ; encore
cette année, il en a pratiqué 60 mètres sur un champ
majréca^ux et par conséquent improductif.
Il transporte du terreau et des cendres sur ses prés,
Ht Améliore ainsi les pailics mauvaises.
ilne rase d'environ 60 mètres a été pratiquée dans le
roc poiir amener des eaux non utilisées sur une paroelle
de terrain rocailleux, cl M. Galtier est arrivé ainsi à le
convertir en prairie de bonne qualité
Je mentionne aussi la bonne tenue de ses écuries, de 8a
fcaase-cour ; le jardin est aussi bien cultivé avec des plantes
potagères introduites dans le pays et qui produisent un
bon rendement. Sa pépinière, bien sarclée, est élaguée
convenablement.
Enfin on reconnaît partout la main intelligente qai
— 328 —
dirige cette plantatioD, et si M. Galtier avait les moyens
d'action qu*ont d'autres propriétaires, il serait un grand
propagateur de la bonne culture. Néanmoins, il lutte avec
ardeur «contre les vieux préjugés et prouve par son labeur
infatigable que tout travail fait avec intelligence n'est
jamais perdu.
A tous les points de vue, M. Galtîcr mérité des en-
couragements; il y a peu de si jeunes agriculteurs qui
aient fait tant d'améliorations dans leur propriété en si
peu de temps.
Agréez, etc.
FAVIER.
Cbapciniès, le 25 oclobre 1885.
RAPPORT de M. Léopold Monestier sur les
travaux de viticulture et autres exécutés par
MM. Pradeilles (Auguste) ; Libourel {Rémi) ;
Granier (Pierre) ; Brajon (François) ; Albouy
(Michel) , prcypriétaires de la commune de Si-
Bauzile, et Folcher (Baptiste) ^ de JulherSj
commune de Balsièges.
M. PRADEILLES (Auguste), des Fonts, commune de
St-Bauzîle, a planté^ il J & ^ et 4 ans, une \îgue d'environ
30 ares d'ëlendue. Dans l'ensemble, il a opère d'une manière
assez correcte. Il y a des treilles malades et on ferait bien de
dénoncer le fait à qui de droit pour s'assurer si ce ne serait
pas le phylloxéra.
— 329 —
M. Pradeilles a également plante sut nn autre point, il y a
deux ans, 10 ares de vigne. L'ensemble de cette plantation
est irréprochable, loi, il n'y a pas de treilles malades*
M. Pradeilles a on assez grand nombre d'arbres fraitiers
qui sont en bon ëtat. Il a beaucoup de goût pour Tarboricul-
tare fruitière.
Cet agriculteur a introduit aui Fonts les ruches perfcc •
tlonnëes d'après le système américain, système très avanta*
gens pour Valimenlatîon des abeilles et qui mërile d'être
propage.
Il y a lieu d'rncourager les travaux de M. Pradeilles.
M. LIBOURËL (Rémi) a plante une vigne qui a de 4Ô
i }l 45 ares d'ëtendue.
Ces vignes soûl situées sur un très bon emplacement, mais
I
:^. il est à craindre que les plants n'aient pas été bien appropriés
an climat.
M. Libourel mérite un encouragement.
M. GRANIER (Pierre), de Roulïiac, commune de Saint
Baozile, a planté 20,000 p'eds de vi^ne sur 35 ares de terrain.
Il se propose de défoncer cet hiver pour agraudii^sa con-
tenance. Certitines parcelles sont composées d'un terrain
mouvant qui nécessite la construction de murs de soutène-
nent, sous peine de voir périr lesj planta.
M. BRAJON (François), des Fonts, commune de Sainl-
'Saosile, a créé environ 28 ares de vigne en deux parcellf^s
Llkntées, l'une, il y a 5 ans et Tautre, il y a 4 ans. Les travaux
l'îl a opérés dénotent un homme entendu en viticulture*
Hnssi ses treilles sont de la plus belle venue. M. Brajon aurait
le premier à planter la vigne dans le quartier des Fonts.
Dd encouragement doit élre donné à M. Brajon.
r
- 330 —
M. ALBOUT (Michel), demearant ^ St-Bauzîle, a planté
S ares de vigne, il j a A ans ; 3 ares, il j a 3 ans *, 3 ares^
il j a 2 ans, et 5 ares, le printemps dernier ; total 13 ares.
Dans la partie la plus vieille, les raisins sont rares et encore
verts. Le plant n éié tire d*Ispagnac. Dans les antres parliez,
il j a du bon et du mauvais.
Un encouragement doit être donné à M. Albouj.
M. FOLCEIËR (Baptiste), de Jnihers, commune de Bal-
sièges^ a planlë, dans le village des Fonts^ une vigne qui a
1 8 ares d'étendue, sur un terrain appelé La Devèze et dont il
est feniiier La vigne n'offre rien de particulier; un encouni'
gcment pourrait toutefois être attiibué à ce fermier.
RAPPORT de M. Vahbé Rigal, curé de Brenouxj
sur les travaux de viticallure exécutés par le
S' Bonnet ^E tienne) ^ de Lanuéjols.
Monsieur le Président,
Dans sa séance du 10 septembre dernier, notre Société
d'agriculture m'a confié un mandat que je me suis fait
un plaisir de remplir.
En conséquence, je me suis transporté a Lauuéjols pour
visiter les travaux de viticulture exécutés par le sieur
Etienne Bonnet. Ma mission a été facile ; j*ai l'honneur
de vous en transmettre le résultat.
La vigne dont ii s*dgit est située sur le versant méri-
dionaJ de la montagne qui borne le village de Lanuéjols
au nord-est, à environ 600 mètres dudit village. L'expp-
sition en est bonne. L^ qualité du terrain, c'est le
— «t —
ealcaire tirant sur le rouge, un peu sablonneux. Voici les
renseignements que m*a fournis le propriétaire de cet
immeuble.
Ce vignoble est âgé de 5 ans environ. Le cépage, au
nombre de 600 pieds dans K> principe, a été importé de
Florac; c'est le gamays beaujolais Le planta été distribué
convenablement et paraît avoir bien réussi.
En 188i, se présentait la première récolle ; eDe fut
entièrement détruite par la grêle qui , cette année-Ià«
fit d'immenses ravages da:)s celte commune, et notre jeune
vigneron put dire comme le sulor romain : opéra et tm-
pensa periit.
Cette année, il y aurait eu une petite provision de
raisins, sans de fréqucnfcs déprédations. Les grappes qui
restent sont belles, cii rapport avec la vigueur des pam-
pres Le raisin a n ûri, il a bon goût. Ce qui manque i
cette vigne, ce sont des murs de clôture, et une surveil-
ance activt^ de la part dos gardes de la commune.
En somme, le ^iour Bonnet mérite des félicktalions
et un encouragemenl potir son initiative, à Lannéjols,
d'un plant de vigne qui devrait être un siin)ulant pour
ses compatriotes. Non content des travaux déjà exécutés,
il se propose d'agrindir considérablemi^nt son vignoble,
si la Société d'agriculture vient à son aide par un en-
couragement pécuniaire qu'il consacrera à ce travail*
Dans ces conditions, et vu sa bonne volonté, je propo-
serais de lui accorder une recompense en argent et un
traité do viticulture.
Veuillez agi éer, etc.
L'ABBfi RIGA!.,
Curé, Camcrier de Sa Sainteté Léon XIII.
Breuoui, le 16 octobre 1885.
\
— 33Î —
RAPPORT de M. Bessière fils, de Saint-Bonnet-
de-Chirac, sur les travaux d*" améliorations agri"
cotes diverses exécutés par M. Bouniol (Julien) j
propriétaire à Pradassous, commune de Paihers.
Saint-Bonnet, 17 octobre 1885.
Monsieur le Président,
Conformément à vos désirs, j'ai visité en détail le do-
maine de M Julien Bouniol, situé è Pradassous, commune
de Palhers, et je puis vous rendre compte aujourd hui
du mandat que vous avez bien voulu me confier. Ce mao*
dat, je le remplis avec plaisir» heureux do donner à la
Société d'agriculture un nouveau témoignage de mon dé-
voûment, heureui aussi de faire connaître un propriétaire
qui se distingue entre tous ceui de la contrée par une
ÎDlelligence vive que rien ne surprend, et surtout par un
travail que rien no rebute.
J'ai Yti, à Pradassous, une propriété très vaste et bien
tenue, qui peut servir de modèle aux propriétés voisines.
Pour rester dans les limites de ma mission, je vais vous
entretenir seulement des plantations en bordures, des
drainages et de la vigne.
1® Plantations en bordures. — M. Bouniol aime pas-
sionnément les plantations en bordures ; il choisit ses
arbres avec un soin jaloux, les plante lui-même avec les
précautions les plus minutieuses, pratique autour d'eux
on petit iossé pour retenir les eaux, puis il les entoure
d'une défense solide qui les protège contre la dent meur-
trière des animaux ; enfin, quand le temps est venu, il les
émonde régtilièrement, remplace ceux qui se dessèchent
*i'
. — 333 —
et sacrifie même quelquefois des arbres vigoureux pour
rendre Tsllée plus régulière et le coup-d'œil plus beau.
Quand on arrive à Pradassoux, on voit s'élever à droite
et à gauche des arbres de la plus belle venue : ce sout
des ormes» des frênes, des peupliers et des noyers, si bien
taillés, disposés avec tant de régularité, qu'on se croit,
tout d'abord, en présence d'une ]«lan(aiion de TEtot.
Dans la belle saison, quand la végétation est dans toute
sa splendeur, cette allée traversant un immense tapis de
verdure produit un effet magnifique et fait l'admiration
de tous les visiteurs.
De l'autre cAté du hameau, dans la direction de
Clujans, on remarque des plantations identiques : mêmes
arbres, même régularité , mêmes soins I Quant aux
chemins ouverts pour rexploilaiioii de la propriété, ils
sont également entourés d'arbres choisis qui sont aussi ,
} de la part de M. Bouniol, l'objot de soins particuliers.
^ De plus, presque tous ses champs et sos prés sont clêturés
par des haies très régulières et bien fournies, où les
noyers, les peupliers et les frênes offrent le plus gracieux
mélange.
; En résuiué, M. Bouniol a exécuté, sur une étendue de
l S kilomètres, des plantations en bordures dont les essences
^ et la symétrie ne laissent rien à désirer et qui méritent
l,y de votre part, M. le Président, une attention très spéciale.
2® Drâiiiâgbs et Utilisation des Eaux. — Ici encore,
H. Bouniol se présente è vous comme un propriétaire
intelligent, comme un travailleur infatigable. Son père,
il est vrai, avait fait pour Tassainissemerit de la propriété
des efforts très louables ; le fils a marché sur les traces
du père et il a complété son œuvre : il a fait des épierre*
ments, creusé des fossés et, dans ces dernières années
i-
'â
ïï
fêulemenl, il ■ ei^ooté des drainages lur une longoeor de
3 kilomètres. Il a amené à ses frais devant sa maison
une 'belle fontaine, très abondante, dont la oanalisalion
est d'aumoins 400 mètres ; elle coule dans des tuyaux ea
mortier, faits dans des moules spéciaux d'une rare -per*
fectioD ; ils mesurent chacun 10 centimètres et s'adaptent
parfaitement les uns aux autres ; beaucoup moins coûteux
que les tuyaux en fonte, ils sont aussi solides.
Cette eau, conduite è grands frais à Pradassous, y est
utilisée pour les besoins de la maison ; puis elle va arroser
les prairies avoisinantes qu'elle maintient dans un état
permanent de verdure et de fraîcheur.
3^ ViGMB. — M. Bouniol ne s'occupe pas seulement
à planter des arbres ou à améliorer ses terres par les
épierrements et les drainages } il réserve pour sa vigne
des heures plus longues et des soins plus empressés. Il
voudrait à tout prix la préserver du phylloxéra qui a déjè
envahi, depuis deux ans, toutes les vignes situées dans la
commune de Palhers. — Elle fut plaïuée en 1868 sur le
versant méridional d un immense plateau situé en face et
è la hauteur de Pradassous.
Ce fut la première qui parut dans le pays et on lu
regarda tout d'abord comme un essai téméraire; mais
bientôt, en présence des ré.^ultats obtenus, on ne tarda pas
à en planter de nouvelles et ce coteau, jadis stérile et
désert, ne tarda pas è se couvrir de vignes et à devenir un
vrai trésor pour le pays. Les uns s'occupaient à planter,
d'autres à préparer le terrain ; tous dérobaient à Cérès de
longues heures pour les consacrer à Bacchu^. Hélas ! le
phylloxéra a montré sa hideuse figure et on ne voit déjà
plus sur le coteau que des débris et des ruines. La vignjç
— »»6 —
de M. Boaaiol seule est restée debout aussi belle, aussi
vigoureuse qu'autrefois.
Clôture infranchissable, plâtrage régulier, engrais spé-
eial et abondant ; rien n'est épargné pour la protéger
oontre le terrible fléau.
M. Bouniol a prodigué i sa vigne son argent et ses
sueurs ; la récompense que je vous deaiande pour lui
sera le digne couronnement de ses travaux. Encore une
fois, Monsieur le Président, M. Bouniol mérite, de la part
de la Société, une attention spéciale; si ses récompenses
tombent sur lui, elles iront à un homme qui les mérite,
h uo de ces propriétaires actif^i et militants qui luttent
souvent avec succès « toujours avec courage contre la
trise agricole que nous traversons et qu'il nous tarde bien
do voir finir.
Veuillez agréez, etc.
BESSIÈRE fils,
propriétaire à Saint- Bonnet.
î RAPPORT de M. Hippolyte Chalmcton sur les
'■' travaux d'améliorations agricoles diverses exé-
i. cutés par M. Aiigelviii (Jean-Baptiste) ^ proprié-
% taire à Altès^ commune des Laubies.
Malassagne, le 17 octobre 1885.
Monsieur le Président,
Conformément à la décision de la Société d'agricnltnre^
^e TOUS ayez bien youlu me transmettre par votre lettre da
11 septembre dernier, j*ai Thonneur de vons adresser l'exposé
saivant :
— 338 —
Le H et le 1 2 octobre, j'ai ^isîtë en dëtail le domaine
d'Âltës, commune des Laobîes, qui appartient h M. ÂngeWin
(Jean-Baptiste). Celte vaste ëtendoe de terroir ne forme
presque qu'un seul lènemeut et mesure cependant plus de
1 58 hectares de superficie distribuas dans Tordre ci-dessous
m
esplîquë : Prairies^ 33 hectares et demi j Pâtures, 30 hec-
tares 3 Bois y 25 hectares ; Terres labourables 70 hectares.
Le sol du domaine d'Âltès est généralement bon et fertile,
mais uniquement h condition d'une culture difficile et souvent
très coûteuse. Les champs ont besoin de profonds drainages,
d'une longueur pour aiusi dire sans Bu, tandis que les prairies
et les pâtures, situées, en majeure partie, le long ou h proxi-
mité de la rivière, exigent des soins spéciaux, selon la compo-
sition, le pfan et la déclivité du terrain. C*est dire que les
améliorations multiples, que j*ai été heureux de constater et
de vérifier, se rapportent principalement au paragraphe III du
programme des eucouragempnts à distribuer, cet automne,
aux agriculteurs méritants. Mais, de préférence, entrons dans
quelques détails ; venons aux fails palpables et nous verrons
ainsi an prix de quel labeur opiniâtre, M. Angelvin est par-
venu à obtenir des résultats extraordinaires, résultats que de
vigou:eux efforts accroissent d'année en année et qui feront,
encore longtemps, moticre à de nouvelles visites.
L Drainages, ëpierrëmemts.
Les 70 hectares de terres labourables qui constituent ce
que, dans le pajs, on appelle communément Les Champs
(Tudllès^ forment, autour de ce hameau, un immense circuit
dont la moitié est imposée en céréales : seigle, orge, avoine
en grain; et en fourrages, trèfle et avoine au vert. Le sous-sol
est excessivement humide et d'un labour très pénible tant à
cause delà grande quantité d'humus, de bugranes e\ même
— 337 —
d'argile5 qae de la difficalté de rëussîr an temps faTorable.
M. AngeWin a remMîë aa premier inconTënient en creusant
de nombreux drainages, bien tracés, solidement construits,
dont les principani assainissent les parcelles appelées :
Agranés^ Lou Prada^ Chon Gron, Ces condifits d*écoa1e-
ment soulerrain ont une longueur totilc de plus de 10,000
mètres, sillonnent les terres en tous sens, et en menant dé-
verser leurs eaux dans Lou Prada. prc qui en est le pourtour
ÎDlérieor, y répandent la plus abondante fécondité. £n agis-
sant ainsi dans les diverses parties de son domaine, notre
Intelligent cnltivatrur a agrandi et bonifié de prî-s de 10 bec-
tares sa contenance berbacée. 11 n fait réparation h double
profit. Je ne dois pas oublier de rapporter ici que la ferme
d'Âltës, bien que située sur un terrain granitique, est quasi
vierge de pierres roulantes et de rochers visibles. Pour les
drainages en question, le propriétaire a dû fouiller le sol et
extraire de carrières rudement exploitées les matériaux né-
cessaires ^ la bâtisse. x\ joutons que les arrête- bœufs ont
complètement disparu depuis que M. Angelvin emploie pour
le labour la cliarrue Tourne oreille. Je i:e suis que Técho de
la rumeur publique, en disant que les Champs d* Altês^ fumés
chaque année après un triple labourage, sont les mieux cul-
tivés de notre canton. Aussi, ensemencés à la bonne saison,
donnent-ils U!i rendement capable d'occuper iine batteuse à
vapeur servie par 30 ouvriers pendant près d'une semaine.
11. Utilisation des Eaux, Irrigations.
En dehors des notables amelioiations et agrandissements
opérés dans Lou Prada^ M. Angelvin a pratiqué des trans-
formations vraiment surprenantes sur ses autres prés et
pâtures. Lous Prachs de las Cha^eitos^ situes le long de la
Trnejre, et d'une superficie de plus de 15 hectares, ont par-
/
— 838 —
ticnlièrenient ^të l'objet de ses soîds assidos. Une partie de
ces prés, de mâme qae la Cosie^ ont appartenu au domaioe
dît Del MaSf el leur acquisition a doublé le foin de l'acbeteur.
Deux digues, où n'entre pas un grain de sable, servent pour
l'arrosage général. Â l'époque où M. Angelvin prit possession
de ces propriétés, la rivière coulait à la dérive, sans lit, sans
encaissement, et, les jours d'orage, entraînait en lambeaux de
Tastes étendues de glèbe. Âujourd'bui, il n'en est pas ainsi.
Les deux larges fossés des digues, conduisent, l'un au midi,
l'antre an nord, les eaux de la Trueyre et répandent, sur une
longueur de plus de 1500 mètres, la plus luxuriante fertilité.
Des rigoles de niveau et de déversement prennent leur ori-
gine aux fossés.supérieurs, et, nivelées en ^-dos, distribuent en
tous sens les plus bienfaisantes ondées^ tandis que i'excès
d'bumidité est enlevé par de petits canaux symétriquement
alignés. Avec cette ingénieuse disposition, on ne voit aucun
marais dans les bas fonds, tandis que les monticules les pins
arides sont parfaitement arrosés. S'il survient parfois quel-
que inondation terrible, M« Angelvin tire profit du malbenr
même. Tout le sable que la rivière peut avoir répandu sur
la prairie, dans ses débordements, est utilisé comme un nou-
Tean fort. Le cultivateur trace à l'arête une rigole borizontale
qu'il abouche à une autre plus considérable et pleine d'eau 'y
après cela, un petit canal assainit le tout et ce qui^ pour d'au-
tres, serait un véritable accident, devient, pour notre concur-
rent, une source de produits.
Les bords de lu rivière, autrefois lacérés, ont aussi attiré
son attention. D'énormes blocs de granit, fendus à coups de
mine, ont par la traction, débarrassé la prairie de leur pré-
fence, et sont venus consolider la berge que l'impétuosité du
torrent emportait en la rongeant. £n outre, cet opiniâtre
agriculteur s'est proposé la consirnction de deux nouvellei
r
— 889 —
dignes poar compléter l*irrigatîon. Déjlt même, il a eiëcottf
une partie de son héroïque dessein. Mais, cette fois, il ne
s'agit de rien moins que de fiiire on nouveau lit à la rivière
sur une longueur assez considérable. 500 kilogrammes de
poudre ont ëtd employés à ouvrir, dans le granit le plus dur,
une large tranchée. Sans doute, l'ouvrage est rude, mais plus
rude, plus tenace e^ la constance de M. Angelvin. Il ne con-
sidère que les résultats : or, ils seront magnifiques et des plus
rémunérateurs. Deux hectares de terrain, qui ne sont qu'un
rocher abrupte, formeront un jour une parcelle de pré et
fourniront à leur auteur une double et abondante récolte de
foin et de regain de première qualité.
Les autres prairies et pâtures de ce domaine ont toutes reça
des soins appropriés aux besoins du sol. Aussi, entretient-i'
en plein rapport une cinquantaine de bétes d'espèce bovine
et chevaline, et trois cents moutons ou brebis, le tout de
bonne qualité. Muis ces résultats sont dûs, en majeure partie,
an talent, à Thabileté, à la persévérance du pétitionnaiie que
ne rebutent ni la peine, ni les difficultés, ni la dépense.
C'est pourquoi, s'il m'est permis, en terminant, d'émettre
mon avis, j'opine pour que MM. les ^membres du Jury veuil-
lent bien accorder h mon honnête client une récompense
honorifique et pécuniaire proportionnelle à ses mérites et à
ses déboursés.
Fait et clos h Malassagne, les jour, mois et an que dessus,
par le soussigné qui a l'honneur d'être, etc.
CHALMETON P. -H.
Membre titulaire de la Société d'agricullare
de la Lozère.
25
é
— *ld —
MAPPORT ée AT. Laurens (Paulin)^ sur les tra-
vaux d'irrvqati&n, et autres exécutés par AT-
Chabbert (Paulin), fyropriétaire à Arboussaus,
eoïfimune de Sl-Sauveur-de-Peyre.
La Roayiôre-da-Baissoo, 20 cctobre 1885.
MfmffBsr te fMrideiili
Vm^àtHnaét a été préBentéd j^r M. GhtibbèkH (Ptftrfin),
pr^NTé(an*e^ ^èmifiim d'Arbousâ^ras, «ommùn^ dé Saint-
Sauvcur-de-Peyre, ft Téffet âe prendre part tt pfocbâfin
iMBCom^ ll^BtttofilM àe votre iSociétéy et celle-ci m'a dési-
■gfié ^otnr lui retfdre tK)Hif t^edes «m^ltoratiDiis invoqQéeii.
illea tcmtftsfen^ èa rôMtir^em où arrivent «t s'emmagafii
«lèni les ecwféè fAus d^ Akilamèlres -de d^ainuge, ce qti.
pemict de «porter an loiâ T'atrc^sage et d'en fa'irê profiter
^B^soriacès pi ii8 étendues. t}efs réservoirs sont au nombre
•de ^ois : I^QH^-èov *eirt de (otme recta nrgulaire et date de
^^oelqtres 'emnèes ; les deuï autres, de fornie circulaire^
wm de cODsimetidfi totlte récente ; leùi* diamètre est de
4i0ètreB cft 4eur ti&Qteiirf de 1"S0 ; ils ont été maçonnés
èru ifflknrtfer 'bjrdvauKqtte èti^ndus (cdmpiëtetnëht êtantbes
è Taide du ciment. Lorsque je les ai visités, (es eatix y
affiuaietft eft %rb&ndaDCfe. Leur action sur leis parties arro-
sables était secondée 'j)ar le fOEhier d*étable et le parcage
du troupeau de bêles 'à laine. L'emploi ainsi combiné de
r^au et*de ^engrais, ces deux principaux agents de fertili-
sation pour les 'pnlipies naturelles, ne peut qu*accroitre
considérablement la production fourragère et permettre
l'alimentation d'qn bétail ^lus nombreux.
Des appareils automatiques de vidage manquent encore
'i
t.
— 3U —
•us résf rToirfl» maU le concurrent recberetM trop te» per-
fectioQoeiDeQts agricoles, pour ne paa se ptourvoir de eet
appareil, et préférablement de ceux du aystème iuveeUI
par UQ de nos membres.
M. Chabbert a été précédemmeot primé pour d*autrea
objets; il me parait devoir l'être aussi pour le parti qu'il
a su tirer des eaux du drainage, en les appliquât è l'irri-
gation avec tant d'avantage.
Agréez, Monsieur le Présideat. eU.
P. UDftEMS.
RAPPORT de M. Vahhé Tardieu, curé de Termes j
sur les travaux d" améliorations agricoles di^
verses exécutés par M* Joseph Boissonnadcj
propriétaii^e à La Croze^ commune de Termes.
m
Monsieur le Président)
Snr votre invitation et conformément an mandat qne m'a
confié la Société d agricaltare^dans sa séance du 1 0 septembre^
je me suis transporté, le 17 octobre, à la Croze, pour examiner
les améliorations faites par M. Boissonnade dans son domaine.
J'ai constaté que Teicposé de la pétition était exact.
Les reboisements utilisant les terrains maigres sont épais et
vigoureux et les plantations de belle avenue.
Les champs, épieriés et cultivés avec intelligence, donnept
toni ce que peut produire la nature du terrain.
Uans les prés et les pâtures, les fossés et les rases sont bien
entretenues, les engrais et les eapx bien utilisées } ce qni £iit
que l'herbe y poqsse bonne et serrée*
— 842 —
L^effeoillage annuel et l'ëlagage triennal des arbres à
feaîlles^ procarent an bétail un aliment précieux et un excel-
lent bois pour le chauffage.
C'est ainsi qnC) par un travail opiniâtre et bien compris^
M. Boissonnade obtient des résultats si supérieurs à ceux de
ses voisins, qu'on peut facilement distinguer les propriétés qui
^ai appartiennent.
De plus, les écuries du domaine sont spacieuses, bien pa-
vées, bien aérées et très propres.
Les animaux, de bonne qualité, sont bien nourris et bien
pansés surtout, car chose à remarquer spécialement, il j a
une petite écurie séparée des autres et destinée uniquement
à recevoir les animaux dès qu'ils sont atteints de quelque
maladie, a6n que les autres ne puissent pas contracter cette
fièvre.
Il résulte donc de ma visite que M. Boissonnade mérite à
juste titre d'être encouragé et récompense' pour la bonne tenue
générale de tout son domaine.
T\RD1EU.
Termes, le 18 octobre 1885.
RAPPORT de M. Vigier (Pierre) j propriétaire
au MalzieUj sur les travaux d'améliorations
diverses agricoles exécutés par M. Laporte (Jean-
Pierre)^ propriétaire au Nozier^ commune du
Malzieu-Forain .
Monsieur le Président,
Pour me conformer à la mission que vous avez bien voulu
me confier par votre lettre en date du 1 5 septembre dernier,
It
— 343 —
j*aî l'honnenr de tous transmettre ci-dessons le résultat de
raes observations sur le domaiuc du Nozicr.
Je dois d'abord dire que ce domaine, n'rtant qu'à 3 kilo-
mètres du Maizieu, mVst connu depuis forl longtemps.
En conséquence, je puis affirmer que, depuis qu'il appar-
tient à la famille Luporte, do grandes améliorations j ont été
faîtes.
Ainsi que le dit, dans sa demande, M. Laporte (Jean*
Pierre), le pre appelé Pi^é-Grand^ qui est d'une contenance
supérieure à 6 hectares, était autrefois presque un marécage.
Je l'ai trouvé parfaitement assaini et dépouillé de toute mau-
vaise végétation : buissons, osiers, aulnes rabougris, qui pous-
saient au hasard.
Pour arriver à cet assainissement , il est certain que
11' Laporte a dû faire de grands travaux de drainage ; dans
sa demande il dit 1,500 mètres; il m'est impossible de véri-
fier, mais ce chiffre doit être exact et peut-être même inférieur
à la vérité^ en tout cas, il existe au moins 1,500 mètres de
fossés ouverts.
Le lit du ruisseau est parfaitentent établi sur toute la lon-
gueur du pré (330 mètres) de manière à faciliter, soit les
prises d'eau pour Tarrosement du pré, soit l'écoulement de
l'eau lorsqu'elle est trop abondante.
Après avoir visité le pré, je me suis transporté sur la partie
attenante, appelée Champ- Grand, qui était autrefois en effet
on champ, anjourd'hui converti en prairie. Celle conversion
n'a dû avoir lieu que l'année passée, car la première récolte
D*a été enlevée que cette année ci. Ce travail a été fait
dans d'excellenles conditions , car on ne remarque sur le
'cbamp transformé ni pierres, ni rochers, tandis que les pro-
!. prîetés environnantes en sonl couvertes.
Il me serait impossible n'y ajant pas assisté, de fixer la
— 344 —
quatitittf de trayaU et le nombre de joarn^es employées à cette
extraction, mais je? puis assurer que c'est an travail considé •
rable et que le nombre de 1 00 cbars de rochers fixé par le
sieur Laporte n*est pas exagéré.
Aujourd'hui, le Pré Grand et le Champ-Grand ne forment
h l'œil qu'une seule parcelle, tandis qu'autrefois, ils formaient
deux parcelles très distinctes et séparées par deux tertres :
Tan de 200 mitres de longueur et l'autre de 125 mètres,
dont je ne puis fixer les hitnteurs puisqu'ils ont disparu et que
M. Laporte prétend être de G^'SO et de 1^50. De l'inspection
des terrains, il semble que ces chiffres doivent être exacts.
La terre des tertres a été portée dans la prairie pour en rem-
plir les creux. CMravail est encore très apparent et se recon-
naît facilement à la végétation.
Pour l'arrosement de la partie transformée en pré, il a été
fait une rase de 800 mètres de longueur, ainsi que l'u dit
M* Laporte dans sa demande ; cette rase prend l'eau eu
amont et peut servir à l'arrosement, dans son entier, du champ
transformé.
La conversion du champ en prairie a été faite au moyen
d'ensemencement de ray-gras, fenasse, trèfle et sainfoin.
£n résumé, M. Laporte a fait un travail considérable, je
puis même dire le travail le plus considérable qui ait été fait
dans notre canton du Maizieu, et y a apporté toute l'activité
et l'intelligence nécessaires à cette oeuvre.
Du reste, autrefois, dans le public, on prétendait que cette
propriété ne produisait que 16 chars de foin, tandis qu'à
présent on prétend qu'elle en produit 50 , de plus , du
regrain.
En faisant la part de l'exagération, il n'en reste pas moins
acquis comme positif que la production est de beaucoup
supérieure ^ celle d'autrefois *, celte exagération même de la
— 845 —
{M(rt da public est la preuve la plos ëyîdente de la lëostfite et
de l'importance des amëliorations faites par Laporte.
M. Laporte m'a fait remarquer aussi deas autres tertres
enlevëS) mais de moindre importance, dont je ne crois pas
detoir parler, puisqu'il n'en est pas question dans sa demande.
Veuillez agréer , etc.
VIGIER.
RAPPORT de M. de Labarthe sur les travaux
(Tépierrements ^ plâtrage j etc. ^ exécutés par
MM. Crespin (Charles), pj^oprié taire à BerlièrCj
commune de Montrodat.
Monsieur le Président,
Votre lettre du 17 septembre m*ayan( désigné pour
visiter les Inivaux d'irrigation, d'épierrcment et de plàtrs^e
exécutés par le sieur Crespin (Charles), de Berlières, sur
ses propriétés, j'ai constaté en visitant lesdites propriétés :
V Un pré appelé Pré Grand, contenance 1 hectare
32 ares. Divisé en plusieurs parcelles, a été considérable-
ment augmenté par la réunion de toutes ces parcelles,
et aux dépens de Tancien lit de la rivière qui a été épierré
«t comblé au moyen de terres transportées. Le nivellement
est presque complet, quelques parties encore un peu basses
seront exhaussées par le dépôt des eaux de la rivière au
•moyen de rases construites avec intelligence.
Une prise d'eau construite en amont permet, au moyen
d'une béalière d'environ 400 mètres de long, d'arroser en
tout temps le pré, donner l'eau suflBsante à Texploitatioa
~ 346 —
d'un moulin, et arroser le pré dit du Juge avec les eaux
qui s'échappent du moulin.
Ce pré du Juge, couvert db gravier par les inondations,
a été épierré, nivelé et semé en luzerne et gramioées; les
rases d*arrosement ne laissent riea à désirer ; le gazonne-
ment est aujourd'hui en bon état.
Un champ dit de la Chapelle, contenance 1 hectare
60 ares, a été converti en pré et est arrosé au moyen d*une
rase captant les eaux pluviales d'un chemin contigû, les
eaux d'un ravin et celles d'une source suffisante pendant
neuf (nois.
 mon avis, toutes ces réparations ont doublé le rende-
ment de tous ces prés.
EpiERRBMENTS. — Lcs tcrres situées au lieu dit de Pejadel
sont généralement couvertes de pierres ramenées à la sur-
face par la charrue. Le sieur Grespinépierre chaque année,
depuis 20 ans, les terres qu'il possède aurlit lieu »t emploie
à ce travail de 60 à 80 journées. 11 est parvenu à épierrer
6 hectares assez complètement pour que les fourrages
semés sur ces dernières terres puissent être fauché aussi
ras que les prés.
Une partie de ces terres est chaque année semée et
récoltée en fourrage, sainfoin, trèfle ou minette.
1,200 kilos de plâtre sont répandus chaque année sur
les récoltes.
Le rendement des terres comme celui des prés a été
presque doublé.
Si la Société veut bien accorder une prime au deman-
deur, le sieur Crespin s'engage à remployer au perfec-
tionnement des travaux déjà faits*
Agréez^ etc.
E. SB LABÀKTHE.
— 347 —
k.
RAPPORT de M. Emile de More sur les travaux
d'améliorations diverses exécutés par M. Mathieu
(Adrien)^ instituteur à St-Léger-de-Peyre^ pro-
priétaire au Montj commune de Fontans.
Monsiear le Président^
Me conformnnt h votre lettre da 1 1 septembre 1885, j'aî
visité la propriété de M. Adrien Mathieu, institotear à Saint-
Léger -de- Pejre et propriétaire an Mont, commune de Fon-
tans.
M. Mathiea a fait différentes plantations dont la plupart
datent du printemps dernier. J'aî remarqué des peupliers,
des frênes, des ormes. Et dans un petit jardin, on voit quel*
ques arbres fruitiers, dont quelques uns ont commencé à
donner du fruit. Il u épierré un champ. En an mot, M. Ma-
thieu a le désir de donner le bon exemple en agriculture*
En conséquence, on devrait lui donner un petit encoura-
gement pour Tengiiger à continuer de montrer le bon exemple.
Veuillez recevoir, etc.
E. DE MORE.
Serverette, 19 octobre 1885.
RAPPORT de M. Pantel sur les travaux d'irri-
gation et auU^es exécutés par M. Albaric (Au-
* gustin)^ propinétaire au Pont-de'Montverl .
Nous JeaiiJjouis Pautel, membre de la Soeiëlë d'agriculture
do département de la Lozère, demeurant aa Pont-de-Mout?ert,
désigné par cette Société, dans sa séance da 10 septembre der-
nier^ pour constituer 1^ les travaux d'irrigation et prises d'eau
^lécuiés par sieor Aogastin Albaric, propriétaire, demeurant
«n Pont'de'MonrtTert, suivant sa demande du S7 aoât aussi
dernier, visée par M. le ll«ire de la commâne du Pont-d^-
Hontvert ;
Et 2" pour esamîiier et constater également lés travaux
qu'il a fait pour élever une grande muraille sur la rive droite
de in rivière du Tarn^ afin d'utiliser un terrain totaielDont
improductif pour y faire itô jerdio arrosable»
En exécution du naudat que nous avons reçu de cette
Société) nous nous sommes transporté^ le 8 octobre courant ^
i* sur la |nèce -appelés Ëknéuard, contenant devoia et pré,
mlm laquelle kiût ^ OMidtoitoa les eans de b rivière de Rîie«-
malet, formant les n"" 5St6, 606, 607) 608, 608 et 610,
gection J ^ .pkucadaAtral, et d'une contenance de 8 bectares
68 arcs 35 centiares; et nous avoma remai>ç|aé que le poalolan^
avait établi deux prises d'eau ou cbaussées sur la rivière de
Rieumalet qui permettent,, avec d'autres petites prises faites
sur un petit ravin qui traverse du coucbant au levant cette
propriété, de bien l'irriguer et que cette irrigation en aug-
mente considérablement là vâ^eùf. Des arbres de bordure
sont plantés des deux côtés du petit ravin, sur le bord des
prises d'eaq et au levant d'un pré qui fait la principale valeur
de cette propriété.
r
Apres avoir constaté les amélioratîoDS faites à cette pra-
t' )pnéiê, noua nous sommes transporté sar ane pièce sîtaée
■~. %iir la Yive droite de la rivière du Tarn, dite la Perlelte,
iormant partie du numéro 637, section D du plan cadastral,
: %t nous y avons constaté, entre la rivière du Tarn et la partie
'< «de Boute nouvellement construite, du Pont- de Montvert au
■ . I&lejmard, nituée au levant de ce bourg, un jardin nouvelle-
ïnent construit ajant une longueur de 50 mètres sur une
largeur de 8 mètres, dont les terres sont soutenues, au midi
tet en suivant la rive droite du Tarn par un mur aussi nou-
vellement construit, d'une liauleur de neuf mètres.
Les terres de ce jardin ont été apportées avec des cbars ou
. des charettes par les soins du propriétaire, soit des déblais de
la route, soit des fondations de la construction de quelques
Inaisons et notamment de la maison de Técole communale, et
.' tn simple rocber tout à fait improductif et sans aucune valeur
. est aujourd'hui très productif par les soins de ce propriétaire,
■
^' ie sorte que ce jardin a actuellement une valeur de plus dé
]^ BjvvO francs»
if
■ Four en augmenter la valeur et le rendre plus productif,
k m flieor Albarîc a eu soin de réunir toutes les eaus qui coulent
P.-W8. jardins supérieurs et qui dérivent de la rivière du Tara^
le sbrte qu'aujourd'hui Ce jardin, par sa situation cliàiaiérî^
|iie, par son terrain neuf, est un des plus fertiles du P6nt-de-
hodtvert.
, Tel est EK>fré rapport*
Fait au Po«t'-de-lSofitverl, le 44 octobre 1885.
PÀNTEL.
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SÉANCE DD 3 DÉCEfflBBE 1885.
Présidence de H. DE LESCURE , Tice-président.
Présents : MM. Tabbd Bosse, secrétaire général,
André, Joseph Pahadan, Tûoupel et Vincens.
Le Procès- verbal de la dernière séance est lu
et approuvé sans observations.
M. le Président donne ensuite lecture de la cir-
culaire ministérielle ci-après :
Paris, le 10 novembre 1885.
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous annoncer que, par arrêté du 5 no-
Tembie courant, j*ai créé, au sein du Comité des travaux
bistoriqucs et scientifiques, une section de Géographie histO"
rique et descriptive. En même temps, j'ai rattaché les sciences
naturelles à la 4® section (Sciences mathématiques, phjsiqnes,
chimiques et météorologiques) à laquelle j*ai donné le titre
général de Section des sciences. Le rapport ci inclus vous fera
connaître les motifs d'une modification que mon prédécesseur
aurait désiré introduire lui-même dans l'organisation du
Comité en mars 1883, et que des raisons de haute convenance
ont seules fait diflerer jusqu'à présent.
La création d'une section de Géographie historique et des-
criptive donne satisfaction à des vœux qu'avaient émis depuis
longtemps diverses sociétés savantes, et en particulier les
spcîétés de géographie, d'origine plus récente, mais dont le
nombre et l'importance s'accroissent tous les jours. La cer-
titude de voir leurs travaux et leurs communications soigneu-
se
^ _ 862 —
sèment ëtadiés^ analyses) publies par les soins d'une section
spéciale ou mis en lumière devant le congrès des sociétés
savantes à la Sorbonne, sera pour elles nn précieux encoura-
gement \ elle ne peut qu'augmenter l'élan des nombreux tra-
vailleurs qui s'adonnent à cet ordre de sciences et qui n'auront
pins ^ regretter de ne pas savoir où diriger, pour les faire
mieux connaître, les résultats de leurs éludes et de leurs
recherches.
Je vous prie^ Monsieur le Président, d'appeler sur cette
nonvelle organisation l'attention des membres de votre société,
et de lui donner, par les mojens en votre pouvoir, toute la
publicité désirable.
Agréez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considé-
ration très distinguée.
Le Ministre de VInstruction publique^
des Beaux-Arts et des Cultes^
Signé : René GOBLET.
RAPPORT
A M. LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Paris, le 3 novembre 1885.
Monsieur le Ministre,
Lorsque, en 1883, votre prédécesseur a modiBé l'organi-
sation du Comité des travaux historiques et scientifiques et en
a distribué les sections comme elles sont demeurées depuis,
j'avais cru devoir lui proposer la création d'une section de
géographie historique et descriptive, ce La géographie, i» lui
disais-je dans le rapport que l'avais l'honneur de lui adresser
le 5 mars 1883, « est aujourd'hui lapins cultivée de tontes
les sciences : elle joue de nos jours le rôle que Thistoire jouait
en 1 834 ^ aussi le nombre des Sociétés de géographie ang-
— 353 —
mante- 1 il sans cesse 9 el^ comme on j (raTaille avec ane
ardenr pnodigîease, il en sort chaque année des milliers d'in-
formations et de docameuls qui méritent d'être mis en lu-
mière. Il semble que le génie national se tourne enfin avec
passion vers l'étude du globe qu'on a ai longtemps reproché
anz Français de négliger. »
Il n'y avait donc point à craindre qu'une section de géo-
graphie manquât d aliments : les informatrons, les documents
venus des sociétés savantes auraient suffi pour l'occuper, et
les travaux laissés inachevés par la Commission de géograpfue
historique de l'ancienne France offraient à son activité des
ressources qu'elle n'aurait pas épuisées de longtemps.
M. Ferry s'était rendu h ces raisons, et il avait décid*^' la
création que je lui proposais de faire, mais l'illustre savant
qui présidait alors la section des sciences le pria de la différer*
H. Milne Edwards suivait aVec trop d'attention le progrès des
sciences géographiques dans nos sociétés savantes pour se
priver sans regrets d'un moyen de les surveiller et de les
seconder ; d'autre part, il avait rendu 2i l'histoire naturelle
de si éminents services qu'on ne pouvait conBer à un autre
que lui dans le Comité le soin d'en diriger l'étude. Votre
prédécesseur renonça donc h diviser, comme je lui demandais
de le faire, l'ancienne section des sciences en deux sections,
Tone des sciences mathématiques, physiques, chimiques, mé-
téorologiques et naturelles, l'autre de géographie historique
et descriptive ; il réunit les sciences géographiques et nata-
relles, qui au reste ont entre elles tant de liens, et forma une
section distincte avec les sciences mathématiques, physiques,
chimiques et météorologiques. M. Milne Edwards, auquel le
Ministre était heureux de donner un témoignage de déférence,
g^rda la présidence de la section des sciences géographiques
et naturelles ; et, jnsqu'èi son dernier jour, il l'anima de son
— S54 —
ardeur scientlBrjue, de sa pdss'on poar les dëcouveites, de
son dévouement absolu ri lu véiite.
Néanmoins celle division drs sections scientifiques du
Comité avait des inconvénients sur lesquels il dtaîr impossible
de se faire illusion e( que la pratique a mis en pleine lumière.
Qi^elle que soit rimportance des sciences matbëmatiqnes,
pbjsiques, cbimiqurs et niétéoiologiques, elles ne sauraient
suffire à alimmter une section do Comité. Les difficultés
qu'elles présentent ne pei met lent qu'à tiès peu .de personnes
en province de se consacrer à leur étude y les découvertes
sont rares dans nos départements en cet or<]re de travaux^ et
la plopart d'entre elles sont faites par les professeurs, mieux
outillés |.our Icî» rechercbes, et non parles memb.es des sjcié-
tés savantes. Aussi ractivtté de la quatrième section du Comité
est elle restée presque sans emploi. La direction de M. Ber-
thelot, sous laquelle celle section est placée, l'aurait fait vivre
h coup sur si elle avait été organisée pour la vie. L'expérience
faite est donc décisive ; et c'est avec la certitude d'être utile
au Comité et aux intérêts scicntifqncs qne j'ai l'bonneur de
vous proposer aujourd'bui. Monsieur )e Ministre, d'accomplir
le projet difïéré, mais non abandonné, en 1883, de raltacber
les sciences naturelles à la quatrième section do Comité, qui
prendrait le litre général de Section des Sciences j et de
former une cinquième section de gcoqraphie historique et
descriptive.
Le Directeur du Secrétariat^
Signé . CHARMES.
M. le Président de la Société française de Nu-
mismatiqiie et d'Archéologie a adressé plusieurs
exemplaires d'un questionnaire à remplir en vue
de la création d'nn Guide des collections publi-
— 355 —
^ues et privées en France et en Europe (archéo-
logie, objets d'art, numismatique, antiquités, livres,
estampes, monuments, etc.)
Ce questionnaire, dont Tenvoi est réclamé pour
le 31 décembre, au plus tard, sera adressé à M. de
More de Préviala et à M. Tabbé Boissonade avec
prière d'y consigner les renscignemcnls qu'ils sont
à même de donner. Un exemplaire du même ques-
tionnaire est remis à M. André, archiviste, qui
voudra bien s''occuper des réponses à faire en ce
qui concerne les collections appartenant à la So-
ciété.
— M. Eugène D'Auriac, conservateur-adjoint
à la Bibliothèque nationale, ancien membre cor-
respondant de la Société, a adressé un exemplaire
d'une Etude biographique et littéraire qu'il a lue à
la Séance annuelle de Ja Société des éludes histo-
riques sur Vincent Voiture, poète du XVII^ siècle.
La Société vote des remcrcîmcnts à M. Eugène
D'Auriac pour Penvoi de cette intéressante étude.
— Le projet de Budget des recettes et des
dépenses pour Texercice 1886 est soumis à la
Société qui l'approuve .
— M. le Président donne ensuite lecture du pro-
gramme du Concours départemental d'animaux
de boucherie, de volailles grasses vivantes et des
produits de la laiterie , qui est fixé au samedi
13 février prochain.
La Société donne son approbation à ce pro-
gramme, qui sera envoyé à M. le Préfet avec prière
de le transmettre d'urgence, avec son avis favorable,
à M. le Ministre de l'agriculture, à l'effet d'obtenir,
pour la tenue du Concours, une subvention au
— 866 —
moins égale à celle qui fut allouée rannée der-
nière .
— M. André fait don pour le Musée d'une
main provenant d'une petite statue en pierre et
d'un fragment de brique en terre rouge avec
dessins. Ces deux objets ont été trouvés dans les
déblais du pavé de la cathédrale de Mende, renou-
velé il y a quelques années.
Remercîments.
M. André propose d'acquérir pouf le Musée
une tête de cheval en pierre trouvée dans un
terrain de la commune de St-Etienne-du-Valdonnez.
m.. André est autorisé à faire cette acquisition.
— La parole est ensuite donnée à M. Joseph
Paradan qui s'exprime en ces termes :
(( Je suis chargé par M. Martel, avocat à Paris,
délégué de notre section du Club Alpin Français
près la Direction centrale , de déposer dans la
bibliothèque de la Société d'agriculture- de la
Lozère une note présentée par lui à l'Académie
des sciences , le 9 novembre dernier ; cette note
est relative à des découvertes importantes qu'il a
faites, en collaboration de M. de Launay, dans une
caverne de la Lozère, la grotte de Nabrigas.
Voici cette note dont je vous demande la permis-
sion de vous donner lecture :
Sur les fragments de crânes humains et un débris de poterie^
contemporains de /'Ursus spelaeus ;
Par mm. E.-A. MARTEL et L. DE LAUNAY.
En 1835, M. Jo\y trouvait, dans la caverne de Nabrigas,
Il 6^ ouest de Meyrueis (Lozère), un fragment de poterie
grossière non cuite au feu, niéié à des ossements d*Ursus
— 367 —
spelœus ; sur uo crâne de ce carnassier, il vit en même temps
h cicatrice d*ane blessare, qui paraissait faite avec un instru-
ment tranchant (stlcx taille) . S'appu jant sur cette (lëcon?erle,
H. Joly <fmit donc, Tun des premiers, l'idée que l'homme
avait pu être contemporain du grand Ours des cavernes. La
proposition était prccoce et la Note do jeune savant sur la
caverne de Nabrigas passa presque inaperçue. MM. Jeanjean,
Trutat, Cartailhac, Tabbë Cérès, etc., en vinrent même K
nier la conteniporandite de l'homme et du grand Ours dans
la Lozère.
Une belle hache en silex taille' (du type de Saint- Âcheul),
rencontrée par M. le D*" Prunières dans une grolte h Ursus
des gorges du Tarn, devint un ipreraier argument contre
cette négation absolue.
Du 28 au 30 août 1885, nous avons enfin recueilli^ h
Nabrigas luéme, dans une poche profonde, vierge de fouilles
et non remaniée par les eaux, quelques ossements humains et
un morceau de poterie^ en contact immédiat avec les restes
d'au moins deux squelettes d*Ursus spelœus.
Les ossements humains, indéterminables en tant que race,
comprennent : une portion de mâchoire (maxillaire supérieur
gauche) avec sept alvcoles gardant encore trois dents adnltes
(canine, première e' deuxième grosses molaires) ; une apo-
phjse mastoïde, incomplète, du côté gauche, et sept morceaux
de crânes, provenant d'individus d'âges différents.
La pièce de poterie, fort petite (ô",041 sur 0™,055), a
tout l'aspect des quelques fragments de cérau^ique découverts
jusqu'à présent dans Jes dépôts d* Ursus et donnés comme
paléolithiques. La pâte est grise, noirâtre, friable, s'émiettant
tous les doigts par suite de sa cuisson incomplète, liée par des
grains de quartz et de mina et des parcelles de calcaire et de
charbon.
— 358 —
Les rugosîtës des deux faces indiquent rjue le vase avait éié "'
façonne ^ la main. L'une, convexe, est rouge, engoÎM^e d'une
couche de celle argile hydroxydce que le phénomène sidëro-
l>thique ëocène a étendue sur les causses en nupprs ahon-
dantes •, Taolre face, concave, semble revêlue d'une sorte de
vernis noir. L'épaisseur atteint 0'",016. Ces caractères
tëmoignent de la plus primitive antiquité'.
Plusieurs fois déjà on a signalé des rrstes de polerie ainsi
associés, dans des cavernes contenant les restes d'animaux
éteints de l'époque quaternaire. Les découvertes de Bize, de
Poudres, de Souvignargues, d'Auriguiic, de Nabrigas. etc.,
celles même de M. Dupont en ïiJergique ont été svstémalique-
menl contestées. MM. de Morlillet, Carlnilhac, Cazalis de
Fondouce, Trutat, etc., affirment que Tliomme de l.i pifire
tailiée n*a ^as fait le moindre essai i\o céramique. Ils ont
pour adversaires Lartet, Christv. MM. de Qnatref.iges, Hamj,
Joly, Dupont^ etc.. qui ont admis r.iutii^ illicite de ces rares
trouvailles. Il iinporleriiil dune, pui.^^cjiie tious produisons un
nouvel élément de discussion, de parer d'aviince à la grave
objection des remaniements, et, à cet effet, de décrire avec
précision le gisement ou la découverte a eu lieu : cVst ce que
nous aurons soin de faire dans une autre publication.
Dans sa Notice de 1835, M. Joly a démonîré non seule-
ment que la caverne de Nabrigas n'a subi aucun remanie-
nient alluvial depuis l'époque quaternaire, mais encore que
son remplissage s'est opéré par voie d'infiltrations et d'éboulé-
ments, et nullement par des inondations diluviennes. Il invo-
que comme preuves : la hauteur de la caverne au-dessus de
la rivière de lu Joute (300™) ; l'absence totale de graviers et
de cailloux roulés ; la position relative des ossements ô'Ursus^
indiquant que nombre d'individus sont morts oîi ils gisent
aujourd'hui) dans leur repaire^ leur abondance extrême ef la
— 869 —
conservation de leurs arêtes et de leurs angles qui contredisent
lliypothèse du transport. On ne saurait discuter ces argu-
ments : nous n'avons qu*h en ajouter un qui les Corrobore
tous.
Cette annde^ le 28 août, nous attaquâmes, i*ontre la paroi
gauche d'à i large corridor, dans un coin recule, derrière
une saillie rocheuse, un petit mur de cailloux qui n'avait pas
ëlc touché et semblait de'noncer une poclie. L'e[)aisseur,
comme la hauteur de ce mur, diait d'environ 1'", et sa lon-
gueur, h peu près double. Le déblaiemrnt dégagea (.flective-
ment l'ouverture très large d'une sorte de cul de- four, comble
jusqu'à la voûte. Sous les cailloux et en arrière se présenta
d'al>ord, en guise de stalagmite, un lit Je £;ros blocs argilo-
calcaires, caverneux, de couleur jaune, agglomen's avec on
limon de même teinte tout i empli d'ossements iVTrsus:
ceiio formation argilo- calcaire avait assez exactement moulé
certains os. Aj rès l'enlèvement des ph'S grosses masiu s et
de C",25 de limon ossiierc, ap»(!s la rencontie de plusieurs
vertèbres et dents d'ours, la mâchoire liiimaîne apparut à
travers un bloc t»oue. TonI h cote' ot an même niveau, vin-
rent successîveuient : une léle d'Ursus^ d'un seul moierau et
avant con>ervé ses ai êtes ^ives, comme si i*anini.il eiil été
enfoui encoie en chair ; des cotes* entières ^ un'» suite de ver-
tèbres endjoîlées ; un bassin ; des os longs, etc. ; en un mot,
un squelette désarticulé, mais pre>:(|ue complet, et dont la
position sur le (lanc droit ne permettait pas de douter que
l'animal fût venu expirer dans cette ca\ité.
Nous avons dit que de gros blocs d'une roche argilo cal-
caire, remplaçant la stalagmite, cnco^nbraient et recouvraient
même presque entièrement le huut du limon ossifère ; ces
blocs- diminuaient de nombre et de voluuie dans la proloiideur,
en même temps que le limon passait insensiblement du jaune
— 360 —
dair aa jaune bran, pois an bran ronge, en sorte que 1^
tranche inférieure de la terre à ossements revêtait la conleur
la plus foncëe et ne contenait pins an senl cailloa argilo*
calcaire.
La mâchoire gisait, on l'a va, dans la partie supérieure du
limon jaune, â côté du squelette d'Ursus. C'est plus bas, à
différents niveaux, jusque dans la couche la plus foncée, que
se sont trouvés les antres restes de crânes humains. La poterie
s'est rencontrée aux deux tiers de la hauteur (environ 2*° de
la surface). Un intermaxillaîre gauche ÇUrsus spelœus) avec
son incisive ester.ie, la plus grande partie d'un frontal et
divers débris de crânes, un radius incomplet, un calcanéum
et nombre de fragments indéterminables étaient épars dans la
même poche. Enfin, en dessous du premier squelette et plus
h gauche, une seconde tête d'Ours.
En résumé, si les têtes humaines n'ont pas été mangées
par un Ursus spelœus. on serait au moins fondé à tenir pour
démontrés les deux faits [suivants, jusqu'ici controversés :
1® l'existence de l'homiue, dans la Lozère, h l'époque du
grand Ours \ ^^ la connaissance de la poterie à cette même
époque.
{Extrait des Comptes rendus des séances de V Académie
des Sciences'j séance du 9 novembre 1885.)
<( Je suis heureux d'avoir été chargé de vous re-
mettre ce document scientifique; cette mission me
procure Toccasion de vous faire connaître, en quel-
ques mots, cet intrépide admirateur de nos mon-
tagnes, déjà apprécié à Mende dans sa conférence
du 1 1 août dernier ; je pourrai aussi vous énu-
mérer les travaux qii'il a déjà faits dans le seul but
de vulgariser notre pittoresque département.
« Sa première visite à nos rochers ne remonte
— 361 —
qu^au mois de septembre 1883, et ddjà, cet in-
Ëitigablc travailleur a publié sur eux plusieurs
notices; je citerai, en 1883, une monographie
accompagnée de gravures sur le Canon du Tarrij
dont la réputation, grâce h son activité, est déjà
répandue dans toute l'Europe ; à son initiative est
due la création de notre Section du Club Alpin
qui transformera, nous en avons la confiance, cette
merveille, unique en France, en un rendez-vous
général des Touristes, si nos populations savent
tirer parti de leur richesse.
« En 1884, la Revue des Alpes^ dans son nu-
méro du 1*' novembre, reproduisait une des-
cription du panorama qui se déroule au pied de
la montagne du Mézcnc ; M. Martel a su faire
ressortir, dans cette description, nos montagnes
des Cévennes, notre Mont-Lozcrc derrière lequel
dit-il, (( Se cache ce meroeilleux pays des contes
bleus^ appelé les Gorges du Tarn^ qui fera^ dHci
peu d'^annécs^ une si rude et léc/itime càncurreuce
à la Suisse même » ; la Margcride , TAubrac et
les Causses, aux dolomies dcchiquelces, ont leur
pari dans ce travail; je ne puis omettre la publica-
tion contenue dans V Annuaire du Club Alpin pour
1884, sur Montpcllicr-Ie-Vieux; ce curieux amon-
cellement de rochers ruîniformcs , représentant
des portes, des citadelles, des tours démantelées,
des obélisques et des constructions de toute nature
et formant entre eux des rues, des places, des car-
refours en forme de cirques gigantesques, n'est
pas situé dans la Lozère, mais la partie du Causse
Noir qui le possède nous touche de trop près
pour que je ne signale pas celte notice parmi
celles que M. Martel a consacrées à Tétude de
notre contrée.
— 862 —
« Je suis heureux de pouvoir remettre à la So-
ciété un exemplaire de ces deux brochures.
« J'ajouterai qu'en ce moment, après avoir passé
un mois entier dans nos montagnes, M. Martel vient
de terminer plusieurs travaux importants sur le
pays, notamment un plan de Monti)cllicr-ie-Vieux
qui a nécessité son séjour au milieu des roches
désertes pendant 1 5 jours au moins. Le Bulletin
que va publier la Section du Club Alpin contiendra
en outre une description géologique et pittoresque
de la Montagne d'Aubrac, due à la môme plume.
« Tel est, Messieurs, celui qui nous adresse le
document scientifique que je viens de vous lire ;
j'ai rhonncur de vous proposer, non seulement de
voter des remercîments à M. Martel, mais d'or-
donner l'insertion de sa notice dnns le prochain
Bulletin de la Sociélé. »
La Société remercie M. Paradan de cette com-
munication et décide que son Bulletin mensuel
sera envoyé à la direction générale du Club Alpin,
à Pîîris.
A la date du 3Ô janvier dernier, M. E. Ignon,
juge de paix à Millau , membre titulaire de notre
Sociélé, a envoyé à M. le Président, avec une lettre
dont il est donné lecture et qui sera insérée au
Bulletin, l'extrait de naissance et de baptême de
notre illustre compatriote, A. Chaptal, originaire
de Nojaret, commune de Badaroux, canton, de
Mende.
La Société vole des remercîments à M. E. Ignon
pour cette intéressante communication, qui lèvera
les doutes, plusieurs fois exprimés par certains
biographes de Chaptal , sur son véritable lieu
d'origine.
— 863 —
i
Extrait de naissance et de baptême de CHAPTAL.
Millau, 30 septembre 1885
MoDsieiir le Président.
Vous avez bini voulu nir rapp( 1er nos enlinlîcns, en allant
ensemble à Nojarct, rannëc dernière, an cours desquels je
TOUS airais appris que^ dans 1rs archives de !a cominusic de
Badaroux, se rouve le rfgislie de paroisse qui contient Tins*
criplion de la naissance et du bnptemc de Tilluslre Cliaptal,
cl vous m'avez demande, pour la publier dans le Bulletin de
la Socie'te, une copie de cet acte d'après celle que je possède,
reproduction l'dèle du registre de paroisse. Je m'empresse
de défe'rer à voire dësir^ en vous adressant cetto copie.
\a\ publication de ce document hisîorique mettra fin aux
erreurs de lieu de naissance que contiennent certaines bio-
graphies de notie célèbre compatriote, tMi établissant d'une
faijon précise son origine lozcrlenne et en restituant au village
de Nojarel, de la commune et paroisse de Badaroux, Thonneuf
d'avoir été le berceau du sa>anl qui est une des gloiies de la
France.
Dans ce village de Nujaret, dont le curé Bonliomme, signa-
taire île l'acte de baptême, orthographiait le nom Noujaret,
II
i selon la consonnance de l'idiome patois, la famille Chaptal
' existe toujours en desceiidimce diiecle, mais elle ne possède
plus qu'une faible paitie d(? l'important patrimoine qui cons-
titoaît sa fortune au dix-huitième siècle. Les vicissitudes
des piirtages survenus entre do nombreux co-hériliers ont
causé le démembrement du domaine ot fait passer en maîus
étrangères la maison d'habitalion du grand Chaptal. Cette
aaison conserve un bien modeste monument épigraphique
qui rappelle que là habitaient ceux qui ont donné le jour à
Cbaptal et que cet humble toit a abrité son enfance.
r»
y.
— 384 —
Plac^ h la partie la plas élevée da village de Nojaret, bfttî
tar QD terrain en peute qae borde la rivière da. Lot, la roaisofn
d'habitation de la famille Chaptal domine les vastes bâtiments
d*exploitation qni lui servaient autrefois d*annele. Elle n'a
qu'un étage flanqua d'un pigeonnier ^levë sur une écarie
voûtée. Sur le linteau de la porte d'entrëe de cette écarie on
it l'inscription suivante :
I 1
r A. C- 1708. I. P. J
I I
Les lettres A et C sont les initiales da nom d'Antoine
Cbaptal, et celles qai suivent la date sont probablement les
initiales da nom du maçon qui a grave l'inscription et cons-
truit la maison.
D'après une tradition locale, la famille Chaptal aurait &it
constraiie celte maison, quarante-huit ans avant la naissance
de celui qui devait donner un si grand lustre h son nom, poor
ê'j loger plas commodëment que dans les bâtiments d exploi-
tation qu'elle avait habite's jusqu'alors.
J'ai aussi entendu raconter h des vieillards contemporains
do Ministre Chaptal, comme on le désigne dans le pa js, qo'il
avait envoyé son portrait à son frère et qu'ils l'avaient va
dans la maison de Nojaret. Cette seconde tradition me paraît
d'autant plus exacte, que, moi-même, dans ma jeunesse^j'ai va
à Brngers, canton de Marvejols, chez M. Rajnal, dont le père
oa le grand-père avait été marié è une sœur de Chaptal, son
portrait de grandeur naturelle jusqu'au dessous du geuoo, et
en costume de sf?nateur. Ayant d«nné ce portrait 11 son beaa-
frère, on ne saurait mettre en doute qu'il n'eût eu la même
attention pour son frère. Quand je vis cette peinture, j'étais
trop jeune pour pouvoir juger de son mérite; mais ma mé-
,•. S65 —
moire a tOQJoors consenrë l'impressioo da grand effet qu'elle
prodaisaît et de la mâle et belle (îgare du personnage qu'elle
représentait. Nnl doate que la famille Raynal n'attache ou
grand intérêt à la conservation d'un aussi prccîeus souvenir;
cependant en en confiant la garde à la Socictë) elle pourrait
ajouter ^ la délicatesse de ses sentiments de famille pour la
mémoire de son illustre parent) la noble fierté de voir ce beau
portrait li la place d'honneur, dans notre Musée, parmi ceux
des hommes d'élite qui ont donné le plus d'éclat au sol
Lozérien.
Je voudrais) Monsieur le Président, que le hazard me favo-
risât d'autres trouvailles relatives h la vie de Chaptal ; je
m'empresserais de vous les adresser, heureux dans mon patrio-
tisme de contribuer, même pour bien peu, aux travaux bio-
graphiques que la Société, sur votre initiative, a inaugurés
dans ses publications pour former le livre d'or où se trouverons
les vies de tous ceux qui, k un titre quelconque, ont illustré
notre chère Lozère.
VenilleE agréer. Monsieur le Président, etc.
£. IGNON.
JSxtnùi des registres de la paroisse de Badaroux»
Jean-Antoine Chaptal, né ë Noujaret, le 5' juin HSâf
fib légitime et naturel d'Antoine Chaptal et de Françoise
Brunely mariés, habitants de Noujaret, a été baptisé le 6 du
m'aie mois. Son parrain a été Jean Sirvens, du lieu de
Badarooi, son cousin \ marraine Isabean Brooilhet ; pré-
its : Claude Plan, Pierre Sirvens, Jean Cliaptal, iltitérés.
BORHOMME, curéj signé.
Pour copie exacte :
E. Ighon.
i
— 366 ~
NOMINATIONS.
M. Costc, docteur-médecin^ maire de Langogne,
est nommé membre titulaire.
M. Martel, avocat, membre du Club Alpin
Français, est nommé membre correspondant.
REVUE AGRICOLE
LES VIGNES AMÉRICAINES.
Depuis plus de dix ans qu'on a commencé à faire des
efforts énergiques pour reconstituer les vignobles, soit par
les plantations dans les sables, soit par les submersions,
soit par lo moyen des cépages américains, les viticulteurs
commencent à recueillir lies fruils d'une aussi louable per-
sévérance. Certainement tout n'a pas toujours marche i
souhuit, et) surtout avec les vignes américaines, il y a eu,
parfuis, quelques déceptions. Il a fallu, plus d'une fois,
reprendre sur de nouvelles bases le travail déjà commencé,
et d'assez nombreux échecs sont venus attrister nos cou-
rageux vignerons qui avaient consacré souvent toutes leurs
économies dans un essai resté infructueux. Mais, dans
l'ensemble, on voit aujourd'hui, en maints endroits, des
plantations qui ont bien marché et qui sont même quel-
quefois admirablement développées, en promettant par la
suite les plus belles espérances.
On a pu voir un peu partout, cette année, dans les di-
verses régions où la reconstitution des vignobles par les
plants américains commence à se faire, les vendanges
— 367 ^
8*opérer à nouveau dans des conditions qui légitiment
quelque confiance dans l'avenir. Des propriétaires qui
avalent vu toutes leurs vignes dépérir par le phylloxéra,
au point de ne pas avoir pu conserver un seul pied vivant,
ont récolté cette année jusqu'à 2,000 et même 3,000 hec-
tolitres de vin. Les vignes américaines, selon les régions,
ont été cultivérs conime producteurs directs, mais plus
généralement comme porte-grefies de nos excellents cépages
européens.
Il existait, à la fin de 188i, sur toute l'étendue du ter-
ritoire français, 52,777 hectares plantés en vignes amé-
ricaines, dont 29,689, soit plus de la moitié, dans THé-
rault seulement. On estime que ce chiffre sera presque
doublé par les plantations déjà effectuées au printemps de
1885 ou celles qui s'effectueront encore pendant l'hiver
1885-1886.
On sait aujourd'hui beaucoup mieux discerner les ter-
rains dans lesquels peuvent prospérer les vignes améri-
caines. Contrairement à ce qu'on avait supposé tout
d'abord, ces cépages exotiques se sont montrés beaucoup
plus difliciles sous ce rapport que nos vieilles vignes d Eu-
rope. Il y a eu de ce chef des insuccès malheureusement
trop nombreux, qui ont occasionné des pertes considérables
et refroidi beaucoup l'enthousiasme des premiers temps.
Grâee i une expérience de dix années , on commene^
maintenant à envisager l'avenir nvec un peu plus de clarté.
Il y a cependant beaucoup de points obscurs et bon nombre
de questions à résoudre, peut-être plus qu'on ne pense,
mais les expériences en cours un peu partout ne tarderont
■ sans doute pas à les élucider. On verra sous peu quelle
.sera réellement toute l'importance du parti à tirer de ce
moyen de reconstitution de nos vignobles.
87
— S68 —
Tous les Viticulteurs qui ont étudié a^ec attention les
tîxigences culturnies des vignes américaines ont pu se
tendre compte que la plupart des cépages du Nouveau-
Monde ont besoin, pour prospérer convenablement, d'être
traités avec plus de soins que n'en réclamaient autrefois nos
anciennes vignes Européennes. On s'est aperçu tout d^a-
bord qu'elles étaient beaucoup plus gourmandes et qu'elles
exigeaient des fumures aussi copieuses que fréquentes.
Qn a reconnu aussi qu'il était très utile, sinon indispen-
sable, de défoncer plus profondément le terrain sur lequel
devait être établie la plantation. C^Ue double précaution,
— il n'est pasjiécessaire de Texpliquer, — est évidemment
•avantageuse en ce qu'elle active la végétation et permet aux
racines de pénétrer dans le sol i une plus grande profon-
deur ; grflce è cela, elles peuvent ainsi résister plus eHiça*
cément à la sécheresse et acquérir une charpente souter-
raine beaucoup plus développée. La charpente aérienne,
comme conséquence nalui^lle, prend aussi de son côté un
dévelop|»ement correspondant, et tous ces avantages réunis
mettent ces vignes dans des conditions de résistance beau-
coup plus considérable.
Félix Sahut,
Vice-président de }a Société dHortiealtnre
et dHistoire tiatnrelle de THéraiilt.
— J69 —
SOUFRAGE DES SEMENCES DE LUZERNE.
Pourquoi soufre-ton les seroeuces de luzerne f
Serait-ce afîu de détruire quelque parasite microscopique
filé è laurs tégu^neuts ? Pour du tout. Le marchand griii-
nier, qui se livre i cette industrie lucrative, se propose
simplement de rajeunir de vieilles semences, devenues
4erDes et rougeàtres» en leur rendant la teinte jaune légè-
rement verdâtre qui distingue celles qu'on vient de récplt^r,
if on <|>u( n'étant pas de recruter des adhérents  la pra-
lifoe du soufrage, je passerai sous silence le mode opéra-
toire, ordîuaîrement suivi; je dirai seulement, qu'afin jde
dépister l'acheteur qui Haire une fraude, on fait suinre
cette opération de traitements complémentaires de^tioép à
en masquer les effeis.
Une semence soufrée peut répandre une légère <^deur :
il faut la faire disparaître ou lui en comi^uoiquer Mpe
autre qui écarte les soupçons. La teinte obtenue semhlo-
t-elle un peu mate, l'ingénieux marchand grainier saura
bien corriger oe. défaut avec quelques gouttes d'huile habi*
'lemeat employée.
ans un grand nombre de cas, l'acheteur expérimenté
reconnaît les semences soufrées^ soit au toucher, soit à la
couleur ou à l'odeur des graines; un essai chimique fournit
des indications plus précises ; le moyen le plus simple et
le plus pratique de déceler la fraude consiste à faire germer
les semences qui, en dépit de leur apparence de fraîcheur,
sont tenues en suspicion. Lorsque leur faculté germinative
descend au-dessous de la moyenne, et que les radicules,
émergeant avec peine^ paraissent maladives, on ne peut
douter qu'on se trouve en présence d'un fait anormaU
— 870 —
De l'avis de marchands grainiers d'une conripélence
indiscutable, le soufrage se pratique sur une large échelle
et la vente des semences ainsi dénaturées se fait au grand
jour entre négociants. Quelques villes, situées pour la plu-
part dans le Midi, m^ont été signalées comme étant les
centres de ce commerce frauduleux auquel les agriculteurs
ont tort de ne pas prf ndrt' garde.
Récemment, quelques lettres d'un marchand grainier,
où il était question de luzerne soufrée, sont parvenues i
ma connaissance.
Je cueille dans Tune d'elles l'intéressante phrase que
voici : a .... Dans le cas où vous désireriez de la luzerne
soufrée, on peut vous offrir des spécimens plus jolis de
couleur que ceux que nous avons eu Thonneur de vous
soumettre ; quant & la qualité, vous n'ignorez point qu'elle
est bien inférieure & celle de ces derniers. »
Est-ce assez clair ? Apprenez, cher lecteur, que si, par
le soufrage, certains négociants nous préparent de la se-
mence de luzerne joliment colorée, ce nVst point avec
l'intention de servir vos intérêts.
E. Scbribàux,
Directeur de la Station d'essai des semences
à l'Institut national agronomique.
V ■
— 871 —
MOYEN DE DÉTRUIRE LA CUSCUTE.
On ^erse de Tacide sulfurique à raison d'un lilre dans
trois fois son volume d'eau, mais non Teau dans Tacide,
— - notons ia différence ; — dans ce dernier cas, des
gouttes d'acide peuvent jaillir sur les vêtements, sur les
mains et sur la figure de l'opérateur.
On coupe la luzerne au ras du sol. On attend que le
soleil ait séché la terre après la rosée ou après la pluie.
On enlève toute la luzerne coupée et on nettoie le sol au
râteau. On répand ensuite le liquide corrosif au moyen
d'une pomme d'arrosoir spéciale» qui le divise en pluie ;
mais tout arrosoir qui opère cette division peut être em-
ployé. Un litre d*acide mêlé à trois litres d'eau suffît pour
traiter une tache de 9 è 10 mètres carrés. Le prix de l'a-
cide étant de 26 à 60 centimes, la dépense n'est pas oné-
reuse, en égard au résultat qu'on obtient.
Ce résultat est que la cuscute est détruite et que les
racines de la luzerne émettent promptement de nouvelles
pousses. (Journal des viticulteurs.)
^- MULTIPLICATION DES PLANTES PAR BOUTURES.
UAméricum agriculturisi indique le procédé suivant
aux viticulteurs : il consiste à casser le rameau à employer
comme bouture, de manière qu'il pende simplement tenu
k la plante-mère par Técorce. Dans ces conditions, l'écorce
conservée suffît pour l'empêcher de se dessécher jusqu'au
moment où il se forme des granulations ou un calus sur la
- 37r—
surface coupée, ce qui a lieu huit ou dix jours après que
la bouture a été cassée. Alors on laf détacte et on la place
dans des pots de 6 à 8 centimètres de diamètre.
En arrosant et en ombrant on peu moins que po\)r res
boutures ordinaires^ les racines sont développées en hiiit
ofi dix jours et pas une bouture ue manqàe.
Cette méthode s'applique avec un égal succès à diverses
plantes, telles que bégonias, abutilons, œillets, crotoiirs,
héliotropes, pélargoniums, pétunias doubles, etc., et à
presque toutes les variétés succulentes ou dèmi-ligneuses.
(Jardinier suisse,)
ERRATA.
A la 1'® partie du Bulletin de Tannée 1884, page 290,
ligne 1 de la note 3, au lieu de Pénilent, lire: Pénitencier,
A la l'"" partie du Bulletin de l'année 1885, page 185,
ligne 5, au lieu de /Aetire, lire : l'heure.
Page 187, ligne 26, au lieu de Ainsi entendu, lire :
Ainsi entendue.
, Page 190, ligne !8, au lieu de M™" Comte sauva celui-ci,
lire : iM"® Comte sauva son mari.
Page 198, ligne 6, au lieu de Auberg, lire: Aubéry. .
Ligne 7, au lieu de Frizon; Gallia, lire : Frizon, Gallia.
Page 199, ligne 8. au lieu de in regesto pontificio, lire:
(apud Wadingum in regesto pontificio, T. 4, p. 50, 53).
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TABLE DES MATIÈRES
f A
PREMIÈRE PARTIE.
Abbillis. — Remède contre leurs piqûres, 271.
Abricotier à haute tige, 176.
Ailanfe (!') glandulosa ou vernis du Japon, arbre véné-
neux, 136.
Alcool à extraire de la châtaigne. Communication de
M"»SaUat, 27,. 78, 206.
Altise [destruction de T). Rapport de iM. D'Aurelle de
Paladines, 103, 105.
Annales de rinslitut agronomique, 79, 143.
Apports sur le Bureau de divers produits maraîchers et
autres. 104, 130, 151, 207, 245.
Abboriculturb fruitière. — Plantation des arbres à fruits,
93. — L^ chaux en arboricuiluru fruitière, 113. —
Les arbres fruitiers, 117, — Programme du Concours
de 1885. 121. — Primes accordées, 284. — Sup-
pression du chevelu des arbres fruitiers lors de leur
plantation, 133. — Un mot sur la culture de TAbri-
colier à haute tige, 176. — E'udes sur le chancre du
Pommier, 216. — L'arboriculture au point de vue
utilitair^j, par Tabbé Lefèvre, 219. — A bas les gour-
mands, 268. — Les effets du pincement, 261. —
Du soin des écorces, 264.
II
Arbre (un} vénéneux, 136.
AhCHÉOLOGiE. — Envoi, par M. Emile de More, d'une
planche & annexer à un article paru au Bulletin de
février 188jk, 26. -• Congrès archédogkfué li Mont-
brison. 130. — Envoi, par M. le Minisire de l'instruc-
tion publique, du premier fascicule des recherches histo-
riques et archéologiques opérée» par la Mission scien-
tifique du Mexique, 240. — Projet de création d'un
Guide des collections publiques et privées, 364. — Mé-
moires de MM. Martel et de Launay sur les fragments
de crânes humains et un débris de poterie contempo-
rains do rOurs des cavernes (grotte de Nabrigas, près
Meyrueis), 356.
Artichauts (culture des), 135.
Altelage (de V) des bétes bovines, 179.
Beurres frais (concours de], 55.
Boisements dans le Centre, 168.
Boutures (Multiplication des plantes par), 871.
Budget de la Société pour 1885, 31. — Pour 1886, 356.
Bureau de la Société, 5.
Cadrans solaire et lunaire du Musée à restaurer^ 104.
Castration des oiseaux de basse-cour (voir Chaponnagb),
Chancre (études sur le) du Pommier, 216.
— m
Chàponnagi. •— - Leçons pratiques i donner 40, 58. —
Instructions sur la castration des oiseaux de bassé-cour,
69.
Ci^APTAL. — Son extrait de naissance et de baptême, m.
Charançons détruits, 69.
Chardons détruits, 138.
Cfaffliaighe (alcool à extraire de la). Communication de
M"« SaWal, 27, 78, 206.
Cbaux (la) en arboriculture fruitière, 113 ; — en culture
maraîchère, 116.
Chemins de fer. — Ligne de Menile è Sévérac aveo em-
brancbement sur Marvejols. Renseignements extraits
du rapport fait par le Conseil d'administration sur les
produits de l'exploitation en Lozère, 146. — Lettre
de M. Justin Moulin relative à la ligne projetée entre
Stende et Florac, 243.
Clul Alpin Français. — Section de la Lozère et des
Causses. — Exposé, par iM. Joseph Paradan, et admis-
sion de cette association à faire l'échange de ses publi-
cations avec celles de la Société, 149. — Mémoires de
MM. Martel et de Launay sur des fragments de crânes
humains et un débris de poterie coiitetrtporains de l'Ours
des cavernes (grotte de Nabrigas}, 356. — Allocution
de M. Joseph Paradan an sujet de deux notices de
M. Martel sur le Canon du Tarnei Monlpellier4e'VieuXf
360.
Collections d'histoire naturelle. — M. Gustave Marty,
de Toulouse, offre de se mettre à la disposition des mem-
bres de la Société q\ii désireront visiter ses collections
d'histoire naturelle pendant la tenue du Concours régio-
nal de cette ville, 129.
Gbibité d'Archéologie, 6.
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Comité de la Pépinière, 6.
Gomilé de PublicalioD, 5.
Comité de Questure, 5.
CoMiTfi (Le) des travaux historiques et scientiûques près
le Ministre de Flnstruction publique et des Beaui-Arla
(Section des seiences économiques et sociales), signale
plusieurs sujets d'étude, 27, 80, 81, 86, 87, 89, 104.
— Circulaire du 10 novembre relative a la création
d'une Section de Géographie historique et descriptive,
et à la Section des Sciences, 361. '— - Rapport sur le
môme objet, 362.
Concours d'animaux db boucherie, de volailles, beurres,
ETC. — Subvention ministérielle, 36. — Nomination
de membres du Jury, 31. — Compte rendu, par M. le
Président, 39. — Piocès-verbal du môme concours,
41. — Fixation de la date du Concours de 1886, 281.
— Programme approuvé, 366.
Concours d'animaux reproducteurs à Châteauneuf, pour
i'arrondissemeut de Mende, 126 — Nomination des
meuibres du Jury, 147. — Compte rendu, 208.
Concours d'automne. — Programme, 120. — Nomination
de membres du Jury, 277. — Procès-verbal de ce
Concours, 282. — Rapports divers sur les travaux des
lauréats, 2<»3.
Concours nationaux de tir. — Lettre de M"' Juliette
Adam, 240.
Concours régional agricole de Lyon. — Nomination d'un
délégué, 129.
Concours régionaux. — Nouvelles circonscriptions à partir
de 1887, 278.
Congrès a la Sorbonne des délégués des SocUtés savantes
et des Beaux-Arts. — Nomination de délégués, 38 et
?:
77. — Communication par M. André, à la Société qui
Tapprouve, d'un travail sur la Vicomte du Gévaudan
dont M. le sénateur de Rozière est prié d<? donner lec-
lecture au prochain Congrès, 77. — Lettres de MM.
Th. Roussel, de Rozière et Bourrillon, 97. — Prépa-
ration des questions à soumettre au Congrès de 1886,
142. — Circulaire de M. le Ministre relative au Co-
mité des Beaui-Arts, 237. — Lettre de M. le Directeur
des Beaux-Arts relative à un travail préparé par M.
André, 276.
Congrès archéologique de France à Monbrison, 130.
Conseil d'Administration de la Société, 6.
Contributions directes. — Le Conseil génénéral confie à
la Société un ouvrage en planches qui lui a été envoyé
par M. le Ministre des finances et qui a pour titre :
Nouvelle évaluation du revenu foncier des propriétés
non bâtieSy 31, —La Réforme cadastrale^ organe
officiel de la Société topographique parcellaire de
France, 130.
Gourtillières (destruction des), 138.
Cresson (le) de fontaine, 209.
Cuscute (destruction de la), 33, 371.
Décoration du Mérite agricole attribuée à M. Rodier
(Joseph), de Langogne, membre de la Société, 32.
Dons. — Far M. Fabre (Casimir), de Mende, d'une pièce
de monnaie en cuivre, 32. — Par M. de Mauroy, de sa
— VI —
lïMobare sur Vemploi des engrais chifniqaes^ 3|9. —
Par M. Eugène (d'Auriac, de deui brochures: P Le
payé de Cocagne ; 2^ Poinsinel et A/"* de Crousfoul,
39. — Par M. Bourdiol, de Rimeize, de deui pièces
4ie monnaie en cuivre de la V* République, 39. — ' Par
M. Sion, directeur de TEcole normale de M/ende, d'un
exemplaire de Touvrage quMI a publié, en cûUal^oifition
de M* Bœll, aous ce litre: Notions élémentaires des
seiences, 78. — Par M. Lauriol, ancien maire da St«
Martin-de-Lansuscle, d'une collection de;S17 médailles
ou monnaies, 1S£. — Par M* le Sénateur d<t Rozli)^,
d'une colleciion de brochures, 126. — Par H^Je
.'Ministre. de l'agriculture, de la colleoUon ^dfs ,4fW<lfe^
fde VinstiM agronomique^ 143. — Par M. de Mala-
fosse (Louis), d'un exem^ilaire de «on mémoire spr la
iai(ualîon du vignoble dans le bassia de la Hauter^^ti^nne,
iit44. — ^Par M. Emile.de JMoré de Préviç^la, .4u Mé-
>moire qu'il ^ jiubUé «n collaboration de M.^iP«^n«
d'Amécourt, sur les Monnaies Mérovingiennes 4Q' 6^-
vaudan, 144. — Par M. Moulin, conseiller i la Q^jir
de Nimes, d'un exemplaire du Rationale 4ivino/yjfn
offieiorumf composé. pu Guillaume Durand, 146. r-
Par M. Fabre (Casimir), de Mende, de monnaies de
cuivre des 17 et IS"* siècles, 150. — Par M. Tabbé
Boissier, vicaire à Mende, de six pièces de monnaie,
206. — Par M. le Ministre de l'Instruction publique,
du premier fascicule des recherches historiques e|
archéologiques opérées par la Mission scientifique au
'Mexique, 240. — Par M. Léon Lallemand, d'un exAH^
plaire de «on Histoire des enfants abandonnés, ouvrage
'Oouronnô par l'Académie des Sciences morales «l polUi-
ques/dSO. — Par M. Passebois, de plusîeues iubjets
— VII —
destinés au Musée, 281. — Par M. André, d'une an*
cienne serrure de coffre-fort, 281. — Par M. E. D*Auriac,
d'une notice sur Vincent Voiture, 355. — Par M. André,
d'un fragment de statue, 356. — Par MM. Martel e(
de Launay, de plusieurs mémoires sur rArchéolo^jie,
etc., 356, 360.
Drainage hygiénique des écuries et des étables, par le
colonel PaubBasserie, 31.
Echalas (conservation des), 74.
Ëgermagede'Ia^Pomme de terre, 180.
'%rc<M}tAQEtfisirr ▲ l' AGRICULTURE. — Programme des ^00-
cours d*aotoinine, 1^0. — Primes accordées, -28S.
^Bivttuis cviBiQu». — Brochure envoyée par M. de Mau-
roy, sur l'emploi de ces engrais, 39.
' fiRQirtTB PARLtUlNTAIRV SUE Là tUlSE AGRICOLE, INDUSTRIELLE
'ET cov vBRGiALE — ftépènses aux questionnaires, 28.
'iSirtaiGiiEttBiiT AGRICOLE. -^ Goncours de 16&5, 123. •—
Rëcompensesaecordées, 292.
'Eréata, 372.
'"^TAums. -— -Loi relative i la surveillance des étalons,
'214. -— Arrêté ministériel portait règlement pour
iTex^tttion de cette loi, 247.
S
— VIII
Fourmis détruites, 181.
Fourrages (les), 165.
Fromagèrb (Industrie). — Concours de fromages, 63. —
Lettre du Directeur de Tccolcde Fromagerie de Ruflieu
(Ain), sur rinduslrie laitière, 99.
Fumier. — Amélioration des fosses à fumier, 232.
Galerie LOZÉRiBimB. — Envoi, par M. Léon Say, à M. le
Président qui lui en avait fait la demande, du portrait
de son oncle, Charles Comte, né à Ste-Enimie, à placer
dans la galerie des portraits des hommes marquants
originaires du département, 146. — M. Benoit, no-
taire à Villefort, a fait connaître à M. le Président qu'il
espérait pouvoir lui donner prochainement le portrait
du général Sauvau, originaire de la Lozère. M. Benoit
réclamera aussi h un membre de la famille le portrait
de M. Tabbé Ranc, né à Villefort, ancien recteur de
trois académies. En attendant, M. Benoit envoie une
notice sur cet abbé, qui sera insérée au Bulletin, 147.
Guide des collections publiques et privées d'Archéologie*
etc., 354.
IX —
i
Herbier de Prost. — M. Ch. FlahauU, professeur à la
Faculté de MoiUpellier, a visité cet Herbier qui fait
partie des collections de la Société, et s'est promis de le
mentioDoer dans un travail qu'il prépare sur la Flore
Cryptogamique de la France, 206.
Histoire. — Poésie de Pierre de Rodes Castain, de Mar-
vejols, rapportant la défaite des troupes du sieur D'On-
dredieu, au lieu du Buisson, le 6 mars 1617, 99. -—
Lettre de M. Moulin, conseiller è la Cour d'appel de
Nimes, relativement au projet patriotique de graver
Teffigie du Comte Ghaptal sur les médailles décernées
aux lauréats des Concours départementaux de la Lozère,
127. — Notice sur Charles Comte, par M. Moulin,
conseiller à la Cour d'appel de Nimes, 185. — Notice
sur le cardinal Bragose, par le même, 198. — Notice
sur Tabbc Ranc, par M. Benoti, de Villeforl, 245. —
Extrait de naissance et de baptême du Ministre Chaptal,
envoyé par M. E. Ignon, et lettre d'envoi, 362.
Horticulture. — Exposition de Lyon, 86. (Voir aussi
au mot Jardinage). — Multiplication d€s plantes par
boutures, 371.
Insectes (destruction des] parasites des animaux, 69.
Irrigations. — Programme du Concours de 1886, 1^
— Primes décernées, 287.
Jardinagb. — • Les choux en culture maraîchère, 1 IS. —
Primes aux cultures maratchères, 289. — Culture des
artichauts, 136. — Destruction des Courtillières, 138.
— Envoi, par M. Nègre, jardinier i Conteville^ de
graines et de plants à distribuer, 242 et 277. — Pin-
cage des légumes, 267. — Le cresson de fontaine, 2B9.
— Multiplication des plantes par boutures, 371.
Laitière (industrie). -^ Lettre du Directeur de Técole de
Fromagerie de BuflQeu (Âinj, 99. — Communications
de M. de Carbon- Perrière, chef du Service pastoral de
la région, concernant l'acquisition d'un matériel de
laiterie .perfectionné, et vœu do la Société à ce sujet,
240, 24K — Réponses de MM. Daudé, maire 4e
Marvejols, et P. Laurens, maire du Buisson, au ques-
tionnaire relatif à Tenquéte sur Tindustrie laitière, 242.
— • Le Conseil général a admis le vœu pour la création
en Lozère d'une école de laiterie, 244.
Limaces (destruction des), 76.
Liste des Membres de la Société, 7.
Liste dies Sociétés correspondantes, 23.
l/uzemé (soirfrage des cremences de), 369.
XI —
Mastic pour les fûts qui perdent du vin, 137.
MÉDàILLCS décernées aux lauréats des divers GONGOUIS
ORGANISÉS PAR LA SociÉTÉ. — Remplacement de TeflEgie
d^Olivier de Serres par celle du Ministre Chaptal, 80.
— Lettre de M. Moulin» conseiller à la Cour d'appel
de Nimes, 127.
Mercuriales. — Janvier, 76. — Février, 94. — M^irs,
96 _ Avril, 139. — Mai, 182. — Juin, 183. —
Juillet, 235. — Août, 236. — Septembre, 274. —
Octobre, 350. — Novembre, 373. — Décembre, 374.
Météorologie. -» Encouragement aux observateurs, 123,
290.
Mûrier (les parasites du), 153.
Musée. — Restauration des cadrans solaire et lunaire de
m
h façade du Musée, 104.
IfÉcROLOGiE. — M. Paulin de Malafosse, 37. — M. Al-
fred de Framond, 276.
Nomination de membres de la Société, 40, 104, 130, 151,
«4, 277, 366.
Numismatique. — Envoi, par M. E. de More de Préviala,
d'un exemplaire du mémoire publié en collaboration do
— XII —
M. PoQton d'Âmécouri, sur les Monnaies Mérovingiennes
du Gévaudan, Ikk. — Acquisition pour le Musée de
deux monnaies d'argent faisant partie d'un plus grand
nombre, trouvées dans un champ de la commune de
St-Prézal-d^Albuges, 150. — Questionnaire envoyé par
la Société française de Numismatique et d*Archéologie^
354.
Oiseaux (conservation des petits). — Vœu proposé par
Al Louis Jourdan et adopté par la Société, 150.
Ornituologie. — Commission instituée auprès du Ministre
de rinsleuction publique y et lettre ministérielle en-
voyant des exemplaires d*un questionnaire, 142, 143.
Pinçage des légumes, 267.
Piscic»LTi3RE. — Les ennemis du Pisciculteur, le Dytique^
70. — Etablissement de pisciculture du lac de Saint-
Front (Haute-Loire), 110.
Pomme de terre (égermage de la), 180.
Pommier. — Etudes sur le chancre du Pommier, 216.
Portraits photographiés des anciens Présidents de la Société*
La collection s'est enrichie de celui de M. le Baron
Octave de Chapelain, 146«
Poussms. — Distinction de la race chez les poussins, 91.
Présentation de M. Carbon-Ferrière, inspecteur-adjoint
des forêts, à Millau, nouvellement élu membre de la
Société, 141.
XIII
Raisin conserve par un nouveau procédé, 175.
Rbboiseuent — Plantations en bordure. — Programme
du Concours de 1885, 120. — Reboisement dans le
Centre, 168. — Procès- verbal du Concours» 282.
S
SfiANCEs DE LA SociÉTÉ. — Scanco du s janvier, 26, —
5 février, 37. — - 5 mars, 77. — 9 avril, 97. —
7 mai, 125. — li juin. Hl. — 9 juillet, 205. —
6 août, 237. — 10 septembre, 242. — 22 octobre
275. — 5 novembre, 280. — 5 décembre, 351.
Sériciculture. — Les parasites du Mûrier, 152.
Service pastoral. — Vœu pour la création d'un service
pastoral dans la Lozère, 79. — Autre vœu ayant le
mémo objet, 241.
Siphon automatique envoyé par l'inventeur, M. Giral, de
Langogne, 206.
L Soufrage des semences de Luzerne, 369.
^ Subventions. — De M. le Ministre de TAgricuIture; concours
de boucherie etc. , 26. — De M. le Ministre de TAgri-
cuituro, pour concours agricoles divers, 141. — ^De
M. le Ministre de Tlnstruclion publique, 239. •-- M. le
Président fait connaître la décision prise par le Conseil
général, dans sa session d*août, en ce qui concerne les
crédits pour publications historiques et pour semis de
vignes américaines, 243.
Ifare de carbonne (le) au château de Buzet (Lot-et«
Garonne), 172.
XIV —
TomN. — RapfMFts envoyés par M. le Ministre 4e la
Marine et des Colonies, sur la situation agricole, indus-
trielle et commerciale au Tonkin, 78.
U
Umoff Loz«RiSNNB DE NiMB9. — Comptc rcudu de ses
travaux pendant Tannée 1883-188Si., 39.
Usages et règlements locaux ayant force de loi dûm le
département de la Lozère, par M. Albert Fayet, juge
d*instruction à Orange, 148. (Voir le texte de ce docu-
ment inséré avec pagination spéciale à le suite de la
1^* partie du Bulletin de Juin) — Rapport de M. Rim-
baud, au nom de la commission chargée d'examiner te
travail, 203.
VïN. — Mastic pour les fùls qui perdent du vin, 137. —
Moyen de guérir le vin aigri ou moisi, 272.
ViTicuLTons. — Conservation des écbalas, 74. — Des-
truction de Tallise, par M. d'Âurelle de Paladines, 103,
10£* — Effets de la taille de la vîgne sur le degré
— XV
alcoolique du vin, 106. — Programme du Concours
de 1885, 121. — Primes accordées, S84. — De la
taille de la vigne comme préservatif contre les gelées
de printemps, 131. — Envoi, par M. de Malafosse,
d'un exemplaire de son mémoire sur la situation du
vignoble dans le bassin de la Haute-Garonne, Hi. -->
Le sulfure de carbonne au château de Buzet (Lot-et-
Garonne], 172. — Nouveau mode de conservation du
raisin, 175. — Réunions viticoles organisées par la
Société centrale d'agriculture de THérault, 240. —
Circulaire relative à nn remède pour la guérison de la
vigne, par M. Toussaint Ghavagnac, 242. — Fixation
des prix auiquels pourront être livrés les plants de
semis ou de boutures de vignes américaines provenant
de la Pépinière départementale, 244. — Les vignes
américaines, 366.
VoBcx DE LA SocifiTË. — Création d'un Service Pastoral
dans la Lozère, 79. — Demande de la collection des
Annales de nnstilut agronomique^ 79. — Conserva-
tion des petits oiseaux, 150. — Rétablissement du
crédit précédemment alloué par le Conseil général pour
semis de vignes américaines, 243.
Volailles. — Leçons pratiques de chaponnage à donner,
40, 88. — Instructions sur la castration des oiseaux de
basse-cour, 59. •— Concours de volailles grasses, 51.
— La race de Crévecœur, 73. — Distinction de la
race chez les poussins, 91. — Du choii de la nourri-
ture des volailles pendant Thiver, 252.
.T^-
USAGES
ET
RÈGLEMENTS LOCAUX
AYANT FORCE DE LOI
DANS LE
Département de la Lozère
RECDEILLIS AVEC LE CONCOURS
DE
. LES JUGES DE PAIX DE CE DÉPARTEMENT
Par M. Albert FAYET
Juge d*instruction de l^arrondisseznent d*Orange
« Ea quae longa consuetudine
« comprobata sunt, ac per annog
« plarimos observata vclut tacita
« civium oonventio, non minus
« quam ea, quse scripta sunt, jura
« s^^rvantur. »
(Big. de legibut — 35 fr. Hermog./
♦ »4#
MENDE
IMPRIMERIE TYPOGRAPHIQUE PRIVAT
5, RUE BASSE, 5.
% *•
IIVTRODUCTIOIV.
On peut définir l'usage : w Tout ce qui se pratù
€ que d'ordinaire dans un pays par rapport aux
« différentes affaires qui se traitent parmi les hom*
« mes. i> Cette définition a été adoptée par Toullier,
t. 1^"^ n" 158; Merlin rep. v. usages t. 18, p. 250.
Chez les Romains, les mots usage et coutume étaient
synonymes. On les trouve réunis dans la loi 2 cod.
liv. 8 tit. 53: Consuetudinis usûs que longœvi non
vilis auctoritas est*
En France, on aussi , pendant longtemps, attaché
les mêmes idées à ces mots, mais peu à peu on s'est
habitué à les distinguer. On a d'abord nommé cou*
tume ce que Ton considérait comme loi non écrite, et
usage ce qui, étant de pure tradition, n'était pas
toujours obligatoire. Plus tard, on a appelé coutumes
les règles qui s'étaient introduites dans les mœurs et
que l'autorité législative avait fait recueillir. Le nom
;:. d'usage est resté à aelles dont il n'existait point de
:-. rédaction ordonnée ou approuvée par le Souverain.
7 C'était dans ce dernier sens que l'on entendait ces
; ■ mots avant la Révolution. (iMerlin loc. cit. § 1*').
'^ Lorsque, dans les premières années de notre siècle,
:-- le Premier Consul eut la pensée de doter la France d'une
IL- ^
b législation uniforme, de substituer la concision et la
i
— 4 —
clarté à la confusion résultant de la multitude des
lois, coutumes et statuts locaux, qui avaient régi les
différentes parties de son territoire, il dut conserver
toutes les anciennes dispositions conciliables avec la
loi nouvelle. Les variétés de sol, de climat, de culture,
les besoins des localités, les mœurs et la nature même
des choses avaient rendu impossible l'application de
règles identiques et uniformes à tous les habitants
d'un vaste territoire. L'abrogation complète des an-
ciennes coutumes locales eût porté préjudice aux
intérêts des populations, sans profit réel et appré*
ciable pour Tintéfêt général.
Le législateur a donc, non seulement laissé subsis-
ter et respecté ceux des anciens usages locaux dont
l'utilité se trouvait consacrée par les faits accomplis et
par le vœu tacite des populations, mais encore il y
a souvent renvoyé d'une manière expresse, donnant
ainsi force de loi à l'usage.
Ainsi, notre code civil dispose que : l'usage des
eaux courantes (art. 644, 645), la hauteur et le mode
de construction des clôtures dans les villes et fau-
bourgs (art. 663) ; les distances à observer entre les
héritages (art. 671) ; les constructions s'isceplibles par
leur nature de nuire au voisin (art. 774) ; les délais
à observer pour les congés et les payements des
termes en matière de baux ; les réparations locatives,
les obligations Jes fermiers entrant et sortant (art. 1736
et s.), auraient pour v^^eVusage des lieux, les règle-
ments particuliers, les coutumes.
Ces usages, et un grand nombre d'autres auxquels
se réfèrent les dispositions législatives, malgré leur
«tilité incontestable, n'avaient été constatés et re-
_ 6.^
Cueillis nulle part d'une manière claire et précise.
Aussi était on obligé d'avoir recours à des actes de
notoriété pour établir leur existence. Ces actes étaient
des certificats authentiques, délivrés par les officiers
de judicalure, de ce qui se pratiquait dans leur ressort.
Aucune loi ne les avait imposés, et ils s'étaient in-
troduits et tenaient lieu d^enquêtes turbes abrogées par
l'ordonnance de 1667 (Merlin rép. v. acte de notoriété
Ce mode mode de preuve ne peut plus être léga-
lement employé depuis la rédaction de l'article lOii
du code de proc. civile.
Aussi, toutes les fois que j'ai eu à résoudre une ques-
tion réglementée par l'usage, je me suis trouvé dans
un grand embarras.
Il doit en être un peu de même, ce me semble,
pour MM. les Juges de Paix, appelés quelquefois à un
poste éloigné de leur pays. Ils peuvent se trouver,
au lendemain de leur installation^ dans la nécessité
de. trancher des différends régis par des usages aussi
inconnus pour eux que les lois d'un pays étranger,
et que ne connaissent même pas leurs justiciables,
habituellement fort peu au courant d'une foule de rè-
gles qui réglementent, avec la puissance de la loi,
-. leur vie agricole et industrielle.
^ C'est pour parer à cet inconvénient que M. le Mi-
^' nistre de Tlntérieur, par une circulaire en date du
t. 26 juillet 1844, et M. le Ministre de l'Agriculture,
j par deux autres circulaires en date des 5 juillet 1850
ï" cl 15 février 1851, avaient chargé MM. les Préfets de
nommer des commissions chargées de recueillir et de
constater les usages locaux. Conformément à ces ins«
~ 6 —
tructions, dans certains départements, ces comnaissions
furent organisées et les usages et règlements locaux
ont été soigneusement recherchés et réunis dans des
documents olliciels.
Malheureusement, dans la Lozère, il n'a rien été
fait.
J'ai cependant résolu de rechercher et d'étudier les
usages de ce département*
Ce travail devait avoir pour moi le double avan-
tage de me permettre de connaître les principes régle-
mentant cette matière et de m'instruire sur les cou-
tumes légales de mon pays. Mais cette tâche aurait
été difficile à accomplir si je n'avais pas trouvé, auprès
de MM. les Juges de Paix du département et de
quelques amis compétents, un concours bienveillant
et précieux, et, dans tous les cas, les indications que
j'aurais données auraient manqué de ce caractère
d'authenticité que ces personnes pouvaient leur donner.
C'est donc pour moi un devoir, si mon étude peut
offrir quelque intérêt, d'en partager le mérite avec mes
collaborateurs*
Orange,. le 18 mai 1885.
— 7 ~
TITRE PREiMIER.
CHAPITRE I",
SECTION r'. — DU BORNAGE*
Les usages locaux ont force de loi en ce qui concerne :
Les ùpératioîis matérielles propres à opérer le bornage*
(art 646 du c. civ. et 6 de la loi du 25 mai 1858).
Quoique nous ayons placé l'examen de cette question
au titre intitulé des sert)t7u€{es, nous n'avons pas voulu,
pour cela, reconnaître au bornage les caractères d'une
servitude, mais suivre seulement la division adoptée
par les rédacteurs du code civil. Ces derniers ont en
effet placé les articles relatifs à cette matière au cha-
pitre 1®*" des servitudes, sous la rubrique : « des seixù
tudes qui dérivent^de la situation des lieux, » Mais tous
les auteurs admettent que le droit, dont tout proprié'
taire est investi, de pouvoir contraindre, par les voies
légales, son voisin à effectuer le bornage, ne peut être
considéré comme dérivant d'une servitude proprement
dite. (Dalloz V. servitudes n* 361.)
Ce droit résulte des dispositions de l'article 646 ainsi
conçues : « tout propriétaire peut obliger son voisin au
bornage de leurs propriétés contigUes* » .
L'on pourrait penser que l'article 646, à raison de la
^
— » —
généralité de ses termes, est toujours applicable et qu*il
ti*y a pas lieu de distinguer entre les fonds ruraux et les
fonds urbains. Ce serait là une erreur. Les législateurs
ne se sont préoccupés en cette matière que de l'intérêt
des fonds ruraux. Lorsqu'il y aura empiétement sur les
fonds urbains, c'est par l'action en revendication que
Ton devra faire valoir ses droits. (Cross, code rural.)
L'article 646 ajoute : « le bornckge se fait à frais corn'
muns. » Il a lieu, en effet, dans l'intérêt des proprié-
taires riverains, et l'on aurait pu dire qu'il doit se faire
eontradictoirement.
Cette opération du bornage, qui a pour but d'éviter
dans Tavenir des contestations sur la délimitation des
propriétés, a été vue avec la plus grande faveur sous la
législation la plus ancienne. Cest la garantie de la paiw,
disaient les Romains. Aussi, suivant une loi de Numa,
quiconque avait déplacé une borne, était-il puni de
mort (dig. 4. 9 ad legem Juliam peculatus.)
C'est pour cela que les auteurs et la jurisprudence
reconnaissent au Magistrat, appelé à statuer sur une
contestation relative au bornage, le droit non seulement
d'imposer cette opération aux parties litigantes, mais,
encore, d'ordonner d'office la mise en cause des pro-
priétaires des terrains compris dans lé même tènemeqt
(Cass. 9 novembre 1857.)
Mais ni le code, ni les commentateurs n'indiquent
comment le bornage doit être opéré ou à quels signes
on pourra le reconnaître, lorsqu'il aura été effectué.
11 faut donc, ainsi que le décide la doctrine, s'en rap-
porter aux usages locaux.
Le bornage comprend deux opérations : 1* la déli-
mitation des propriétés qui se fait par l'examen «des
titres et par TapplicatioD du plan cadastral ; 2^ la plan*
talion des bornes destinées à laisser sur le terrain des
signes ostensibles du bornage. On entend « par borne,
■ en général, toute séparation naturelle ou artificielle
• qui marque les conGns ou la ligne de division entre
• des héritages contigus. On peut planter des arbres
■ ou une haie pour servir de bornes, creuser un fossé,
• élever un mur.... mais on entend communément par
« bornes, des pierres plantées debout et enfoncées en
« terre aux confins de deux héritages... Toullier, t. 5) »
(Cass. 2 novembre 1808.)
Anciennement, dans la Lozère, lorsque les proprié-
taires voulaient procéder au bornage, ils choisissaient
des experts qui se rendaient sur les lieux, recherchaient
la délimitation des terrains et dressaient un procès-
verbal de leurs opérations. Cela résulte de divers do-
cuments, que nous avons consultés, et notamment d'un
acte dressé le 12 juin 1485 entre noble de Cadoina et
Etienne Doladille et autres habitants du Bergougnoux.
On choisissait quelquefois, comme borne, un arbre,
un accident de terrain ; d'autres fois, on plantait en
terre une pierre ou on creusait dans le rocher une coche,
connue dans le pays sous le nom de piquière, ayant
généralement la forme tantôt d'une auge et tantôt d'une
crou de Malte. Ce dernier mode était usité dans cer-
taines régions du département, surtout dans le canton
duBleymard. Ces terrains auraient appartenu, selon les
«ns, aux Seigneurs, selon les autres, aux Chevaliers de
Malte. Il n'est plus employé de nos jours.
Actuellement, les signes du bornage consistent, selon
.la nature du terrain, dans des pierres plantées en terre
pa^'lamam de l'homme et appelées, pour cette raison,
tt
— M) —
par certains auteurs bornes artificielles, ou. bien dans
des rochers remarquables par leur forme ou leur dimen-
sion, sur lesquels on trace un signe dit: piquières et,
pour ce motif, designés sous le nom de bornes naturelles
pour les distinguer des premières.
L'on choisit le premier moyen lorsque le terrain
n'est pas accidenté ou lorsque Ton ne trouve pas des
blocs de rocher assez bien situés pour servir de point
de repère.
Voici comment on procède pour la plantation des
bornes artificielles. ^
Celui qui est chargé de l'opération, après avoir bien
établi la délimitation des terrains, plante en terre une
pierre plate. H la place de champ, sur la ligne di*
visoire des héritages, de manière que Tarète se trouve
dans la direction du point symétrique opposé de la
même ligne et formant le point extrême d'un côté.
Cette pierre est en saillie de 10 à 15 centimètres hors
du sol. De chaque côté, on place aussi de champ,
•un morceau d'une autre pierre plate, cassée en deux
portions à peu près égales, comme si l'on cherchait à
consolider la borne elle même ; mais à la différence
de cette dernière, elles sont enfoncées en terre et ne
forment pas saillie à la surface. Plus tard, s'il s'élevait
une contestation sur le point de savoir si la pierre for-
mant saillie est ou non une borne, en prendrait les
deux portions de pierre placées sur les côtés ; on
chercherait à raccorder les cassures, et si l'on y
parvenait, on devrait conclure que la pierre placée
au milieu est une borne. A raison des indications
précieuses que ces deux portions de pierre peuvent
fournir, on les appelle généralement des témoins ; dans
— fi-
le canton de St-Germain-du-TeiK elles sont connues
sous le nom de filleules^ et dans celui de Chanac, par
le mot patois filioques.
Quelquefois, au lieu de ces témoins, on place autour
de la pierre destinée à servir de borne des fragments de
brique ou des morceaux de charbon.
Dans le canton de Barre, on fait trois entailles dans
la culasse. On entend par cette expression, Tarète
de la pierre enfouie dans le sol et opposée par consé-
quent à Tarète formant saillie.
Si les deux terrains ont chacun un côté situé sur le
prolongement de la même ligne et un autre côté com-
mun, on plante une borne de manière qu'elle se trouve
sur chacun des côtés situés sur la môme ligne ; au
point d'intersection des deux héritages, et au dessous,
sur le côté commun, une seconde borne qui louche par
l'une de.ses extrémités à la première. Si les deux côtés
situés sur la môme ligne et le côté commun sont per-
pendiculaires, l'un par rapport à l'autre, l'on obtiendra
avec les bornes une figure ayant l'aspect d'un T ; s'ils
sont obliques, d'un Y droit ou renversé, selon la situa-
tion des terrains.
Prenons un exemple afin de jeter plus de clarté dans
nos explications :
f^ CE Pierre est propriétaire de
I o *Td ^ " '^ parcelle ABCD et veut ob-
h tenir son bornage avec la
propriété CDEF, appartenant
à Paul.
Une fois la contenance des
I " • ^^^ ^ deux héritages bien établie,
B m D u F ç^j^i ^j^,i gg^ ^.^jargé de l'opé-
I g Pierre Paul
ration se transporte au point G et plante la borne ab,
de manière que la pierre se trouve à la fois sur les li-
gnes ou côtés AC et CE et que Tarèle se trouve dans la
direction des points A et E ; cela n'est possible qu'à la
condition que C Ese trouve sur le prolongement de AC.
Au point d, il plante la pierre de, Ton a ainsi une figure
aCbde^ ressemblant à un T. EnD, au contraire, les
bornes fhmDn ont Taspect d'un Y couché sur la jambe,
parce que la ligne Cdefh est brisée à partir du point /".
Aux points A, B, E, F, on plante une borne dans la
direction du point symétrique opposé ainsi op, rs,
uVf kl.
Si la distance qui sépare les points extrêmes, A et B
par exemple, est trop grande, on place comme en M,
des bornes supplémentaires. On agit de même lorsque
les accidents de terrain empêchent de voir un des points
symétriques opposés. Dans certains pays, les points
où ces bornes supplémentaires sont placées correspon»
dent à une division uniforme du côté du tiers ou
du quart. Ce procédé offre l'avantage de retrouver fa-
cilement la longueur exacte d'un côté, alors même
que certaines bornes ont disparu.
Enfin, si diverses parcelles ont un point de contact
commun, l'on plante autant de bornes au point d'inter-
section qu'il y a de lignes séparatives ; l'on obtient
ainsi une figure ayant l'aspect d'une étoile.
Il est encore préférable, lorsque l'état des lieux ou la
nature du terrain le permettent, de prendre comme
bornes les limites naturelles formées par des blocs de
pierre ou des bancs de rocher qui ne peuvent être dé-
placés, et d'y laisser une empreinte, la piquière^ des-
tinée à les reconnaître.
— nr —
Lorsqu'on découvre, à rextrémité d'un terrain, un
rocher pouvant servir de limite, on y creuse â l'aide
d'un ciseau en fer une coche appelée p/ymére.
La piquière est aujourd'hui creusée en forme d'auge
sur la ligne divisoire des parcelles ; elle a une Ion-
gueur de 5 à 6 centimètres sur une profondeur de 2
centimètres environ ; la pointe est dirigée, èomme l'arête'
des borne, vers la piquière du point symétrique opposé
du même côté.
Si les terrains ont des points de contact, on procède
de la même manière que pour les bornes. On creuse, au
point d'intersection, des lignes formant le côté, autant
de piquières qu'il y a de lignes.
L'opération du bornage n'est pas difficile lorsqu'elle
est effectuée sur des terrains nus, sur lesquels la vue
peut aisément s'étendre, mais clic est plus compliquée
lorsqu'elle est pratiquée sur des terrains boisés. Dans
ce cas, soit pour la délimitation des héritages, soit pour
le bornage. Ton se sert comme points de repère de
signaux tels que fagots, bolle de pîulle placés au bout
de perches ou sur des arbres, ou de rochers élevés, ou
d'arbres remarquables par leur taille ou leur essence.
SECTION 2*. — DE LA CLOTURE.
Les usages locaux ont force de loi en cette matière,
en ce qui concerne :
1° L'indication des lieux dans lesquels la clôture est
obligatoire.
2° Le mode de construction à suivre, la nature des
matériaux à employer, les proportions à observer.
t Chacun » dit le législateur dans Tarlicle 663 du
t-
— 14 —
code civil : t peut contraindre son voisin, dans les villes
« et faubourgs, à contribuer aux constructions et répa-
« rations de la clôture faisant séparation de leurs raai-
• sons, coure et jardins assis esditcs villes et faubourgs :
c la hauteur de la clôture sera fixée suivant les règle-
c ments particuliers ou les usages locaux constants et
c reconnus, et, à défaut d'usages et règlements, îout
c mur de séparation entre voisins qui sera construit ou
« établi, doit avoir au moins 32 décimètres de hauteur,
« compris le chaperon, dans les villes de 50,000 habi-
« tants, et de 22 décimètres dans les autres.... »
1° Indication des lieux dans lesquels Id clôture esi
obligatoire. — Aux termes de Tarlicle 663, un proprié-
taire ne peut obliger son voisin à contribuer à la clôture
des terrains que lorsque ces terrains se trouvent compris
dans le périmètre d'une ville ou d'un faubourg. Dès
lors, la clôture n'est pas obligatoire dans les campagnes,
et celui qui voudrait en établir une devrait l'édifier
sur son propre héritage et à ses frais (Limoges, 20 juin
1822.)
Il faut donc» pour savoir si la clôture est obligatoire,
rechercher, tout d'abord, si le lieu sur lc(|ucl elle doit
être étiidéo fait partie d\inc ville, d'un faubourg ou de
tout autre agi^loméralion. Comment pourra-t-on y par-
venir ? « 11 n'est pas toujours facile, dit Dalioz J. G. V*
« servitudes, de le reconnaître ; quand une réunion
€ d'habitants présente les caractères d'une ville ; les
« circonstances et les usages peuvent aider à décider
€ la question... »
Lors de la rédaction du code civil, la section du Tri-
bunal proposa de donner le nom de ville aux réunions
d'habitants ayant 1,000 âmes et au-dessus, mais cette
— 15 —
proposition ne fut malheureusement pas accueillie ; si
elle avait été admise, elle aurait fait cesser dans la pra-
tique les doutes sur ce point. Demolombe, V** servi-
tudes, n° 380, indique une autre règle, c S'il existe,
« dit-il, un acte de l'autorité administrative qui confère
t expressément ou qui reconnaît implicitement cette
c qualification au lieu dont il s*agit, il est certain que
« les tribunaux doivent s'y conformer ; s'il n'existe
« aucun précédent de ce genre, les Magistrats doivent
« le décider en fait et à raison de Timportance plus ou
€ moins grande de l'endroit, de ses établissements
« publics, de bienfaisance et autres »
Dans la Lozère, l'adrainistralion donne dans les états
de recensement de la population le nom de ville aux
agglomérations de 1,000 habitants et au-dessus.
D'après l'usage, celles de Monde, Langogne, Villefort,
Marvejols, Saint-Chély, le Malzieu, Florac, Ispagnac
prennent le nom de ville.
On entend par faubourg o la partie d'une ville qui
« se trouve au-delà de ses portes ou de son enceinte, et
« qui se compose de la conlinuilé des maisons qui se
« louchent » (Demolombe, n** 580). C'est à peu près la
définition que nous trouvons au Digeste 50-60-12, de
continenlia urbis aîdificia.
^. Aujourd'hui que toutes les villes sont ouvertes, il
;•.. est difficile de dire où commence le faubourg et où
,;- il finit. Il est plus naturel de laisser aux Magistrats le
\ soin de le décider.
JET
f^'. Nous avons dit que la clôture était obligatoire, dans
les villes et faubourgs, pour les terrains comprenant
-.,des constructions, des cours et des jardins; ce sont du
reste les termes de la loi, mais l'on est d'accord pour
— t« —
reconnaître que cette énumération n'est qu'énonciative
et que, par suite, on doit l'étendre à d'autres terrains
tels que les chantiers mais non point à ceux que
l'on considère comme ruraux, comme les champs, les
prairies, alors même que ces immeubles seraient com-
pris dans l'enceinte de la ville (tribunal de la Seine,
3 août 1871). .
§ 2° Mode de construction à suivre, choix des maté-
riaux à employer, proportions à observer. — La clôture
dont parle l'article 663 est celle qui est faite à Taide
d'un mur. « Le législateur n'a, en aucune façon, en*
« tendu faire allusion aux haies vives ou sèches, cloi-
c sons ou palissades Ji (Demolombe, n® 381, etCass.,
1" février 1880.)
Généralement, la clôture est faite au moyen de
moellons bâtis à chaux et sable. Les dimensions sont
de : 50 centimètres de profondeur, de 60 centimètres
à la base, de 50 centimètres au couronnement, pour
répaisseur ; de 1 mètre 60 à 2 mètres audessus du
sol, pour la hauteur. A Langogne, Saint-Chély, le
Maizieu, les murs sont à pierre sèche. A Villefort, les
jardins sont entourés de murs élevés d'un mètre environ
à pierre sèche. Il n'y a pas d'usages pour Florac^ Ispagnac.
Selon la doctrine et la jurisprudence, tout propriétaire
a le droit d'élever un mur de clôture sur la limite
extrême de son terrain, nonobstant un usage local
contraire à cette règle. C'est ce qui a été jugé, te
1" juillet 1881, parle tribunal d'Evreux sur l'appel
d'un jugement rendu par M. le Juge de Paix de Cou-
ches. Ce Magistrat avait ordonné la démolition d'un
mur de clôture, édifié dans ces conditions, contraire-
ment aux usages locaux du département de l'Eure.
— 17 —
Si les deux terrains que l'on Yeut clôturer, et noue
employons à dessein cette expression pour qu'il n'y
ait pas confusion entre les prescriptions des articles 663
et 648, ne sont pas sur le même plan, s'il y a par suite
une différence de niveaux, l'usage, dans le canton de
Mende, oblige le propriétaire dont le fonds est le plus
élevé à supporter les frais d'édification et d'entretien
du mur compris entre la surface du terrain de son
voisin et celle de sa propriété. Cette partie de cons-
truction est en effet dans son intérêt exclusif, puisqu'elle
sert de mur de soutènement pour son terrain. Cette
règle est généralement suivie dans les travaux exécutés
par l'administration vicinale.
SECTION 3*. — DES PLANTATIONS.
Les usages locaux ont force de loi en cette matière
dans ce qui a trait : à la distance à observer dans les
plantations.
L'article 671 de la loi du X pluviôse an VII était
ainsi conçu : « II est permis de planter des arbres de
« haute lige jusqu'à la distance prescrite par les règle-
« ments particuliers actuellement existants ou par les
« usages locaux constants et reconnus, et, à défaut de
« roglcmcnls et usages, jusqu'à la distance de 2 mètres
« de la ligne s:'paralivc des deux héritages, pour les
« arbres de haute ligo, et à la distance d'un demi mètre
« pour les autres nibres et pour les haies vives... *
Lorsqu'il n'existait pas dos usages ou règlements dé-
terminant jusqu'à (|uelle limite extrême un propriétaire
pouvait taire des plantations, on s'en rapportait aux
dispositions de l'ariicle 671. C'est ce qui avait lieu dans
la Lozère où il n'existait , à ce sujet, ni règlements ni
— 18 —
usages locaux. Toutefois, dans les cantons de Villefort,
de Saint Germain de Calberte, on n'a jamais observé
aucune distance pour les plantations de châtaigniers.
Dans le canton de Florac, l'usage n'impose pas l'obli.
gation d'observer de distance pour la plantation de^
châtaigniers, si le terrain sur lequel elle est faite est
contigu à une châtaigneraie ; mais si la parcelle voisine
est tout autre, une terre labourable par exemple, il faut
alors observer la distance légale.
Mais dans l'interprétation de l'article 671 une diffi-
culté s'élevait souvent sur la classification à faire entre
les arbres de haute et de basse tige. Dans la doctrine,
les uns disaient : que l'on devait considérer la hauteur
de l'arbre ; d'autres, au contraire, soutenaient : que l'on
devait tenir compte seulement de l'essence.
La nouvelle loi du 20 août I88I a pour effet de faire
cesser les doutes sur ce point, et c'est pour cela qu'elle
a, dans la modification de l'ancien texte, introduit les
dispositions suivantes : « Il n'est permis d'avoir des
• arbres, arbrisseaux et arbustes près de la limite de la
« propriété voisine qu'à la distance prescrite par les
« règlements particuliers actuellement existants et re-
« connus, et, à défaut de règlements et usages, qu'à la
f distance de 2 mètres de la ligne séparative des deux
<f héritages pour les plantations dont la hauteur dépasse
^ 2 mètres, et à la distance d'un demi- mètre, pour les
« autres plantations. »
L'on devra donc, à l'avenir, tenir compte, non point
de la nature ou de l'essence de Tarbre, mais, ce quî
est plus rationnel et plus conforme au résultat que le
législateur a eu en vue, de sa hauteur. Si, contrairement
aux dispositions de la nouvelle loi ou des usages locaux,
— 1» —
des plantations sont faites à une distance moindre que
<>elle qui est inoposée, il y aurait lieu de faire application
des termes de l'article 672 ainsi conçus : « Le voisin
m peut exiger que les arbres et arbustes plantés à une
« distance moindre que la distance légale soient arra-
f chés ou réduits à la hauteur déterminée par l'article
« précédent, à moins qu'il n'y ait titre, destination du
« père de famille ou prescription... »
L'ancien article 672 imposait au Magistrat, lorsque la
distance légale n'avait pas été observée, l'obligation
d'ordonner que l'arbre serait arraché. A\ec la nouvelle
loi, le juge a la faculté d'enjoindre à celui qui a planté
un arbre, dont la hauteur dépasse deux mètres, con-
trairement à l'usage ou aux dispositions de l'article 671,
de le réduire à la hauteur déterminée par ce dernier
article. La distance se calcule à partir du milieu de
l'arbre à la ligne séparativc des héritages. Par suite, si
«n arbre, planté à l'origine à la distance légale, en gros-
sissant, empiète sur cette même distance, de telle sorte
"qu'il n'y ait plus deux mètres entre la ligne séparative
des héritages et le point le plus rapproché de la circon-
férence de l'arbre, nous ne disons pas du point formant
le centre, cet arbre devra néanmoins être conservé
puisque le centre de la circonférence est toujours à la
distance de deux mètres de l'héritage voisin.
Questions accessoires. -— Fruits tombés chez le voisin.
L — Il y avait autrefois controverse sur le point de
^.. savoir si les fruits des arbres plantes près de la limite
Ir' de terrains contigus appartenaient au propriétaire du
^- fonds où ils tombaient naturellement. Certains com-
^ mentateurs prétendaient que ces fruits demeuraient tou-
a jours la propriété du maître de l'arbre, mais ils soute-
— 20 —
naienl que le maître n'avait pas le droit de s'intro-
duire chez le voisin pour les cueillir; d'autres admet-
taient que le maître conservait la proprirlé des fruits
tombes sur le terrain d'autrui et pouvait pénétrer sur
ce terrain pour les ramasser, à la condition toutefois
de réparer le dommage qu'il occasionnerait.
Des divergences plus grandes encore existaient
dans la Lozère. Dans quelques cantons, on reconnais-
sait au propriétaire de l'arbre le droit de s'introduire^
comme bon lui semblait, sur le terrain de son voisin
pour y cueillir les fruits tombés naturellement sur le
sol ; dans d'autres, on prétendait que le maître n'avait
pas ce droit; dans certains, dans celui du Pont de-Mont-
vert par exemple, l'usage autorisait le propriétaire de
- cliàlaigniers à s'introduire sur Théritage do son voisin
pour y ramasser les châtaignes tombées sur ce ter-
rain, mais refusait au propriétaire d'autres arbres frui-
tiers le droit de pénétrer chez le voisin pour ramas-
ser les fruits tombés de l'arbre qui lui appartenait :
pour les noix, on faisait une distinct ion, selon qu'elles
avaient ou non atteint leur maturité ; dans le premier
cas, elles restaient la propriété du nuiîlre de Tarbre^
dans le second cas^ le propriétaire du terrain avait le
droit de-les ramasser.
Le nouvel article (573 a heureusement fait cesser ces
divergences en disant que : « Celui sur la |)ropriété
€ diiijuel avancent les branches du voisin peut con-
« traindie celui ci à les couper. Les fruits lombes
« naturellement de ces branches lui apjiai hiMinent. »
2** feuilles, — Les feuilles a|)partierinent au proprié-
taire du fonds sur lequel le vent lesaanîas>ées. Cotte rè-
gle n'a soulevé aucune difficulté dans notre déparlement.
— « —
Les mêmes règles sont applicables aux plantations
des arbustes, arbrisseaux et des haies, c'est dire que
les usages locaux ont encore, en cette matière, force
de loi en ce qui a trait: à la distance à observer
pour les plantaiions des arbustes, arbrisseaux et des
haies.
Dans notre département, les usages autorisent les
propriétaires à planter des arbustes, arbrisseaux et
des haies sur leur terrain sans observer de dislance,
raais ils leur interdisent d'adosser les plantations contre
un mur non mitoyen. Pour les haies, les usages lais-
sent encore au propriétaire une latitude plus grande
et cela, probablement, à raison de l'intérêt qu'inspire
l'agriculture. Les haies forment, en effet, un signe ap-
parent de la délimitation des terrains, ainsi qu'une
défense contre l'invasion des troupeaux. C'est en
considération de ce double avantage que l'usage au-
torise les propriétaires riverains à déroger aux pres-
criptions de la loi et à planter ou à former des haies
sur la ligne séparative des héritages.
Celui qui veut planter une haie trace habituelle-
ment sur cette ligne un sillon dans lequel il enterre
les rejetons des arbrisseaux qu'il veut voir grandir:
celui qui veut simplement former une haie se con-
lente de placer sur la bordure des héritages des bran-
<;hes d'aubépine ou d'épine noire, piquées en terre ou
retenues avec des pierres, ou des branches d'arbres
dont il se sert ensuite, après la levée des récoltes,
comme bois de chauffage. Dans la montagne, l'on se
contente quelquefois de placer des arbres de pin sur la
ligne séparative des héritages ; c'est un des cas ex-
ceptionnels dans lesquels un fermier a le droit de
^.
— 82 —
couper de jeunes arbres, car nous verrons, lorsque
nous parlerons des obligations du fermier en matière
de baux à ferme, que ce dernier ne peut, sous aucun
prétexte, couper du bois vert, si ce n'est dans le
cas dont nous venons de parler ou lorsqu'il doit faire
des réparations aux instruments aratoires.
A iUendCy les haies sont entretenues avec beaucoup
de soin dans les terrains fertiles, surtout dans le quar-
tier connu sous le nom de Pré vival, formant autrefois
un tèncment assez considérable en nature de prairies
et morcelé aujourd'hui en un grand nombre de par-
celles converties en jardins. Les dimensions de ces
haies sont )es suivantes: 1 m. 20 à 1 m. 50 de hau-
teur, 50 à 40 centimètres de largeur près du sol,
40 à 60 centimètres à la partie supérieure. La taille se
fait annuellement, au printemps, par sections horizonta-
les unies, v
Le plus souvent les haies sont formées avec des gro-
seilliers, églantiers, pruniers sauvages, aubépine et
épine noire vivaces ou sèches, surtout pour les terres
labourables, de bordures de hêtre pour les prairies.
Dans le canton de St-Germain-de-Calberte, les haies
sont fuites ordmairement avec des branches de châ-
taignier. Sur le causse Méjean et principalement dans^
la partie dépendant du canton de Meyrueis, on laisse
subsister, en défrichant sur la limite des terrains con-
tigus, des plants de buis destinés à former la bordure^
ou on établit en épierrant sur la ligne séparative des
héritages une sorte de cordon de pierres 6om /es.
On emploie quelquefois les palissades connues sous
le nom patois, à Mende, de barégnades, à ViUefort, de
poussejioSf à Pont-de-Montvert de palisses. Elles soûl
— »3 —
formées au moyen de pieux piqués en terre, à 3 ou
4 mètres de distance les uns des autres, reliés à la par-
lie supérieure et inférieure par des traverses horizon-
tales. Sur ces traverses, sont clouées des lames de
lambris ou de planches ayant une largeur de 6 à 7 cen-
timètres, verticales, espacées entre elles de 4 à 5 cen-
timètres et se terminant en pointe à leur extrémité. Ce
mode de clôture est surtout employé pour défendre Tac-
cès des jardins, des vergers et des vignes. Leur hauteur
est ordinairement de 1""40 à 1""80. L'usage permet de
les édifier sur la ligne séparative des héritages.
En dehors des cas signalés ci-dessus, il n'y a pas
d'usages pour les plantations dans les cantons du Bley-
mard, Châteauneuf, Grandrieu, St Amans, Chanac, La
Canourgue, St-Germain du-Teil, Fournels, St Chély,
Nasbinals, Massegros, le Malzieu, Pont-de-Monlverl,
Ste Ënimie, Serverette, Barre.
SECTION 4^. — DES FOSSÉS.
Les usages locaux ont force de loi en cette ma-
tière en ce qui a trait :
1" A la distance à observer pour rétablissement défi
fossés ;
2® Aux proportions à leur donner et à Ventretien
dont ils sont susceptibles.
Les fossés peuvent être rangés en deux catégories ;
les uns servent à l'écoulement des eaux ; les autres sont
destinés à marquer la séparation, les confins entre deux
héritages.
La loi du 20 août 1881 a bien apporté quel-
ques modifications aux dispositions de l'ancienno
— 84 —
législation, mais cette innovation est sans intérêt au
point de vue des usages.
Dans notre département, il n'y a pas d'usages en cette
matière. On doit donc s'en rapporter aux règles tra-
cées dans la loi de 1881. Toutefois, dans le canton de
Villefort, les propriétaires sont autorisés par l'usage à
creuser sur leur terrain, sans observer aucune dislance,
des fossés pour l'assainissement de leur propriété. Pour
les autres fossés, c'est-à-dire pour ceux destinés à ser-
vir de séparation entre deux héritages n'appartenant
pas au môme propriétaire, on doit suivre les règles
édictées par le législateur.
SECTION 4®. — DU PASSAGE.
Les usages et règlements locaux ont force de loi en
re qui concerne : la largeur à donner aux divers pas-
sages exigibles en vertu de la loi ou de conventions ;
lorsque ces conventions sont muettes sur ce point.
Nous n'avons pas à rechercher ici dans quel cas un
propriétaire a le droit de traverser l'héritage d'autrui.
Ce droit existe en vertu d'un texte de loi ou des conven-
tions intervenues entre les parties. Nous n'avons pas
non plus à nous occuper du passage exercé en vertu
d'une tolérance, car, au point de vue légal, la tolérance
ne crée aucun droit en cette matière. Notre but n'ejst
pas non plus d'interpréter la loi ou les conventions des
parties ; il consiste seulement à rechercher dans quels
cas les usages locaux peuvent avoir force de loi pour
les passages existant d'après la loi ou l'accord de»
propriétaires.
Le législateur n'ayaut point déterminé quelle largeur
— 25 ~
devait avoir l'assiette du passage, il est nécessaire d*in-
diquer la règle que Ton doit suivre lorsque les conven-
tions des parties n*ont pas fixé ce point. Nous ne trou-
vons, en effet, ni dans la loi ancienne du 10 pluviôse
an XII, ni dans la loi nouvelle du 20 août iSUl , aucune
disposition pouvant servir de base à la fixation du pas-
sage. La loi de 1881 se contente, dans l'article portant
le niônie numéro que les dispositions abrogées, d'accor-
der le passage non seulement dans l'intérêt d'une exploi-
tation agricole, mais encore pour les besoins d'une ex-
ploitation industrielle. Cette innovation était nécessaire.
Avant 1881, certains auteurs soutenaient qu'il n'y avait
pas lieu d'accorder un passage pour le service d'une
exploitation industrielle (Mourlon, rép. écrites n° 1801).
Cette solution est, il faut bien le reconnaître, conforme
à l'esprit de la loi et à la pensée des rédacteurs do
notre code civil. D'autres, au contraire, soutenaient que
le passage était dû dans ce dernier cas. (Aubry et
ftau, t. 2 p. 505, et Demolombc. Servit, p. 612.)
Nous ne nous occuperons pas non plus des chemins
considérés par la loi nouvelle comme ruraux , c'est-
à-dire des chemins aiFectés à l'usage public des com-
munes ou des sections communes et non classés comme
chemins vicinaux. Pour ceux là, en elTet, l'article 12 dit :
€ que le redressement, la fixation de la largeur et de
« l'étendue sont réglés par l'administration départe-
« mentale, après arrêté de reconnaissance. » Nous
n'avons en vue que les passages d'utilité privée, établis
dans l'intérêt d'une exploitation agricole ou industrielle,
«t nous devons nous borner à indiquer la largeur que
doivent avoir ces chemins, d'après les règlements et
* Jçs as3ges locaux. Cette largeur varie selon que le
— M —
déterminée d'une façon précise pour avoir force de loi.
Pour une grande parlic du canton du Pont de-Montvert,
qui aurait dépondu de la sénéchaussée présidiale de
de Nimos, surtout dans les propriétés voisines du Gard,
on appliquerait, nous assure-t-on, les usages locaux
d'Alais. Dans le canton de Villefort, où 1rs eaux sont
captées et recueillies avec le plus grand soin, la lar-
geur du passage est parfaitement déterminée. Elle est
de 1 m. à 1 m. 50.
2° Passage pour conduites d'eau des cloaques. — Pas
d'usages locaux sur ce point dans notre département.
^ 5" Passage pour élagage des arbres et des haies, —
Il n'y a pas non plus d'usages.
4° Tour d'échelle. — L'expression tour d'échelle a
deux significations, mais nous ne nous occupons ici
que du droit connu dans l'ancien Dioit sous le nom
d'échalage ou droit de passer sur le terrain d'autrui pour
réparer une construction édifiée près de la limite de
deux terrains appartenant à deux propriétaires diffé-
rents.
Les auteurs sont d'accord pour reconnaître que le
code n'ayant pas parlé de cette servitude, on doit la
considérer comme rayée du nombre des servitudes
légales (Demol. p. 488) ; mais elle peut être exercée
en vertu de conventions intervenues entre les parties.
Cela revient à dire que le tour d'échelle est considéré
comme une servitude discontinue ne pouvant exister
que par titre. Cependant, pour celle qui aurait été
exercée avant la promulgation du code, il a été dé-
cidé qu'elle continuait de subsister, à la condition
d'avoir été exercée utilement (c. de Rennes, 8 fév.
1828).
— 29 —
Il est bien entendu que nous n'avons pas à nous
occuper du cas où le mur est mi(o\on, car dans cette
espèce le passage est obligaloiro, mais seulement du
cas où un propriétaire n'a pas ou hi précaution de
laisser un passage suffisant pour rrpnriM* sa conslruc*
tion entre celle construction et Thénlage voisin.
Dans la Lozère, celui (jui veut ainsi pénrlrer sur le
fonds voisin a besoin d'une aulorisation du proprié-
taire, et encore, doit-il toujours atieudre, a défaut d'en-
tente sur ce point, la levée des n'iolies. C'est dire ([UO
cette servitude n'existe pas, à proprement parler, dans
notre département.
CHAPITRE II.
Des constractions pouvant €^iro nulHihloH
au voisin.
Les usages et les rèi^lemmls locaux ont force de
loi en madère dt» construcilons pouvant 6ire nuisil^les
au voisin eu c(* qui concerne :
1* Le UK.dn (le nmsiruclioti ff la d'nlaiwp. des ouvi'figes
pour les jtUiis, ulres, fo>:.ses^ /' 'ï/^"» A^'"*'»'. fourneaux,
che7nitif'e<j /Iciirs. ainna de n.dt ivres r(,rro.s tes.
La c^i-î^ji»* <!j; i*iiri-i im|)o^:ijt. pu; i* !<•- (iu\i-i;ifs pOU-
vac* i',;:».- ;.ii \^)!^in, li'> | i «• c i- ; * (.:; ^ î'ij:\;iiilf'S :
t* Art. jMî. Q ;! l'.iit <'l;iLU' C'il.îfc ! ■: :.:;!■ IlilloNcn, il
• ju- ■ . ! /. ,:•• la f;. ;v".j . .-. t ilU. Qui
« Vf!.-*. */:i' : !.: !.. !,i'-.-- (l ;î- -• ' i : !«• lîHir Iliî-
m lo\.:. ■ (:.. : ;;. r',u\i(- i:; :■ .|.. ; . t,{^ ou autre
« cboM; s'jiti^aMc <le dcmî-ptcd d épii. ■ i*r.
— 80 —
« Art. 190. Qui veut faire forge, four ot fourneau
u contre le mur mitoyen doit laisser demipiocl de suite
■ et interva'le entre deux du mur du four ou de forge
« et doitcstre ledit mur d'un pied d'espoisseur.
c Art. 191. Qui veut faire aisances de privez ou
€ puits contre un mur mitoyen, il doit faire contre-mur
« d'un pied d'espoisseur. Et où il y a de chacun coslé
N puits ou bien puits d'un costé et aisances de l'autre,
« suffit qu'il y ait quatre pieds de maçonnerie d'es-
« poisseur entre deux, comprenant les espoisseurs des
0 murs d'une part et d'autre. Mais entre deux suffisent
« trois pieds pour le moins.
« Art 217. Nul ne peut faire fosses à eaux ou cloa-
« ques s'il n'y a six pieds de distance en tout sens des
« murs appartenant au voisin ou mitoyen. »
L'article 674 du code civil dispose comme suit : « Ce-
% lui qui veut faire creuser un puits ou une fosse d'ai-
c% sance près d'un mur mitoyen ou non, celui qui veut
« y construire cheminée ou âtre, four ou fourneau,
Cl y adosser une étahie ou établir contre ce mur un ma-
M gasin de sel ou amas de matières corrosives, est obligé
Cl à laisser la <listance prescrite par les règlements et
t usages parliculiers sur ces objets ou à faire les ou-
« vragcs prescrits par les mêmes règlements et usages
« pour éviter de nuire au voisin. »
Les expressions dont les rédacteurs du Code se
sont servis dans cet article paraissent amphibologiques.
L'on se rond hicMi compte assurément du motif pour
lequel ils ont imposé certaines obligations à celui qui
adosse contre nn nuir iniloven les ouvrages énumérés
dans Tarticle 074. 11 ne devaient pas sacrifier dans Tin-
térôt de l'un les intérêts de l'autre, permettre, par
— 81 —
exemple au constructeur d'édifier, sans prendre aucune
précaution, des travaux qui auraient clé un danger con-
tinuel pour le voisin cl donner à ce dernier le droit de
s'opposer, par caprice, à la construction d'ouvrages
nécessaires à l'autre. Aussi ces droits corrélatifs sont-
ils reconnus dans les dispositions de loi que nous ve-
nons d'énumérer. Mais si l'on comprend la raison des
prescriptions édictées par les législateurs lorsque le
mur est mitoyen, il est difficile de se rendre compte
de leur intervention et de leurs prescriptions lorsque le
mur n'est pas mitoyen. En d'autres termes, comment
peut-il se faire qu'ils aient eu la pensée d'obliger celui
qui bâtit sur son fonds à prendre certaines précautions
pour la préservation du mur du voisin, alors que ce
mur n'est pas mitoyen ? Il paraît cependant que par
ces mots ' « mur mitoyen ou non » l'art. 674 désigne
aussi bien le mur commun que le mur appartenant ex-
clusivement au voisin. La coutume de Paris, à laquelle
la rédaction de cet article a été empruntée, disait en
effet que les règles qu'elle imposait à raison de ces
travaux étaient : « Pour éviter de nuire au voisin » et
l'on concluait dé ce mot : « voisin » qu'elle visait non-
seulement le cas où le mur était mitoyen, mais encore
celui où le mur appartenait exclusivement au construc-
teur. Or, si ce dernier doit prendre les précautions né-
cessaires pour ne pas nuire au mur mitoyen, à fortiori,
disaient certains commentateurs, doit-il être défendu de
nuire au mur appartenant exclusi\ement à autrui. Il
faut d'autre part reconnaître que l'article 674 ne permet
pas d'adosser au mur appartenant à autrui toutes sor-
tes d'ouvrages.
Les déductions que nous venons de tirer de ces prin-
<w
J-
— 32 —
cipes semblent se contredire. Nous avouons que la
pensée du législateur se dégage assez mal des expres-
sions qu'il a employées. La vérité, dit Demolombe,
serv. n** 074, est que l'article 674 ne s'applique com-
plètement dans toutes ses parties qu'au mur mitoyen,
car les dispositions de la coutume de Paris, dont les ré-
dacteurs de notre article se sont inspirés, avaient parti-
culièrement en vue la conservation des murs mitoyens.
L'on pourra remarquer que dans tous les cas dont elle
parle, ^a coutume de Paris a le soin d'indiquer que les
prescriptions qu'elle impose s'appliquent au mur mi-
toyen.
Généralement dans la Lozère, pour les ouvrages à
adosser contre un mur mitoyen, on observe les pres-
criptions de la loi, et l'on ne reconnaît pas au voisin,
lorsque le mur n'est pas mitoyen, le droit d'y appuyer
aucun ouvrage. Dans le canton de Villefort, l'usage au-
torise les propriétaires à laisser et à amasser contre les
murs (les étahles et des bergeries le fumier, et défend
à ces in(>nies propriétaires cfentasser, contre un mur
appiulenant au voisin, du fumier. Dans ce dernier cas,
on doit laisser un espace, mais la distance n'est pas
fixée d'une manière invariable par les règlements
locaux. •
Disons, en terminant, qu'alors même que l'on aurait
obseivé toutrs les précautions prescrites par les rè-
glements, >i le> cou: Inîclions portent préjudice au voi-
sin, celui qui les a oïlinv'rs peut être tenu de ré-
parer lo préjudice qu'il a occasionné, de les domolir
mémo, a,)rès sentence <liJ juge, si le dommage provient
d'un vice d.î con<lriiclioi', sauf, bien entendu, son re-
cours contre l'entrepreneur (Cass. 29 janvier 1829).
— 33 ~
CHAPITRE III.
Hes cours d'eaut
Les règlements et usages locaux ont force de loi en
cette matière en ce qui concerne :
1* L'usage des eaux courantes ;
2^ Le curage du lit de ces eaux.
Disons tout d'abord, pour Tintelligence des dévelop-
pements qui vont suivre, que nous ne nous occupons ici
que des eaux courantes jouies en commun par plusieurs
propriétaires.
Demolombe, dans son traité des Servitudes, reconnaît
que les dispositions des articles 644 et 645 du Gode
civil ne s'appliquent point :
1® Aux eaux pluviales ;
2° Aux eaux des lacs et étangs ;
5® Aux eaux dépendant du domaine public;
4° Aux eaux des rivières flottables à bûches perdues:
5° Aux eaux des canaux creusés de main d'homme.
Dalloz, dans le commentaire de l'article 644, déclare
que par ces mots : « eaux courantes » la loi veut parler
de : « Veau vive qui coule naturellement le long des
propriétés. »
La loi des 12 et 20 août 1790 charge les administra-
tions des départements d'empêcher tous travaux pou-
vant être préjudiciables à l'agriculture et de diriger,
autant que possible, toutes les eaux du territoire vers
un but d'utilité générale, d'après les principes des irri-
gations. EnGn,la loi du 5 octobre 1791 a attribué a Tau-
torité administrative le droit de régler l'usage des eaux
8
— 34 —
des moulins et des usines en les l[mîtant à une hauteur
telle que personne n'en éprouve aucun préjudice.
Les actes énianés de Tadministration pour Texécution
des dispositions contenues dans les lois précitées, soit
qu'il s'agisse de répartir les eaux au proGt de l'irriga-
tion, soit qu'il s'agisse de régler la hauteur de retenue,
prennent le nom de règlement d'eau. (Debauve, Dict.
adm., p. 642.)
Autrefois, dans le déparlement, les Seigneurs, pro«
priélaires des rivières non navigables ni flottables, ven-
daient aux particuliers le droit de faire des chaussées et
d'établir des béalières pour l'irrigation de leurs terrains.
Ces concessions étaient connues sous le nom de : licencia
construendij en patois, de rasclausé. Les propriétaires de
ces concessions pouvaient les céder à leur voisin, mais
sous la condition de réserver le droit du Seigneur
« Jure tamen retento. » Aujourd'hui, les propriétaires se
font encore entre eux des concessions d'eaux. Cela se
pratique surtout dans le canton de Villefort où l'on
capte avec le plus grand soin les eaux pour l'irrigation
des prairies. •
Depuis 4 ou 5 années environ, l'administration inter-
vient dans les cas dont nous parlerons tout à rhnure,
et l'on observe scrupuleusement les règlements qu'elle
impose.
Tous les cours d'eau de notre département, autres
que les torrents ou les ruisseaux dont les eaux coulent
seulement d'une manière intermittente , peuvent être
l'objet d'un règlement. L'administration procède en ce
moment à leur classement. Dans la plupart des autres
départements, ce travail est déjà terminé depuis plu-
sieurs années ; dans le nôtre, il est seulement en voie
— 35 ~
d'exécution. On en comprendra l'importance lorsque
nous aurons dit que, dans la Lozère, 457 cours d'eau
doivent être soumis à la surveillance de l'administration
des Ponts et Chaussées. Jusqu'à présent, ses agents ne
sont intervenus que pour trancher des difficultés qui
ont suigi ou pour prendre l'initiative dans deux cas,
savoir : 1^ Lorsque des plaintes leur sont adressées par
des propriétaires à l'occasion de travaux effectués sur
]es cours d'eau dans des conditions préjudiciables pour
eux, ou lorsqu'il est nécessaire de procéder à une dis-
tribution équitable des eaux, sur la demande des parties
intéressées; 2® quand une personne construit un barrage
destiné à capter les eaux nécessaires pour l'exploitation
d'une usine ou d'un moulin.
Toutefois, une circulaire ministérielle du 22 juin 1878
engage MM. les Préfets à ne pas attendre, pour inter-
venir, que des plaintes leur soient adressées ; mais cette
circulaire ne pourra recevoir pleinement son exécution
dans la Lozère que lorsque l'administration des Ponts
et Chaussées aura terminé les travaux de classement
qu'elle a entrepris.
Lorsqu'un règlement a eu lieu, soit parce que l'on
s'est trouvé dans l'un des cas signalés ci-dessus, soit
parce que l'administration aura agi de son propre mou-
vement, si les propriétaires ne se conformaient pas aux
prescriptions qui leur sont imposées , il devrait être
dressé contre eux des procès-verbaux qui seront traiftmis
anx Maires et notifiés, par les soins ds ces derniers, avec
sommation, s'il y a lieu, de faire cesser le dommage et
de le réparer.
Il demeure certain que Tadminislration n'a le droit
d'intervenir en cette matière que dans le cas on il
n'existe aucun règlement ou usage local.
- 8« —
TITRE DEUXIEMIS-
CHAPITRE V^.
Du liouag^e*
SECTION 1"*. — DU BAIL A LOYEE.
Les usages et les règlements locaux ont, en cette
matière, force de loi en ce qui concerne :
1* La durée des locations ;
2^ Les époques et le mode de paiement des loyers ;
5° Les délais à observer pour les congés ;
4° Les réparations locatives»
Les règles que nous allons indiquer sont communes
aux baux des maisons et à ceux des meubles. Le bail à
loyer peut avoir pour objet des maisons et des apparte-
ments ou des meubles. Dans le département de la Lozère^
le bail à loyer des meubles et très rare, et il n'y a pas
d'usages; aussi, lorsqu'il a lieu, les quatre points que
nous venons d'indiquer sont toujours réglés par les
conventions des parties. Nous n'avons plus dès lors
qu'à nous occuper que des baux des maisons. Nous
prendrons comme division de ce sujet les quatre points
indiques ci-dessus.
1** Durée des locations. — Les baux ne sont assujettis
à aucune forme particulière, ils peuvent être constatés
par un acte ou être simplement verbaux ; dans ce cas,
lorsqu'un bail verbal n'ayant reçu aucun commencement
d'exécution est dénié par la partie à laquelle on l'oppose,
|1 ne peut être établi par témoins. (Justice dé paix de
— 81 —
Vence, jug. rapp. décis. des Juges de paix ,9 janv. 1867,
et Cass. 12 janv. 1864.. — Sirey 64.1-88.)
Mais pour que la preuve testimoniale soit admissible,
il ne suffit pas que le bail ait reçu un commencement
d'exécution si la somme réclamée est supérieure à
150 francs. Peu importe que cette somme formant le
loyer ou les loyers dûs se compose d'une où plusieurs
annuités. Ainsi par exemple, quoiqu'il y ait eu commen-
cement d'exécution, un propriétaire devrait être déclaré
non recevable à prouver l'existence du bail verbal qu'il ,
invoque, si le montant du loyer ou des loyers excédait
150 francs, peu importe que ce chifFre représentât une
ou plusieurs annuités. (J. de p. Wasselonne, 3 janvier
1862 TV 17.)
Le bail à loyer comme tous les baux en général finit
de plein droit à l'expiration du temps pour lequel il a
été consenti : c'est là le principe, quoique les termes de
l'article 1757 du Code civil semblent le restreindre en
disant : « lorsqu'il a été fait sans écrit. » Ces expressions
nous indiquent par a contrario qu'il doit y avoir aussi
des baux faits sans écrit» Ces deux sortes de baux existent
en effet, mais si l'on s'en rapportait au texte littéral de
cet article, il faudrait décider que le bail cesse de plein
droit lorsqu'il est constaté par un écrit, indépendamment
de toute stipulation sur la durée qu'il doit avoir , et
qu'au contraire, il ne cesse pas de plein droit lorsqu'il
est fait sans écrit, alors même que sa durée aurait été
précisée.
Ce n'est point là ce que le législateur a voulu dire.
Il s'est uniquement préoccupé du point de savoir si la
durée avait été ou non fixée, et non de la question de
savoir si les clauses avaient été consignées dans un écrit
— 38 —
ou si elles étaient restées de simples accords verbaux.
II faut donc substituer les expressions de bail avec
durée déterminée à celles de bail fait par écrit, et celles
de bail sans durée déterminée a celles de bail fait sans
écrit (En ce sens Dalioz, louage n® 537, etTroplong,
nM04.)
Par suite, on doit dire que le bail cesse de plein droit
à l'expiration du terme prévu, mais qu'il doit continuer,
s'il n'est pas donné congé, si le terme n'a pas été fixé»
Ajoutons que lorsqu'un bail fait par écrit ou avec durée
déterminée est fini, si le preneur reste en possession
des lieux loués, un nouveau bail recommence en vertu
de la tacite reconduction ; mais, à partir de cet instant,
le bail d*écrit qu'il était devient sans écrit et il faut alors
appliquer les règles qui régissent ces sortes de baux,
les usages locaux, s'il en existe.
Ces usages varient selon l'objet du bail. Examinons
quels sont ces usages dans le département, selon qu'il
s'agit de bail d'une maison, d'un appartement, d'une
chambre meublée, d'un magasin, boutique ou atelier.
1** Pour les maisons, — La durée des locations, soit
qu'il s'agisse d'une maison entière, d'une maison avec
jardin, d'un appartement, d'une chambre non meublée
pour un ménage, est d'une année dans la plupart des
cantons, d'une période de 5, 6 ou 9 années dans ceux
de Mende, le Bleymard et Florac.
Lorsqu'un jardin formant l'accessoire du bail a été
loué, le preneur sortant a le droit de lever les récoltes
qu'il avait ensemencées et qui n'étaient pas mûres à sa
sortie.
2® Pour les chambres meublées, — La durée est d'un
an dans les cantons de Grandrieu, Saint-Amans, Serve-
— 39 —
rette, Saint Chély, Fournels, le Malzieu , Villefort ,
Saint Germain-du-Teil, et d'un mois dans tous les autres.
Toutefois, dans les cantons de St-Germain-de-Calberte,
de ChanaCjde Nasbinals et de Barre, il n'y a pas d'usages.
3® Pour les magasins. — Pour les magasins, boutiques
et ateliers, la durée est d'une année dans les cantons
de la Canourgue, Barre, Châteauneuf, Langogne, Serve-
rette, Saint-Amans, Saint-Chély, le Malzieu, Fournels,
Pont-deMontvert, Villefort ; de 5, 6 ou 9 années dans
les cantons de Mende, le Bleymard, Marvejols, Florac.
Il n'y a pas d'usages pour ceux de Saint-Germain-de-
Calberte, Sainte-Enimie, Massegros et Chanac.
Epoques des entrées en jouissance» — La date de
l'entrée en jouissance pour les maisons et les magasins
est : Pâques, pour les cantons de Nasbinals, Pont-de-
Montverl, Saint Amans, Serverette, le Bleymard, Châ-
teauneuf, Langogne, Grandrieu ; Pâques et la St-Michel
pour ceux de la Canourgue, Marvejols ; le 30 septembre
pour celui de Villefort; février et mars pour Barre:
le 1" mai pour Saint-Germain du-Tcil. Dans les autres,
il n'y a pas de daté fixe, aussi le jour de l'entrée est-il
toujours déterminé à l'avance.
2° Epoques et mode du paiement des fermages. — Le
paiement des fermages doit avoir lieu aux termes con-
venus, ainsi que l'indique l'article 1738, et suivant le
mode fixé par les conventions, et, à défaut de conven-
tions, suivant l'usage des lieux.
Voici, en effet, ce que dit Dalloz sur ce point :
« Lorsque.dans une localité, il existe sur ce point un
« usage constant et reconnu et que les parties n'ont fait
« à cet égard aucune convention expresse, on peut
** dire qu'elles ont tacitement convenu de s'en rappor-
« ter à l'usage des lieux. »
— 40 —
Voici quels sont les usages du département :
1* Pour les maisons avec ou sans jardin, apparte-
ments, magasins, chambres non meublées, le paie-
ment des fermages est quérable et se fait à terme
échu dans les cantons de Barre, St-Germain-de-Gal-
berle, St-Germain-du-Teil, Pont-de-Montvert ; porta-
ble, dans tous les autres el à terme échu, excepté dans
les cantons de Mende, la Canourgue, Marvejols où il
doit être fait d'avance.
2*» Pour les chambres meublées. — Dans les cantons
de Châteauneuf, Langogne et Florac, les fermages
sont portables et doivent être payés seulement terme
échu, à la fin de chaque mois; dans ceux de Mende,
Marvejols, La Canourgue, le Bleymard, ils sont porta-
bles et doivent être payés d'avance, au commencement
de chaque mois ; dans ceux de Villefort, St-Amans,
Serverette ils sont portables et sont payés terme échu,
à la fin de l'année ; enfin, dans les cantons de St-Ger-
main-du-Teil, Nasbinals et Fournels, ils sont quérables
et doivent être exigés par le bailleur au commencement
de chaque mois.
Il n'y a pas d'usages dans les autres cantons.
5" Délai pour les congés» — Il était nécessaire d'in-
diquer, ainsi que nous l'avons fait, les caractères des
baux par écrit et de ceux sans écrit. L'art. 1757 en
effet, déclare qu'il n'est pas nécessaire de donner congé
lorsque le bail à été fa'ii par écrit. Par argument a con--
trario il faut reconnaître que le congé est nécessaire
dans tous les cas où le bail, soit verbal, soit constaté
par un acte, a été fait sans écrit. Nous savons mainte-
nant ce qu'il faut entendre par ces expressions de bail
hit par écrit ou sans écrit. Au reste l'art. 1756 l'indi-
— 41 —
cpxe implicitement en disant : v Si le bail a été fait
€ sans écrit Vune des parties ne pourra donner congé à
« Vautre quen observant les délais fixés par les usages
c< locaux, t Deux règles sont imposées dans ces dispo-
sitions. C'est d'abord : que Tune ou l'autre des parties
pourra donner congé, et ensuite qu'on devra se con-
former en cette matière à l'usage des lieux.
La première n'a pas besoin de commentaire. II eût
été aussi injuste de contraindre le preneur à déguerpir
Je jour même de l'expiration du bail, alors qu'il n'a fait
peut-être aucune diligence pour vider les lieux, comp-
tant les occuper encore, que de forcer le bailleur à
voir ses appartements sans locataire, par le départ
inopiné de ce dernier, alors qu'il pouvait penser que le
preneur voulait commencer un nouveau bail.
C'est pour parer à ce double inconvénient que le
législateur a voulu que le baileur et le locataire aient
le droit réciproque de se mettre en demeure : le lo-
cataire de choisir un nouveau logement, et le bailleur
de s'entendre avec un nouveau preneur pour occuper
ses appartements, dès la sortie du précédent locataire.
Cette mise en demeure, appelée congé, doit avoir lieu
conformément à la seconde disposition dont nous par-
lions ci-dessus, c'est-à-dire, suivant l'usage des lieux.
Ces usages indiqueront combien de temps avant l'expi-
ration du bail le congé doit être donné. Ce délai n'est
pas le même dans tous les cantons. Avant de signaler
les différences qui existent, indiquons une règle qui
doit être scrupuleusement observée. Le délai doit, dans
tous les cas, être plein et correspondre à un terme
d^usage. Prenons un exemple pour bien comprendre
la portée de cette règle. Un locataire occupe, dans le
— « —
canton de Serverette, un appartement en vertu d'un
bail sans écrit et veut s'en aller. Pour cela, il doit
donner congé à son propriétaire trois mois pleins avant
le jour où il compte se retirer. Les trois mois doivent
être pleins, il est donc nécessaire que la notification
du congé soit faite, au plus tard, le dernier jour qui
précède le commencement du dernier trimestre, do
manière qu'il y ait en entier un délai de trois mois entre
le congé et la sortie. Supposons que le locataire veuille
dans ce canton sortir le 25 mars, il devra par suite
donner congé au plus tard le 24 décembre.
Mous disons, en second lieu, que le congé doit être
donné pour un terme d'usage. Faisons application de
cette règle à l'exemple que nous avons choisi. Dans le
canton de Serverette, un locataire ne pourrait donner
congé pour le 25 février, quoiqu'ayant fait notifier ce
congé le 24 novembre, c'est-à dire trois mois pleins
avant cette date, parceque le 25 février n'est pas un
terme d'usage pour la sortie, dans ce canton. On com-
prendra maintenant plus facilement pourquoi nous
avons précédemment recherché les époques diverses,
dans le département, des entrées en jouissance.
Faisons application des règles dont nous venons de
parler aux baux à loyer usités dans la Lozère.
i^'Pourles maisons, appartements et chambre non
meublée, le délai est, pour tout le département, de
trois mois, à l'exception du canton de Barre où il
est de 6 mois, et de St-Germain-de-Calberte oh il n'y
a pas d'usages.
1* Chambes garnies. — Dans les cantons de Uende,
La Canourgue, Sle*£nimie, Massegros, le délai est de
quinze jours; dans celui du Pont-de-Montvert de huit
— 43 —
jours ; dans ceux de Serverette et de St-Amans d'un
mois. 11 n'y a pas d'usages dans les autres.
Le mois se calcule de date à date.
Notons une particularité qui existe dans le canton de
Mende. Le délai de quinzaine est réduit à huit jours
en faveur des militaires.
La loi n'impose pas de forme particulière pour la
validité du congé (cass. 3 mai 1865). On doit en con-
clure qu'il peut ôtre verbal, donné, ainsi que cela nous
est signalé ; pour certains cantons, devant témoins
sous seing privé, extrajudiciaire, son efficacité est la
même à la condition toutefois qu'il ne soit pas dénié
par celui auquel il est opposé (Cass. 5 janvier 1855 —
S. 55 — 1 — 245.) S'il était verbal et quoique donné en
présence de témoins, il devrait être considéré s'il était
dénié comme, non existant. Les Magistrats ne peuvent
admettre la partie qui l'invoque à prouver son existence
par témoins, alors même que le prix du bail serait infé-
rieur à la somme de 150 francs (Sirey 61-2-93.)
Si le locataire, quoique le congé ait été régulière-
ment donné) n'obtempérait pas, ne vidait pas les lieux,
le bailleur devrait l'assigner en validité du congé et
en expulsion des lieux occupés indûment, soit devant
le tribunal de Paix, si le prix annuel de la location
ne dépasse pas 400 francs, (Colmar, 13 mars 1856-S. 57-
2-128), soit devant le Tribunal, si la location annuelle
excédait ce chiffre.
Mais avant la sentence du Juge compétent, le proprié-
taire ne pourrait user de la force à l'encontre de son
locataire. Il n'aurait ni le droit de rexpulser,ni de sortir
les meubles de ce dernier.
L'on s'est demandé si le bailleur pouvait, dans ce
— && —
cas, enlever les portes et les fenêtres de la maison in-
dûment occupée par le preneur. La Cour de Nancy,
le 7 août 1834, et la Cour de Douai, le 19 avril 1858,
ont adopté rafQrmalive.
Dans certaines localités, l'usage accorde au proprié-
taire qui a reçu ou donné congé, le droit de faire visiter
les appartements encore occupes par le locataire sortant,
à la condition de prendre le jour et l'heure indiqués
parce dernier. Cet usage, s'il est constant et reconnu,
doit être suivi.
4® Réparations locatives. — Le locataire est tenu
de faire toutes les réparations locatives de menu en-
tretien. La présomption légale est en effet que les lieux
étaient, lors de l'entrée en jouissance, en parfait état,
et, par conséquent, s'ils sont dégradés à la fin du bail,
le preneur doit être déclaré responsable des détério»-
rations constatées. Ce principe ne doit pas seulement
s'appliquer aux dégradations prévues par l'article 1754,
mais encore à toutes celles qui sont le résultat d'une
faute ou d'une négligence imputable au preneur, et c'est
pour cela que la jurisprudence et les auteurs recon-
naissent que les énonciations contenues dans cet arti-
cle ne sont pas limitatives. Toutefois, il convient de
poser avec M. Troplong quelques principes qui servi-
ront à faire connaître les réparations qui doivent être
mises à la charge du locataire : l*' Il n'est chargé des
réparations locatives que parce que le dommage qui
les a nécessitées est censé provenir de sa faute ; '^^ Il
n'est pas chargé des dépenses d'entretien, lorsque les
faits qui les ont rendues nécessaires rentrent dans
l'usage naturel de la chose et sont la conséquence de
sa destination; 3^ Il en est également affranchi, quand
— 46 —
r
la dégradation provient du vice de la matière ou du
défaut de construction ; 4* Le locataire trouve une nou-
velle ejLCuse dans la force majeure et la vétusté ; 5^ Il
répond non seulement de son propre fait mais encore
de celui de ses gens, ainsi que des dommages occasion-
nés par les animaux vicieux qui sont sous sa garde.
Il eût été impossible aux législateurs, à raison deis
divers modes de constructions et des usages différents,
selon les mœurs et les coutumes des pays, de dresser
une nomenclature complète des réparations locatives.
Indiquons cependant celles que les usages du départe-
ment mettent à la charge des locataires : ce sont celles
à faire : aux contre-cœurs de cheminée, aux croissants
propres à retenir les pelles et pincettes, aux pavés*
planches pour parquets manquants, aux bornes placées
pour ,earaniir les portes cochères, aux rampes des es-
caliers ou perrons ; aux vitres, aux glaces qui garnis^
sent la maison, aux contrevents et aux volets, ainsi
qu'à toute sorte de fermeture ; aux chambranles des
portes ; aux embrasures des croisées et portes ; aux
lambris d'appui ; à toute espèce de cloison ; aux objets
de sculpture, de peinture et autres ornements ; aux bal-
cons, grilles de fer ; à toute serrurerie des portes-fenê-
tres et des armoires, ce qui comprend les gonds, pivots,
pentures, targettes, verroux, crochets, pitons, serrures,
loquets, clinches, espagnolettes aux tringles des
croisées et alcôves, aux croissants, aux patères soute-
nant les rideaux, aux poulies pour ouvrir ou fermer;
aux sonnettes, à leurs renvois, ^ils de fer et cordons;
aux stores des fenêtres et à leurs accessoires lorsque
tous ces objets avaient été placés par le bailleur : aux
grilles des fourneaux de cuisine ; aux fourneaux des
r.
*
— 46 —
buanderies, aux dalles en pierre à laver la vaisselle ;
aux grilles placées pour prévenir Tengorgcment du
tuyau des eaux ménagères ; aux treuils et aux poulies
des puits, des citernes, des greniers ; aux cordes chaî-
nes^ aux pistons des ponapes, lorsque ces objets sont
brises et endommagés autrement que par vétusté et par
cas fortuits. Le ramonage des cheminées, le balayage,
le nettoyage des appartements et des bâtiments, le la-
vage des vitres sont à la charge du preneur. Le curage
des puits et celui des fosses d'aisance sont, à moins de
clause contraire, à la charge du locataire. Dans le can-
ton de Wcnde, ce dernier doit boucher les trous faits
pour placer des glaces, tringles ou tableaux, et rem-
placer les trous ou déchirures de la tapisserie, à moins
que le papier n'ait été usé ; boucher les gouttières.
Dans le département, l'impôt foncier li'est jamais à
la charge du locataire. Cependant, aux termes de
l'art- 147 de la loi du 22 frimaire an VII, l'Admi-
nistration peut le contraindre à en faire l'avance, mais,
dans ce cas, il aura son recours contre le bailleur.
Dans lès maisons occupées par plusieurs locataires,
si l'auteur d'une dégradation n'est pas connu, la répa-
ration même localive est à la charge exclusive du pro-
priétaire (Troplong n" 590)-
SECTION 2*. — DU BAIL A FERME.
Les usages et les règlements locaux ont force de
loi en ce qui concerne :
1° La durée des baux ;
2® Les congés, lorsque la tacite reconduction pourrait
se produire ;
— 47 —
5* Certaines obligations imposées au fermier ;
4® Certaines obligations réciproques du fermier en-
trant et du sortant.
Les baux à ferme sont les baux qui ont pour objet des
héritages ruraux (Dalloz-louage, n* 732). Peu importo
que ces héritages se composent de ce que dans le lan-
gage du pays on appelle un domaine, soit qu'il s'agisse
de pièces ou parcelles distinctes et même d'une seule
parcelle ou pièce volante.
1^ Durée des baux, — Pour les baux à ferme comme
pour les baux à loyer, la fin du bail coïncide avec la
fin de la période de temps pour laquelle il a été con-
senti ; mais les baux à ferme faits sans écrit, et nous
savons maintenant ce que Ton doit entendre par cette
expression, à la difTcrence des baux à loyer, finissent
de plein droit à l'expiration du terme fixé par l'art. 1774
du code civil (jugement du Juge de Paix de Gordes du
5 octobre 1858). Ce terme est l'époque à laquelle tous
les fruits que l'immeuble est susceptible de produire,
Ont été récoltés* Il doit être différent, on le comprend,
selon la nature et la situation des terrains. Souvent,
dans la même commune, dans le même quartier, à
raison de la nature du sol, de l'exposition, la culture
n'est pas la mémo. Il est impossible, dès lors, d'établir
une nomenclature exacte et complète. Ainsi, pour les
terres labourables, dans certains endroits, l'assolement
est triennal, dans d'autres, il est biennal; par consé-
quent, le bail devra prendre fin, dans le premier cas au
bout de trois ans, puisque ce ne sera qu'après ce laps
de temps que le fermier aura recueilli tous les fruits;
dans le second, au bout de deux années, car après cette
période, il aura aussi récolté tous les produits de rim-
— 48 —
meuble. Les deux distinctions les plus importantes spot
celles qui reposent sur la différence qui existe entre la
eolture des terrains granitiques et des terrains calcaires.
1* Terrains calcaires. *— Pour les terres labourables,
situées dans les terrains calcaires et pouvant produire
le froment, la rotation complète des soles comprend
trois années ; la première année, la terre est ensemencée
avec les blés dits d'hiver (hivernens) qui sont : le fro-
ment, le seigle, le méteil.... la deuxième, on sème les
blés dits de mars (Marsens) tels que l'orge, l'avoine. •••
etc. A ce moment, le fermier peut semer des plantes
fourragères telles que le sain-foin, le trèfle, ou minette,
sur les ensements en orge et en avoine.
Voici comment on procède généralement dans le
pays. Dès que l'ensemencement des blés de mars a eu
lieu, on jette les graines des plantes fourragères et l'on
passe la herse pour les recouvrir. Aux mois de septembre
et d'ao&t, époque de la récolte du blé de mars, on
moissonne, et comme, à ce moment, la plante fourragère
est trop petite pour être fauchée, on la laisse manger
sur pied par les bestiaux. L'année suivante, la terre
étant en jachère, la plante pourra être coupée si elle a
acquis assez de développement. L'on sème aussi, pen-
dant la deuxième année, des fruits-légumes, tels que
la pomme de terre en mai, que l'on récolte en octobre ;
les raves et navets en juin, que Ton ramasse en octo-
bre ; les pois en avril, que Ton cueille fin octobre.
La troisième année, la terre reste en jachère; l'on
devrait plutôt dire en demûjachèm, car, si le fermier,
osant de la faculté qui lui^st accordée, a, durant l'an-
née précédente, semé des plantes fourragères, il pourra
profiter de cette récolte, tandis que la yacAère propre-
- 49 -
ment dite, appelée aussi jachère morte, n'existe que
lorsque le terrain ne produit absolument rien.
2« Terrains granitiques. — Dans les terrains grani*
ques ne produisant que du seigle, la durée de la rotation
est biennale. La jachère a lieu une année entre autres,
ce qu'on appelle Idi jachère morte.
Dans les bonnes terres, on sème de l'orge ou de
l'avoine, et dans les meilleures parlies des fruits-légu-
mes, tels que pommes de terre, raves....
Nous terminerons l'examen auquel nous nous livrons
en disant que pour les terres labourables isolées, dites
volantes, le preneur est soumis à l'assolement que corn*
porte la nature du terrain. Disons aussi que le fermier
ne peut, sans l'assentiment du propriétaire, défricher
aucune parcelle.
En résumé, nous devons conclure, par application
des dispositions de Tart. 1774 et des observations que
nous venons de présenter, que la durée des baux à
ferme, faits sans écrite dont l'objet principal comporte
des terres labourables, est de trois ans dans les terrains
calcaires et de deux ans dans les terrains granitiques.
Il est rare toutefois que les baux à ferme soient sans
icritj ordinairement l'acte qui les constate indique en
termes exprès leur durée.
2" Prairies. — Il n'y a pas à distinguer ici entre les
terrains calcaires et les terrains granitiques. L'assole-
ment, si toutefois il est permis de se servir de cette
expression, est toujours annuel et par suite, comme à la
fin de l'année le fermier aura perçu tous les fruits, il
est rationnel et conforme aux principes de dire que la
durée de ces baux verbaux ou sans écrit devra être
d'une année*
Mais ceci n'est vr^i que lorsque les prairies forment
l'objet principal du bail ferme; dans le cas contraire,
cette durée est subordonnée à celle des terrains faisant
l'objet principal de ce bail.
3^ Bois* — Dans le département, le fermier n a aucun
droit sur les bois.
S'il en a été décidé autrement, le preneur doit amé-
nager le bois de telle n^anière qu'il puisse en exploiter
un tiers chaque année.
Mais nous n'avons pas à insister sur ce point, car de
deux choses l'une : ou bien le contrat est muet et alors
le preneur n'a aucun droit sur les bois; ou bien les
conventions règlent le mode de jouissance, et alors le
preneur doit se conformer aux prescriptions qui lui ont
été imposées. Quant à la durée de ce bail, elle est
toujours déterminée lorsque les bois font Tobjct prin-
cipal du contrat. Dans le cas contraire, elle est subor-
donnée à celle des autres terrains.
A^ Genêts, — Le fermier exploite les terres complan-
tées en genêts par coupes annuelles du tiers ; et par
suite, comme à la fin de la troisième année il a récolté
le produit du terrain, la durée du bail est de trois
années. Mais il est rare que ces terres fassent l'objet
d'un bail.
La durée des baux à ferme est d'une année dans les
cantons de Florac, Saint-Geimain-de Calberle; de 2, 4
ou 6 années dans celui de Fournels; de 5, 6 ou 9 années
dans tous les autres.
Les époques de l'entrée en jouissance sont générale-
ment le 25 mars; le 25 mars ou le 15 septembre à
Marvejols ; en mai ou novembre dans les cantons de
Sainte-Enimie et Massegros ; en septembre ou en mars
— 51 —
dans le canton do Barre ; à la St-Miehel (29 septembre)
ou au 25 mars à Chanac ; il n'y en aurait pas de fixes
dans les cantons ('e Florac et de Saint-Germain-de-Cal-
berte.
2° Du congé. — Pour les baux à ferme, il n'est pas
nécessaire de donr.or congé ; il suffit par conséquent au
fermier arrivé au ionnc du bail de sortir. (Jug'. du juge
de paix de Sains (in 8 août 1867).
L'article 1775 porte que le bail des héritages ruraux,
quoique fait. sans fVv'/, cesse de plein droit à l'expiration
du temps qui a ci 6 nécessaire pour que le preneur re-
cueille tous les fiiiils (le Thoritage affermé. Delà, il faut
naturellement cons'Iure qu'il n'est point nécessaire, pour
que la jouissance du preneur cesse, de donner congé
un certain temps (Tavanco comme lorsqu'il s'agit de
de baux de maisons faits sans fixation de durée. C'est
pourquoi les réda-^teurs du Code civil ont eu tort de
placer l'article 173(1 dans la section ayant pour titre:
Des règles commun ^y aux baux des maisons et des héri-
tages ruraux^ lan^lis qu'il ne concerne exclusivement
que les baux des n^aisons.
Il suffit donc an iVrmier, s'il ne veut pas continuer sa
jouissance, de sortir purcinent et simplement du fonds
h l'époque où il dol' se retirer.
Si c'est le bailleur qui veut faire cesser le bail, il
suffit de manifestci sa volonté à cet égard, avant que le
fermier ait fait des acles de culture desquels on pourrait
inférer une tacite reconduction. Dans l'un et l'autre cas,
le congé est inutile.
Toutefois, la noiiîication d'un congé pour les baux à
ferme a sa raison d'être dans les trois cas suivants :
1° Lorsque l'acquéreur des immeubles veut user de
— 6Î —
la facullé réservée par le bail d'expulser le fermier dans
le cas de vente ;
2' Lorsque le bail, soit verbal et non contesté, soit
consigné dans un acte, a été convenu pour une période
de trois, six ou neuf années, avec faculté pour chacune
des parties de le résilier à l'expiration de chacune de ces
trois périodes. (Reims, 12 octobre 1867). Dans la Lozère,
cette règle trouve souvent son application, puisque dans
presque tous^les cantons, les baux à ferme sont faits
pour 5, 6 ou 9 années.
5* Enfin, lorsque Tune des parties ne veut pas s'ex-
poser à se voir opposer un nouveau bail par l'effet de
la tacite reconduction.
Il peut se faire que le fermier qui a cependant
bien l'intention de vider les lieux, par suite d'une cir-
constance imprévue, après avoir emporté tout ce qui
lui appartient, n'ait pas pu remettre les clefs le jour
de l'expiration de son bail. Dans ce cas, un nouveau
bail sans écrit devrait rigoureusement commencer le len-
demain. « Qui iinplefo tempore conductionis remansit in
« conduc/îoïjc, disait Ulpien, reconduxisse videbitur . »
La durée de la tacite reconduction sera d'un an
pour les terres qui produisent tous les fruits dans
ce laps de temps ; elle sera de deux ou de trois
ans selon que les terres affermées se trouvent sou-
mises à un assolement biennal ou triennal.
Pour que la tacite reconduction ait lieu, il faut qu'à
Texpiralion du bail le fermier reste et soit laissé en
possession. La loi n'a pas dit pendant combien de
temps ; car ainsi que le fait judicieusement observer
M. Troplong au n® 776 : « on ne saurait préjuger la
c tacite reconduction par le séjour du fermier au-delà
— 63 —
«c du délai usité dans le lieu pour la sortie ; autre^
«r ment ce serait punir un acte honnête; ce serait forcer
« tin propriétaire à avoir l* huissier la veille du jour de
« Cex^piraiion, pour chasser le fermier qui ne sort pas. »
Tout dépendra des circonstances. Plusieurs au-
teurs admettant cette manière de voir, disent que
les Magistrats ont un pouvoir discrétionnaire pour
décider, selon le cas, si un nouveau bail a commencé
dans ces conditions par la tacite reconduction. Ainsi
disent-ils : si le fermier avait entrepris des travaux
de culture, en vue d'une récolte suivante, on devrait
alors, s'il n'avait pas remis les clefs le lendemain de
l'expiration du bail, décider qu'un nouveau a com-
mencé.
Pour faire cesser tout doute à cet égard, il est pré-
férable que celle des deux parties qui veut voir cesser
le bail manifeste clairement sa volonté en donnant
congé dans le délai fixé par les usages.
Avant de rechercher quels sont ces délais dans le
département, nous devons dire un mot de la rédac-
tion de l'article 4776. Cet article admettant que la
tacite reconduction a pour effet de faire commencer
un nouveau bail, semble dire que ce résultat ne doit se
produire que lorsque le bail est écrit. Cependant, quoi-
que la disposition paraisse restrt^inle aux baux écrits,
il faut reconnaître qu'elle s'applique également aux
baux sans écrit ; cela ressort du rapprochement des
articles 1774, 1775 et 1776 du code civil. (V. en ce
iens Rouen 17 mai 1812.)
Le congé peut être donné de diverses manières ; il
n'y a pas de forme sacramentelle. Mais qu'il soit donné
verbalement ou en présence de témoins, selon l'usage
é
- 64 —
répandu dans le pays, à la condition qu'il ne soit pas
dénié dans ces deux cas, par acte extra-judiciaire ou
sous-seing privé, son efficacité (.bt la même. Mais les
règlements locaux imposent To-Migation de donner
congé dans un délai de trois eu de six mois, selon
ce qui sera dit ci-après, et pour \m terme d'usage.
Nous avons déjà indiqué en parhnit du bail à loyer
ce que Ton doit entendre par drOiii plein et par congé
correspondant à un terme d'usœjp.i il est donc inutile
de revenir sur ces explications.
Le délai imposé par Tusage est : de six mois dans
les cantons de Monde, Marvejols, Sle-Enimie, Massegros
et Barre ; de trois mois dans toi:r, les autres.
Puisque le congé doit être donné pour un terme
d'usage, il est nécessaire de connaître la date de l'entrée
en jouissance, car l'entrée en jouissance du nouveau'
fermier indique la sortie de l'ancien.
L'entrée en jouissance a lieu, ainsi que nous l'avons '
déjà dit : le 25 mars ou le 15 sr( tcmbre, à Marvejols ;
en mai ou novembre dans les .ii nions de Ste-Enimie
et Massegros ; en septembre ou rn mars dans celui de
Barre; à la St-Michel (29 se|»ît:ol>re) à Chanac ou
encore au 25 mars ; et le 25 mai n dans la plupart des
autres, sauf pour les cantons de Fioiac et St-Germain-
de-Calberte où il n'y aurait pas vi'usages.
5° Obligations du fermier. — ^ous ne nous propo-
sons pas d'exposer dans ce para;,;K^|)lie toutes les obli-
gations que doit remplir lefermirr, mais seulement d'in-
diquer celles qui sont réglées par los usages.
La première, imposée par rariicle 1728, est :
\^ D\iser de la chose en bon y ho de famille^ c'est-à-
dire de se conformer aux assolements auxquels sont
- 56 -
assujéties les lerres, de surveiller et enli'etenir Tobjet
du bail comme sa chose propre.
Anciennement, on laissait toujours en jachères le
tiers des terres, de telle sorte qu'il n'y avait jamais que
deux tiers ensemencés lorsqu'il s'agissait de terrains
calcaires, et la moitié pour les terrains granitiques.
Dans les terrains calcaires, on semait un tiers en
grains d'Atver (hivernens), un tiers en grains de mars
(marsens), et l'autre tiers restait inculte en jachères. Au-
jourd'hui, il est reconnu que la terre peut se reposer
en produisant, et qu'il suffit de varier par un choix habile
les fruits qu'on lui demande. Ainsi l'usage de semer, du-
rant la deuxième année, des plantes fourragères en
même temps que les grains prend de jour en jour
une plus grande extension. Mais dans le département,
à raison de la nature du terrain, on est obligé de res-
pecter les soles. On nomme sole chacun des ensemen-
cements annuels dont l'ensemble forme le cours de
l'assolement. C'est une règle que doit fidèlement suivre
tout fermier. Il ne peut pas plus intervertir l'ordre des
soles que semer un froment sur un froment, un seigle
sur un seigle. Celte prohibition est désignée pai' ces
ces mots : défense de rastouiller\ terme patois employé
dans la plupart des cantons, ou de /rescama, expression
patoisedu canton de Barre. Quelquefois on l'insère dans
les baux à ferme, mais cela est inutile puisque l'obli-
gation de respecter la rotation des soles est de droit.
Autrefois dans certains quartiers, on semait du seigle,
pendant la deuxième période, dans les terrains calcai-
res ; mais la qualité n'était pas celle du seigle semé
durant la première sole, elle était inférieure et le ren-
dement moins considérable.
/
— 6« —
Pour les terrains granitiques, nous l'avons déjà dit,
l'assolement est bien simple, on alterne, chaque année,
entre un ensemencement et la jachère. Toutefois dans
les terrains de bonne nature, on sème de l'orge ou de
l'avoine et, dans les meilleures parties, des fruits-lé-
gumes.
Nous avons indiqué à grands traits les principaux
modes d'assolement, il ne nous reste plus qu'à indiquer,
aussi sommairement que le comporte la division du
sujet, quels soins particulier et principaux le fermier
doit, d'après les usages du pays,apporter dans la culture
des terrains.
1° Terres labourables. Alterner les soles, jachères,
suivant l'usage des lieux avec la quantité d'engrais
usités dans le pays, réparer ou relever les murs de
clôture. Le preneur est tenu de bien fumer et de cul-
tiver les terres en bon père de famille ; il ne peut
céder ni transporter tout ou partie de ses droits sans
la permission du bailleur; il prend à sa charge tous les
cas fortuits prévus ou imprévus ; il veille à la garde des
arbres, haies et buissons ; il proiite de la tonte et de
l'élagage des haies ; il doit maintenir les bornes et limi-
tes, entretenir et curer les fossés.
2® Prairies, Entretenir les fossés, rigoles, canaux
d'irrigation et conduits nets, de manière que les eaux
puissent couler librement, levées, digues et chaussées ;
rabattre les buttes, tenir la superficie du sol unie pour
que la faux puisse passer librement, à faux courante
suivant l'expression du pays.
3* Bois. Se conformer aux aménagements; s'abstenir
de couper des bois avant l'âge ou la saison convenables,
ou de faire têték des arbres non sujets à cette opération.
y
— 57 —
4^ Genêts. En arracher dans les parties les moins
dommageables, et seulement par tiers chaque année.
2° De faire les réparations logatives. — Parmi les
règles qui sont communes aux baux à loyer et aux baux
ruraux, se trouvent les dispositions de l'art. 1754 dont
nous avons parlé dans la section précédente.
Nous avons dit que le législateur n'avait fait, dans cet
article, qu'une énumération sommaire des réparations
mises à la charge du preneur, et que, pour les auîres, il
fallait s'en rapporter aux usages locaux. Tout ce que
nous avons dit à propos du bail à loyer trouve ici son
application. Nous nous bornerons à indiquer les autres
réparations à la charge du fermier de bâtiments ru-
raux. Il doit : redresser, niveler les cours, aires à battre
le blé, et le sol des écuries, réparer les haies qui ren-
dent les terres défensables et faire les tonte et coupe
en temps et saison convenables ; refaire ou remplacer
les dalles et pavés des fours, entretenir la chapelle ou
voûte et ustensiles de boulangerie; réparer ou refaire
les claies, échelles, crèches, râteliers, chaînes en fer,
auges, instruments aratoires, chars, charrues, chariots;
entretenir les toitures en pierres ou ardoises, boucher
!es gouttières.
Les réparations à la charpente et le remplacement
des planches dites douale, des planchers, sont à la
charge du bailleur, de même que la réfection totale
ou partielle des murs des bâtiments et des toitures.
3® Payer les fermages atx époques convenues. — Les
observations que nous avons faites à propos des baux è
loyer trouvent encore ici leur application. Les fermages,
d'après les usages du département, sont généralement '
portables, à l'exception des cantons de St-Germain-du-
/
~ 6S —
Teil, Nasbinals, Florac, Barre, St Germain-de-Calberle
et de Pont-de-Moiitvert, où ils sont quérables.
Ils sont payables habituellement en deux tdrme»
annuels, savoir : à Mende, à Pâques et à la Toussaint;
à St'Germain du-Teil et à Nasbinals, les 29 scplenibre et
2 mai ; à Châleauneuf et à Langogne, moitié aux Ra*
meaux et l'autre moitié le jour de Sainte-Lucie (13 dé-
cembre); à Barre, en septembre et en mai; à Serverette
et à Saint-Amans, le 25 mars el le 1*' novembre ; au
Bleymard et à Meyrueis, en août ou en septembre ;
à la Canourgue , après les moissons; à Marvejols, à
la Noèl ; à Villefort, à la fin de Tannée ; à une date
non déterminée par les usages dans les autres cantons.
4* Gak?9Jr l'héritage des bestiaux et ustensiles néces-
saires A l'exploitation. — L'article 1766 impose au pre-
neur l'obligation de garnir l'héritage des bestiaux et
ustensiles nécessaires à l'exploitation.
Les dispositions de la loi quoique très impératives
ont besoin d'un tempérament. Lors de la rédaction
du projet, plusieurs tribunaux firent remarquer avec
raison que leurs auteurs n'avaient pas assez tenu compte
de la petite culture et des difficultés que doivent ren-
contrer, surtout dans les pays pauvres, les bailleurs
pour trouver des fermiers assez riches pour avoir des
bestiaux leur appartenant. Aussi M. Troplong, au n® 661,
dît : « Ce sera d'après les circonstances, les usages des
€ lieux, que l'on devra décider si la présente disposition
« (de l'art. 1766) doit être appliquée, ou s'il ne doit
m pas être fait exception à la règle de l'article 1766. »
L'article 1752 relatif aux baux à loyer autorisant le
bailleur à faire expulser le locataire, dans le cas où il ne
garnit pas les lieux loués, est inapplicable aux baux à
#•
— 69 —
ferme. En cette matière, le propriétaire n'a, dans le cas
dont s'agit, que la voie de. Taclion en résiliation du baiL
(Paris, 10 décembre 1851. — S. 52-2-192.)
A. — Bestiaux, — Ainsi que nous Tavons fait pres-
sentir par les observations générales que nous venons
d'indiquer, en recherchant dans quelles circonstances
et sous rinfluence de quelles idées avaient été édictées
les dispositions de Tarlicle 1766, nous devons dire que
le bailleur, dans notre pays, fournit toujours Vinvientaire,,
c'est-à-dire les bestiaux et les ustensiles nécessaires à
l'exploitation.
Cette expression inventaire vient de ce que, à l'épo-
que de l'entrée en jouissance, il est procédé à un état
descriptif et estimatif des bestiaux, ustensiles et provi-
sions conflés par le bailleur an fermier. Le plus souvent,
et comme garantie de la restitution de Vinventaire, le
bailleur exige que le preneur dépose soit entre les mains
d'un notaire, soit dans celles d'un tiers, une somme
égale à la valeur de cet inventaire.
Si, par une circonstance anormale, il n'y avait pas
d'inventaire, il est d'usage dans certains cantons que le
bailleur fournisse au preneur une somme équivalente à
l'importance des animaux, ustensiles et autres acces-
soires nécessaires à l'exploitation du domaine. Cette
somme est alors donnée au fermier au moment de son
entrée en jouissance.
Cette remise d'argent peut, selon le cas, engendrer
des obligations différentes. S'il a été convenu qu'à sa
sortie le preneur sera simplement tenu de restituer
cette somme, la remise de cet argent constitue, d'après
un arrêt de la Cour de cassation du 16 fructidor an IV,
un simple prêt. A la différence du prêt ordinaire, ce
dernier n'est pas productif d'intérêts.
t
— 60 —
Si, aucontraire, il a été stipulé que la somme ainsi don-
née par le preneur au bailleur sera employée à acheter des
bestiaux, celui-ci sera tenu à sa sortie de laisser dans la
ferme tous les animaux qu'il a achetés, sans avoir rien
à répéter envers le propriétaire, alors même que le
cours des bestiaux serait plus élevé qu'à Tcpoque de
l'entrée en jouissance. .
Revenons au cas le plus ordinaire de délivrance d'un
inventaire.
Le fermier qui l'a reçu doit apporter tous les soins
d'un bon père de famille et le rendre, à sa sortie. Mais
alors même que le preneur donne tous ses soins à l'en-
tretien des bestiaux, il est possible que ceux ci n'aient
pas, lors de la sortie, une valeur égale à celle qu'ils
avaient au moment de l'entrée, que le cours, en d'autres
termes, soit inférieur à l'expiration du bail.
Prenons un exemple. Supposons que lors de l'entrée
en jouissance, les bestiaux aient une valeur de 1,000 fr.,
mais qu'à la sortie, le cours ayant baissé, leur valeur ne
soit que de 900 francs. Le fermier doit supporter cette
perte quoicjue le nombre de têtes soit le même et qu'il
ait soigné le troupeau comme doit le faire un bon père
de famille.
Cette règle, quelque rigoureuse qu'elle paraisse, est
sage ; elle est une sauvegarde en faveur du bailleur
contre l'incurie du fermier.
A l'inverse, le cours des bestiaux peut être, au mo-
ment de la sortie, supérieur à celui de l'entrée en jouis-
sance. A cette dernière époque, les bestiaux avaient
seulement une valeur de 900 francs, par exemple, mais
à la sortie ils valent, par suite de l'élévation du cours,
*, 000 francs.
- 61 —
Dans la plupart des cantons, il s'établit une sorte de
transaction reposant sur un sacrifice réciproque entre
les parties.
Pour le canton de Mende, si le cours est plus bas à la
sortie, la perle est supportée par le fermier, puisqu'il
doit laisser en quittant le domaine un inventaire ayant
la même valevr ; si le cours est plus élevé, il profite de
|a différence. Dans ce dernier cas, le propriétaire a le
choix ou de garder les bestiaux et de rembourser le
montant de la plus-value, ou de ne retenir des bestiaux
que jusqu'à concurrence de Testimation faite au moment
de l'entrée en jouissance.
B. — Ustensiles nécessaires à r exploitation. — Vinvèn*
taire ne comprend pas seulement les bestiaux , mais
encore les outils, instruments aratoires, quelquefois les
semences, plus rarement des provisions de ménage
Le fermier dans ce cas doit laisser en sortant ces outils
et instruments en parfait état et une quantité de grains,
semences et provisions égale à celle qu'il a reçue.
Les conventions qui interviennent ainsi entre le
bailleur et le preneur a l'occasion de la remise et de
l'acceptation des bestiaux et des objets complotant l'in-
ventaire, ont une grande portée. Le contrat qui en dé-
coule revêt tous les caractères du cheptel de fer.
L'art. 1828 ne dit pas autre chose.
Il est en effet ainsi conçu j « Ce cheptel (aussi appelé
« cheptel de fer) est celui par lequel le propriétaire d'nnt
« métairie la donne à ferme, à la charge quà Vexpira-
« tion du bail, le fermier laissera des bestiaux d'une va-
•c leur égale au prix de l*esiimation de ceux quil aura-
« reçus, w
Nous retrouvons bien dans cette définition tous les
caractères du cheptel en usage dans le département.
_ 61 —
L'expression cheptel de fer, adoptée par les rédacteurs
.lie notre code, i>e retrouve dans notre droit coutumier
où Ton désignait les animaux donnés dans ces conditions
sous Ip nom do besfes de fer» Beaumanoira donné la
raison de cette dénomination en disant : « Bestes de fer
« parce qu elles ne peuvent mourir à leur seigneur. »
Selon Dalloz v. Louage : « On peut considérer ce con-
» trat (le cheptel de fer) comme un louage de choses mo-
a bilièi^es accessoirement tmies à un bien rural dont le
« prix se confond avec le pnx du bail. »
Le caraclorc remarquable et particulier do ce cheptel,
c'est que les risques sont à la charge du preneur, quoique
.ce dernier ne devienne pas propriétaire des choses com-
prises dans rinventaire.
■ QUESTIONS AccEssoinEs. — V Foins et pailles, — Le
fermier peut disposer, comme il l'entend, des foins et
pailles du domaine , mais il ne peut les vendre sous
aucun prétexte; il doit les faire consommer sur plaee
et utiliser le fumier pour Tamendcmcnt des terres.
Il résulte de cette obligation que si des foins ou des
pailles restent lorsque le fermier quitte les immeubles,
ce dernier ne pourra se les approprier. (Merlin, rep.
V. fumier ; et arrêt de la Cour de Rennes du 16 décem-
bre 1851.)
La clause d'un bail à ferme qui impose au fermier
Tobligalion de convertir les pailles en fumier et de
laisser à la lin du bail toutes celles qui se trouveront
dans la ferme, n'entraîne pas pour lui l'obligation de
les laisser s:^.ns indemnité si, lors de son entrée, il n'en
avait pas trouvé dans le domaine. (Douai, :2 mars 1849.
Rouen 7 octobre 1B64. S. 65-2-145.)
A plus forte raison lorsque le bail impor-e seulement
— 6S —
,aii fermier l'obligation de convertir les pailles en fumier.
(Metz, 18 juin 1881. S. 61-2-590).
Toutefois, si lo fermier sortant doit faire consommer
les pailles et fourrages par son bétail jusqu'au jour de
sa sortie, il doit néanmoins renfermer l'exercice de ce
droit dans de justes limites ; il ne pourrait les faire con-
«jommer à des bestiaux qu'il se .procurerait tout exprès,
de telle sorte que le fermier entrant n'en trouvât pas
une quantité suffisante pour nourrir le bétail jusqu'à la
récolte suivante. Il est aussi équitable que le fermier
entrant, qui ne peut apporter lui même ni distraire au-
cune paille delà ferme qu'il quitte, en trouve, à son
arrivée, une quantité nécessaire pour nourrir ses bes-
tiaux et produire les fumiers.
2° Impôts, — Le preneur n'est pas tenu, d'après les
usages du département, de faire l'avance des impôts, et
par suite, s'il les paie, celte somme devra être déduite
.du montant des fermages qu'il doit payer.
Z^ Chauffage, — A défaut de stipulations, le fermier
ne peut utiliser, pour son chauffage, que les ronces,
branches mortes provenant des émondes.
4^ Charrois. — Le bailleur n'a pas le droit d'exiger
:■ des charrois de la part de son fermier, si aucune con-
î vention n'a eu lieu à ce sujet, alors môme que les répa-
" rations à faire au domaine les rendraient nécessaires.
5** Chasse. — Il est rare que le bailleur se réserve
t.un droit de chasse sur les propriétés qu'il donne à
.ferme.
"Dans le canton do Meyrueis cependant, et principa
f.lement pour ceriaines propi'iétés situées sur le Causse-
Héjean, le bailleur se réserve quelquelois le droit ex-
tcliisif de faire les pièges connus dans le pays sous le
— 84 —
nom de tendelleSf destinés à prendre des grives. On doit
décider, conformément à l'opinion de M. Aubry et Rau
el à la jurisprudence, (Rouen, 28 avril 1867 et Gaen,
6 décembre IBH) que le propriétaire a le droit de
chasser sur les terres qu'il a affermées, à la condition
fouteroisde ne pas endommager les récoltes.
6* Pigeons. — Tout propriétaire ou fermier sur le
terrain duquel les pigeons se posent au temps des se-
mailles et des moissons, a le droit de les tuer, alors
même que l'autorité municipale aurait négligé de fixer
la clôture de leurs fuées ou colombiers, mais il ne peut
les emporter, sous peine de commettre un vol (loi 6 oc-
tobre 1796. Cass. 9 janv. 1868, et Rouen, 5 mars 1874.)
7* Volailles. — Aux termes de la loi de 1791, le
propriétaire et le fermier qui éprouveront quelque
dommage par des volailles à l'abandon, peuvent les
tuer sur les lieux au moment du dégât. Ils ont la fa*
culte d'employer pour cela le poison (Cass. 7 mai 1868) ;
mais ce droit ne peut être exercé que sur des proprié-
tés rurales (Cass. 28 juillet 1855.)
8* Abeilles. — La propriété des abeilles est im*
mobilière par destination lorsque les ruches ont été
placées par le propriétaire pour l'exploitation du fonds,
et mobilière si le fermier ou l'usufruitier les ont re-
cueillies.
Les dispositions de la loi des 28 septembre et A
octobre 1791 autorisant le propriétaire de l'essaim à le
réclamer sur le terrain d'autrui tant qu'il ne l'a pas
perdu de vue , sont encore en vigueur. C'est probable-
ment pour indiquer que le propriétaire ne les a pas
perdues de vue que l'usage s'est perpétué de pour-
suivre les essaims en fuite en agitant des sonnettes ou
-%5-
""en Yrappàiït isur dés fiiètruments retentissants, plutôt que
'pour obéir à ce préjugéTjue le bruit, ainsi fait, obKge
lés abeilles à ée poser.
•4® OfiLIGAtlôNS RéciPItOQUES DU FEBMIER E?ÎTRANT ET DU
FERMIER SORTANT. — Le fermier sortant cst tenu délaisser
à celui qui le remplace les terres qui étaient, l'année
précédente, en jachères, labourées pour les ensemence-
ments des blés d'hiver.
Dans le cas exceptionnel où les cabaux ne sont pas
la propriété du bailleur, le sortant prête à l'entrant
les bœufs et bêtes de trait nécessaires pour battre et
transporter les gerbes et le blé. A l'inverse, si le fer-
mier sortant a laissé sur pied des récoltes, son succès-
seur lui fournira les bestiaux nécessaires pour transpor-
ter et dépiquer la récolte; il fournira aussi, et sans
indemnité autre que la nourriture, ses domestiques
pour ces travaux,
SECTION 3®. — DES BAUX A MOITIÉ FRUITS.
Ce bail, auquel le législateur et les auteurs donnent
le nom de louage à coloriage partiaii^e, est un contrat
en vertu duquel le propriétaire donne à ferme son do-
tnaine à un preneur, appelé co?o?i, pour l'exploiter sous
■la condition que les fruits à percevoir seront partagés
entre les parties contractantes dans les proportions
convenues (voir av. conf. Dalloz. Louage, colon par-
tiaire n° i .)
Le contrat qui en résulte rovct les caractères du bail
à ferme et d'un acte de société. Aussi, certaines di-
vergences d'opinion se sont-elles produites parmi les
'auteurs et dans la jurisprudence, lorsqu'on a voulu en
■■■'déïerminer le caractère.
— .68 —
I
Troplong dit d'une part : • . Que le bail partiaire est
une société ». Duvergier au contraire soutient c que
puisque le bailleur ne s'expose à aucune perte, le lien
de droit qui unit le bailleur et le preneur ne peut
Hre celui d'une association ». D'autre part la Cour de
Limoges déclare, dans un arrêt du 26 août 1848, que
le bail à colonage partiaire est un acte mixte, partici-
pant à la fois du caractère du bail à ferme et du con«
trat de société. La Cour de Nimes, au contraire, dit que
ce contrat a seulement les caractères du contrat de
louage (v. en ce sens Paris 21 juin 1856. S. 56 2 560.)
Nous n'avons point à rechercher la. solution de cette
fjuestion ; une pareille élude serait en dehors du cadre
que nous nous sommes impose. Nous avons voulu seu-
lement indiquer la difliculté qui existe pour donner
une définition exacte et précise.
Ce genre de bail, funeste et réfractaire à toute amé-
lioration agricole, est peu en faveur dans notre pays.
Pour Texamen auquel nous devons nous livrer, nous
suivrons, aussi fidèlement que nous le pourrons, la
division que nous avons adoptée dans notre élude sur
le louage. Dans ce but, commençons par indiquer quels
. .sont les points qui sont régis par les usages locaux. C»
sont :
l^ La durée du bail ;
2^ Les délais du congé;
r»** Le partage des fruits ;
4° Les obligations du colon ;
5' Les obligations réciproques du colon entrant et du
sortant ;
1° Durée du Bail. — La durée du colonage partiaire
doit, conformément au principe que nous avons posé en
/
parlant des baux à ferme en général, comprendre toute
la période de temps nécossaire au colon pour récolter
tous les produits de Tobjel ilu bail.
Tout ce que nous avons dit précédemment à propos
du bail à ferme et relativement à la durée et à Tépoque
de l'entrée en jouissance trouve ici son application.
2* DÉLAI DU CONGÉ. — il n'y a qu'à se reporter aux
explications que nous avons données en parlant du bail
à ferme.
3* Du PARTAGE DES FRUITS. — Nous avons dit à propos
du colonage partiaire, d'une façon générale, que les
fruits produits par l'objet du bail se partageaient; ce-
pendant nous devons indiquer une restriction à ce
principe, et c'est pour cela que nous allons examiner
quelles choses sont partageables ou impartageables.
1* Choses partageables. Tous les grains, les pailles
et les fruits, tels que les pommes, les poires, les noix,
le miel, etc., etc
Dans ce bail, le propiiétaire a donc le plus grand
intérêt à connaître d'une manière exacte quelle est,
chaque année, Timporlancc des récoltes ; il doit donc
être présent et surveiller le partage qui en sera fait.
Pour faciliter ce contrôle, dans certains endroits le
' bailleur se contente do prélever ce qu'on appelle la
dime et de multiplier ensuite par 14 ou par 15 cette
dime, selon qu'elle est la quatorzième ou la quinzième
partie des produits. Voici comment on procède. Dès
que les gerbes par exemple sont réunies dans le champ,
le propriétaire prend uiie gerbe sur 14 ou 15. Il fait
. dépiquer et mesurer les grains ; de la sorte il connaît
! le quatorzième où le quinzième de la récolte ; il multi-
plie le chiffre obtenu par 14 ou 15, et le produit indi-
r
— I
que Timportance de la iv
le partage est plus fiu-
surveiller toutes les opou;
Le propriétaire fournil
grains. Dans le canton de 1
avant tout partage ; dan
exception à la régie qm'
moitié. Ainsi dans celui (>
châtaignes se partagent c
pour le fermier et dos (l<
2** Choses impartageablv
sont la propriété exclusi\o
lors dé son entrée m j(»u.
une somme d'argent fixe*
soit en totalité soit en pan
Les fruits-légumes tols
navets, pois, lentilles...
Le croît des bestiaux lui ««
Dans le canton de Fioi
jamais comprises dans ce i.
la propriété du bailleur.
Dans ceux de Servcrolh
nourgue, le prélèvemeni
quatorzième ou du quinzic
au bailleur, et le reste s*-
Ce bail n'est pas en usa:
teauneuf, Langogne, Foum
4^ Obligations du colon.
ferme, le preneur doit :
1° Entretenir la chose
père de famille, respecter
les immeubles ;
■otale. En opérant ainsi.
le bailleur n'a pas è
l'éliminaires.
urs les semences en
y, elles sont prélevées
ins autres, il est fail
)(luits se partagent pai
.(Tmain-de-Calberte, les
s proportions du tiers
•« rs pour le bailleur.
Généralement, les foinî
.illcur. Souvent le colon,
e, donne au propriétaire
.vance, afin d'avoir droii
\ foins.
sommes de terre, raves.
la propriété du colon
lient aussi exclusivement,
es ruches à miel ne sonl
lîde bail, et le miel restf
.:-Amans, Aumont, La Ca^
o la dîme, c'est-à-dire di
? de la récolte, appartieni
ntage par moitié,
dans les cantons de Cha-
is et Villefort. ^
— Comme dans le bail 9
inFi que le ferait up bor
assolement et bien cultivai
7.
J
((■
i* Garnir les lieux a.
les nécessaires a l'expl
3* faire lès réparatii
&* Obligations réciprc
tAKT. — Voir ce que n.
SECTION 4®. — DU CO
Les usages locau\ oi>
I® La durée de ce o.,
2** Les obligations rjoi
L'article 1831 du vv.
indique en ces termes i
en disant :' « lorsqnum
« pour les nourrir, pou.
ft la propriété, il a se
< en naissent. »
Ce contrat, à la d'iCu
lecolonage partiaire, i\
commentateurs cokinin
preneur et le bailleur.
contrat innomoïc ; sci
ment un louage d*ouvi
"Quoi qu'il en soil, ci
fois et surtout dans la n
des personnes dont h^s
pour avoir à la fois et
Maïs aujourd'hui, par si
prîélê, ii tend à disp<i
Suivant la division qi.
examiner la durée de v
ini 'dérivent.
:i _
> des animaux et ustensi-
■ ■ •
■ «
ilives.
COLON ENTRANT ET DU SOR -
is dit dans la 2* section.
IMPROPREMENT APPELÉ
L.
» loi en ce qui concerne :
?/ preneur et du bailleur.
Ai\ traite cette matière
la nature de ce contrat
ieurs vaches sont données
'/•, le bailleur en conserve
le profit des veaux qui
(^ ce qui a eu lieu pour
('* considéré par certains
M-iété existant entre le
Polhier, n^ 71, c'est un
!ung, ce serait simple-
' (le cheptel était, autre-
', assez en faveur auprès
•jes étaient insufGsantes
'leubles et des bestiaux.
.lîorcellemcnt de la pro-
e jour en jour,
tvons établie, nous allons
it et les obligations qui
<.
a.
- TO —
1* La durée. — Elle varie selon les pays. Elle est
d'un an clans le canton do Villefort ; de 3, 6 ou 9 an-
nées à I-.a Canourguc ; de 3 mois au Pont de-Montvert :
de 2 mois à Barre ;
2* Obligations générales du preneur et du bailleur. —
Le bailleur est tenu de donner une vache en état de
produire. Si,par suite d'une maladie, elle venait à perdre
son lait, il devrait la remplacer. Les veaux lui appar-
tiennnenl, la loi le dit en termes formels.
Le preneur doit nourrir et enirctenir les vaches con-
fiées à ses soins. Les frais de maladie contractée durant
le service sont à sa charge.
Gomme rémunération, le preneur a droit: 1* au lai-
tage ; 2° à une rétribution fixée par les usages à la
somme de cinq francs par léie.
Les mêmes règles s'appli(|uent à une autre sorte
de cheptel peu répandu, a^ant pour objet les chèvres.
Dans ce cas, la réliibulion due au preneur est de 60 à
TO centimes par tête.
Ce contrat est plus connu dans ces hautes régions
faisant partie des départements de FAveyron et de la
Lozère, recouvertes de beaux pciturages auxquels on
donne le nom de montagnes, et sur lesquels sont con
duits des troupeaux de vaches. Ces bestiaux y paca-
gent ordinairement du 15 mai au 15 octobre, en toute
liberté, et sont attachés à un établissement de fabrica-
tion fromagère appelée buron, sous la garde des ber-
gers de la vacherie. C'est en cet endroit que se fait le
fromage de Laguiole, sous la direction et la surveil-
lance d'un individu connu dans le pays sous le nom de
beuronier ou beuronnier. Il est d'usage dans ces contrées
que le preneur donne au propriétaire de 20 à 25 kilog.
— n —
de fromage par vache. Ce contrat est inconnu dans le^
cantons de Grandrieu, Mende, St-Anaans, Serverette.
Saint-Germain-du-Tcil , Marvejols, Sainte- Enimie . ^
Massegros, St-Gernaain-de-Calberte, Fournels, Château-
neuf et Langogne.
SECTION 5*. — DISPOSITIONS PARTICULIÈRES AUX
BAUX DES MOULINS.
Les usages ont force do loi en ce qui a trait :
l^ A la durée ;
V Au paiement des fermages ;
5** Au délai pour le congé ;
4* Aux réparations locatives.
Les règles qui sont applicables aux baux des moulinh
sont différentes, selon que le bail a pour objet principal
le moulin alors même que certaines parcelles de terrain
y seraient comprises, ou un bien rural dont le mouli»
n'est qu'un accessoire.
Dans le premier cas on applique les dispositions
contenues dans la section des baux à loyer ; dans le
second, celles qui sont particulières aux baux à ferme.
(En ce sens, Dalioz ; v. louage n® 599, et Troplong.)
Il était nécessaire de poser ce principe car, dans la
Lozère, il y a ces deux sortes de baux.
Ainsi dans les cantons de Marvejols, Villefort, Saint-
Germain-de-Calberte, Grandrieu et La Canourgue,
l'objet principal du bail étant les propriétés rurales, on
devra, pour chacun d'eux, faire application des usager
réglementant les baux à ferme.
Au contraire, dans les cantons de Mende, Chéteauneuf, '
Langogne, Florac, Ste Enimie, Massegros, St-Chély,
Serverette, St Amans, Barre et Chanac, l'objet prin-
r^
- 1^-
cipal étant le moulin, il faudra se reporter aux règl^
consacrées par les usages, et que po.u^ avons relatées,
pour chacun de ces cantons, à fa section des baux à.
loyer.
Terminons cette énumération en disant qu'il. n'y a
pas d'usages dans les cantons de Fournels, Aumont,
St Germain-du Teil et Nasbinals.
1" A la durée. — Le plus souvent ces baux sont
consignés dans un acte et la durée est déterminée. Lors-
qu'il n'en sera pas ainsi, on devra se reporter, selon, le
canton et ce que nous avons dit ci-dessus, aux usages
régissant les baux à ferme ou les baux à loyer.
2° Paiement des fermages. — Il en sera de môme
pQur le paiement des fermages.
5^ Délai pour le congé. — Aiéme observation.
4" Béparation^ locatives. — En dehors des répara-
tions locatives, dont nous avons donné le détail à la
section des baux à loyer, et qui sont communes aux
baux à ferme des propriétés rurales et des mou-
lins, le preneur d'un moulin doit en faire certaines
iiutres qui sont la conséquence de la destination des
objets loués. Ainsi il est tenu de réparer: les berges
ea terre avec planches et pieux : les vannes ; les vanna-
ges et palis; les ponts servant à leur accès et à leurs
manœuvres; les coursiers ; les aubes; les garnitures
des dents en bois du grand rouet, des roues et dej^
couronnes ; les métiers, machines, outils et ustensiles
qui doivent être rendus à la fin du bail, marchant et
fonctionnant ; les tournants et travaillants qui sont :
l'arbre gisant qui est placé horizontalement, l'arbre
qHi est debout avec sa potence ^i ses frettes, la l^^pr
tQrne avçq ses frettes, la meule gisante qui est ÎQ^tt?
bile^ la iqeule courante qui reçoit le mouvement et
couyre.la ipeule gisante, les deux trémions, la trémieji
la huche destinée à recevoir la farine, le baille-blé, le$
moulinets, Tarbredu tambour et leurs accessoires. Outre
les tournants et les travaillants* sont encore à la charge
du locataire, les ustensiles et objets mobiliers, tels
que : cables, vérins, pinces, courroies, treuils, mar-
teaux servant à rhabiller les meules... Le bailleur doit
auçsi entretenir les digues servant à retenir les eaux
et à les porter en plus grande quantité sur le moulin ;
extirper les herbes qui croissent dans l'eau, enlever les
attérissements et amas de vase qui se forment dans
les canaux ou conduites d'eau, soit en amont, soit ea
aval du moulin.
SECTION 6^ — LOUAGE d'OUVRAGE ET d'iNDUSTRIE.
Les usages locaux ont force de loi en matière de
louage de services en ce qui a trait :
l^ A la durée ;
^^ Au congé ;
3* >1m paiement des gages ;
4** Aux obligations du martre et du domestique.
Le législateur s'occupe au titre VII du code civil du
lauage des domestiques et des ouvriers, mais il ne
donne aucune définition. Nous devons donc rechercher
ce que l'on doit entendre par l'expression domestique
et ouvrier. Sur ce point Troplonget Dalioz sont d'accord
gour reconnaître que par domestique on doit entendre
les serviteurs à gages qui donnent leurs soins à la per-
sonne et au ménage ou qui sont employées aux travaux
agricoles, pourvu que ces serviteurs, dans ce second cas,
^!^^^^ et vivent dans la maison du maître.
r^ » ■ • • ^
— 74 -
Cette définition indique qu'il y a lieu de distinguer
entre ces deux sortes de serviteurs, savoir : 1^ Domes^
tiques attachés à la personne on au ménage ; 2* Domes-
tiques attachés aux travaux agricoles.
Nous suivrons celte division.
1* Domestiques attaches a h\ personne ou au ménage.
Les domestiques attachés exclusivement au service de
la personne sont peu nombreux à la campagne. Ce
louage ne se rencontre que dans les agglomérations
d'une certaine importance, telles que: Mende, Marve-
jols, Florac, la Canourgue, Saint-Chély, Saint-Germain •
du-Teil, Chanac, Saint-Germain-deCalberte, Pont-de-
Montvert, Barre, le Malzieu, Meyrueis, etc.
1** Durée. — Disons en commençant, et cette obser-
vation est applicable à tout louage ayant une personne
pour objet, que l'article 1,780 du code civil ne permet
pas d'engager ses services autrement qu'à temps ou
pour une entreprise déterminée. Le louage de services
ne peut donc être contracté pour toute la vie de celui
qui s'engage ; une pareille stipulation serait contraire
à la liberté individuelle.
Dans le département de la Lozère, tous les domesti-
ques attachés à la personne on au ménage sont, d'après
les usages, loués à Tannée, mais cette indication a lieu
plutôt pour déterminer le montant des gages que pour
fixer la durée de ce contrat. Nous verrons on effet,
à propos du congé, que le maître et le domestique
peuvent, à toute époque de l'année, résilier leurs enga-
gements, à la condition de se donner congé, de s'avertir,
selon l'expression usuelle, quelque temps à l'avance.
Généralement le louage se contracte à n'importe quelle
— 75 —
époque de rannéc. La durée se compte par suite de
date à date. Toutefois rentrée a lieu : dans le canton
de Fournels, le 1" avril ; dans celui de Barre, le I" juin,
le 1" ou le 6 octobre ; dans celui de La Canourgue, à
la Toussaint ou le 2 mai.
2® Du congé, — Le louage de services, comme les
autres contrats de louage, cesse de plein droit à l'expi-
ration du terme pour lequel il a été consenti.
Nous avons déjà dit que la fixation d'une année était
plutôt pour déterminer le montaut des gages, que pour
indiquer la durée de ce contrai. Aussi, est-il de prin-
cipe que le maître ou le domestique peuvent le résilier
à toute époque de Tannée. Mais dans la plupart des
cantons, il est nécessaire que la partie qui veut béné-
ficier de ce droit donne congé à l'autre. Le délai n'est
pas partout le même. Il est de : un mois dans les cantons
de Marvejols et de Barre ; de quinze jours dans celui
de La Canourgue ; de huit ou quinze jours dans les
cantons de Sainte-Enimie et Massegros ; de huitaine
dans celui de Mende. Il n'y a pas d'usages pour le«
autres cantons.
L'on n'a point, en cette matière, à se préoccuper du
point de savoir à quel jour correspond la sortie, puisque
nous avons fait connaître que le maître et le domestique
pouvaient, même dans les cantons où le congé csi néces-
saire, se quitter à toute époque.
II n'y a pas non plus des formes particulières à
observer. Le congé se donne presque toujours ver-
balement, quelquefois en présence de deux témoins;
mais nous savons, par ce qui a été dit précédemment, le
peu de valeur de ces sortes de congés lorsqu'ils sont
opposés à une partie qui en nie l'existence.
y -
t
Les règles que nous venons d'indiquer s'appliquent
aux domestiques des deux sexes et quelque emploi
qu'ils remplissent. Elles sont donc communes aux cui-
sinières, filles de chambre, cochers, laquais, valets,
nourrices, etc.
5** Paiement des gages, — Dans tout le département,
a l'exception du canton do Barre, où le paiement des
gages a lieu en deux termes égaux, Tun mai et l'autre
à la fin de l'année, ce paiement a lieu à la fin de l'année
du louage.
4° Obligations générales du rriaitre et du domestique,
— Le maître est tenu de loger et nourrir convenable-
ment son domestique et de remplir les autres obliga-
tions particulières qu'il a pu contracter. Il n'a pas le
droit d'exiger d'autres services que ceux en vue des-
quels le serviteur a été loué.
Il doit payer les gages aux époques fixées par les
usages. Pour la nourriture, il n'y a pas de règle particu-
iière; mais il est d*usage que si le serviteur n'a pas droit
aux mêmes mets que le maître, il fasse le même nombre
de repas que ce dernier. Dans le déparlement, les ser-
viteurs des deux sexes ne peuvent pas exiger qu'on leur
donne du vin.
De son côté, le domestique doit donnera son maître
les soins que celui-ci a le droit de demander de lui,
conformément aux obligations qu'il a contractées.
Comme tous les autres contrats, celui de louage de
services se résout par la non exécution des obligations.
La fidélité d'un domestique et son respect pour son
maître sont les premières obligations qu'il contracte.
En conséquence, le maître qui prouve que son domes-
tique est coupable d'infidélités ou de grossièretés
.■•'!*■
\
— 77 —
(soustractions ou injures graves), a le droit de le reo-
■voyer sans délai et avant le terme.
Nous avons deux observations à présenter, elles s'ap-
pliquent :
À. — Aux femmes de ménage^ qui ne logent pas dans
la maison du maître et qui ne sont pas nourries par ce
dernier.
La durée du louage, mais seulement comme indication
du montant du gage, est d'un mois.
Le paiement des gages a lieu tous les mois à terme
échu, c'est-à-dire au commencement du mois suivant.
Il n'y a pas d'usages pour le congé.
A l'exception de la nourriture et du logement, tout
ce que nous avons dit ci-dessus à propos des obligations
réciproques des maîtres et des domestiques trouve ici
son application.
B. — Aux nourrices à gages habitant avec le maître
et nourries par ce dernier, et à celles gardant chez
elles l'enfant qui leur est confié.
La durée n'est jamais d'avance limitée.
Le paiement des gages est exigible tous les mois à
terme échu.
Les maîtres sont tenus dans les deux cas de fournir
les objets d'habillement et de literie de l'enfant. S'ils
exigent que la nourrice habitant chez eux porte des
tabliers blancs, ils sont tenus, d'après les usages, de
les leur fournir.
Les nourrices ne peuvent exiger aucune rémunération
en sus du prix convenu. Les cadeaux qu'on leur fait
habituellement, et dont l'importance varie avec la
situation des maîtres , le dîner de sala que, dans cer-
tains endroits, notamment dans les cantons de Chanac
— TS —
«t de Mcyrueis, on leur sert, sont une générosité et non
une obligalion pour les maîtres.
2° Domestiques attaqués aux thavaux agricoles.
1** Durée, — La tlurco du louage de services pour
i:es doiiiesliques est d'une année.
Mais, à la différence des serviteurs attachés à la per-
sonne, ceux einplo\és à une cx|)loitalion ou à des tra-
vaux agricoles ne peuvent se retirer qu'à l'expiration
de la période de temps pour la([uclle ils ont été enga-
gés, c'osl'à-dire à la fin do raiinée ou de la saison,selon
le cas.
Celui (jui prend des personnes à son service se pro-
pose (!c les employer à des travaux et pour un temps
déteiujiiiés ; de même, ces personnes ont dû compter
qu'elles resteraient tout le temps convenu clicz le maître
auprès duquel elles sont placées. Ainsi, en ce qui con-
cerne le maître, si le domest[(|uc ne remplit pas ses
promesses ou s'il sort axant le terme convenu, il en ré-
sulte [)our le premier un préjudice plus ou moins consi-
dérable, suivant (ju'il a plus ou moins de difficulté à le
remplacer.
En te (|ni concerne le domesti(|ue, si le maître le
force à sortir avant 'o temps convenu, il éprouve un
dommage, suivant qu'il trouve plus ou moins de diffi-
culté à se procurer une place.
Dans ces différents cas, la partie qui occasionne ainsi
un pivj»»dicc à l'aulreMoit le réparer.
Si e'esl le maître (pii renvoie un il()mesli()uc, il faut
distihi^uer : ou ce renvoi est un acte arbitraire, ou il est
fondé sur des causes justes et raisonnables. Dans le
premier cas, le domestique pourra exiger une indemnité
— » —
proportionnelle au temps restant à courir. Dans le se«
cond cas, le juge peut compenser, s'il le croit équitable,
jusqu'à due concurrence, le montant des gages dûs à ce
dernier et restant à courir, avec Tindemnilé à laquelle
aurait droit le maître qui, par la faute de son domesti-
que, se trouve contraint de se procurer un autre servi-
teur pour le remplacer.
Si c'est le serviteur qui quitte son maître, il faut éga-
lement distinguer s'il a ou non des motifs légitimes
pour se retirer. Au premier cas, le maître qui Toblige
à sortir lui devra des dommages-intérêts, qui pourront
représenter la part de gages correspondant au temps
restant à courir. Au second cas, le serviteur devra ré-
, parer le préjudice causé en abandonnant les gages à
courir et, en outre, en autorisant le maître à retenir, à
titre d'indemnité, partie de ceux qui lui sont dûs.
Il arrive assez souvent dans le pays qu'un domestique,
après avoir passé l'hiver chez un maître qui l'a ainsi
nourri et logé, se retire sans motifs sérieux et légitimes
dans l'espérance d'obtenir , à l'approche des travaux
pressants, un salaire plus élevé chez un autre. Dans ce
cas, pour le canton de Mende, il existe une réparation
spéciale qui a été souvent prononcée par le juge de paix.
Le maître a non seulement, d'après l'usage, le droit
de retenir le montant des gages correspondant à la du-
rée du temps restant à parcourir pour arriver au terme
du louage, mais encore celui de prélever la différence
en plus qu'il est obligé de payer.au nouveau serviteur,
entre le montant du gage de ce dernier et celui de
l'ancien domestique.
Presque toujours, il y a lieu de faire ce prélèvement,
r.
- »0 -
soit parce que à cette époque les travaux étant pressanis
et pénibles, il est difCcile de traiter dans des conditions
avantageuses pour le maître, soit parce que ce dernier
profite du départ de son domestique pour en prendre
un plus fort ou plus habile dont les exigérices sont plus
grandes.
Les époques fixées par les usages pour l'entrée sont :
pour le canton de Barre, le 1" juin et le 6 octobre ;
pour celui de Saint-Germainde-Calberle, le 30 septem-
bre et le V mai ; pour celui de Fournels, le !•' avril ;
pour celui de la Canourgue, le 2 mai et la Toussaint;
4
pour ceux de Mende et de Ghanac, la Toussaint. II n'y
a pas de date fixe pour les autres cantons.
2** Du congé. — Lorsque le maître ou le domestique
veulent résilier le contrat, ils doivent se prévenir dans
un certain délai avant le terme du louage. Générale-
ment, si les deux parties contractantes ne s*avertissent
pas, expression consacrée dans le pays, un nouvean
louage recommence, et sa durée sera égale à celle du
premier.
Le congé doit être donné avant le terme : quinze jours
avant, dans les cantons de Sainte -Enimie, Massegros,
Heyrueis et Mende ; huit jours avant, dans le canton de
Chàteauncuf ; un mois avant, dans ceux de Marvejols et
Barre. Dans les autres, le délai n'est pas exactement
déterminé.
3** Paiement des gages, — Le montant des gages est
généralement exigible à la fin de chaque année du
louage. Dans le canton de Barre, il doit être payé
le 6 octobre, si le louage a commencé le l*"" juin,
et à celte dernière date, s'il a commencé le 6 octobre.
Pour celui de Saint-Germain de-Calberte, il fautdistin-
»• -
— 8! —
guer. Dans les parties limitrophe» au canton de Barre,
on suit les usages de cette localité ; dans les autres, le
paiement des gages a lieu le 1*' mai.
4® Obligations du maître et du domestique. — Il y a
lieu d'appliquer ici les règles que nous avons indiquées
en parlant des domestiques attachées à la personne.
Domestiques à la saison. — Il arrive souvent dans le
pays que le maître loue pour une période de temps
déterminée , n'excédant pas six mois , des serviteurs
pour la garde des bestiaux ou pour certaines récoltes.
On dit alors <]ue ce serviteur est loué pour la saison.
Dans un grand nombre de cantons, on loue ainsi des
enfants pour la garde des bestiaux pour une période de
temps comprise entre les mois d'octobre et de mai.
Les gages sont exigibles à la :fin de la saison pour
laquelle le louage a été consenti.
Dans divers cantons, notamment dans ceux de Mende,
leBleymard, Florac, Châleauneuf, Grandrieu, Ste-Eni-
mie, Massegros, le berger, en sus de son gage, a le droit
de faire pacager avec le troupeau de son maître quel-
ques bêles à laine qui lui appartiennent. Le nombre
varie selon l'importance du troupeau du maître. Dans
le canton de Meyrueis, il est d'usage de donner aux fem-
mes, se louant à l'année pour les travaux des fermes,
deux ou trois livres de laine.
Il n'est pas nécessaire, à l'expiration du terme, de
donner congé au serviteur loué pour la saison, le
louage cesse de plein droit à cette époque.
Louage. d'industrie. — Par cette expression, on en-
tend les travaux effectués par des personnes payées
à la journée, au métrage ou à la façon.
6
— 8i —
i° Journaliers.
Celles qui sont louées à la journée pour faire un tra-
vail manuel déterminé prennent le nom de journaliers.
Les usages locaux ont dans ce cas force de loi en ce
qui concerne :
!• La durée de la journée ;
2* La nourriture ;
5* Les salaires,
1" Durée de la journée, — La journée commence gé-
néralement à G heures du matin, été et ftiver, et se ter-
mine à 7 heures du soir. Toutefois lorsqu'il ne fait pas
jour, le journalier n'est pas tenu de travailler. Elle com-
mence : dans les cantons de Chanac et de Villefort, à
5 heures du matin, et finit à 7 heures durant Tété, et au
du jour jusqu'à nuit tombante pendant l'hivei* ; dans
ceux de St Germain-du-Teil et de Nasbinals, au lever
lever du soleil et se termine à la nuit tombante; il en est
de même pour celui de St-Germain-deCalberte; dans le
canton de St-Chély, à 5 heures du matin et finit à
7 heures du soir durant Tété ; à 7 heures du matin et
se termine à 5 heures du soir pendant l'hiver ; dans ceux
de Sle-Enimic et Massegros, à 5 heures 1/2 du matin et
finit à G heures du soir en été, à 7 heures li2 et se termi-
ne à 6 heures du soir en hiver. Dans le canton du Pont-
de-Monlverl, la journée est de 12 heures ; dans celui de
Barre, de 12 heures en été et de 10 heures en hiver.
2° La nowriiure. — Dans les villes et dans les agglo-
mérations les plus importantes, le journalier se nourrit ;
au contraire, dans les villages et à la campagne, il est
nourri par le maître. Mais sur ce point il ne saurait
s'élever de difficulté, car ce point est toujours déter-
miné à l'avance.
— 83 —
Lorsque ta nourriture est donnée par le maître, le
journalier a droit aux mêmes aliments que les autres
domestiques attachés à Texploitation agricole. Le jour-
nalier fait trois repas pendant l'hiver et quatre durant
l'été, ou plutôt dans la période de temps comprise entre
le 1*' mai et le 50 septembre. Pour cela, la journée
est interrompue ; le temps consacré à chaque repas est
de demi-heure et il est a<;cordé au milieu du jour une
heure de repos.
Les faucheurs, les moissonneurs et les femmes char-
gées de faner ou de lier les gerbes sont toujours nourris
par le maître. Pour ces journaliers, la journée dure du
lever au coucher du soleil.
Quelquefois les moissons sont données à forfait; dans
ce cas les personnes qui s'y trouvent employées sont
toujours nourries par le propriétaire.
S® Les salaires. — Les salaires sont réelés à la fin
de la journée si le journalier ne fait que des journées
isolées; ils sont payés à la fin dé la semaine, si le
journalier est employé durant plusieurs semaines.
La quotité varie selon les localités. Elle est généra-
lement de 2 fr. ou de 2 fr. 50 pour les journaliers qui
ne sont pas nourris par le maître. Dans le canton de
Barre, elle est : de 1 à 2 fr. 50 pour les journaliers
nourris, de 2 fr. à 5 fr. 50 pour ceux qui ne le sont
pas; dans celui de St-Chély, de 2 fr. 50 pour les jour-
naliers nourris, de 4 fr. pour les autres ; dans celui de
Florac, de 2 fr. en tout temps ; il est en outre donné
tous les jours un litre de vin au journalier ; pour ceux
de Serverette et St-Amans, de 1 fr. en hiver, et de 2 fr.
en été," lorsque le journalier est nourri, dans le cas
— 84 —
contraire, le salaire est porté au double ; pour ceux de
Ste-Enimie et du Massegros, de 1 fr. 25 en hiveV, et de
1 fr. 50 ou 1 fr. 60 en été, mais le journalier est tou-
jours nourri ; pour celui de Fournels, de 2 fr. en tout
temps, et le journalier est aussi toujours nourri parle
maître.
Les journaliers se munissent à leurs dépens des outils
qui leur sont nécessaires.
Si par suite du mauvais temps ou d'un cas de force
majeure, ils se trouvent dans la nécessité de suspendre
leurs travaux, il ne leur est dû aucun salaire; cepen-
dant, s'ils ont travaillé durant toute la première ou la
seconde partie de la journée sans interruption, la demi-
journée doit leur être payée.
Dans les cantons de Villefort, St-Germain-de-Calberte
et Barre, les propriétaires et les fermiers font ramasser
les châtaignes par des journaliers, ou donnent ce tra-
vail à des individus qui s'associent entre eux pour cela
et connus sous le nom : à Villefort, de quarteurs, et à
St-Gcrmain de-Calbertc et à Barre, de clnidiers. La
dénomination de qiiarteurs semblerait indiquer qu'ils
ont droit au quart de la récolte. Il n'en est pas cepen-
dant ainsi puisque la part qui leur est attribuée à titre
de rémunération est d'un cinquième dans le canton de
Villefort, et d'un tiers ou d'un quart ou encore de deux
neuvièmes, suivant l'importance delà récolte, dans les
cantons de St Germain et de Barre.
Le propriétaire ou le fermier fournissent le logement,
le séchoir et le bois pour faire sécher les châtaignes.
Dans le canton de Barre, ils donnent encore des pommes
de terreaux claidiers» Ces derniers se nourrissent prin-
cipalement de soupe et de châtaignes, et on ne leur
— 85 —
donne, à Barre, et dans les environs, du pain que le
diinanche.
Le séchoir ou claie (clide) se compose de deux
ap|l>artements situés l'un au rez-de-chaussée l'autre au*
dessus. Dans la pièce du bas, on allume du feu qui est
entretenu nuit et jour. L'appartement du dessus n'a pas
de plancher ; il y a seulement des poutres transversales
sur lesquelles on place des barres de bois de 10 à
20 centimètres de diamètre, rapprochées les unes des
autres de manière à empêcher les châtaignes répandues
au-dessus de couler dans la pièce inférieure et à laisser
cependant la fumée pénétrer entre ces pièces de bois.
Les châtaignes sont laissées ainsi exposées à la fumée
durant trois semaines ou un mois. Au bout de ce temps,
on les remue avec une pelle et lorsque l'opération est
finie, on les masse avec des plateaux massues, en bois,
de 50 centimètres de diamètre, garnies en dessous de
petits morceaux de bois en forme de piquets. Peu à peu,
Tefnveloppe de la châtaigne se détache, mais les châ-
tiaiighes n'ont pas encore cette couleur blanchâtre que
flous leur connaissons.
Pour l'obtenir on les place dans dés caisses. Les
hommes, chaussés de sortes de souliers se bridant Sdr
le pied et ayant des semelles en bois garniies de cfam-
po^tis de dix centimètres environ de longueur, piétinent
les châtaignes que Ton a placées dans les caisises, et à
la sorte de ce travail, l'enveloppe ou la ^péau se détàfctie
colèplètement.
Ôà passe ces fruits bu tamis pour faire toùibër la
poussière qui s'est faite, et la châtaigne é^ alors mar-
ctKihde.
Quelquefois certains jtlaW^iirs^ apHès àVoîrfait éùbiv
— se-
aux châtaignes l'opération du cnassagc, enferment ces
fruits dans un sac, puis frappent à tour de bras soit sur
un rocher, soit sur un tronc d'arbre, pour débarrasser
la châtaigne de son enveloppe. Puis on passe au crible
afin de faire disparaître tous les détritus.
D'autres font passer la châtaigne au moulin. Dans
certaines localités, celles qui sont préparées a l'aide de
ce moyen sont plus lecherchées.
2^ Travail au métrage et a \ji façon.
A. — Constructions j maçonneries. — Pour savoir le
prix d'une construction, il faut d'abord connaître son
volume. Pour cela, on mesure à plein comme à vide
toute la surface par mètres carrés ou par toises, et la
profondeur ou épaisseur, et on multiplie ensuite le total
par le prix. Dans les régions où l'on emploie le granit,
on doit donner aux constructions de 70 à 75 centimè-
tres ; le prix est ordinairement de 5 francs à 5 fr. 50 ;
dans celles où l'on se sert du calcaire , Tépaisseur
moyenne est de 6d centimètres et le prix de 4 fr. 75
à 5 fr. Nous entendons parler des constructions à pierre,
chaux et sable, crépissage non compris.
Mais entre les divers cantons, Vécart est si grand
entre les prix, que nous devons reproduire pour la plu-
part d'entre eux ceux qui nous ont été indiqués.
Dans les cantons de Châteauneuf, Langogne et Gran-
drieuy le prix de la maçonnerie est de 6 fr. 50 à 7 fr.
le mètre carré, celui de la taille du granit est de 9 fr.
le mètre linéaire.
Dans celui de Saint-Amans, le maçon est toujours
nourri et son travail lui est payé à raison de 5 fr. le
- 87 —
mètre carre sur une épaisseur de 60 centimètres en-
viron.
Il n'y a pas d'usage dans le canton de Villefort.
Les prix sont dans les cantons de : Marvejols, de
10 fr. le mètre cube pour la maçonnerie, de 70 fr. le
mètre ciibe pour la taille ; Saint-Chély, de 10 fr. le
mètre carré sur une épaisseur de 60 centimètres pour la
maçonnerie, et de B fr. le mètre linéaire pour la taille ;
la Canourgue, de 35 à 40 fr. le mètre cube de maçon-
nerie, de 3 à 4 fr. le mètre linéaire pour la taille ;
Florac,de 6fr. le mètre cube de maçonnerie, de 1 fr. 25
par mètre linéaire pour la taille ; Barre, de 12 fr. la
canne ou les 4 mètres carrés, de 5 fr. pour la taille des
pierres par mètre linéaire ; Saint-Germain-de-Calberte,
de 7 fr. le mètre cube de maçonnerie, on apporte du
dehors la pierre toute taillée et les prix différent beau-
coup ; Pont-de-Montvert, de 10 à 11 fr. le mètre cube
de maçonnerie, de 4 fr. le mètre linéraire pour la taille.
A part ce que nous avons dit au début et qui est
applicable au canton de Mende, il n'y a pas d'usages
dans les autres.
Les prix de la pierre de taille pour marches d'escalier
ou dallages est déterminé par la surface. Il est de 10 à
12 fr. le mètre carré pour le calcaire, de 15àl8fr.
pour le granit.
B. — Menuiseries, charpentes, portes, fenêtres, cloi-
MnSj planchers, etc. — Généralement, pour les char-
pentes, le prix des bois travaillés et posés est de 60 fr.
le mètre cube ; celui des portes, fenêtres, contrevents,
de 6 à 7 fr. le mètre carré ; celui des cloisons de 3 fr.
à 3 fr. 10 ; des parquets ou des planchers, de 3 fr. le
mètre carré, pose comprise.
— 88 —
Ils est, dans les cantons de : Marvcjols, 7 fr. le mètre
carré pour fenêtres, de 3 fr. 23 le mètre carré pour les
cloisons, de 4 fr. 50 le mètre carré pour les parquet*
ou planchers, de 65 fr. le mètre cube pour les grosses
pièces de charpente, de 4 fr. 50 le mètre carré pour la
toiture et la douelle ; la Canourgue, de 4 à 5 fr. le
mètre carré pour les portes, fenêtres et contrevents,
de 3 fr. le mètre courant pour les cloisons, de 5 fr. le
mètre courant pour planchers, de 3 fr. le mètre courant
pour les charpentes; SaintChély, de lOfr. le mètre
carré pour les portes, fenêtres et contrevents ; de 5 fr.
le mètre carré pour cloisons, de 2 fr. le mètre carré
pour planchers ; Florac,de 7 fr. pour les portes, châssis,
fenêtres et contrevents, de 3 fr. le mètre cube pour
planchers sur solives, de 70 à 80 fr. pour les grosses
pièces de charpente, le mètre cube, pose comprise ;
Barre, ils sont à peu près les mêmes, sauf pour la char-
pente où ils sont de 58 à 80 fr. ; Pontde-Montvert, de
8 fr. le mètre carré pour les portes, fenêtres et con-
trevents, de 3 fr. pour les planchers, de 60 fr. pour
les grosses pièces de charpente.... Dans les cantons de
Saint-Germain deCalberte, Saint-Germain-du-Teil, Nas-
binals, Sainte-Enimie et Massegros, tout est fait à la
journée.
G. — Peinture. — Le prix du mètre superficiel des
peintures à trois couches est généralement de 1 fr.
Il est, dans les cantons : de Langogne, Châteauneuf,
de 1 fr. 50 ; de St-Chéîy, de 1 fr. 75 ; de Marvejols,
1 fr. 20 ; de La Canourgue, de 2 fr.
D. — Toitures en ardoises du pays. — Le prix moyen
par mètre carré pose comprise est de 3 fr. 11 est, dans
les cantons de Marvejols, de 2 fr. 50 : de Saint-Chély,
de 5 francs.
— w —
E. — Crépissage. — Il y a lieu de distinguer entre
le crépissage intérieur et extérieur. La valeur moyenne
est, par mètre carré, de 0 fr. 20 à l'extérieur, de 0 fr.60
à l'intérieur. Elle est, dans les cantons de : StChély,
de 0 fr. 70 à l'intérieur ; du Pont-de-Montvert, de 0 fr. 40
à V'extérieur; Saint-Germain de-Galberte, de 0 fr. 80
à l'intérieur; Barre, de 0 fr. 80 à i fr. 40, selon que
le lieu où le sable est extrait est plus ou moins éloigné.
F. — Serrurerie. — Les grosses pièces telles que
pentures placées ont une Valeur de 0 fr. 70 le kilogr.,
les petites de 0 fr. 60, mais le plus généralement il
existe un prix spécial pour chacune d'elles.
Le prix est dans les cantons : de Barre, de 1 fr. le
kilogramme pour les grosses pièces ; du Pont-de*
MOntverty de 0 fr. 80 à 1 fr. ; de Châteauneuf, Langogne,
de 0 fr. 60 à 1 fr. ; de Marvéjols, de 0 fr. 60.
— 90 —
TITRE TROISIEME.
ANCIENNES MESURES
EN USAGE DANS LE DÉPARTEMENT DE LA LoZÈRE
et de leur rapport aoec le système métrique.
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TABLE DES MATIERES
TITRE PREMIER.
CHAPITRE !•'. — Des Servitudes.
ragti.
Introduction 3
SECTION 1". — Du Bornage. — Définition 7
Bornes naturelles, piquières 9
Bornes artificielles bornes proprement
dites 10
Bornage de terrains nus 13
— — boisés 13
SECTION 2*. — De la Clôture. — Définition 13
Lieux où elle est obligatoire 14
Villes, faubourgs 14
Matériaux emplo;^s 16
Hauteur 16
Epaisseur 16
Différence de niveau 17
SECTION 3*. — Des Plantations. — Loi du 20 août 1881. 17
Arbres » 18
Fruits tombant chez le voisin 19
Distance à observer 19
Châtaigniers 19
Arbuste?, arbrisseaux, distance à obser-
ver 21
^<ur nrit<jy«n 21
».
— Il —
Pages
Haies 21
Palissades 22
SECTION 4*. - Des Fosses, — Distance à obseiTer. ... 22
Loi du 20 août 1881 22
SECTION 5*. — Du Passage, — Observations générales. 24
Largeur pour piétons 2f)
— chars et chariots 2H
— bestiaux 26
Dispositions accessoires, passage pour
arrosage 27
Dispositions accessoires, pour cloaques. . 28
— élagage ... 28
— tour d'échelle. 28
CHAPITRE IP. — Constructions nuisibles au voisin.
Observations générales 29
Mur mitoyen et non mitoyen 29
CHAPITRE III*. — Cours d'eau.
Usage des eaux courantes 33
Curage des fossés 34
TITRE DEUXIEME.
CHAPITRE I". — Du Louage.
SECTION 1". — Bail à lor/er. — Meubles 36
Durée, — Maisons et appartements 36
— Chambres meublées 38
Magasins, ateliers 39
— riT —
Kpoqucs do reuti'ùtî <.'ii jouissance 39
Paiement des ferma (j es, — Maisons.... 39
— Cljambres meublées. 39
— Magasins, ateliers . . 39
Fermages quérables • 40
— portables 40
Délai ^OMv lo congé, tacite reconduction. 40
Forme du congé 40
Preuve du congé 41
Maisons 42.
Chambres garnies 42
Délai pour les militaires 43
Réparations locatices, — Djéfinition 44
SECTION 2*. — Bail à ferme. — Domaine, piôce volante. 46
Durée. — Règle générale 47
Assolement 47
— terrains calcaires 48
— — granitiques 49
-- prairies 49
— bois 50
Délai pour ron<jé. — Cas où il est né-
cessaire^ .^ 51
hliitrôos on jouissance 54
Obligations du fermier. — Obligations
f)riiicipales 54
1" Respecter l'assolement 54
2° Réparations locatives 57
Enumération 57
8" paiement des fermages, observation. 57
Lieux où ils sont quérables 57
— portables 58
1" Garnir l'héritage de bestiaux et usten-
siles nécessaires 58
Hostiaux. — Inventaire 59
— Variations dans les cours. . . 60
Argent prt>té par le bailleur 60
— Ustensiles 61
Qucsiiorts accessoij'c^. — Pailles, fumiers. 62
— Bois 63
Cliasse 63
— Charrois 63
— Pigeons 64
— Volailles 64
— AbeiUes 64
Obligations réciproques entre fermiers, . 65
Animaux domestiques 65
Bûtes de trait 65
SECTION 3*. — BcLUX à moitié fruits. — Dé6nition ... 65
Durée 66
Délai pour le congé 67
Partoffe d^es Jhtits, modes de Topérer. . 67
Choses partageables 67
— impartageables 68
PrélèTeraent de la dîme 68
Obligations- du colon 68
1" Entretien de la chose 68
2* Garnir les lieux loués 69
3* Faire les réparations locatives 69
Obligations réciproques entre colons 69
SECTION 4*. — Contrat improprement appelé Cheptel . 69
Son objet 69
Durée 70
Obligations du preneur, — Soins 70
Rétribution . 70
SECTION 5'. — Baux des moulins, — Distinction 71
Durée 72
Paiement' des fermages 72
Délai pour le congé 72
Réparations locatioes 72
SECTION 6*. — Louage d^ouvrage et d'industrie, — Na-
ture de ce contrat 73
Durée 73
Délai pour congé 73
Des gages • . 73
i
rifff.
()hligationji réciproques 73
Domostiques attachés à la personne ot au
ménage 74
Durée du bail 74
Du eongc 75
I^aiemeni cfes ffofjes 7(>
Obligations rùeiproques 76
Femmes de ménage 77
Sourrices 77
noHicstiques attachés à l'exploitation
agricole 7S
Indemnité réciproque 78
Congé t^ . . 8()
Gagea 8()
Obligations réciproques 81
Louage d'industrie, son ohjet 81
Jot/rnaliers. — Définition 82
— Durée dr la Journée.. . , 83
De la nourriture 82
— Des salaires 83
l'ranau.v ou métrage on à la façon 8t>
!• Constructions, maçonnerie 8(>
l^rix divers 8H
2* Menuiserie, prix 87
.'{• i'einture, j^rix 88
î' Toiiui'c, prix 88
5* Créj)issage, prix 8*^
ti* Serrurerie 8*'>
— ▼! —
TITRF TROISIEME.
AiM^t^nnes mesurer et de leui* i*app<»ri avec
les mesures légales.
r* pARTiK. — Mcsiuvs agraires . . iH)
2* Partik. — — de capacité pour grains et li-
(juides î>2
3* Partie. — Mesures linéaires et itinéraires 99
4* Partie. — — des surfaces 99
S* Partik. — Poids 1(M>
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BULLETIN
LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE
DE LA LOZÈRE
1
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BULLETIN
DE LÀ
Jnl>u0(rtr, Sdencii tt 3lrt0
DU
DÉPARTEMENT DE LA LOZÈRE.
TOME XXXVII*.
1886
Janvier.
MENDE
IMPRIMERIE TYPOGRAPHIQUE DE A. PRIVAT,
Rue Basse, 5.
1886
mr
_ ii —
9=
CONSEIL D ADM IMINISTRATiq]»
DE LA SOCIÉTÉ
Pré8i46iit d'Honneur.
M. BONNEFOY-SIBOUR, Préfet du département.
MM. MONTEILS ^, ancien de'pute', Président;
L'abbd POLGE, vicaire général, Fice^Président ;
Q^ DE Lescurb, propriétaire, )d;
L'abbé BossE, aumônier de Tbosp., S ecrétaire' général;
André, archiviste du département, Secrétaire-adjoint ;
ViNCENS, chef de division de préf. hon. id ;
Henri Second, Trésorier.
Comité de Questure .
MM. André, bibliothécaire-archiviste ,
L'abbé BoissonAde , conservatear des collections
d'histoire naturelle ;
L'abbé Bosse, conservatenr du Mutée des beaux ^arts*
Comité de Publication*
MM. MM.
Abdré, Secrétaire du Comité ; L'abbé BoiSSONADB ^
AURICOSTB ^ BONNEFODS
Barbot, docteur médecin ; L'abbé BossE ;
— 6 —
MM. MM.
BousrjoL (C), receveur de Moulin, conseiller à laCoar
l'hospice de Mende 3 d'appel de Nimes ;
LefrANG, ingëniear en chef L'abbë SoLÂNET ;
des Ponts et chaussées ^ N...«
HONTEILS (Atnédëe) ;
Comité de la Pépinière.
MM. C^ "DE LescvkEj Président;
BoNNEFOUS (Emile), négociant ;
Bourbillon (X.), dëputë;
BoYER, conservateur des hypothèques en retraite ;
DE Charpal (J*)) juge de paix;
MONESTIER, propriétaire ;
N....
Comité d'Archéologie.
MM* ANDRÉ, archiviste ;
L'abbé BoissonAde ;
L'abbé BossE ;
Bourbillon (Maurice) •,
Germer-Durand j
JouRDAN (Louis) ;
Roussel, agenl-vojer en chef.
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— 7 —
LISTE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
AVEC L'ANNEE DE LEUR NOMINATION.
Membres titulaires résidant à Mande.
MM.
1842 Roussel (Thëophîle) ^^ sénateur, conseiller gênerai.
1849 C* deLescure (Edmond), propriétaire, ancien maire.
1850 Bourbillon (Henri), proprie'taire, ancien maire.
1851 MONTEILS (Ame'dée) i}^, ancien députe', médecin de
l'hospice^ membre de la Société nationale de chiruïgîe,
conseiller général.
1855 Bosse, (Pabbé), aumônier de Thospice.
RouNiOL (Cbarles) (A ^)^ receveur de l'hospice.
ViNCENs, chef de division honoraire.
1856 POLGE (l'abbé), vicaire général.
Lefranc, ingénieur en chef des ponts et chaussées.
1857 C*« de Corsac (Clément), conseiller général, maire de
Servières.
Bardol, conducteur des ponts et chaussées.
Rimbaud (A iyf), ancien juge au tribunal de Mende.
Barbot (Fernand), docteur- médecin, ancien maire.
1859 Boissonade (l'abbé), professeur au Petit-Séminaire.
1861 Bourbillon (Xavier), propriétaire, député, conseiller
général.
1863 Privât (Camille), imprimeur.
— * —
MM,
1 863 Rivière de Lârque, propriétaire, hncien conseiller
général 9 ancien maire.
BONNEFOUS (Emile), négociant.
186A André (A i||), archiviste départemental.
MOJyESTlER (Léopold), propriétaire.
1868 Agulhon, atocat.
1869 AuRicosTE, chef de division li la préfectare.
Grodsset (Frédéric), avocat.
1870 J0URD4N (Loais) (A i||), avocat, maire de lyiende.
1871 Paulet, architecte- vojer de la ville de Mende.
1872 Boyer, conservateur des hjpothëqaes en retraite.
Cârbonnier (Maurice), propriétaire.
i873 ParâdAN (Joseph), avocat, ancien eonseiller de pr^
fecture.
1475 Second, négociant, ancien maire.
JOORDAN, avoué-licencié.
1878 Germer-Durand, architecte du département.
Troupel, vétérinaire.
1879 Barândon, docteur- médecin, conseiller général.
1880 Blanc (l'ahbé), chanoine.
Chevalier (Louis), propriétaire.
Delmâs, docteur- médecin.
BouRRiLLON (Maurice), docteur- médecin, conseiller
d'arrondissement .
1881 Grodsset (Paul), avoué.
Caupert (Jules), propriétaire.
1882 CosTE (l'abbé), professeur au Petit-Séminaire.
Boyer (Pierre), docteur- médecin.
1883 Arnault [Jules], sous-inspecteur de l'enregistrement.
Arnault (Lucien] , propriétaire à la Vernède .
Deltour (Henri), propriétaire.
— 9 —
MM.
1883 Roussel, agent- voyer en chef dqser?ice \icia^|.
MÉLY cndet, négociant.
Châbaud, avoué.
1884 Breil, professeur départemental d'agriculture.
Malige (Jules), propriétaire.
1885 Jacques, directeur de la succursale delà Banque de
France.
Membres titulaires résidant hors du chef-lie^,
MM.
1849 Teissonnière (O i}^), président de Chambre honoraire
à la cour d'appel de Nimes, boulevard Malesherbefl,
37, Paris.
1850 de RoziÊRB (Eugène) (O ^)^ sénaleur, Membre de
rinstitul, professeur au Collège de France, conseil-
ler général, maire du Malzieu- Ville.
1851 B°° DE Chapelain, [jropriétalre au Champ, anciea
conseiller général.
Ignon, juge de paix à Millau.
1855 B^° DE Baumefort, propriétaire à Soulages, commane
d'Aurouï.
Daudé (Jules) ^, docteur-médecin, conseiller général,
maire de Marvejols.
Moulin, conseiller à la cour d'appel de Nimes, pro*
priétaire à Mende.
1856 MoNTEiLs (Eugène) ^, docteur-médecin li Florac.
Ollier (Paulin), manufacturier à Marvejols.
1oD7 Abinal , ancien conseiller d'arrondissement, ancien
juge de paix« docteur- médecin h la Canoargue*
M»* DE Brion, conseiller général, maire de Foomek,
— 10 —
MM.
1858 RODIER, percepteur en retraite h Langogne.
DES Molles (Galixle), propriétaire au Malzîeu-Ville.
M** DE Cabot de la Fare, ancien sous-préfet, pro-
priétaire à Ârigès, maire de Béiloués.
CokstANS, ancien conseiller général, ancien juge de
paix, h la Canourgue.
Ramadier, notaire h Serverette.
1859 Salanson, président du tribunal de Marvejols, ancien
président du Comice agricole de Florac.
1860 DE Fenouillet, propriétaire, ancien Heatenant de
louveterie, aux Fons, commune de Bassurels.
Talansier (Camille), mimufacturîer, conseiller d'ar-
rondissement, président de la Société de Secours
mutuels, Il Marvejols.
Mayran (O ^), sénateur^ propriétaire à .la Baume,
commune de Prinsuéjols.
C** DE Bernis, propriétaire à Salgit, commune de
Vebron .
1861 Benoit, notaire, ancien maire de Villefort.
JOLY DE MOREY, (Eugène), conseiller général, ancien
maire de Meyrueis.
1862 POLGE DE COMBRET, juge de paix à Nimes, proprié-
taire h Villefort.
RoussET DE PomAret ^ , ingénieur dus ponts et
chaussées en retraite, h Viala«.
COMBET ^, propriétaire, maire de Saint-Michel-de-
Dèze.
LAKONDès de la Borie, ancien maire de Grandrieu.
Bonnet, notaire, conseiller général, maire de Château*
neuf-de-Randon.
1863 DE CharpAL (Jules) « juge de faix h Chanac.
— Il —
MM.
1864 SlAU, notaire h Vîllefort.
Levrault, ancien coulrolear des contributions direc-
tes, propriétaire, ancien maire de Lanaéjols.
Odilon BiRROT , propriétaire à Planchamp, ancien
président de la Société historique et archéologique
des Vans.
Sâury, ancien maire de Banassac.
1865 Baron Louis Brun de Villeret, ancien conseiller gé-
néral, au Maizieu-Ville.
Valcroze, conseiller général, maire de Saint-Martin-
de-Boubaux.
1868 DE Malafosse (Louis), propriétaire à Marvejols.
M°*® veuve SiLVAT, née DES Molles, à Saint-Germain-
de-Calberle.
Bertrand, ancien conseiller dVrrondissement , juge
de paix à Grandrieu.
1869 Blanquet(P.), au Pont-desEstrets, maire de Rimeize.
DE Colombet, ancien sénateur, conseiller général,
ancien maire de Langogne.
RODIKR (Joseph), propriétaire à Langogne.
1871 Crueize, ancien conseiller général, juge de paix h.
Serveretle.
DE VerdelhAN des Molles, propriétaire à Barre,
commune de Langogne.
Sanguinède, propriétaire, ancien maire de Florac.
DE Malafosse (Gaston), avocat, propriét. à Marvejok.
1873 Serodes , conseiller d'arrondissement, ancien maire
d*Arzenc-de Bandon.
O* de Nogaret, conseiller général, ancien maire de
la Canourgue.
— 12 —
MM.
1873 Reversât, conseiller d'arroodissement, maire de Ss^in^-
Pierre -de-Nogaret .
Teissier (Eniile] 9 conseiller g^ndral, maire de Molezon.
1875 BARROUX9 propriétaire au château de Mercoire.
1878 V* de LescurE) ancien maire de Saint-Denis.
Gaupert, propriélaira h Mende, contrôleur des contrî-
butions directes à CastelSarrasin [Tarn-el-Garonne).
AlbAret, propriétaire, ancien maire à Saint-Alban.
Bruyerre ^, architecte diocésain, h Paris.
MAZOYER, notaire à Vialas.
1879 M"** veuve Paul de Froment, propriétaire a Ferrassac,
commune de Mejrueis.
Malvezy, ancien notaire, maire du Monastief, à Rodée.
Remize, notaire à Marvejols.
GuiN, notaire, ancien maire, h St'Germain de-Calberte.
1880 GaillArdon, notaire honoraire, conseiller d'arron-
dissement, à Saint-Chély-d'Apcher.
ROUVIÈRE, notaire, conseiller général, au Blejmard.
Chalmeton (Hippolyte), propriétaire à Malassagnes,
commune de Rîentort-de Randon.
1880 JouRDAN (l'abbé), propriétaire h Mende, chapeiaiq, à
la Varenne-Saint-Hillaire (Seine).
1881 Turc (Louis) (O^), ex-consul de France, propriétaire
h la Liquière, maire de Saint-Germain -de-Calberte.
DuclaUX-Vincent, juge de paix h Saint-Germain-de-
Calberte.
Pages (Henri), notaire à Langogne.
NÈGRE (Pierre -Jean), jardinier à Coutleville , par
Cany (Seine Inférieure).
1882 André de Trémontels, banquier, ancien conseiller
général, à la Caiiourgue.
— 13 —
MM.
188^ Blanquet (Paul), proprictairc à Javols.
BONNÂRic (Georges), propriétaire au château de Cha-
baliëret, commune de Chasseradrs.
BoissiER, licencie en droit, uvoué h la cour d'appeh) %
Nimes.
1883 Mendras (Paul), manufacturier à Marvejols.
Fontes, horticulteur nu Mâlzieu.
1884 Castanier (Cle'ment), propriétaire îi Villefort.
Verniérk (Antoine), avocat à Brioude (Haute-Loire),
Gasson, receveur particulier des finances, à Marvejols.
Laporte (Jean pi erre), propriétaire au Nozier, com-
mune du Malzîeu'Forain.
Charrier, avocat, conseiller gênerai, maire de Chirac,
Delmâs, manufacturier, Il Marvejols.
1885 ViALA ("Anselme), propriétaire, maire de Naussac.
DE Carbon-Ferrière, inspecteur-adjoint des Forêts,
à Millau (Aveyron).
DE LiMAiRAC, propriétaire, maire, à Soulages, com-
mune d'Auroux.
Fayet (Albert), juge d'instruction à Orange (Vaucluse).
CosTE (iyf A), docteur- me'decin, maire de Langogne.
— H -
Membres associés.
ME.
1850 Laurens (Paalia)) chef de division en retraite, maire,
à la Rouvi^re, commane da Buisson.
Papârel, percepteur en retraite, à Mende.
Gbânier (André), propriétaire h Rieutort-de-Randon,
PORTAL, notaire honoraire, conseiller général, maire
de Javols.
Baffie (Etienne), ancien conseiller général, ancien
maire de la Panouse.
Crouzet, conseiller d'arrondissement, ancien maire à
ÂQrOQX,
Malet, agent-yojer principal honoraire, expert h Mar-
vejols.
1851 FiLHOM (Jules), notaire h Fournels,
DE Marnhac, juge de paix a Âumont.
SlNÈGRE, propriétaire à Plagnes, commune de Trélans,
DE Labârthb ^, propriétaire, maire de Montrodat.
1855 Charbonnel (l'abbé), chanoine à Mende.
CosTE, vicaire général, h Mende.
Mgr RiGAL , missionnaire apostolique , chanoine
honoraire, camérier d'honneur de S. S. Léon XIII,
desservant à Brenou^.
FOURNIER, propriétaire à TArbussel, maire des Salelles.
GÉLY (Frédéric), propriétaire à. la Blatte, commune de
Saint-Laurent-de-Muret.
C*® DE MORÉ DE PréviALA, propriétaire, membre de
plusieurs Sociétés savantes, ancien conseiller général,
ancien maire, h Serverelte.
1856 Alméras, agent- vojer à Mende.
- là —
MM.
1856 Magary, proprlëtaîre à Cbnssngncs, commune de RU
bennes.
OziOL (Pierre), propriétaire à Cronzas, commane de
Mentle.
Pansier (Fortuné), propriélaîre, ancien maire, à La
Garde, commune de Prevenchères.
COMAKORÉ, cirier à Mende.
1857 Pelatan, \e'térinaire à Florac.
Zdzitowiecki, docteur- médecin a Fournels.
Brajon, propriétaire à Changcfcge, ancien maire de
Balsièges, économe de l'hospice de Mende.
Michel- Ventoux, proprié;aire, ancien maire, à Ser-
vières.
1860 OUER (l'abbé), curé-doyen au Bleymard.
Buisson (l'abbé), desservant à Saint-Laurent de-Muret.
Pantel ^, ancien conseiller gén., au Pontde-Montvert.
Meynaoier, expert, ancien adjoint, à Molezon.
Cordesse, propriétaire à Recoules-de- Fumas.
1861 Laurens (l'abbé), desservant à Montbrun.
RouviÈRE (l'abbé), desservant aux Hermaux.
Tardieu 5 propriétaire, ancien jnstituleur à Chasse-
rades.
1862 Valgalier (l'abbé), desservant à Quézac.
Sanguinède, propriétaire, ancien maire, à Cros-Gar-
non, commune de Vebron.
GuÉRiN, notaire, suppléant de la justice de paix, au
Collet de-l)èze.
1863 Fpâisse, conseiller d'arrondissement, juge de paix h
Villefort.
DEFramokd, conservateur des forêts en retraite k
Marvejolç.
— 16 —
MM.
1863 Gaillard (Jacqres), proprîdtaire à Froidviala, com-
mune d'Eslables.
1664 Pakis (l'abbë)^ desservant k la Bastide, commune de
Puylaurent.
Bangilhon, proprif^taire au Vergougnous, commune
de Barre.
Saix, propriétaire k Boagezet, commune de Cassagnas.
BuLSSON, propriétaire, ancien maire de Sainte-Hélène-,
h Mende.
Roux, expert-géojnètre, aux Combes, ancien maire de
Cbaudeyrac.
BOISSËROLLB , propriétaire, maire de Saint-Fréral •
d'Albuges.
1865 Navegh, juge dé paix à Saint- Germai n-du-Teil.
SOLANET (l'abbe'), à Meude.
1866 Terrasson (l'abbé), desservant h Fontanes.
Arzalier (l'abbé), desservant h Lajo.
Aragon, propriétaire à Saint- Pierre- des Tripieds.
1867 Thérond (Prosper), propriétaire, maire des Bessons.
Baret, inspecteur contributions indirectes, à Perpi-
gnan.
1868 Puel, desservant à Saint- Amans.
DE Sablet, ancien maire du Pompidou*
Magary, vérilicateur des poids et mesures, à Mende.
Lauriol, ancien maire de Saînt-Martin-de-Lansuscle.
Vicier (Pierre), propriétaire au Malzieu.
1869 Le Supérieur du Giand-Séminaire de Mende.
DE LabASTIDE (Henry), propriétaire, ancien maire de
Saint-Denis, à Sirvens, près Mende.
Saltet, agent-voyer d'arrondissement, à Mende.
Maurin, agent-voyer d'arrondissement, a Florac.
— 17 —
MM.
1869 BarATHIEU (A 0), professeuf^cofiome k l'ëcole nor-
male de Meiide.
Blanchabu (a i^), profess. à l'école normale Je HendQ.
187t AcsSET, propriétaire au Mazel-de-Mort) commane ia
Saiot-Jolien-d'Arpaon.
Mathieu, sons-iiispectenr de l'euregistrement, 16, roe
Colberl, Nîmes.
Debist, à MarvejoU.
1872 BoucHiTTÊ (Charles), propriétaire i Mende.
ClavEL, maire de Luc,
1873 Ral'zieb, instituteur à Cassagoas.
Cbespin (Charles), à Berlière, commane de Montrodat.
Benoit (Cjprien), propriétaire îi Mende.
1874 Favier , propriélaire , i Chapcliiiès , .lomniune de
Sai. t-Sauveur de-Pejre.
1875 Reversât (l'iibbé), vicaire «u Malïîeu.
Fekrand (l'abbé), professeur au Pclil-Séiuinaire de
Marvejols.
Vîtf.Olles (l'abbé), professeur au Pelït-Sémioaire de
Mende.
BoussdGE, scuiplear à Meride.
Le Directeur de l'Orpbelinat de Sainle-Marie-de-
Clioisinets.
1876 Gbal [l'abbé), curé <.\e Bngnols-les Baios.
PouncilER, desservant à Saint-Martin dc-Boubaui.
Vidal (Joseph -Marie], ancie.i maire de Cublérettcs.
Bessière (.fean), propriétaite à St-Bonnet-de-Chirac.
1877 Brajon, propriétaire- fermier, ^ Mende.
1878 Bamadier, pharmacien à St-Cbél^-d'Apcher.
ChikaC, notaire au Malzieu.
OziOL [ils, propriétaire à Mende.
r
— 18 —
MM.
1878 BONAFOUX, propriétaire, ancien maire de Ste-Croîx.
Bresgbet, notaire, ancien maire de Nasbinals.
Platon, géomètre à Vialas.
TbAUCHESSEG (l'abbé), curé de Fraissînet-de- Lozère.
1879 Privât, notaire, maire de la Canourgue.
Vincent (Jules) 4^, négociant, ancien conseiller géné-
ral, maire de Mejrneis.
HuGONNET (Antoine), propriétaire h la Valette, com-
mune de Gbîrac.
Coulomb, propriétaire aux Cajres, commune de Barjac.
Augade (Pierre), propriétaire h Cbangefège , com-
mune de Balsièges.
BoissiER (l'abbé), vicaire ^ Mende.
de Lapierre (Gonzague], notaire h Mejrueis.
1880 Crueize (rabbéj, desservant au Cheylard l'Ëvéqne,
commune de Cbaudejrac,
Cabiron (l'abbé], desservant de Volmanières, commune
de Cbirac.
Perret (Amans), propriétaire à Mende.
1881 BouNiOL (Julien), à Pradassoux, commune de Palhers.
Mallet, maire de Grandrieu.
Boulin, entrepreneur, à Cassagnas.
Fage, propriétaire, minotier, à Mende.
Arnal (Pierre-Louis) aîné, jardinier h Mende.
ArnAL (Jacques) cadet, jardinier h Mende.
Perret (André) fils, à Mende.
ChABBERT (Paulin), à Arboussous, commune de Saint-
Sauveur- de-Peyre.
Osty (Pierre- Jean), à Cliapciniès, commune de Saint-
Sauve u r- de- Pe j re .
M^ î
— 19 —
MM.
1882 BOTTOU, DotairCy maire à Âamont.
Salles (l'abbe), vicaire à Âumont.
ROL, jardinier à Mende.
DE Ti3BB.DF, doctear-mëdecin, propriétaire au Bois da
Mont, corpmuae de Javols.
Brunel (labbe), desservant à Si-Léger- da-Malzien*
Benoit (labbë), desservant à Recoules-d'Aubràc.
Tardieu (l'abbë), desservant à Termes.
PéLLSSIER (l*abbë), vicaire à Antrenas.
1883 Grèze (Jean), propriétaire b la Garde, commune d'AI-
baret-Sainte-Marie .
Bergogne (Jean-Baptiste), propriétaire à Mende.
Laurens (Basile), propriétaire à Mende.
BÉRIGAUD (Ern.est), propriétaire à Cbaldecoste, com-
mune de Mende.
Merle (l*abbé), supérieur du collège libre de Lan-
gogne.
Tieulet (Jean), mécanicien h Marvejols.
BoucHiTTÉ (André), propriétaire, tanneur à Mende.
MÉJEAN (Basile), boucber h Mende.
Valentin, propriétaire à Pelouse, maire de la Routière.
SUDRE, propriétaire à Mende.
Vidal (l'abbé), professeur au Petit-Séminaire de Mende.
NiVOLlÉs (l'abbé), desservant de St-Laurent-de-Trèves,
BoussTJGE (l'abbé), professeur au Petit Séminaire de
Mende.
EWJELVIN (Léon), jardinier a Mende.
Jaques (Jules-Jea i-Baptisle), propriétaire îi Montre-
don, commune de Laval du-Tarn.
Ponge (Victor), employé à l'usine de Vialas.
BoDDON, docteur- médecin à La Canourgue*
— JO —
MM.
1883 Fosse (Vital), prof>riëtaire au Koocbaty comoiiiiie àt
Sainl-Pierre-le- Vieux.
PANTEL9 instituteur 9 à Grandrals.
TouzÉRY (Etienne) 5 propriëtaire 2i ChahanetteS) com-
mune de Saint Pierre-le*Vieux.
GlRAL, agent-TOjer du service vicinal, h Langogne.
1884 G A.LTIER ^Xavier), propriétaire aux Salles, commune
de Saint Léger-de-Peyre.
Verlaguet (l*abbë), curé de St'Georges-de-Lëvejac.
ChABANON, instituteur en retraite, à Ârzenc-de KandoB.
Tabdibu (Jules), propriétaire h Ëstables.
EOURDIOL (Jean -Antoine), fermier à Rimeize.
Pansier (Raymond), ancien conseiller a lu cour d'appel
de Nimcs.
1885 OsTY (Pierre-Louis), maire, h Combettes, commune
de Saint-Lëger-de-Pejre,
Tardieu, agent-TOjer comptable du service vicinal,
b Mende.
Malige, jardinier-concierge de U Banque de France,
â Monde.
Membres correspondants.
MM.
1836 DE MONSEIGNAT ^, président de la Société d'agricul-
ture de l'Aveyron, à Rodez.
1849 Aymard, ancien président de la Société académique du
Pnj.
1851 BOULANGIKR (Paul), ingénieur civil, à Ljon.
d'Albignac, président de la Socîcté d'agriculture, à
Avignon.
— ai —
MM.
1855 DONIOL (Heorî) (C i^], directeur de rîmpriiuerie na-
tionale « à Paris.
1856 OB RoziÈBE (Ernest)) au château de PiinpeneaU) pi^s
Biois.
Bergeron (Jules) (C i^), docteur- médecin, Ik Paris*
Câzalis, directeur du Messager agricole du Midi y
h Montpellier.
M'' DE Chanaleilles (O ^), ancien officier supërieur,
a Paris.
BoDTEiLHE (l'abbé), vicaire h Notre-Dame«de «Bercy,
h Paris.
1859 Seguin, avocat à Nantes.
Dubois, ancien magistrat, h Thueyts (Ard^che),
1860 Vidal (I ||), principal de collège en retraite, 2i Brioade
(Ha u le -Loire).
Lagrange. ingénieur, h Montpellier.
PoussiELGUE, conducteur des ponts et chaussées en
retraite, à Montpellier.
1862 Durand (Charles), propriétaire h Sévérac-le-Châtcau.
Benoit, négociant à Caen (Calvados),
Laffitte, directeur-médecin de l'asile d'aliénés de
Saint Luc, à Pau (Basses- Pyrénées).
Bertherand, secrétaire perpétuel de la Société d'agri-
culture de Polignj (Jura).
1863 Cavènb Bis, horticulteur, à Bagnols-sur-Cëze (Gard),
1866 Du ViNOUX (O ^), ancien maire de Guelma, proTinc6
de Constantine.
1867 SoucAiLLE, licencié ès-lettres, à Bézîers.
Lafayolle, ancien magistrat, au Chcylard (4rdècbe)«
1868 Etiëvant, conducteur des ponts et chaafsée*,ii HirC'
beaU'Sur-Bèze (Côte-d*Or).
— 82 —
MM.
1869 Fabre, inspectear des forêts, 2i Alaîs.
1870 Grousset (Rëgis), professeur de mathëaialiqoes, à
Paris.
1872 N0EL9 adjoint principal du gënîe en retraite, à Andose.
1875 DE Lapiebre, recevear de Tenregistrement, à Issen-
geaux (Hante- Loire).
1876 BOREL (Odilon), professeur au collège de Privas.
1879 Leqdetjtre ^, membre de plusieurs Sociélës sa?antes,
à Paris.
MONTGINOOX, notaire à Saint-Lattier (Isère).
1880 Fabre (rabbé), è Sangues (Haute Loi te).
1882 J. Eue Gauguet (A1||), membre de plusieurs Se-
ciëtës savantes, è Paris.
1883 Marty (Gustave), à Toulouse.
1885 Martel, avocat h Paris.
Membres honoraires.
MM. GuYOT (C ^), ancien Pre'fet de la Lozère, pre'sidenl.
de Fleury (C ^) id. id.
TOURANGI» ^, id. id.
DePebkyre ^, irl. id.
De LoisNE ^, id. .d.
C* DE ROCHEFORT, id. id.
ViVAux, id. id.
LOROIS, id. îd.
V'« d'Etchégoyen, id. îd.
Granet, id. id.
F. MORDON, îd. id.
— 23 —
LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES.
Alsace 'Lorraine.
Acad^m'e de Metz.
Société des Sciences, Agriculture et Arts de la Basse-Albace»
à Strasbourg.
Amérique.
Société d'histoire naturelle de Boston.
Société smithsonnienne de Washington.
Pays Bas.
Société néerlandaise pour le progrès de l'industrie) à Haarlem.
France.
Ain. Société d'Ëmnlation, Agriculture, Sciences, Lettres et
Arts du département de TAin, h Bourg.
Aisne. Société académique de l'Aisne, à Laon.
— Société académique des Sciences, Arts et Belles-Let-
tres de Saint- QuenI in.
Allier. Société d'horticulture de l'Allier, à Moulins.
— Société d'Emulation du département de l'Allier, à
Moulins.
Ardèche, Société d'Agriculture, Indusirie, Sciences, ArU
et Lettres de l'Ardèche, à Privas.
AVEYRON. Société des Lettres.^Sciences et Arts de l'Avejron,
à Rodez.
— Société centrale d'Agriculture derAvejron,à Rodez.
BODCHESDU RflONE. Académie d(is Sciences, Agriculture,
Arts el Belles-Lettres d'Aix.
— Académie des Sciences, Belles Lettres
et Arts de Marseille.
— Société statistique de Marseille.
— 24 —
Cantal. Sociëtë centrale d'ÂgrîcuUure da Cantal, à Aurillac.
Côte-d'Or. Acadëiuîe des Sciences, Arts et Belles Lettres
de Dijon.
DOQBS. oclcté d*ËfnulatIoa de Montbéliard.
Gard. Académie du Gard, à Nîmes.
-^ Société d'Agriculture du Gard, à Nîmes.
— Société scientifique et littëraire d*Alais.
— Société d'étude des sciences naturelles, à Nîmes.
Garonne (Haute). Académie des Sciences, Inscriptions et
Belles-L#*ttres, à Toulouse.
— Société d'hisloire naturelle de Toulouse.
HÉRAULT. Société archéologique, scientifique et littéraire de
Béziers.
— Société centrale d'Agriculture et des Comices agri-
coles du département de Tliérault, à Montpellier.
— Société d'études pour les langues romanes, h Mont--^
pellier.
— Bibliothèque municipale de Montpellier.
Jura. Société d'Agriculture, Sciences el Arts de Poligny.
Loire (Haute). Société d Agriculture , Sciences, Arts et
Commerce du Puj.
— Société des amis des Sciences, de l'Industrie
et des Arts de la Haute-Loire, an Puj.
— Bibliothèque municipcde du Puy.
Loire. Société d'Agriculture, Industiie, Sciences, Arts et
Belles-Lettres de la Loire, à Sainl-Ëlienne.
Meurthe-et-Moselle. Académie de Stanislas, à Nancy.
Nord. Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Douai.
— Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Valen-
ciennes.
Puy-de-Dôme. Académie des Sciences, Belles -Lettrés et Arts
de Clermont-Ferrand.
— S5 ^
Saonb (Haute). Socîë(ë d*AgrîouUiirti d« U H««llK$(i<^iifi
à Vesoul.
Sarthe. Société historique et nrcli<tologique du Mnln^i •!
Mans.
Seine. Association scientiHque de Frnnoe»
-^. — Société Datlonale d'Acclimatation •
p — Socie'te' nationale d'Agriculture de France.
;^. - — Société' des Agriculteurs de France*
^ — Société centrale d'Agriculture de Fruncei
5 — Société protectrice de» Animaux,
Club Alpin Fiançais 9 rue du BaCy 30 9 Puriff.
Tabn-et-Garonnb. Société des ScienceN, Kell^n-Letlf^f il
Arts deTurn-el'Gttronne.b Vlonim\fikn$
i' — Société d'Agriculture Afi 'Tm'U'tfi4lê'
ronne^ à MooUobeii.
Var. Société d'agriculture, d'bortîcaltufi; et ti*iêC4^\UnHtêîUm
do Var. à Touloa.
V TiEV^TE. Société aciidém'tqite d'A($riettlt4ir« 9 l^li^«4.^^rllr««f
- Sci«io« el Arl$ de Poitîerf ^
p Ai£zz« ^jc^Jt ^Jisrieiâfjme éTJii
— 26 —
■ t , '■ =3g
STATUTS
Article peemisb.
La Société d^ Agriculture , Industrie^ Sciences et
Arts du département de la Lozère , fondée en 1819,
a pour but de contribuer, par des publications ,
par des expériences, par les encouragements et les
prix qu^elle décerne et par tous les autres moyens
qui sont à sa disposition, aux progrès de Tagri-
culture , de Tindustrie , des sciences et des arts
dans le département, et aussi de recueillir et mettre
en lumière tous les faits, documents et monuments
divers qui se rapportent à Thistoire de Tancien
Gévaudan .
Elle s^interdit absolument toute discussion et
publication étrangère au but et aux objets ci-dessus
désignés .
Art. 2.
La Société se compose de membres titulaires et
de membres associés^ résidant dans le département;
de membres correspondants j résidant hors du dé-
partement, et de membres honoraires.
— 27 —
Les membres titulaires sont au nombre de 1 00
dont 40 résidant dans la ville de Mende. Ils consti-
tuent essentiellement la Sociéld , nomment le
bureau et les comités qui Fadministrent ; ils dis-
cutent avec voix dc'libérative sur toutes les ques-
tions qui rintércssent. Ils paient une cotisation
annuelle de 10 francs.
Les autres membres de la Société sont en nombre
illimité. Les membres associés et les membres
correspondants paient une cotisation annuelle de
5 francs , représentant le prix d'abonnement au
Bulletin mensuel de la Société.
Art. 3.
L^administralion de la Société est confiée à un
conseil composé :
1 ® D'un Président , trois Vice-Présidents , un
Secrétaire général , deux Secrétaires adjoints, un
Trésorier, formant le bureau ;
2° D'un bibliothécaire archiviste, d'un conser-
vateur du Musée des Beaux-Arts et Antiquités, d'un
conservateur des collections d'histoire naturelle et
de physique, composant le Comité de questure;
3° De trois membres formant, avec le Président
et le Secrétaire général, le Comité de Publication.
Tous ces fonctionnaires sont nommés pour deux
ans et élus à la dernière séance ordinaire de la fin
de Tannée. Ils sont indéfiniment rééligibles.
— 28 —
Art. 4.
Le bureau et les comîtds, réunis en conseil, ont
tous les pouvoirs nécessaires pour gérer et admi*
nistrer tant activement que passivement les biens
et affaires de la Société, accepter tous dons et legs,
sous la sanction de Pautorité supérieure ; pour
percevoir les fonds qui lui appartiennent, en sur-
veiller remploi ; pour faire tous les règlements
d^ordre intérieur nécessaires à Texécution des
présents statuts ; pour prononcer sur Tadmissi-
bilité des personnes présentées pour être membres
titulaires; pour prononcer enfin à la majorité des
2/3 des voix, la radiation d'^un membre quelconque
de la Société.
Art. 5.
La Société se divise en trois sections :
1 ® Agriculture ;
2° Industrie ;
3^ Sciences et Arts.
Tout membre titulaire , lors de son admission
dans la Société, doit se faire inscrire dans une des
sections. < haquc section peut délibérer séparément
et nommer un bureau particulier, composé d'un
Président et d'un Secrétaire qui se renouvellent
tous les deux ans. Les décisions particulières des
sections n'engagent la Société qu'après avoir été
soumises au Conseil d'administration et adoptées
en séance générale.
— 29 —
Art. 6.
La Société tient ses séances ordinaires tous les
premiers jeudis de chaque mois. Elle tient, en
outre, chaque année au moins, deux séances pu-
bliques : Tune, pendant la session du Conseil gé-
néral du département, a principalement pour objet
le compte-rendu des travaux de Tannée précédente
et la distribution des prix, récompenses et encou-
ragements ; Tautre, qui a lieu en novembre, le
lendemain de la foire de Mcnde , dite foire de la
Toussaint y est plus particulièrement consacrée à
une exposition des instruments et des produits
agricoles et industriels du département et de Té-
tranger, les plus dignes d^intérêt.
Un programme des séances publiques, rédigé par
le conseil d^administration, est publié à Tavance.
(Délibérés et arrêtés dans la séance du 3 janvier 1856.)
NOTA. — La Société a été déclarée élablissemenl d'ulililé publique,
par décret du 3 décembre 1856.
— 3î —
servir à dëtermîaer le trac^ des voies romaines en
Gaule ou en Afrique (1).
3. Grouper les renseignements que les noms de lieui-dîts
peuvent fournir h l'archéologie et h la géographie an-
tique.
A. Exposer les découvertes archéologiques qui ont servi à
déterminer le site de villes de l'antiquité ou du moyen
âge, soit en Europe^ soit en Asie, soit dans le nord de
TAfrlque.
5. Signaler les documents géographiques curieux (textes et
cartes manuscrits) qui peuvent exister dans les biblio-
thèques publiques et les archives des départements et
des communes.
6. Etudier les mouvements généraux des sables en Afrique et
en Asie. Déterminer les régions où les sables reculent
et celles oui ils progressent.
7. Etudier les résultats géographiques obtenus à la suite
des grandes esploratioos accomplies récemment aa
Congo, dans Tlndo-Chinc et au Tonkin.
8. Etudier les communications fluviales ou par canaux entre
la Manche et la Méditerranée.
Agréez, Monsieur le Président, lassuranco de ma considé-
ration la plus distinguée.
Le Ministre de l'Instruction publique •
des Beaux- Arts et des Cultes*
Signé : René GOBLET.
Pour copie conforme :
Le Directeur du Secrétariat j
CHARMES.
(1) Cette question restera également au programme de la section d'ar-
théologie.
-SS-
II donne encore lecture d'une lettre de M. le
Ministre de Tlnstruction publique donnant commu*
nicatîon d'une note du Comité de la section des
sciences économiques et sociales sur les Assemblées
générales des communautés (^habitants en France y
stms r ancien régime.
Paris, le 11 janvier 1886.
Monsieur le Président,
Par ma cîrcolaire en date du 19 décembre ISSÂ^ j'ai appelé
\otre attention sur les sujets d*dtude que la section des sciences
économiques et sociales du Comité des travaux historiques et
scientifiques soumettait aux travailleurs désireux de collaborer
à son Bulletin
Pour faire suite à cette communicdtlon) j*aî Thonnenr de
TOUS transmettre ci «jointe la note publiée aujourd'hui par la
même section du Comité et à laquelle je vous serai très obligé
de donner la plus grande publicité possible.
Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma consi-
dération la plus distinguée.
Le Ministre de l'Instruction publique^
des BeauX'Arts et des Cultes^
Pour le Ministre et par autorisation :
Le Directeur du Secrétariat^
CHARMES.
8
— ti —
amtTt DES mnox msTomoms tr smiirmggts
DES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES
DE COMMUNAUTÉS D'HABITANTS EN FRANCE,
sous L^ASOEm BâGIME.
Mtndkr^ dans une région ddiermmde^ VmstàMion dês^^kisêm--
blées générales de Communautés eVhabkanfSj en recber"
^hant; les dates les plus anwnnes et les plus récente^ ^
la périodidién la composition des assemblées^ k mode, et
VobJe$ de leurs délihéraUons^ la. montre dont ces déUbéra^
t'ons ont été recueillies et conscruées.
La Section ëconomlqae et sociale do Comité des travaux
historiques croit utile d'appeler l'attention des correspondants
du Miuiftlère et celle des Sociétés savantes sur nne institution
qui, au point de vue des souveairs administratifs de l'ancienne
Frnnce, présente un intérêt capital, l'institution des assemblées
de Communautés d'habitants (1).
(1) On croit inalile de faire remarquer qu'assez souvent, dans des
ouvrages ou dans des documents administratifs, le mot Communauté
d'habitants est entendu, non d'une façon spéciale comme dans la pré-
sente note, mais à l'état générique pour indiquer les agglomérations
d'habitants grandes ou petites ayant vie propre communale on de com-
munauté.
— Bo —
Comme on h- 1»^ l'orgsuitalioa firennkrf des Cemmvh-
«antés n-a point en sen origine dmit des dîffiesitioQs légailcs
eomifie oelles qnioaiédietë let^èglesiide l'ongMiîsaflieii «em-
mnaale modevne on même énot det disposUtons analogoeâ k
cttUca qui ont eréë tes. Commttnes < de irancien rtfgifiie*
ij» micieciDes Cemmimes w sont) H n'est pas besoin de le
«j^fipeler, formées dans des eotnditionsjpëciales. Elles se sont
negamsiifcinmi^imUiv^Banlfs tnmiiilmmfr des privilèges etsooTent
par de rarttabtes eonitats. il j a -eu des commtnseafwrnlaS}
mais d'ordinaire les Communes 9 surtout celles de sérieuse im*
porlaDce, sont nées sur des points où la classe bourgeoise)
ffff(i?ésentde prtr.eipalement par les oorpora\ions9 avait pris une
cobësio.i [Jus ou moins forte. Elles étaient sur Tensemble du
territoire une exception. La forme ordinaire de Taggloméra-
lioo des btibitantS) la forme qu'on retrouve généralement 1 dans
les oampagneS) dans les petites villes (1)) c'est la Communanté^
U Communauté, expression pore et simple des besoins corn*
iuuns (2) des babilants réunis dans ces petits centres.
Nées, le plus souvent, à la suite de luîtes et quelquefois
dans des circonstances dramatiques, ayant d'ailleurs par cUes-
Boemes une importance relative qui appelait ratlention, les
^Communes devaient trouver leurs historiens et elles les ont
trouvés parmi d'illustres écrivains. Les humbles Commu-
nantés sont restées dans l'ombre. Les détails que leur ont
consacres divers auteurs tels que La Poix de Frrminvillc (3)
(1) On sait qae cependant parmi les plus grandes villes il en est qai
n'ont jamais été communes.
(3) L'assemblée des voisins, la VexiaUj comme on disait dans le
Bi^rre.
(3) Kdme de la Poix de Fréminville. Trat(/ général du gouternement
des biens et affaires des communautés d'habitants, des villes, hourgff
villages et paroisses du Royaume. (In-4*, Paris, cliez Gissey, 1760.)
- 36 -
et Denîsarl (1) sous l'ancien rëgiine, Alexis de Tocquevillé (3),
M. L<fopold Delîsle (3) et M. Albert Babeau (4) dans les
temps actuels, quelques documents ëpars dans les recueils des
Socîdtës savantes ne suffisent pas pour ëclairer suffisamment
une matière digne de tout intérêt. La France moderne a le
devoir d'interroger attentivement ce passe et de le mettre en
lumière. L'histoire des Communes est une page importante
de Thistoire nationale, un relève précieux des annales de la
grande bourgeoisie française, mais l'histoire des Commnnautës
est l'histoire de ceux qui, à proprement parler, formaient le
corps de la nation.
Nos Communes actuelles ne sont pas les filles des Com-
munes de Tancien r<^gime ; elles sont les filles des Comma*
nautës d'habitants.
(c 11 est de principe 9 porte le recueil de Denisart, il est de
principe qu'aucun corps n'a, en Frauce, d'existence légale s'il
n'est autorisé par lettres patentes. A l'égard ded communaotés
d*habitants dont l'existence est en quelque sorte nécessaire,
elles n'ont besoin de titres que pour établir en leur faveur la'
(1) Collection des décisions nouvelles et de notices relatives à lajiuris-
prudencct donnée par maître Denisart, procureur au Ghâtelet, mise dans
un nouvel ordre. (In-4*, Paris, veuve Desaint, 1786.) Tome IV, mot
COMMUNAUTÉS d'haBITANS.
(2) L'ancien régime et la Révolution française. Chapitre m, p. 73 et
suiv. de Tédit. de 1856.
(3) Recherches sur la condition de la classe agricole et sur l'état de
Vagriculture en Normandie au moyen dge. (In-S*^, Evreux, 1851),
p. 135 et suiv.
(4) Le village sous Vancien régime. (In-8% Paris, 1878.) Livr. I",
chap. II. — Raynouard (Hist, du droit munieipal en France, ia-8*,
Paris, 1829, t. II, p. 293), sans traiter le sujet, rappelle ces institutions
primitives qui, dans les localités organisées en communes, précédèrent
la constitution communale.
— 37 —
concession de quelques droits on privilèges extraordinaires on
1^ propriété de quelques biens (1). »
Dans un autre recueil analogue, un jurisconsulte célèbre
qui après avoir, le dernier, résume les souvenirs de Tâncien
régime, devait, en hante situation, assister h l'éclpsion de la
I
France nouvelle , Merlin de Douai, répétait h son tour :
c< Quoiqu'il ne puisse s'établir dans le Royaume aucune com-
munauté sans lettres patentes, les habitants de chaque ville,
bourg ou paroisse ne laissent pas de former entre eus une
communauté, quand même ils n'auraient pas de charte com-
mune (2). »
Nées d'elles-mêmes, les Communautés virent leur existence
se dessiner h mesure que le pouvoir seigneurial s'affaiblissait ;
elles prirent, avec le temps, un caractère plus accentué, une
certaine organisation variant plus ou moins, suivant les loca-
lités et le pouvoir royal finit par intervenir pour contrôler et
régler, dans une mesure de plus en plus déterminée, une
liberté d'action qui, dans la pratique^ n'était pas toujours sans
inconvénients.
Pour ne pas élargir trop le sujet, la Section ne demande
pas des études portant sur l'organisation entière des Comraa-
nautéa, organisation quelquefois très corapleie, mais sur l'ins-
f titution qui en était la base première, l'élément originaire,
I l'assemblée générale des habitants connue souvent sous la dé*
Domination de Conseil général de la Communauté^ réunion
quif image tidèle des assemblées des temps primitifs, était la
forme la plus simple, et théoriquement la plus complète, de
la représentation des intérêts collectifs de 'a localité.
I
i'
%
(1) Nouveau Denisard, au mot communautés d'habitants, § 2.
(2î Répertoire universel et raisonné de jurisprudence, au mol commu*
naulé d'habitants.
— 3» —
L'objet de ces réonioas^ dit Blerlifi, éiaii : de délibërer
sur les affaires commuoes» de nomwmr les maires et ëdievînsi
coasttby sjadjcs et aotres officlefs, selon l'usage da lîeo^pMir
administrer les affaires coosoioneBy des assesseurs et coUeoteaKs
dans les Treas teilhbles ponr l'assiette et le recouTrement "dm
la taille, des messters et autres préposes poar la garde dee
moissons et des vignes et autres fnûts» »
QoanJ on parle des institutions de l'ancienne France, toute
dâinition d'un caractère an peu général est difficile ^ l'indi-
cation de Merlin n'est guère qu'énonciative et on ne peut) en
outre, la considérer comme exacte pour toute époque^i car,,
on le sait, sans parler des moments où le pouvoir roy^il s'attri-
bua d'une manière plus ou moins effective, dans un but plus
fiscal qu'administratif, le droit de nommer les magistrats
principaux des Communautés, ils n'étaient pas toujours dési-
gnés par rassemblée.
La Section désirerait qu'affn d'arriver h de» résultats précis
et certains, ou interrogeât, pour un territoire donné et d'une
certaine boraogénéité, les documents originaux, de façon à
pouvoir indiquer d'une façon très nette :
 quelle époque on peut faire reoaonter dans le pajs le
souvenir des assemblées de Communautés ;
Quelle etaii leur composition (on sait que, sur certa'ins
points, les femmes même y prenaient part) ;
S'il y avait obligation d'assislaiïce et quelles étaient les
sanctions de l'obligation }
■s
Quel était le mode de convocation (convocation au prone
de la messe paroissiale, cloches, son de trompe, etc») y
Qui présidait la réunion (souvent, on le sait^ le juge sei-
gneurial, mais quelquefois d'autres personnes) ;
Quel était ie lien et le mode de réunion (généralement on
le sait, pour les Communautés rurales, réunion à rissue 4es
— 3> -
offices religieux dam le cimetière environnant T^lise^ l'oca-*
teor montant sur une tombe) ;
Quels étaient les usages spéciaux snlTÎs dans les localU^A
dont la population ëtait protestante on mixte*
Il faudrait) en outre :
lodiquer quelle était la nature des attribotioos de l'asicm-
blée au point de Tue de la gestion des Intérêts de la Comma-
nanté) en ce qui concernait les biens et droits de la Commu-
nauté) les sacrifices h imposer à ses membres dans l'intérêt
commun, le contrôle des dépenses et l'établissement des
comptes, la nomination des fonctionnaires et délégués d'ordre
divers ayant mission de représenter la Communauté et de
défendre ses droits soit dans des conditions permanentes^ soit
à l'état de missions temporaires an dehors ;
Indiquer quelle était l'action du pouvoir seigneurial sur
rassemblée ;
Indiquer quelle était la périodicité des assemblées et à quelle
époque précise apparaissent les dernièfes en date ;
Indiquer comment étaient rédigés, arrêtas et conservés les
procès- verbaux et où se trouvent maintenant cens de ces docu-
ments qui survivent.
Il importerait absolument, sur chacun de ces points, de ne
pas faire une réponse unique, mais de suivre la Communauté
dans les diverses époques de son existence, le mode de fonc-
tionnement des assemblées s'étant généralement assez nM>difié
avec le temps. Il serait nécessaire de noter a^ec sein et d'ane
façon spéciale les modifications résultant de l'action des pou-
voirs publics et notamment d'actes des Intendants.
Les municipalités actuelles, qui ont quelquefois de riches
archives provenant des Communes de l'ancien régime, ont
rarement les archives des Communautés, mais les archives
départementales, ces inestimables répertoires des richesses de
- 40 —
Thistoire locale, foarDÎssent de précieuses indications; on en
trouve aussi dans les (!ocuiuenl8 des archives nationales con-
cernant l'administration provinciale (correspondance des lo*
tendants^ etc.) : il y a également, et d'une façon très particu-
lière, des renherches à faire dans les vieux actes de notaires,
ces officiers publics ayant été très souvent chargés autrefois de
la rédaction des procès verbaux des assemblées et les ajant,
par suite, déposés parmi leurs minutes.
On le sait, dans l'ancienne France, au sein d'une civilisation
sortie, ofi peut le dire, du Christianisme, les intérêts religieux
ne se séparaient pas des intérêts temporels et étaient, comme
eux, ceux de l'e.. semble de la population 11 était naturel que,
par suite, dans les limites plus restreintes gui s'imposaient
forcément, ils fussent aussi l'objet des délibérations de l'en-»
semble des habitants : on trouve donc, dans les Commurautés,
le souvenir d'assemblées paroissiales (1) à côté des assemblés
de Communautés. Originairement même, à n'en pas douter,
elles n'ont pas dû se distinguer. La Section désire que dans
l'étude proposée par elle, on laisse de côté les assemblées d'un
caractère purement paroissial qui pourront faire plus tard
l'objet d'une étude spéciale. On pourrait se borner h en
mentionner l'existence avec les dates les plus anciennes et les
pi as récentes.
MM. Tabbc Bosse, Tabbé Boîssonadc et André,
archiviste, sont priés de s'occuper de ces questions.
Les circulaires seront insérées au Bulletin.
(1) On doit rappeler qoe le mot Paroisse est bien souvent entendu,
dans l'ancienne nomenclature, en un sens civil pour représenter l'agglo-
mération des habitants de la circonscription.
H. Albert Badeau a, on le sait, traité séparément, dans son livre,
des assemblées d'habitants et des assemblées générales de la paroisse.
— 41 —
— Les ressources de la Socîdté ne lui permet-
tant pas de prendre part à la souscription pour le
centenaire de Parmentier, elle donne son adhésion
ïïiorale à ce centenaire.
— M. l'abbé Boissier fait don pour le Musée et
la Bibliothèque d'une pièce de monnaie en argent
de Louis XV (1727) et des 4« et 5« volumes des
Annales politiques et littéraires, année 1885.
Remerciements.
— Lettre de remerciement de M. Martel , avocat
à Paris, nommé membre correspondant.
— Dépôt sur le bureau du Bulletin mensuel
du Club Alpin Français pour Tannée 1885 et de
Texemplaire intitulé : Les Alpes du Dauphiné.
— M. Breil communique un rapport sur la fa-
brication du cidre dans la Lozère par M. Durand,
instituteur au Collet-de-Dèze.
M. Breil est prié de faire une analyse de ce
rapport pour la prochaine séance.
—- Lettre de M. le Préfet demandant que dans
la composition du Jury pour le concours de bou-
cherie qui doit avoir lieu à Mende le 13 février
prochain, la nomination de deux membres lui soit
attribuée en raison des fortes allocations attribuées
par l'Etat à ce concours.
Mende, le 22 dt^eoibre 1885.
MoDsieor le Président,
J ai eiaminé avec intérêt le dossier que ^008 m'avez adretsé
le 7 décembre cooranf , en vue d'obtenir de l'Etat une sobri^o-
lion pour le Concours d'animaux de boncberir, que U Sociëfë
que YODS présidez a projeté d'organiser en 1886.
— 4i —
L'âeiafie, h CitMrîtftlîOA dM bcortC}. da fircMiiage, etcsk) e.i-
Xwm^ ftmmi ktt yrhimptk» vmsùuf^Êm dit ddff— dément» je saU
tÉ«l HùfiOmi h af pttjffr iros proposiliiMM miptès de fil. le llî>»
nnire de rAgricuUare et à luî demafidftt Mfit iobiNdDtioii kbsêA
ék?ëe que postible.
J'estime toutefois^ que le rôle du gouvernemeni ne doit pas
M ternex à accorder des atlocatioiM. ; \Y doit eocese pacUcîper
^ la dîstriltetioD dea ciicoiMr»§e«iettls dont, |^ lûn eoncoora^
il lacilite la distribution.
A ce titre* le gouvernemeot me semble avoir le droit d'être
plus largement reprëseolé qu'il ne l'a été jusqu'à ce jour dans
le Jury charge de la distriLution des récompenses. Je remar-
que, en efRet, que fKtat, qui fournil une part importante du
crédit ûfTecle au concours, n'esl repn^senté d^ns fc jory, que
par un seul memb.e sur huit, le Préfet.
Cette représentation^ ae me pdfaîistiiïl pas suffisantes j'ai
rboMieur de vout ref^vojrer le dost^ràr de l'i^alre et de veuâ
prier de vouloir bien demander h le Soeiëlë s\ Me terraU et»
inconvénients h ce que la commission soit composite de la
manière suivante :
Le Préfet *,
Deax membres h la nemimation du Prétet ;
Ile Conseiller géeéva^ déisigné^ par la Commission àé^fênf*-
tementale ;
iJtt Conseilter municipal de Memle, désigné par le Conseil ^
Le Président de la Société d'agricufrure ou l'un des vice-
préiîdents ^
Le Président de chacun des Comices aigricoles ou leur dé-
légué ;
Deei membrea de la Société d'agriculture et un vélériDanre
diMgiié par la Société»
Si, comme je n'en dente pa«« cette proposition élalt adoptée
7^ -• •"-*
— 4S —
par la Soci^ti^, je yoqs prierai de TonToir bien ro*en donner
avis, eo me retoornant, modîBë dans ce sens, le présent dos-
sier que je m'empresserai de (ransinettre, en* le recommandant
à l'attention de M. le Ministre de l'Agricoltore.
Agr^, Monsieur le Préiident, Passuranoe de na coai4dë-
ration la plus distinguée. '
Le Préfet^
BONNEFOl SÏBOfJR.
la Société damn^ scm adhésion à eette demande.
£n cofiscquenee , le Jary de ce concours sera
aii^i composé :
M. le Préfet, Président d'honneur ;
Président : M» le Président de la Société d'agri-
calture ou Tun des Vice-Présidents ;
Dtttti membres à la nomination de M. le Préfet;
Un conseiller général, désigné par la Cammis^
sion départementale ;
Un conseiller municipal, désigné par le conseil;
Le Président de chacun des Comices agricoles
ou leur délégué ;
Deux membres de la Société d'agriculture et un
vétérinaire désigné par la Société.
La lettre de M. le Préfet sera insérée au Bulletin.
— Lettre de M. Nègre, jardinier à Couteville
(Seine-Inférieure), donnant le nom patois de cer-
taines plantes.
M. Tabbé Roissonade voudra bien examiner ce
travail .
— 44 —
SÉANCE DO 4 FÉVRIER 1886
Présidence de M. MONTEILS, Président.
Présents : MM. Tabbé Bosse, Secrétaire général,
Abnal cadet , de Lj^bastide , Tabbé Boissonabe ,
BoNNEFOTO (Emile), Bouchitté (Charles), Boyer père,
BoYEE, docteur-médecin, Brajon, Châbaud, Tabbé
CosTE (Alexandre), Etwelvin, Joubdan, avoué, Oziol
dit Robert, J. Paradan, Rol, Sudre, Tardibu,
TRODPEL et ViNCENS.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
MM. Bruyerre, architecte diocésain, et Lequeutre
sont délégués pour représenter la Société dans les
réunions de la Société des Beaux- Arts.
— M. le Président donne lecture d'une lettre
de M. le Préfet relative au mode de transmission
à la Société des travaux de MM. les instituteurs.
Mende, le 1" février 1886.
Monsieur le Prëstdent,
Comme suite h la conversation que nous avons eue aa sujet
(les récompenses que la Société d'agriculture distribue chaque
année à un certain nombre d'instituteurs pour l'enseignement
agricole dans leur classe ou pour les mémoires qu'ils produi -
sent sur cet enseignement, j'ai l'honneur de vous faire con-
naître que M. l'Inspecteur d'académie me signale le» regret-
tables inconxénients, résultant de ce que cette distribution de
récompenses s'opère sans qu'il soit, au préalable consulté.
L'enseignement agricole, en effet, faisant partie des m»*
tières du programme d'enseignement scolaire, et, étant à ce
M
— 45 —
tltre^ contrôle par le ser?ice de l'iaspecteur, il pourrait arriver
qoe le jugement de Tlnspecteor primaire vint infirmer la dé-
cision de la Sociëtë d'agriculture.
Nous devons être e'videmment d'accord. Monsieur Je Prési-
dent, pour éviter de tels inconvénients.
J'ai, en conséquence, Thonneur de vous prier de vouloir
bien inviter la Société d'agriculture II n'accorder h l'avenir
d*encouragr>ment aui instituteurs, pour leur #>nseîgncmeD(
scolaire ou pour leurs mémoires se rapportant b cette matière,
qu'après avoir pris Tavis de M. l'Inspecteur d'académie.
Je \ous seiai reconnaissant. Monsieur le Président, de m'in-
former de la décision que prendra, h ce sujet, la Société d'a-
griculture. Si, comme je n'en doute pas, elle est conforme aa
désir que je viens irexprixner, c'est dorénavant par les soins
de M. l'Inspecteur d'académie que devront lui parvenir les
mémoires soumis par les institutciirs a votre appréciation et à
celle de vos collègues de la Société,
Veuillez agréer, etc.
Le Préfet de la Lozère ^
BONNEFOI-SIBOUR.
La Société adopte les mesures proposées.
A l'avenir, les communications faites par MM.
les instituteurs seront transmises à la Société par
M. rinspecteur de Tacadémie.
— M. Paparel transmet la réponse au question*
naire du Ministre de Tlnstruction publique sur les
oiseaux.
— MM. de Lescure et de Labastîde sont nommés
membres du Jury pour le Concours d^animaux gras*
Sur les propositions de M. Troupel, les porcs
exposés seront classés par catégories et placés de
manière à ce que le Jury puisse circuler facilement
pour les examiner.
mmmmmmmmmmmmmHmmmmmmitmm
REVUE AGHICOLE
Nous croyoQS qu'il n'est pas sans intérêt d'insérer daa»
notre Bullelin les modifications importautet apportées à
l'article lOfr du Code foresUer par la toi du 33 novembre
1883.
LOI DU 23 NOVEMBRE 1883 PORTANT MODIFICATION
DE l'article 105 DU CODE FORESTIER RELATIF
AU PARTAGE DES BOIS d'aFPOUAGE.
Article 105 (nouveau). -* « S'il n*y a titre contraire,
le partage de l'affouage, en ce qui concerne les bois de
chauffage, se fera par feu, c'est-à-dire par chef de famille
ou de maison ayant domicile réel et R\e dans la commune
avant la publication du rdle. Sera considéré comme chef
de famille ou de maison tout individu possédant un mé-
nage ou une habitation è feu distincte, soit qu*il y prépare
la nourriture pour lui t*l les siens^ soit que, vivant avec
d*au<resèune talte commune, il possède des propriétés
divisées, qu'il ex«)rce une industrie distincte ou qu'il ait
des intérêts séparés.
« En ce qui concerne les bois de construction, chaque
année le conseil municipal, dans sa session de mai, déci'
dnra s'ils doivent être, en tout ou en partie, vendus au
profit tie la caisse communale ou s^ils doivent être délivrés
en nature.
IL.%'>^
— 47 —
« Dans 1« premi^ «as, la Tente wira tif o aux tnehèrea
poëliques far t€« soim 4e f Admmislralîon fopesliè>ra;
dans le aeeend, h partage aura Kett suif anl les formes €t
le mode indiqués pe>ar le partage des bois de «bauffage.
« Les usages eoniraires i ce mode de partage sont et
demeurent «tioiîa,
« hes étrangers qui rempliront les conditions d-dessus
indiquées ne pourront être appelés au partage qu'apfèa
avoir été autorisés, conformément & l'article 13 du «Code
civil, à établir leur domicile en Pranee. »
NOTE SUR L'INFLUENCE
DE L& SAISON D'iBÂTiGI ET DE l& STATIO!! D'OillfilM
SVR LA QUALITÉ
DES BOIS DITS DE SAPIN EMPLOYES DANS LES CHARPEN^S
Par M. BOPPE» sons-directear de l'Ecole natiooale forestière de Mancj.
I. — llYFLUENGB DE Là SAISON D*ABATAGB.
Les représentants des diverses industries qui emploient
des bois de charpente ou de meouiscrie se sont toujours
montrés soucieux de connaître exactement l'influenee de
la saison de coupe sur la qualité et la durée des bois mis
en œuvre. Les praticiens émettent à ce sujet les opinions
les plus divergentes ; les forestiers, préoccupés avant tout
de Tapplication des règles cuhurales, se prononcent le
plus souvent en faveur de Texploitalion en hiver.
— 48 —
La question demande encore à être étudiée, car, depuis
Duhamel du Monceau, aucun travail sérieux n*a été entre-
pris, à notre connaissance du moins, pouf en bâter la so-
lution. De 1732 i 1738, ce savant obiservateur, que nous
devons revendiquer comme le véritable fondateur de la
science technologique forestière, a installé plusieurs séries
d'expériences à la suite desquelles il a formulé un certain
nombre de conclusions doht les piineipales sont ainsi
conçues (1) :
« V
« 2*
€ 3*.... Que c'est dans le printemps et en été que les
arbres se dessèchent le plus promptement;
j ; • i® Que les arbres abattus pendant l'hiver se soni
trouvés un peu plus pesants^ après qu'ils ont été sciés,
qi|e ceux qui ont été abattus en été; mais que cette diffé-
rence est peu considérable :
• 6® Que l'aubier des bois abattus en été s'est mieux
conservé que celui des arbres qui avaient été abattus en
hiver ;
« 6^ Que tous ces bois, après avoir été examinés dans
leur rupture, ont paru avoir une force à peu près pareille;
« 7"" Que la pourriture a affecté à peu près également
les boisi abattus dans toutes les saisons de Tannée, »
il ajoute que dans certaines régions^ spécialement en
Hollande, dans le royaume de Naples, en Catalogne, dans
le Roussillon, on a l'habitude de couper les chênes en été,
parce qu'alors ils se dessèchent plus complètement, ils
sont plus légers et par conséquent plutôt et mieux en état
(1) Exploitation des bois, livre III, chap. v.
— 49 —
€ d'être rassemblés en trains, poar poufoir les voiturer
« i flot (1). »
Malheoreusement, Duhamel du Monceau n*a fait porter
ses expériences que sur les bois feuillus et surtout suj les
bois de chdne, c'est-è-dire ceûi qui l'intéressaient le plus
pour les constructions navales ; il ne dit rien des bois ré-
sineux qui, de nos jours, sont i peu près exolusifement
employés pour les charpentes de constructions civiles.
On ne peut donc rien citer de scientifique et on est obligé
de se reporter à d'anciennes traditions plus ou moins
sanctionnées par la pratique. A ce point de vue, les deux
faits suivants méritent d'être signalés :
Vers 1825, l'Administration , voulant appliquer dans
toutes les forêts françaises les clauses d'un cahier des
charges unique, prescrivit, dans l'inspection de Saint* Dié
(Vosges), de faire abattre les bois ds sapin en hiver et rien
qu'en hiver. Les marchanjds de bois protestèrent, disant
que les bois coupés en été sont plus facilement mis è l'abri
de la piqûre noire (celle du bostriche liseré) par l'écorçage
immédiat, qu'ils se dessèchent plus vite et plus complète*
ment, qu'ils sont par conséquent plus légers, ce qui est
une qualité, surtout pour le bois de charpente. L'autorité
tint bon et les coupes- subirent de ce chef une dépréciation
sensible. D'ailleurs, la lutte ne fut pas de longue durée et
(1) Dans le même ordre d'idées, on peut citer les observations faites
parÀmbroise Bowden dans une étade sur la ponrritore técbe (Dryol^
Londres, 1815). L'aalenr constate qne les navires, construits avec des
chênes écorcés pendant le printemps qoi précédait Tbiver de leur abat-
tage, avaient en une dnrée beaucoup plus longue qite eeUe des autref
▼aisseaux construits avec des bots coupés en hiver, sans écoreenesl
préparatoire.
— 50 —
on en revint bientôt aux anciens errements qui, dans les
Vosges, permettaient de couper le sapin en toute saison*
Quelques années plus tard, une invasion de bostriche
typographe ravageait la forêt Noire. Pour en devenir
maîtres, les forestiers de Wurtemberg furent contraintSf
è leur grand regret, de prescrire la coupe en été ayee
écorçage immédiat, non seulement des épicéas envahis,
mais encore des sapins livrés è la consommation. Aprètf
quelques années de ce traitement, le péril fut conjuré et
on voulut revenir au teite de Tordonnance qui prescrivait
la coupe en hiver. Les négociants protestèrent à leur tour,
car, pendant les trois ou quatre années qu'avait duré la
tolérance, ils avaient constaté, comme leurs voisins des
Vosges, que, outre l'avantage d'éviter la piqûre noire, les
bois coupés en été présentaient ceux d*étre plus légers,
plus blancs et plus lustrés. Ils eurent gnin de cause; et,
dès 1835, la coupe des résineux en temps de sève fut
autorisée dans tout le royaume.
Ce fait a été signalé au congrès forestier de Bade de
1841. M. Parade, qui avait reçu mission d'y assister,
a donné, dans un compte rendu de la séance du 30 juin,
le résumé de la discussion que cette question avait fait
naître (1).
Ainsi, sur les deux rives du Rhin, dans des conditions
identiques de sol, de climat et de peuplement, voilà le
même fait pratiquement affirmé, d'un côté par la tradition
et les anciens usages, de Tautre par le hasard dA à un
accident do force majeure.
Il faut ajouter que les connaissances actuelles en physio-
(1) Annales forestiènt, 1. 1, 1842.
— 61 —
logie végétale font admetfre, par simple raisonnement,
les conclusions de Duhamel du Monceau et celles des
praticiens des Vosges. On sait que, pendant Tbiver, le
corps ligneux renf^^rme certains principes (amidon, fécule,
gomme, etc.) destinés à provoquer la végétation et à
nourrir l'arbre dès le retour du printemps. Ces produits,
désignés sous le nom de réserve alimentaire, s^épuisent
au fur et à mesure que la frondaison se développe, et,
quand celle-ci est complète, il s*en reforme de nouveaux
pour Tannée suivante. Il existe donc un moment, vers la
fin du printemps et le commenceuient de Tété, où la ré-
serve alimentaire étant réduite à son minimum, les tissus
ligneux ne renferment plus que de la cellulose en grande
partie débarrassée des matières bydrocarburées ou azotées,
toujours plus ou moins hygrométriques , éminemment
fermentescibles, aptes à nourrir les champignons et les
insectes et enfin susceptibles de se colorer sous l'action de
l'air, il est donc naturel que les bois (1), coupés pendant
cet intervalle (assez court d'ailleurs), soient plus légers,
plus blancs, moins sujets â la pourriture et è la vermoulure
que C3UX coupés en hiver. La différence sera d'autant
plus grande que l'on aura affaire i de l'aubier ou à des
espèces sans aubier distinct ; elle sera peu sensible dans
le bois parfait des espèces qui en sont pourvues.
Mais les avantages en faveur de l'exploitation Jes rési-
neux pendaul la saison d'été se rapportent uniquement
aux qualités physiques ; ni l'induction ni la tradition ne
signalent de changement dans les propriétés mécaniques
(1) Aussi bien les bois feailios qae les bois résioeai ; Topinion
émise à ce sujet par le président da congrès de Bade n'est pins admis-
sible aajonrd'bni.
— 6S —
de ces boii • Les bois ooupés en été sont-ils plus on moins
élastiques, plus ou moins résistants, plus ou moins du-
rables que ceux coupés en hiver t Voilà le point le plus
important de la question, en ce qui concerne les pièces de
charpente. La différence de structure entre les bois feuillus
et les bois résineux est beaucoup trop grande pour qu'on
puisse appliquer sans contrôle à ces derniers la sixième
des conclusions de Duhamel. Les expériences sont encore
à faire ; et c'est de ce cAté qu'elles devront être dirigées.
II. — IlIFLUINGB DB LA STÀTIOH n'otlGIRB (lisux db provbnamgb).
Depuis quelques années, spécialement dans l'est de là
France, l'industrie du bâtiment s'est émue, à juste titre,
des nombreux accidents qui se produisent dans les cons-
tructions récentes. Des poutres, des chevrons en bois neuf
et sain se brisent subitement, sans fléchir, sous des charges
beaucoup moindres que celles que» d'après les barèmes,
ils étaient appelés à supporter. Les entreprenenrs et archi-
tectes responsables attribuent ces ruptures à des champi-
gnons, à des piqûres d'insectes, à la saison de coupe, è la
mauvaise qualité des bois trop nombreux vendus comme
chablis, et même, à défaut d'autres causes, au régime fo-
restier. Parmi les échantillons , provenant de poutres
rompues, que nous avons été appelés è examiner, nous
n'avons constaté ni trace de mycélium dangereux, ni de
vermoulure ; mais, presque toujours, la rupture s'était
produite à la hauteur d'un verticille et sur des pièces
d'